AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782382670729
288 pages
Mnémos (07/06/2023)
3.31/5   35 notes
Résumé :
Un récit antidote pour affronter les sombres perspectives du XXIe siècle !

Aux côtés de la jeune et brillante Rébecca Halphen, de Luc Lavigne, son mari, et de la dizaine d’étudiants internationaux qui composent leur groupe d’amis, Fabien Cerutti nous propose de vivre jusqu’en 2109 le destin haletant, profondément humain et tumultueux, de Terra Humanis, un mouvement politique planétaire dont l’objectif est de faire dévier notre XXIe siècle de la trajec... >Voir plus
Que lire après Terra HumanisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,31

sur 35 notes
5
8 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
3 avis
1
1 avis
Le monde chauffe ! Les scientifiques nous le disent depuis longtemps, longtemps. Et nous commençons à nous rendre compte seulement maintenant, pour la plupart, de la réalité de ce qui nous attend. Et pourtant, rien ne change vraiment. Personne ne prend les décisions drastiques qui pourraient nous éviter des conséquences tragiques. Les auteurices de SF, depuis des années, ont beau imaginer le pire et produire des récits tous plus terrifiants les uns que les autres, rien ! Et si, pour convaincre les lecteurices, il fallait plutôt jouer la carte de l'optimisme. Même mesuré. C'est le pari de Fabien Cerutti avec son dernier roman, Terra humanis.

Rébecca est une jeune surdouée. Ou H.P.I. Ou le terme à la mode que vous préférez. Mais, quelque soit le mot choisi, elle est brillante. Et ce, depuis son plus jeune âge. Sa mère, consciente de ce prodige, l'éduque en conséquence et la protège de l'institution, un peu trop normative. La jeune fille, rapidement, se sent dans l'obligation de mettre son talent au service de la planète. Avec d'autres jeunes gens, de toutes nationalités, elle échafaude un plan pour permettre à l'humanité de tenter de passer le cap, de changer l'inflexion de la courbe violente qui doit la conduire à l'enfer du réchauffement climatique accompagné de son cortège de catastrophes aussi atroces les unes que les autres. Comme ils connaissent l'état d'esprit de nombre de leurs concitoyens, ils imaginent des actions positives plutôt que punitives, des incitations plus que des leçons de morale. Ils créent un groupe, Terra Humanis, qui est censé peser sur les décisions politiques dans le monde entier. Pas de façon violente ou manichéenne. Non, en se donnant pour principe de mettre au premier plan les réalités environnementales et de ne pas dévier du cap établi : ralentir par tous les moyens le réchauffement afin de donner le temps à la science de découvrir des solutions pour nous sauver.

Cela peut paraître un peu simpliste et surtout très optimiste. Avec une bande de petits jeunes « qui n'en veulent », la planète se verrait sauvée. Il faut tout d'abord préciser que le roman n'est pas composé d'une suite de bonnes nouvelles, d'une liste d'étapes à cocher pour nous en sortir. Les personnages que fait vivre Fabien Cerutti affrontent des difficultés parfois extrêmes et certains sont meurtris dans leur chair ou dans leur esprit. L'histoire est réaliste en ce sens qu'elle tient compte de la multiplicité des opinions présentes dans nos différents pays. Et de la ténacité de certains groupes à imposer leur vision du monde, leur volonté, au reste de leurs concitoyens. Que la réalité et le bon sens soit de leur côté ou pas. Meurtres, attentats. L'auteur n'élude aucune possibilité de résistance d'une idéologie face à une autre.

De plus, Rébecca et ses amis, tout comme l'auteur, savent bien qu'il n'existe pas de solution miracle. Pour éviter le pire, il faut multiplier les décisions, les plans, les tentatives de capturer le CO2, de produire de l'électricité moins dangereusement. Donc ils imaginent des barrières d'arbres dans le monde entier. Pas pour arrêter le réchauffement. Juste pour le ralentir. Car le seul espoir d'après Fabien Cerutti vient de la science, de toutes ces découvreuses, de tous ces découvreurs qui, par leur travail et leurs intuitions, peuvent, si nous avons de la chance, nous offrir une possibilité de continuer à exister sur cette planète sans être des survivants. Sans être les habitants de ces si nombreux romans post-apocalyptiques, qui existaient déjà depuis de nombreuses années, mais qui fleurissent à présent de façon exponentielle (Le monde de Julia, La piste des oiseaux, Tous les arbres au-dessous, Unity ou Resilient Thinking pour ne citer que les derniers) envahissant même les rayons de littérature générale.

