Thérèse Clerc.
Voici une personne qu'on aimerait avoir pour mère, grand-mère, tante, soeur, amie, amante, voisine, bref, qu'on aimerait croiser dans sa vie tant sa personnalité est lumineuse et sa trajectoire inspirante.
Avec cette biographie très accessible, son amie
Danielle Michel-Chich lui rend non seulement un émouvant hommage, mais nous permet aussi d'approcher cette femme d'exception, de pénétrer pour un petit moment son intimité exaltante, de traverser avec elle le XXème siècle et de partager quelques-uns de ses combats qui lui tenaient tant à coeur, comme l'un de ses derniers grands et beaux projets, la maison des Babayagas. Projet pour le moins innovant, cette maison inaugurée à Montreuil en 2013, a été pensée comme une sorte de maison anti-retraite dédiée aux femmes et devant leur permettre de vieillir sereinement, en continuant d'avoir une vie militante riche et remplie. Située en pleine ville et donc tournée vers la Vie et les autres elle permet aux femmes qui l'habitent de se prendre en charge et de s'entraider pour bien vieillir tout en continuant à avoir une vie militante, riche et remplie, notamment grâce à la présence en ses murs de l'Unisavie, sorte d'université populaire pour les vieux.
Tout au long de la biographie,
Danielle Michel-Chich nous livre le portrait d'une femme aux multiples facettes, car rien en effet ne prédestinait cette « Antigone aux cheveux blancs » issue d'un milieu petit-
bourgeois catholique à devenir cette militante féministe soixante-huitarde, sexuellement libérée, tellement active, tellement appréciée, aimée dans sa ville, que son prénom seul suffit à l'identifier :
Thérèse Clerc est devenue Thérèse de
Montreuil.
Dans la nouvelle édition augmentée,
Danielle Michel-Chich a aiouté un touchant
avant-propos intitulé « fragments d'absence » retraçant les derniers mois de
vie de celle qui nous invite à faire nôtre le précepte biblique « lève-toi et marche », c'est-à-dire « brise tes chaînes » et « deviens l'auteure de ta propre vie ».
Entourée de tous ses différents cercles d'amis et de ses enfants, de sa « famille composée », comme elle se plaisait à les nommer, Thérèse s'attachera à donner jusqu'au bout une vraie belle leçon de vie :
« c'est plus facile de mourir quand on a beaucoup joui»….
Thérèse Clerc, un nom que nous ne sommes pas prêts d'oublier...
Un grand merci à Babelio, ainsi qu'aux éditions « des femmes -
Antoinette Fouque » pour m'avoir envoyé et fait découvrir cet ouvrage. qui permet, sur les traces de Thérèse Clerc et guidés par
Danielle Michel-Chich, de traverser les bouleversements socioculturels et sexuels du XXe siècle, donnant envie de poursuivre le combat et de reprendre le flambeau.