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EAN : 9782330032036
128 pages
Actes Sud (07/05/2014)
3.33/5   9 notes
Résumé :
Emboîtant le pas aux grands fl âneurs de la littérature, Sébastien Lapaque partage ici “deux ou trois choses qu’il sait de la ville de Rio de Janeiro”. Ni tout à fait guide touristique, ni exclusivement ode à l’ancienne capitale du Brésil, plutôt portrait sensible et subjectif, cette  éorie poétique et pratiquante détaille le charme d’une ville et off re quelques pistes pour réapprendre à regarder le monde à l’heure du tourisme de masse et des images numérisées.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
«Pourquoi l'impression, qui remontait à son premier voyage au Brésil, s'obstinait-elle en lui de connaître cette ville depuis toujours ?»

Familier du Brésil, sujet de trois de ses précédents livres dont «La convergence des alizés» paru en 2012, Sébastien Lapaque nous offre cent pages de bonheur consacrées à Rio de Janeiro ; il raconte en flânant une ville toujours irrationnelle et poétique, partiellement insoumise, pour un moment encore, au divertissement et à l'empire de la marchandise.

Sa théorie prend la ville à revers des itinéraires des touristes, retournant inlassablement dans des lieux aimés que ceux-ci ignorent. Sébastien Lapaque passe ses journées à se promener seul, et «plonge dans l'estomac de Rio comme Jonas dans celui de la baleine», collectionnant les images et bien sûr les cartes postales. À travers les balades, l'évocation des innombrables statues parsemées dans la ville, de la musique et de la peinture, les témoignages des écrivains occidentaux qui furent fascinés par la ville, il fait palpiter les veines de cet organisme vivant qu'est Rio de Janeiro, dans un texte qui contient la désinvolture du carioca et la fantaisie, l'imagination, l'érudition et la culture populaire.

«Apprendre à regarder une ville : ses photographes ; apprendre à l'écouter : ses musiciens ; apprendre à l'aimer : ses habitants. Et s'y perdre enfin : ses poètes.»

On plonge dans cette rêverie teintée de beauté et de nostalgie, pour visiter les lieux où les temps anciens sont encore palpables, une plage isolée qui rappelle le Brésil avant l'arrivée des Européens ou au tournant du XXe siècle, lorsque Marc Ferrez photographiait une baie de Rio encore presque vierge de constructions, pour entendre Claude Lévi-Strauss, qui, débarquant en 1935, compare, désenchanté, le relief de la baie de Rio à l'intérieur d'une bouche édentée, pour rêver avec l'auteur de ce Brésil émancipé des pesanteurs et douleurs de l'Europe des années vingt jusqu'à 1964, se construisant un avenir divergent de la «civilisation» du monde occidental, pour en arpenter inlassablement les traces avant qu'elles ne soient totalement effacées, et, s'éloignant du centre de gravité de la ville, pour ressentir la profonde tristesse de la disparition en visitant la maison de Petrópolis où Stefan Zweig se donna la mort en février 1942.

«En 1924, 1926 et 1927, Blaise Cendrars visita à trois reprises le Brésil. Ebloui par les lumières de Rio, "la métropole la mieux éclairée du monde [...] la seule grande ville de l'univers où le seul fait même d'exister est un véritable bonheur", l'écrivain né en Suisse et devenu français après s'être engagé dans la Légion étrangère durant la Première Guerre mondiale en revint mordu jusqu'à la fin de ses jours.»

