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Think Tank tome 5 sur 5
EAN : 9781534302259
128 pages
Image Comics (19/09/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Several key NATO figures are assassinated...by animals? Russia comes under attack using animal technology based on Dr. David Loren's designs. Mirra Sway is made to suffer in response and to top it all off, a figure from David's past emerges. Still recovering from his recent suicide attempt, Loren is forced back into the military game to help uncover who is behind this.
He must deal with WTF is going on with Estonia, while discovering just how much his techno... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Think Tank Volume 4 qu'il vaut mieux avoir lu avant pour avoir développé un attachement affectif avec les personnages. Il contient les 4 épisodes la minisérie Animal, initialement parus en 2017, écrits par Matt Hawkins, dessinés, encrés et mis en couleurs par Rahsan Ekedal, les 2 créateurs et auteurs de la série depuis le début. Comme d'habitude, ce tome se termine avec les notes et remarques du scénariste qui indique quelles sont ses sources pour que son récit d'anticipation reste le plus plausible possible. Ce tome s'ouvre avec 2 pages récapitulatives, sous forme de bande dessinée, permettant de se rappeler des personnages, et de la situation dans laquelle le lecteur les a quitté à l'issue du tome précédent.

À Berlin, en Allemagne, un corbeau se pose devant une haut-gradée militaire. Il a un collier autour du coup qui explose, le tuant sur le coup, ainsi que la militaire au pied de la porte de Brandebourg. En France au cours d'une partie de chasse, un chasseur abat un sanglier. Il s'approche de son gibier, et découvre que celui-ci porte un collier autour du cou, qui explose et le tue sur le champ. Au Royaume Uni, un cheval fonce sur 2 cavaliers ; son collier explosif détonne et provoque la mort instantanée du petit groupe. À la base Ewards de l'Air Force, en Californie, le scientifique David Loren passe devant un comité de 3 généraux pour savoir s'il apte à reprendre du service pour l'Agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA = Defense Advanced Research Projects Agency), après sa tentative de suicide. Il répond aux questions posées de manière rassurante et constructive, alors que ses pensées indiquent qu'il reste émotionnellement instable, et en état de souffrance affective.

Depuis la base californienne, David Loren ouvre le crâne du cheval suicide resté en Angleterre, par le biais d'internet. Il y découvre un implant dont la technologie est similaire à celle qu'il avait utilisée pour créer une forme rudimentaire de lecteur de pensées. le sous-secrétaire Ron Austin briefe ensuite Loren sur la situation. Ce dispositif neurologique a été développé par le professeur Steven Sejic. Il explique que ce dernier a été enlevé à Montréal, à la sortie d'une de ses interventions en public, alors qu'il était accompagné par Sandra Kharisova (lobbyiste pour l'entreprise Northlock). Les services secrets ont retrouvé la trace de Sejic qui se trouve dans une maison située en banlieue de Saint Pétersbourg, non loin de la frontière estonienne. Mirra Sway a pris la tête d'un commando chargé de récupérer Sejic. David Loren doit se charger de pirater le système informatique de Northlock pour retrouver la trace de Sandra Kharisova. Alors qu'il prend une pause, David Sejic se retrouve face à face avec un membre de sa famille, autorisé à pénétrer dans la base, la dernière personne au monde qu'il aurait souhaité revoir.

Les 4 premiers tomes de la série avait accroché le lecteur par leur mélange d'anticipation basée sur des technologies en cours de développement, par la personnalité à la fois abrasive et fragile du personnage principal, et par des missions à haute risque. Dans le premier paragraphe de sa classe de science (les notes de fin de volume), l'auteur indique qu'il a repris exactement la même composition, et il rappelle qu'il n'a pas oublié la pincée de géopolitique. Les 3 scènes d'introduction mettent en scène l'utilisation d'animaux à des fins militaires offensives, tout en soulignant l'intelligence et la mémoire des corbeaux, des sangliers et des chevaux, et en s'interrogeant sur ce qui a conduit l'homme à manger du cochon plutôt que du chien. Matt Hawkins ouvre ce chapitre avec une citation de Friedrich Nietzsche extraite de Ainsi parlait Zarathoustra : l'homme est le plus cruel des animaux. En annexe, il rappelle que 16 millions d'animaux ont été employés dans les affrontements de la seconde guerre mondiale. Matt Hawkins ressort l'une des inventions peut-être les plus discutables de la série : le dispositif permettant d'influencer les pensées de surface. Ce cinquième continue donc de s'inscrire dans le genre de l'anticipation.

Le reste des inventions se maintient dans un niveau plus plausible, comme les drones armés. Matt Hawkins s'amuse d'ailleurs à faire remarquer que ces armes de haute technologie n'en sont que plus fragiles et qu'elles peuvent s'avérer totalement inefficaces en situation de combat. L'anticipation technologique principale se trouve donc la possibilité de donner des ordres à des animaux, ce qui, indépendamment du dispositif utilisé, est un concept mis en oeuvre dans toutes les guerres, les animaux étant sacrifiables sans arrière-pensée pour les militaires. le lecteur apprécie que Rahsan Ekedal ait pris le temps de maîtriser la morphologie des différentes races représentées et que ses chevaux ressemblent vraiment à des chevaux. Il exagère les angles de vue pour donner plus d'impact à l'arrivée des corbeaux, ou à l'agression du sanglier, mais les animaux restent des animaux, et ne présentent pas de particularité anthropomorphe.

