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Matthieu Chedid (Autre)
EAN : 9782072891434
576 pages
Gallimard (19/03/2020)
4.59/5   33 notes
Résumé :
Depuis la mort d'Andrée Chedid en 2011, sa poésie ne cesse de s'affirmer comme une des plus fortes et des plus originales de la deuxième moitié du XXe siècle. Témoin le succès qui ne se dément pas de Rythmes, le premier volume de la poétesse publié en Poésie/Gallimard. Si ce recueil de la fin de sa vie est assurément une franche réussite, il était nécessaire, pour rendre justice à l'importance de son apport, d'inscrire à notre catalogue les deux titres qui constitue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

🎶 Je dis aime
Et je le sème
Sur ma planète 🎶

Cet extrait d'une chanson de Mathieu Chedid, écrite par sa grand- mère, résume parfaitement son univers poétique: élan vital, générosité, partage... Elle qui note aussi dans le recueil " Fraternité de la parole":" Malgré nos enclos, nos Babels, nos ravages, en deçà : la parole converge et nous relie."

Quelle belle idée d'avoir réuni en une anthologie de nombreux textes d'André Chedid de 1949 à 1991! Je connaissais plus certains recueils que d'autres mais tous les poèmes, sans exception, m'ont ravie, communiqué leur force, leur souffle mélodieux, leur lumière.

J'ai l'habitude de citer quelques vers, bien difficile ici de faire un choix! J'opte quand même pour ces mots puissants:

" L'amour
Eperon du souffle

Recouvre nos fêlures
Pacifie nos gisements

Tisonne nos cendres
Soulève la voûte obscure"

Magnifique! A lire et relire!

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En août 2000, j'étais sur la route pour un voyage en voiture de 2300 kilometres (de Lille à Tanger). A minuit pile, le 2 août, alors que je somnolais contre la vitre, mon mari me demande de regarder dans la boite à gants. J'y découvre un paquet rouge dans lequel se trouvait, pour mon anniversaire, le roman d'Andrée Chedid "Le message". Ma première rencontre avec son écriture, son univers et depuis je lis ses romans, ses poèmes.
Ici, "Textes pour un poème, poèmes pour un texte" écrit entre 1949 et 1991 est un puit merveilleux où se niche l'amour, la nature, la réflexion sur l'écriture poétique, la vie. J'y ai trouvé une grande douceur même dans les poèmes qui évoquent la mort et de larges paysages. Impossible d'en choisir un en particulier pour agrémenter cette chronique alors j'ai pioché deci delà :
"L'amour est toute la vie, il est vain de prétendre qu'il y a d'autres équilibres"

"Le dénué d'amour trace partout des cercles dont le centre n'est pas"

Hors de nos pages
A la porte de ce qui sera
Quittons nos travestis !
L'arbre de l'enfance
Est déjà moins qu'un arbre.
Hors de nos pages,
L'horizon s'élargit.
Nous ne pouvons bâtir,
Qu'adossés à la mort.
Nous ne pouvons bâtir,
Qu'accordés à demain.
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Un recueil de textes à la portée poétique magistrale. Des textes qui peuvent paraître simples mais qui en réalité ont une construction parfaite. Donne envie de découvrir toutes les autres oeuvres d'Andrée Chedid. Belle découverte permise grâce au Printemps des Poètes 2021.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le feu du dedans
(Parenté de l’Homme et de la Terre)
     
Interroge
Pénètre la Terre
     
Écorce Glacis sur l’écran nocturne
Magma percé d’ondes
Battements Fureur Métal
     
Corps en travail
Veines à nu
     
Interroge
Traduis
     
Traduis en langage intime
Traduis à mots ouverts
Ce fond des fonds qui sécrète la pierre d’angle
     
Ce noyau où persiste la cible
Ce grain sans résidu
     
Interroge
Relie
     
L’homme à ses montagnes
     
fleurs géantes aux troncs solaires
s’étreignant dans la fournaise abrupte
     
L’Homme à ses continents
radeaux doublés d’espace
greffés sur la simple racine
     
L’Homme aux hommes
     
annexés tant qu’ils sont
à la mort
     
Interroge la Terre
Interroge-toi
     
Les sursauts de la braise
     
Le mouvement qui nous attelle
aux flammes
à l’onde
à nulle part
à partout
     
Interroge l’Image
écho intarissable
     
L’incision des sols
Les cadences qui mobilisent
Le souffle qui surprend
distance ou bouscule le jour
     
Ce souffle à gorge d’oiseau
à ventre de lumière
qui transperce nos écrans
     
Interromps Fais silence
Apaise en toi ce toi
     
Avec ses dehors
ses allées ses venues
     
Tissant
on ne sait quel sommeil
     
Égarant
en reflets en replis
en façades
     
Ton chiffre

Traduis
Pénètre toujours
Gagne le centre
     
Affronte ces cratères ces crevasses
ces morsures de la lave
Sonde traverse
ces violences démantelées
     
Vis l’éclat
qui consume qui renaît
     
Vis ce qui a nom de feu
de sables et d’étincelle
qui a nom d’insomnie
d’absence et d’avenirs
     
Écoute
     
En deçà des mots en chaîne
des paroles empaillées
des brindilles de l’heure
du cirque de nos ombres
des larmes bues à pleine bouche
des refuges qui séparent
     
Écoute la turbulence
de l’arbre bâillonné
     
En chacun Partout
Reconnais
le grain
la pierre première
     
le cri de l’être
l’inflexible lueur

Et chante !
Chante :
Longue vie à l’Homme !
     
Homme-forêt
Homme-cité
charriant l’astre et l’outil
     
Oeil de la terre
Tête sonore
Alphabet sur l’infini
     
Longue vie et salut !
     