Et c'est ce que j'ai apprécié dans ce roman. L'auteur ne se montre pas naïf : pas de truc miracle qui va nous sauver. Une série de mesures, difficiles à mettre en place, à imposer aux autres, surtout à ceux qui ont des intérêts dans la poursuite de la course infernale dans laquelle nous sommes engagés. Avec recours aux influenceurs, aux personnalités, dont le roi de Grande-Bretagne (décidément, les reines et les rois ont la côte dans ce type de récits : Neal Stephenson, dans Choc Terminal 1 et 2, utilise, comme personnage principale, la reine des Pays-Bas). Par contre, j'ai du mal à partager l'optimisme de ce récit qui, malgré de nombreux drames, nous offre tout de même une échappatoire, une porte de sortie réaliste. Il faudrait quand même pas mal d'heureux hasards pour parvenir à un tel résultat. Il faudrait déjà une Rébecca Halphen pour donner une impulsion et un cap sur le long terme. Et également des découvertes scientifiques qui tombent à pic. Cela peut arriver, comme cela peut ne pas aboutir. Mais ne boudons pas notre plaisir : le roman est positif, restons-le…

Je voulais également vous parler rapidement de la forme de ce récit. Fabien Cerutti n'a pas opté pour une structure linéaire. Loin de là. Son roman est composé de nombreux chapitres, souvent courts, qui nous promènent à travers le temps et les lieux. On avance et recule sans cesse sur l'échelle chronologique. À tel point qu'une ou deux fois, j'ai dû vérifier les dates pour être certain de bien suivre. Malgré cela, je pense que cette structure est plus un avantage qu'un inconvénient. Cela dynamise terriblement l'histoire. Et de manière plus efficace et moins artificielle, je trouve, que les sempiternels emplois du conditionnel dont certains abusent comme : « le lendemain il regretterait ce geste. » ou « Les évènements lui donneraient hélas raison. »

Quelle bonne surprise que ce Terra Humanis ! Dans la lignée des récits positifs (Quand la tigresse descendit de la montagne ou Une prière pour les cimes timides par exemple), ce roman fait du bien. D'autant que lui n'est pas, comme ceux que j'ai cités en exemple, déconnecté de la vie réelle. le texte de Fabien Cerutti entre en parfaite résonance avec notre actualité, avec nos préoccupations quotidiennes. Il se rapproche de ces émissions où l'on propose des solutions. Il est comme un laboratoire, une série d'idées, imbriquées les unes dans les autres, offerts à notre sagacité. Et tout cela habillé de bien belle façon, car j'ai suivi avec intérêt, voire passion, la vie de Rébecca Halphen et de son conjoint à travers le temps et les épreuves. Je suis sorti ragaillardi de cette lecture que je ne peux que conseiller à toute personne un tant soit peu consciente du monde qui nous entoure et qui va mal.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          534
Après une série mettant en scène un mercenaire évoluant dans une France médiévale dans laquelle cohabitent humains et créatures merveilleuses, Fabien Cerutti change de registre puisque son nouveau roman relève de la science fiction, et plus spécifiquement de l'anticipation politique et écologique. le sous titre de l'ouvrage est d'ailleurs assez révélateur puisqu'il s'agit pour l'auteur de proposer le « récit d'un XXIe siècle utopique ». Un sous genre qui a décidément le vent en poupe en ce moment dans la littérature imaginaire française puisqu'on dénombre ces derniers mois plusieurs parutions ayant également opté pour ce parti pris, à rebours de la mode dystopique qui prévaut depuis des années (je vous conseille notamment les très bons « Eutopia » de Camille Leboulanger et « Cité d'ivoire » de Jean Krug). Ici, Fabien Cerutti mise sur une sorte d'« odyssée mosaïque », à savoir un récit qui retrace les principales évolutions politiques et écologiques ayant marqué l'histoire mondiale tout au long du XXIe et ayant permis de sauver la planète du réchauffement climatique. Vaste programme ! le roman se focalise sur la personne de Rébecca Halphen et sur celle de son mari, Luc Lavigne, tous deux dotés d'une intelligence exceptionnelle qui vont leur permettre de cerner ce qui pourrait fonctionner ou non à l'échelle internationale pour lutter contre le réchauffement climatique. Entourés d'une dizaine d'amis qu'ils ont côtoyé à l'université et originaires d'un peu partout dans le monde, tous deux vont se lancer dans la création d'un mouvement planétaire apolitique se focalisant exclusivement sur l'écologie et visant à obtenir la majorité dans le plus de pays possible afin de mettre en place les mesures nécessaires à la préservation de la vie sur Terre.