Flâneur selon la phrase de Walter Benjamin indiquée en épigraphe, «S'égarer dans une ville comme on s'égare dans une forêt demande toute une éducation », Sébastien Lapaque fait éclore un portrait de Rio aux multiples fragments dans lequel on rêve de se perdre.
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Avant d'être écrites, les pages de cet opuscule (105 pages) ont été pensées au fil de ceraines lectures et lors de plusieurs voyages dans la ville la plus célèbre du Brésil. Quel que soit leur intérêt, Sébastien Lapaque aime raconter les affaires des Cariocas. Leurs origines (le peuple portugais, « un peuple de semeurs et non de carreleurs »), leurs histoires, leurs religions, leur musique, leur folklore, leurs arts, tout cela passionne l'intellectuel français comme s'ils étaient des éléments de sa propre culture. Et puis comment ne pas nourrir un intérêt très vif pour une ville à la mythologie si ancrée dans l'inconscient collectif européen ? Une ville au centre de l' « Orfeu Negro » de Marcel Camus, palme d'or à Cannes en 1959 ? Une ville où l'école de Mangueira fait danser le cortège du carnaval ? Une ville où Antônio Carlos Brasileiro de Almeida Jobim composa les plus belles bossas novas ? Une ville à laquelle Walt Disney consacra un dessin animé en 1944 ?
Mais Sébastien Lapaque nous propose, grâce à son érudition, de dépasser certains stéréotypes liés aux cultures brésiliennes ; au-delà de Carmen Miranda chantant « la Chupeta », des favelas surpeuplées ou des athlètes en blanc pratiquant la capoeira, il existe tout un patrimoine d'écrivains, de poètes, de musiciens, d'artistes et de bâtisseurs. Mais surtout Rio de Janeiro est avant tout, et surtout, une population cosmopolite, issue de tant d'influences, aussi bien lusitaines qu'africaines. Et là réside la grande réussite de ce texte : il parvient à parler d'urbanisme avec humour, d'histoire avec sérieux mais sans aridité, d'Oscar Niemeyer sans flagornerie mais avec justesse. Seul bémol : le texte ne peut se lire d'une seule traite, d'où une structure plutôt bienvenue en chapitres courts permettant de laisser le livre, puis d'y revenir ensuite. Je ne suis pas un spécialiste du Brésil, loin de là, et de Rio de Janeiro encore moins : je ne parle, ni ne lis le portugais, sans parler des différences idiomatiques en brésilien contemporain ; je découvre le pays et ses villes à travers mes lectures et mes échanges épistolaires, si bien que je serais prétentieux de juger la valeur de ces informations mais elles me semblent un excellent préambule à d'autres lectures. Mais faut-il connaître toute une culture pour apprécier les hommes qui la nourrissent ? En vérité, je me suis comporté en honnête Européen : je ne savais rien et un autre Européen allait m'en dire plus. Ce fut une réussite !
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Avis aux connaisseurs de Rio et à ceux et celles qui sont sur le point d'embarquer dans la cité des Cariocas, ce livre est pour vous. Il est un guide de voyage, mais pas seulement. Il est un compagnon pour vous faire sortir des sentiers battus de cette séduisante ville brésilienne.
Lapaque est un grand connaisseur du pays. Il a déjà écrit plusieurs livres sur cette ancienne colonie Portugaise, dont récemment "la convergence des alizés".
Ici, à Rio, l'auteur nous engouffre dans les rues, sur les plages, sur les places, dans les cathédrales et même sur les îlots. Il nous emmène dans un corps à corps avec la cité. Il veut nous séduire comme il veut que nous soyons séduits par cette riante métropole du sud. Et il réussit à nous embarquer. Il évoque des écrivains qui, eux aussi se sont fait embrigader par Rio tels Cendrars, Zweig ou encore Bernanos.
Lapaque signe ici un livre tout en poésie.
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Un petit livre d'une centaine de pages qui constitue un guide géographique, botanique, ornithologique, culinaire, littéraire, artistique et ... touristique de Rio pour le visiteur avide de culture.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Une ville est un organisme vivant dont on doit effleurer la peau,caresser les veines, toucher les organes vitaux, en s'immiscant à l'intérieur avec toujours plus d'audace. p57
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Videos de Sébastien Lapaque (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sébastien Lapaque
Le Chemin des estives : récit Charles Wright Éditions Flammarion Collection Littérature française
Ce monde est tellement beau Sébastien Lapaque Éditions Actes Sud Collection Domaine français
Les Murs Blancs Léa Domenach Hugo Domenach Éditions Grasset Collection Littérature française
Être père avec saint Joseph : petit guide de l'aventurier des temps postmodernes Fabrice Hadjadj Éditions Magnificat
Le Courage de la nuance Jean Birnbaum Éditions du Seuil
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