À l’Homme debout en lui-même
À l’Homme veillant aux carrefours.
     
     
(pp. 376-380)
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Destination arbre

Parcourir l’Arbre
Se lier aux jardins
Se mêler aux forêts
Plonger au fond des terres
Pour renaître de l’argile

Peu à peu
S’affranchir des sols et des racines
Gravir lentement le fût
Envahir la charpente
Se greffer aux branchages

Puis dans un éclat de feuilles
Embrasser l’espace
Résister aux orages
Déchiffrer les soleils
Affronter jour et nuit

Évoquer ensuite
Au cœur d’une métropole
Un arbre un seul
Enclos dans l’asphalte
Éloigné des jardins
Orphelin des forêts

Un arbre
Au tronc rêche
Aux branches taries
Aux feuilles longuement éteintes
S’unir à cette soif
Rejoindre cette retraite
Écouter ces appels

Sentir sous l’écorce
Captives mais invisibles
La montée des sèves
La pression des bourgeons

Semblables aux rêves tenaces
Qui fortifient nos vies

Cheminer d’arbre en arbre
Explorant l’éphémère
Aller d’arbre en arbre
Dépister la durée
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Inscris

Le poème s'étirant dans les blés
Le poème s'allongeant vers les sphères

Le poème bondissant
dans les pâturages de l'âme
Le poème frémissant
dans le corps des cités (...)
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Mes amis, la peine est de ce monde ;
La peine est de ce monde, je le sais bien.
Comment deviner, sur la fragile branche,
Le nom des saisons à venir ?
La peine est de ce monde, ô mes amis que j’aime,
Mais chaque fleur d’orage porte la graine de demain.

"La fleur d'orage"
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Renaître

Porté par le reflux des sèves
Par ces paroles qui font l'été
Par ces soleils gorgés d'échos

Tu graviras coeurs et sentiers
Tu ne cesseras de renaître
Taillant brèches et mots
Dans la paroi des jours.
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Videos de Andrée Chedid (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Andrée Chedid
« Une anthologie de femmes-poètes ! - Eh oui, pourquoi pas ? […] On a dit du XIXe siècle que ce fut le siècle de la vapeur. le XXe siècle sera le siècle de la femme. - Dans les sciences, dans les arts, dans les affaires et jusque dans la politique, la femme jouera un rôle de plus en plus important. Mais c'est dans les lettres surtout, - et particulièrement dans la poésie, - qu'elle est appelée à tenir une place considérable. En nos temps d'émancipation féminine, alors que, pour conquérir sa liberté, la femme accepte résolument de travailler, - quel travail saurait mieux lui convenir que le travail littéraire ?! […] Poète par essence, elle s'exprimera aussi facilement en vers qu'en prose. Plus facilement même, car elle n'aura point à se préoccuper d'inventer des intrigues, de se créer un genre, de se faire le champion d'une idée quelconque ; - non, il lui suffira d'aimer, de souffrir, de vivre. Sa sensibilité, voilà le meilleur de son imagination. Elle chantera ses joies et ses peines, elle écoutera battre son coeur, et tout ce qu'elle sentira, elle saura le dire avec facilité qui est bien une des caractéristiques du talent féminin. […] Et puis, au moment où la femme va devenir, dans les lettres comme dans la vie sociale, la rivale de l'homme, ne convient-il pas de dresser le bilan, d'inventorier - si l'on peut dire, - son trésor poétique. Les temps sont arrivés où chacun va réclamer le bénéfice de son apport personnel. […] » (Alphonse Séché [1876-1964])
« Il n'y a pas de poésie féminine. Il y a la poésie. Certains et certaines y excellent, d'autres non. On ne peut donc parler d'un avenir spécial de telle poésie, masculine ou féminine. La poésie a toujours tout l'avenir. Il naîtra toujours de grands poètes, hommes ou femmes […]. Où ? Quand ? Cela gît sur les genoux des dieux, et nul ne peut prophétiser là-dessus. […]. » (Fernand Gregh [1873-1960])
0:00 - Angèle Vannier 1:22 - Andrée Chedid 2:07 - Juliette Darle 2:51 - Anne Perrier 3:26 - Claire Malroux 4:01 - Anise Koltz 4:26 - Liliane Wouters 5:20 - Générique
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Références bibliographiques : Couleurs femmes, poèmes de 57 femmes, Paris, co-édition le Castor Astral/Le Nouvel Athanor, 2010. La poésie à plusieurs voix, rencontres avec trente poètes d'aujourd'hui, sous la direction de Serge Martin, Paris, Armand Colin, 2010. Françoise Chandernagor, Quand les femmes parlent d'amour, Paris, Cherche midi, 2016
Images d'illustration : Angèle Vannier : https://traversees.files.wordpress.com/2020/11/angele-vannier-biographie-cristel-couverture.jpg Andrée Chedid : https://www.bulledemanou.com/2015/03/andree-chedid.html Juliette Darle : http://academiereneevivien.unblog.fr/salon-litteraire/salon-litteraire-6-juillet-2019/ Anne Perrier : https://www.recoursaupoeme.fr/auteurs/anne-perrier/#iLightbox[aac8e1aa6f5de8aeaab]/0 Claire Malroux : https://twitter.com/ColeHenri/status/717368378826956801/photo/1 Anise Koltz : https://www.luxtimes.lu/en/culture/anise-koltz-wins-top-poetry-prize-602d5ef2de135b92369270dd Liliane Wouters : https://www.lezardes-et-murmures.com/2016/10/testament-liliane-wouters.html
Bande sonore originale : Arthur Vyn
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