L'auteur prévient le lecteur dès l'incipit : « chaque lecteur risque d'aborder cette histoire avec ses présupposés, ses marottes et ses positions politiques ». Bingo ! C'est l'une des raisons (mais pas la seule) pour laquelle je n'ai pas été du tout réceptive à ce roman. Mes présupposés et positions politiques je les connais bien, et ils sont en totale opposition avec ce qui est mis en avant dans l'utopie de Cerutti, à savoir qu'écologie et politique seraient deux choses différentes. La distinction qui est faite ici entre les deux me paraît assez aberrante et donne lieu à des propositions surréalistes à base de : « nous on ne s'occupe que de l'écologie, vous, que vous soyez de droite ou de gauche, on vous laisse vous occuper du reste sans intervenir ». Comme si la façon dont on produit, dont on se déplace, dont on consomme, dont les richesses sont réparties étaient au fond des questions marginales n'ayant pas de lien avec la préservation de la planète. J'avoue avoir été dubitative pendant la quasi totalité du roman qui nous présente une utopie à laquelle je n'ai pas cru une seconde, et ce d'autant plus que l'auteur met un sacré bout de temps à parler de ce qui fâche et ce qui constitue pourtant le coeur du sujet : concrètement, on fait quoi pour lutter contre le réchauffement ? Il faut en effet attendre les cent premières pages pour que les personnages se posent enfin des questions sur les limites de leur mouvement, sur les méthodes qu'ils sont prêts à tolérer pour que leur but ultime soit atteint, et surtout sur les mesures concrètes qui doivent être prises, autant d'aspects qui avaient été totalement passés sous silence jusqu'ici.

On sent bien que l'auteur s'est documenté sur la question, en témoigne d'ailleurs la bibliographie sélective qu'il donne en fin d'ouvrage, mais cela n'en rend malheureusement pas l'utopie plus crédible. Car outre le fait qu'elle occulte tout l'aspect politique de la lutte pour la préservation de notre planète, la « révolution » verte imaginée par Fabien Cerruti se heurte à deux obstacles de taille qui entament un peu plus sa crédibilité. La première est qu'elle repose sur l'aboutissement d'une multitude d'innovations technologiques qui, si elles sont effectivement déjà engagées, ne seront vraisemblablement pas suffisantes pour compenser l'impact du réchauffement et ses conséquences imprévisibles. La seconde réside dans le fait que tout cet édifice, ce gigantesque mouvement planétaire, ne repose que sur les épaules d'une personne. Alors certes, c'est une sacrée tête, la Rébecca Halphen, d'autant que son intelligence s'accompagne d'une grande ambition et d'un caractère altruiste. Et ça aussi, ça m'a beaucoup gonflé. Rébecca c'est un peu Jésus Christ version XXIe siècle : l'humanité avait besoin d'une personnalité forte et extraordinaire capable de la guider sur le chemin de la rédemption, et la voilà ! Son rôle est déterminant et elle le sait, l'humilité n'étant définitivement pas au nombre de ses qualités puisqu'elle multiplie les remarques sur son intelligence acérée, le fait qu'elle a tout prévu, tout anticipé, et que c'est dans la poche, elle sauvera le monde.

