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EAN : 9782710377962
608 pages
La Table ronde (10/03/2016)
4.15/5   23 notes
Résumé :
The Town and the City est le premier roman de Jack Kerouac. Publié en 1950, la critique salue alors l'apparition d'un nouveau talent. Pour peindre l'univers de la famille Martin, Kerouac s'inspire de sa propre enfance en Nouvelle-Angleterre ; il suit tous les personnages, dispersés à travers le monde, du début du siècle à la fin des années quarante, et les réunit finalement pour l'enterrement du père. Moment crucial où chacun voit son destin enfin scellé et l'accept... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique

Dans ce premier roman de Jack Kerouac, l'on passe au fil des pages de The Town – Galloway, petite ville de la Nouvelle-Angleterre, à proximité de Boston – à The City, New York. Dans ce passage d'un lieu à l'autre, que l'on pourrait d'abord imaginer comme un classique désir d'ascension sociale en littérature, l'on assiste au contraire à une forme de déclassement, dans lequel l'accès à la grande ville est tout sauf gage d'une vie meilleure.

Au centre de ce déclassement, une famille de huit enfants, les Martin, que nous suivons à partir des années 1930 jusqu'aux années d'après-guerre : trois filles, cinq garçons – auxquels le narrateur s'intéressera d'ailleurs davantage, une seule des trois soeurs, Liz, prenant une importance au fil du récit – que nous voyons grandir, devenir adultes, ou adolescent pour Mickey, le petit dernier, et qui finissent par suivre des chemins plus ou moins tracés par leurs aptitudes et leurs envies.

Peter, alter ego romanesque de Jack Kerouac, sera celui qui bouleversera bien sûr davantage les normes et les attentes de ses parents, tout en permettant au lecteur de s'échapper du prisme familial pour découvrir un ailleurs, géographique par des voyages en mer, culturel par des amitiés underground new-yorkaises. Alors, certes, lorsqu'on connaît la vie du romancier, l'on se rend compte de la part autobiographique présente dans The Town and The City, mais ce n'est pas à mon sens ce qui importe le plus.

Ce premier roman est en effet, et avant tout, le portrait d'une Amérique en pleine mutation, avec la Seconde Guerre Mondiale comme catalyseur, à cause de laquelle la nouvelle génération ne se retrouve plus dans le monde qu'on lui propose, et qui permettra à la Beat Generation de s'épanouir, tout comme la Première Guerre Mondiale en France avait permis l'avènement du surréalisme.

Portrait sous la forme d'une fresque familiale, malgré tout, et au contraire de la suite des oeuvres de Kerouac, éminemment classique, empli de superbes descriptions de lieux ou de personnages qui lui donnent vie, et dans la lignée d'auteurs américains comme Steinbeck ou Carson McCullers que j'apprécie particulièrement.

En somme, un vrai régal littéraire que je n'oublierai pas de sitôt, même si j'ai trouvé les dialogues parfois artificiels, manquant tout autant de dynamisme que de réalisme.
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Du temps... il m'en aura fallu du temps pour terminer "The Town and the City", premier roman de Kerouac, qui, malgré sa place au panthéon de mon coeur, fait sentir avec ce texte les difficultés des premiers écrits. le début est pourtant captivant, avec ses grandes et belles descriptions de cette petite ville de campagne ; la grande maison familiale annonce des destins passionnants pour chacun de ses membres et invoque tout l'imaginaire des traditions américaines de cette époque : le petit chemin, le porche, la mère nourricière et sacrificielle, le linge suspendu dans le jardin et les rêves des enfants... Et pourtant, pourtant, ce paysage qui avait tout pour me plaire a donné lieu à une lecture somme toute pénible quand il s'est transformé en des entretiens métaphysiques (bien) trop longs sur le sens de la vie et autres sujets philosophiques portées par le personnage de Peter et ses amis. On sent là toutes les interrogations de la jeunesse qui ont traversé l'esprit brillant de Kerouac à ce moment de sa vie, interrogations qu'il ne cessera d'avoir, d'ailleurs, mais dans un style beaucoup plus subtil, à mon sens.

Ma lecture ayant été interrompue puis reprise plusieurs fois, il me semble que les attentes que j'avais développées face à cette image d'Epinal de la saga familiale ont été fortement déçues lorsque je suis enfin arrivée au moment où l'histoire se focalise sur Peter et son évolution, délaissant les autres membres de la fratrie.

Il n'empêche que "The Town and the City" ne peut certainement pas être désigné comme un mauvais livre ; il n'était simplement pas le livre que j'attendais à ce moment-là. Mais que je me rassure, Jack Kerouac reste toujours bien lové au fond de mon coeur, au chaud, juste à côté des Clochards célestes, qui dans leurs montagnes ont causé le premier réel émerveillement littéraire de ma vie d'adulte.
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Premier roman méconnu d'un monstre sacré de la littérature américaine, The Town & the city est réédité par La Table Ronde : un immanquable !