Dans ce tome, Matt Hawkins accentue la fibre géopolitique, avec une intrigue qui replace les États-Unis face à la Russie, comme pendant la période de la Guerre Froide. Contrairement à ce que le lecteur pourrait craindre de la part d'un auteur américain, le récit n'est ni revanchard, ni condescendant. Effectivement Matt Hawkins se place comme un citoyen de son pays donc forcément en opposition avec la Russie, et contre Vladimir Poutine. Néanmoins il a l'élégance d'essayer de prendre un instant le point de vue du peuple russe, après la Perestroïka, la perte de plusieurs états, et l'arrivée en force du capitalisme. le dessinateur n'a pas beaucoup de scènes à représenter en Russie, juste un ballet au Bolchoï, ce dont il s'acquitte avec conviction. Matt Hawkins creuse un peu le sujet en évoquant les enjeux de politique internationale liée à la Turquie du fait de son positionnement stratégique. L'artiste a un peu plus de scènes à représenter en Turquie, et il a visiblement bien fait son travail de recherche, les rues et les monuments donnant une impression d'authenticité. le scénariste a également bien fait son travail de recherche puisqu'il étaye le déroulement de son intrigue géopolitique en évoquant la crise des missiles de Cuba, et l'un des déclencheurs que fut l'installation de 15 missiles américains sur le sol turc, pointés vers l'URSS. le récit évite donc l'écueil des bons et des méchants, et rend compte d'une des facettes de la politique extérieure et des enjeux militaires. L'intrigue n'échappe pas par contre à une ou deux scènes d'action semblant tirées d'un film de James Bond, avec cascade à moto, ou manoeuvre militaire clandestin mais quand même très bruyante. le lecteur observe également le professionnalisme détaché de Mirra Sway qui exécute froidement ses ennemis, attestant qu'il s'agit d'une guerre.

Le récit se déroulant dans un monde proche de la réalité, le lecteur se doute qu'il est peu vraisemblable que les auteurs aillent jusqu'à déclencher une guerre entre 2 pays si elle n'existe pas dans la réalité. Il n'en est quand même pas tout à fait sûr car ils ont installé une femme à la tête des États-Unis, la présidente Whilhelm, ce qui montre bien qu'ils ne se restreignent pas à un décalque exact du monde réel. Si le lecteur ne se passionne pas forcément soit pour l'utilisation des animaux comme arme de combat, soit pour la valeur stratégique de la Turquie, il sait que les auteurs restent proche du domaine du plausible, et il peut s'investir émotionnellement dans le personnage principal. Dès le départ, Hawkins et Ekedal ont dépeint David Loren comme un individu qui souffre, avec une tendance égocentrique justifiée par son génie, et une immaturité émotionnelle. le lecteur qui a suivi la série depuis le premier tome est impressionné par les progrès effectués par Rahsan Ekedal en termes de la qualité descriptive des dessins, et du naturel des postures des protagonistes et de l'expression de leur visage. Il remarque que les dessins sont aussi parlants que ce soit la progression d'un commando pour une opération spéciale, ou les postures relaxées de personnages se détendant dans une salle de repos.

Le lecteur observe également que le scénariste se repose sur le dessinateur pour mettre en scène des personnages d'allure différente (la psychologue stricte et compréhensive, ou la jeune femme muette plus extravertie), avec des tenues vestimentaires en phase avec leur personnalité. Les séquences d'action sont fluides et dynamiques, et les séquences dialogue font ressortir visuellement la personnalité des interlocuteurs. Ekedal s'autorise quelques dessins en pleine page pour une action d'éclat ou pour l'arrivée d'un personnage inattendu comme Ronald Loren. Matt Hawkins montre que David Loren continue de traverser une période émotionnelle troublée, que ce soit l'évolution de son rapport affectif avec Mirra Sway, la reprise de contact avec son proche parent… le lecteur ressent une forte empathie avec ce jeune homme si particulier, qui peut disposer de services sexuels à la demande, qui peine à communiquer de manière normale avec des femmes sur un site de rencontre, et dont les références culturelles (films, chansons) dénotent d'un certain état d'esprit. Les auteurs ont réussi à faire s'incarner le personnage, pleinement vivant et complexe aux yeux du lecteur.

Ce cinquième tome est dans la droite lignée des précédents, avec des fils narratifs mélangeant science d'anticipation, géopolitique et comédie dramatique. Rahsan Ekedal continue de progresser de tome en tome, restant dans un registre descriptif à tendance réaliste, avec une belle lisibilité et des personnages vivants. En fonction de son inclination, le lecteur est plus sensible à une composante ou à une autre, mais il se laisse emporter dans ce récit atypique, évitant les stéréotypes guerriers, mettant en scène un individu complexe et attachant, avec ses défauts et ses qualités, et s'interrogeant sur le monde qui l'entoure, avec une réelle honnêteté intellectuelle, parfois un peu ingénue.
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