Parmi les autres aspects du roman qui m'ont rebutée, j'ai également eu du mal avec la construction narrative choisie par l'auteur qui opte ici pour des chapitres très courts et qui ne se suivent pas chronologiquement. On passe ainsi notre temps à faire des allers-retours dans le temps, sans que cela n'apporte rien à l'intrigue puisque ces sauts dans le futur ou ces flash-backs ne nous livrent que peu de surprises à même de bouleverser l'intrigue. Cette dernière se révèle par conséquent assez plate et tarde à se mettre en place pour prendre dans le dernier tiers un tournant totalement inattendu et un peu perturbant. Difficile d'en dire plus sans gâcher la surprise mais disons que le brusque passage d'une anticipation « politique » se voulant réaliste à de la pure science-fiction a de quoi déstabiliser, au point qu'on a presque l'impression d'avoir affaire à un autre récit, déconnecté du reste du roman. le manque d'enthousiasme ressenti face à l'intrigue s'étend malheureusement aux personnages qui sont traités de façon bien trop succincte pour posséder une réelle profondeur. Certains ne font leur apparition que le temps d'un ou deux chapitres afin de permettre à l'auteur de révéler ce qui se passe ailleurs qu'en Europe (sur le continent africain et en Russie, notamment), et il est rare qu'on les retrouve ensuite, ce qui, là encore, se révèle assez perturbant. Tout tourne finalement autour de Rébecca et son mari qui sont les deux seuls personnages à être développés, mais la première s'avère trop arrogante et le second trop naïf pour parvenir à susciter l'empathie du lecteur, au point que même les tragédies qu'ils traversent ne parviennent pas à éveiller la moindre sympathie.

Avec « Terras humanis », Fabien Cerutti s'essaye à la science-fiction et propose le récit d'un « XXIe siècle uchronique » dans lequel le problème du réchauffement climatique a été résolu grâce au cerveau exceptionnel d'une jeune française et au succès du mouvement planétaire qu'elle a lancé. Une uchronie certes tentante mais que je ne suis pas parvenue à trouver crédible, le caractère politique de l'écologie étant volontairement laissé de côté. L'intrigue et les personnages ne m'ont pas emballée non plus, tout comme la construction narrative du roman à coté duquel je suis manifestement totalement passée.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          280
Fabien Cerutti est connu pour son excellente série de fantasy le bâtard de Kosigan. Il est aussi professeur d'histoire-géographie et s'intéresse à de nombreuses problématiques actuelles dont le réchauffement climatique. La plupart des prédictions sur ce sujet sont catastrophiques et nous promettent un avenir sombre et chaud. Il en va de même pour les romans ou nouvelles sur ce thèmes. L'auteur a ainsi décidé de prendre ce phénomène à contrepied, et de nous présenter le récit d'un XXI ème siècle utopique avec Terra Humanis, qui parait en juin chez Mnémos.

Rébecca Halphen est douée d'une intelligence exceptionnelle et très rare, pourtant sa mère veut qu'elle suive une scolarité normale dans un premier temps afin qu'elle puisse grandir le plus normalement possible. Sa rencontre avec Luc Lavigne lors de ses études va être déterminante. le couple va fonder avec plusieurs de leurs amis étudiants internationaux un parti politique appelé Terra Humanis, voué à la cause écologique avec le but de tout faire pour essayer de freiner les dérèglements climatiques. Terra humanis est un parti numérique et mondial ce qui permet d'agir en réseaux sur toute la planète. Mais ce n'est que le premier pas des divers changements auxquels a pensé Rébecca pour essayer d'améliorer notre monde. Pourtant la route sera semée d'embûches de divers sortes, et les choses seront loin d'être simples.