J'ai lu le fameux Sur la route, et en toute sincérité je n'avais pas accroché plus que cela notamment car j'avais du mal à suivre le style de l'auteur et le fil des péripéties. Il n'en reste pas moins que je n'aime pas rester sur un rendez-vous manqué et cette réédition a été l'occasion pour moi de renouer avec Kerouac, j'ai adoré ce premier roman !

Voici un roman passionnant où l'écrivain suit les membres d'une famille sur plusieurs années et différents lieux. Il s'agit d'une histoire très intéressante notamment dans sa confrontation intrinsèque : the "town" d'un côté et the "city" de l'autre. Un conflit que l'on retrouve souvent dans la littérature américaine et qui amène à mettre en exergue deux faces de la même pièce, d'un même pays. Un pays complexe dans sa multiplicité !

Vous allez rencontrer des êtres vraiment attachants : le père et ses fils. Joe l'aîné, le raté; Francis le plus brillant et Peter le rêveur. Tous différents mais tous unis par les liens du sang, ils vont vous faire vivre toute une période historique ainsi que des expériences incroyables : voyage, armée, amour, désillusion... Vous verrez la fascination pour la ville mais aussi le quotidien lassant du coin paumé, et pourtant ce n'est pas là où les lumières brillent le plus que les sentiments les plus forts naissent !

J'ai préféré ce livre à Sur la route pour sa construction plus précise, pour son approfondissement des personnages, pour le caractère émouvant de ces derniers, pour la poésie des mots (excellente traduction de Daniel Poliquin) et pour ces merveilleuses aventures ! Certes il y a des moments très lents mais cela reste très agréable à lire.

En définitive une redécouverte indispensable de l'univers de Kerouac !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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J'ai découvert Kerouac à vingt ans dans une sorte d'émerveillement sacré et je le relis pieusement plus de vingt ans plus tard dans la même transe éblouie.
Ti-Jean mélancolique à l'âme hurlante, la sainteté de ta prose touche le coeur avec une acuité et une persistance incomparables. Tout ton génie déjà dans ton premier livre, "The Town and the City", si vivant et en même temps si inquiet, hanté par la mort, la solitude du génie jeté comme l'ange Lucifer sur la terre, une terre si belle et en même temps si âpre, si tragique, le grand théâtre du monde plein de bruit, de fureur, d'amour et de désolation qu'il s'agit de célébrer juste avant d'en périr.
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Très beau récit (lu en traduction française parfaite) qui dépeint l'évolution d'une famille américaine emportée par la seconde guerre mondiale et les évolutions civilisationnelles. La nostalgie et le regard doux-amer de Kerouac pour ses personnages teintent le roman de nuances subtiles, tantôt lumineuses, tantôt sombres et amères. L'auteur s'inspire de son histoire personnelle pour emmener son lecteur dans un univers où les personnages sont des papillons attirés par les phares de la grande ville et de la modernité qui s'y brûlent les ailes.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mais dans ce tourbillon de longs tapis d'asphalte chauffés à blanc, avec les relais et les restaurants routiers, avec les hommes et les femmes qui mangent et qui boivent, qui rient, qui font l'amour, qui blaguent et crient, au milieu de la bière, de la musique du juke-box, le long de ces miles d'asphalte doux à travers les pins et le bruit assourdissant de la conduite, avec la présence immense du camion, les nuits de fatigue délicieuse - dans tout cela, le jeune et aventureux Joe demeurait un homme triste, ordinaire, seul.
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Une sorte d'extase poétique possède certains jeunes Américains au printemps: le sentiment de n'appartenir à aucun pays et à aucune époque, une aspiration indomptable à être ailleurs, partout, tout de suite ! L'air est embaumé de parfums printaniers, il résonne de tant de musiques venues de partout, tout semble décrire des cercles étourdissants, on respire les pensées sans limites de longs espaces et de longs voyages ; c'est un sentiment étrange, affolant, mais toujours poétique d'errance irresponsable de l'âme, qui répond à toutes les questions du moment par un : " Je m'en fous ! "
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Dans cette maison, chaque membre de la famille est prisonnier de sa propre vision de la vie et se débat dans l'intelligence étanche de son âme. Avec cet air de famille imprimé en quelque sorte sur la vie de chacun, ces hommes et ces femmes sont venus au monde d'une pièce et coriaces, dans la peau de la famille Martin, un clan d'hommes et de femmes énergiques, vigoureux, graves et préoccupés, soudain terrifiés et mélancoliques, soudain joyeux et rieurs, naifs et rusés, souvent méditatifs et tout aussi souvent passionnés, ce clan de gens forts, unis et astucieux.

Telle était la misère du temps : tous les sinistres sentiments qu'éprouvaient les jeunes hommes dans le pays. Ils s'éloignaient des lieux autrefois familiers et devenaient désormais irréels et fantastiques, comme dans un rêve. Leur souvenir les rendait fous et emplissait leur coeur de tristesse. Et toutes les nuits tissées de rêve pendant les trois mille miles de voyage à travers le continent, et les dizaine de milliers de miles d'errance sur la terre, ces parcours si étranges, si gris, si misérablement écrits sur la carte embrouillée de l'esprit humain - représentation du continent américain et de la terre entière
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