Fabien Cerutti dresse dans ce roman le portrait de notre planète sur une centaine d'années jusqu'en 2109, en partant d'un changement important qui commencerait très bientôt. Il nous décrit des mesures, des idées sur le plan écologique mais aussi politique, social ou encore culturel pour essayer d'améliorer notre avenir. Mais pour autant, le récit est loin d'être idyllique ou de présenter un futur où tout nos problèmes seraient réglés à coups de baguette magique. Au contraire, le chemin est long, très difficile, mortel pour beaucoup de monde, les changements sont profonds et nombreux. le fait que toute modification de nos modes de vie soit complexe rend ce récit crédible. On se prend à espérer qu'avec une prise de conscience générale, des gestes faits par tous, on pourrait limiter les risques d'effondrement. le roman présente bien une utopie, mais une utopie réaliste.

Fabien Cerutti a opté pour une narration non linéaire centrant son histoire sur ses deux personnages principaux, Rébecca Halphen et Luc Lavigne. Deux personnages hors normes, surtout Rébecca, par laquelle l'auteur fait passer des idées à la fois simples et réalistes. On voit que Fabien Cerutti a fait de nombreuses recherches sur le sujet. La fin du roman comprend d'ailleurs quelques pages appelées « debriefing écologique », faisant le point sur la situation actuelle par rapport aux mesures décrites dans le roman, ce qui est une excellente idée.

La plume de l'auteur est fluide, très agréable, c'est toujours un vrai plaisir pour ceux qui connaissent. Il ne perd pas de vue l'essentiel et donne une vraie dimension romanesque à son histoire. Ce n'est pas juste un plaidoyer en faveur de l'écologie, ou des idées mises bout à bout. Il y a une véritable histoire, des personnages auxquels on s'attache et on croit, des petites histoires dans la grande histoire d'un futur utopique. La troisième partie du roman présente un twist assez surprenant au départ, mais qui est tout à fait dans le ton du roman et lui convient très bien. le roman prend une tournure plus science-fiction dans sa deuxième moitié.

Pour moi, ce roman devrait être lu par le plus grand nombre de personnes, car il porte un message optimiste en lui. Il dépeint une fresque possible d'un futur proche qui nous questionne, nous fait réfléchir sur notre impact au quotidien sur la planète, sur le fait que l'on peut essayer de retarder dans un premier temps la catastrophe, de réfléchir à des solutions possibles.

Terra Humanis est ainsi un roman à mettre dans les mains de tous. Fabien Cerutti y déploie un superbe travail d'écriture pour nous conter une lutte contre le réchauffement climatique mondial au travers du destin de quelques personnes très douées, à l'intelligence au service de l'humanité plutôt qu'à leur propre fortune. le XXI ème siècle qu'il nous présente est certes utopique mais aussi très réaliste, il n'évite pas de décrire les nombreux obstacles qui pourraient se présenter. Fabien Cerutti met son imaginaire et sa plume au service du bien commun et c'est vraiment à ne pas rater.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          300
Ouch, je commençais le livre avec quelques a priori (on m'avait parlé du manque de politisation du propos écologique de l'auteur et j'avais quelques craintes), mais je ne m'attendais pas à une telle catastrophe.

Commençons par quelques points positifs :
- déjà je pense que l'auteur est animé de tout plein de bonnes intentions en ce qui concerne l'écologie même si on ne partage pas du tout nos idées
- chapitres courts et bien rythmés
- des allers et retours passé/présent plutôt bien gérés
- la couverture du roman est absolument magnifique
- quelques moments de clartés et et justesse dans le contenu du roman notamment sur le fait qu'on a besoin d'un élan collectif et qu'on a besoin de sortir du sentiment d'impuissance face à la crise climatique
- un roman par certains aspects pédagogiques (à nuancer toutefois), l'auteur intègre au roman des idées et techniques pour lutter contre le réchauffement climatique qui existent à l'heure actuelle.
- la seconde partie du roman est assez étonnante, ce n'est pas ce qu'on a l'habitude de voir arriver dans ce type d'histoire (malheureusement son développement est très convenu)

PAR CONTRE, la vision de l'auteur de l'écologie et surtout de la lutte pour l'écologie, me parait totalement aberrante, et à quelques passages je l'ai même trouvée stupide. L'auteur prône une sorte d'écologie apolitique ce qui n'a aucun sens. L'écologie est politique. Ses personnages condamnent la violence et les révoltes de ceux qui ont un mode d'action plus radical, jusqu'à la caricature parfois.

Il n'y a aucune remise en question du système actuel et du capitalisme (d'ailleurs le mot doit être cité une fois ou deux max dans le roman). Aucune critique des modes de vies occidentaux. On ne responsabilise pas les riches.
Bref, les causes du désastres écologiques sont totalement effacées et on passe directement à soigner les symptômes.

D'autres éléments hésitent entre l'absurdité ou la naïveté (et je n'aime pas du tout utiliser ce mot mais je n'ai rien d'autre sous la main) :
- par exemple ils fondent leur parti politique "Terra Humanis" en faisant des vidéos de divertissement avec des célébrités... et ça marche super bien, plusieurs millions de personnes adhèrent en quelques mois ce qui suffit à les rendre super célèbres et à lancer un parti politique mondial soutenu par des milliardaires
- j'ai lu à un moment cette phrase "...une poignée de milliardaires charmés par l'utopie". En gros des milliardaires aident leur mouvement. Et tout dans cette phrase me gêne. le fait même qu'on renverse la question de la culpabilité et qu'on en vienne à considérer les milliardaires comme des gentils qui vont aider la cause est bien le symptôme que (de mon point de vue) les enjeux profonds de l'écologie sont passé loin au dessus de la tête de l'auteur
- le personnage principal a un QI de 250 (alors que Einstein n'avait que 160, c'est précisé dans le roman), elle a 17 ans quand elle décide de mettre au point son projet. C'est très gênant ce personnage avec ses super-pouvoirs intellectuels (en dehors du fait que c'est tellement too much que là encore on frise le ridicule) puisque ça fait reposer la lutte pour l'écologie sur un seul personnage qui vient sauver l'humanité avec ses supers idées

autres points négatifs en vrac :
- une plume très peu agréable à lire avec des tentatives d'humour qui tombent à côté et son gênantes
- de nombreuses pointes de sexisme
- l'auteur tacle deux fois la pauvre Greta Thunberg
- l'auteur ne comprend rien à l'anarchie
- le personnage tertiaire de l'héritière russe est un condensé de clichés malaisants
- le roman a la toute fin prend une tournure qui nous éloigne du sujet et que j'ai trouvé mal relié au sujet de l'écologie

Voilà pour cette critique, très brouillonne, mais j'approfondirais tout ça dans un avis sur youtube !
Commenter  J’apprécie          2112
Même si je suis plus partisan du "Tout cramer" (Leodagan vs Kosigan ?) et quelques bémols, je ne vais pas faire mon bâtard, j'ai vraiment pris mon pied à la lecture de ce roman.

Notre monde dans un siècle, beaucoup de romans ont eu l'occasion de donner leur point de vue face au changement climatique. C'est souvent sombre, très sombre. Fabien lui nous donne à voir un futur enviable, sans pour autant verser dans la guimauve.

Le roman s'ouvre sur un incipit de l'auteur nous expliquant l'origine de ce roman dont un passage résume une partie de mon ressenti :

"[...] une odyssée-mosaïque au fil d'un XXIe siècle imaginaire. le tableau d'un voyage impressionniste, peint par touches, qui a vocation à explorer, de manière divertissante, la façon dont nos sociétés pourraient répondre aux défis contemporains. Dans le temps restreint qui nous est imparti."

Même si je suis plus partisan du "Tout cramer" (Leodagan vs Kosigan ?), la proposition de l'auteur ne me semble pas si ridicule que ça, loin de là. L'originalité de son approche est de contourner les politiques et de mettre dans sa poche la majorité du monde, monsieur et Madame tout le monde, le milieu associatif et politique et les entreprises. Pour cela, il imagine la lutte contre le dérèglement comme une marque fun, à la pointe de la mode. Difficile d'en dire plus sans tout déflorer, cela peut paraitre ridicule en lisant mes trois lignes, mais l'auteur rend cela réaliste et crédible. J'avoue avoir été très dubitatif sur la proposition et après lecture, je me dis : "Pourquoi pas ?".

Le roman est court, ne s'encombre pas de détails techniques, mais de ce que j'ai comme connaissances sur ce domaine montre que Fabien Cerutti s'est documenté, et bien, sur le sujet. Il rend cela dynamique par des chapitres courts alternant les points de vue. Il n'oublie pas de montrer, entre les lignes parfois, que tout ne se passe sans mal, les gens morflent, le monde est ce qu'il est, mais il a fait le choix de plus montrer le côté "on peut surmonter les difficultés". Mon côté gourmand aurait voulu parfois un peu plus de développement, sans aller dans l'excès genre Kim Stanley Robinson.

Deux trois-points m'ont cependant dérangé : le premier est Rébecca Halphen, une femme un peu trop brillante qui m'a semblé être le parfait deus ex machina : 250 de quotient intellectuel. Un personnage un peu plus "humain" aurait permis une meilleure identification du lecteur. le second est le paratexte qui entoure le texte. Souvent je râle contre ce manque, mais ici il sert en grande partie à expliquer au forceps la volonté de l'auteur. Et Fabien, on se calme, tu as écrit un roman, tu n'as pas pondu la théorie qui unifie macro et micro. C'est moi lecteur qui décide ce que tu as voulu écrire ! Et on ne répond pas au lecteur Fabien, JAMAIS ! (https://www.babelio.com/livres/Cerutti-Terra-Humanis/1521610/critiques/3518296%20). le dernier concerne la fin. Arrivé au 3/4 du texte, l'auteur fait effectue un gros changement de braquet dont la pertinence m'a paru pour le moins bancal et pas nécessaire dans le sens où j'ai eu l'impression qu'elle ne servait qu'à réappuyer le propos de l'auteur.

Au final, un très bon roman, malheureusement un peu trop court et dont la dernière partie laisse sur un goût mitigé, de non fini. Mais je ne vais pas faire mon bâtard, malgré ces bémols, j'ai vraiment pris mon pied à la lecture.
Commenter  J’apprécie          192

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De toute manière, même en famille et avec leurs proches, les êtres humains se montraient redoutablement doués pour l'embrouille, la colère ou l'incompréhension, alors, avec des étrangers de cultures différentes...
Commenter  J’apprécie          230
Si on devait opter pour une seule complication, un seul danger, comme pointe du suppositoire à inoculer au monde, il ne pouvait s'agir que du réchauffement climatique.
Commenter  J’apprécie          230
Il paraissait important de s’adresser aux surdoués comme à des adultes (ou peu s’en faut), leur expliquer, argumenter, convaincre. Utiliser la bonne vieille autorité parentale était aussi utile que donner des claques à un arbre : « Je suis incapable de démontrer la logique de ce que j’exige, alors tu fais le truc débile que j’ordonne et tu ne la ramènes pas ! ». À égale distance entre l’aveu d’impuissance et l’expression de la pire injustice, un excellent moyen pour forger des caractériels asociaux ou des génies du mal.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Fabien Cerutti (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabien Cerutti
En librairie le 12 juin 2020 : Les Secrets du Premier Coffre Fabien Cerutti
Six histoires hautes en couleur dans le monde du Bâtard de Kosigan !
Avec ce coffre empli de trésors littéraires, Fabien Cerutti propose six textes qui enluminent ou permettent de découvrir l'univers de sa série à succès le Bâtard de Kosigan. Avec un récit de la jeunesse gouailleuse du Bâtard en Italie, une pièce de théâtre truculente à la cour d'Angleterre, un drame amoureux entre un pape et une satyre, un journal de voyage aux confins du monde en quête des elfes de Chine, et bien d'autres surprises encore, l'auteur nous émeut, nous surprend, nous fait frissonner, nous dépayse et nous emporte dans son imaginaire vif et attachant.
Fabien Cerutti est agrégé d'histoire et enseigne en région parisienne. Avec le Bâtard de Kosigan, il est l'auteur de l'un des cycles de fantasy historique qui connaît le plus de succès. le tome 1 L'Ombre du Pouvoir a obtenu le Prix Imaginales des lycéens et le Prix révélation des Futuriales en 2015. La série du Bâtard de Kosigan a reçu le Book d'or de Bookenstock 2019.
+ Lire la suite
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (111) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..