Tokyo quatre saisons, tome 1

C'est parce que j'ai lu et apprécié Tokyo en avril, l'autrice série de l'autrice dont Tokyo Quatre saisons est le spin-off que j'ai eu envie de la découvrir. Mais je dois reconnaître que le côté borderline dont l'éditeur m'avait pourtant prévenu n'est pas passé chez moi...

Présenté comme un spin-off, Tokyo Quatre saisons se propose de suivre au fil des saisons deux couples, dont celui formé par Saotome et Jinguji. C'est ce dernier qui occupe tout l'espace et qui frappera les esprits par sa relation passionnelle malsaine et dérangeante. L'autre couple met en scène Yagami qui rencontre un autre dominant dans un bar et fait une découverte surprenante sur sa part. Moins problématique, cette histoire présente au milieu du tome détonne.

J'ai bien aimé cette dernière qui met en scène un homo qui peine à s'assumer à cause d'une famille toxique, ce qu'il reconnaît et qui en vient à se mentir à lui-même, se faisant passer pour ce qu'il n'est pas et empêchant les rencontres qu'il souhaite. Yagami va lui offrir la chance qu'il attendait. Mais l'histoire a beau être prometteuse, elle s'arrête là où elle devrait commencer, alors j'espère qu'elle sera reprise et poursuivie dans le second volume sinon je serai très déçue.

Pour ce qui est de l'histoire entre Saotome et Jingûji, elle est plus marquante, mais pas pour les bonnes raisons. L'éditeur nous prévient dès le début avec un avertissement à propos, prévenant qu'il y aura des scènes de manipulation émotionnelle et psychologique, une tentative de suicide et des relations sexuelles non consenties. Donc à partir du moment où ça ne vous dérange pas, façon de parler, de lire ce type d'histoire, cela devrait vous plaire car l'autrice met très bien cela en scène. Ce fut moins mon cas et je n'ai pas aimé.

Je reconnais qu'il peut être intéressant de voir comment Jingûji met en scène son rapprochement avec un ancien camarade, Saotome, qui a échoué à son concours d'entrée en fac de médecine contrairement à lui. Désireux de vivre quelque chose avec lui depuis toujours, il va se servir de sa détresse pour se rapprocher de lui, ce qui pourra toucher certains lecteurs car cela montre aussi sa propre détresse et la tendresse de son coeur. Cependant, il s'y prend très mal et c'est vraiment malsain de le voir s'imposer ainsi à Saotome, aussi bien physiquement qu'émotionnellement.

J'ai été très mal à l'aise de la mise en scène de l'autrice représentant des scènes de sexe non consenti où l'un des deux est en souffrance, ce qui se voit, même si elle veut nous faire croire qu'il y prend aussi du plaisir. Beurk. Je n'ai pas aimé la façon dont l'un joue des fragilité de l'autre pour obtenir ce qu'il veut, même si lui-même a peut-être quelque chose de touchant dans cet amour non réciproque depuis longtemps.

J'ai cependant espoir de finir par retomber sur quelque chose de plus sain une fois les secrets percés et la vérité énoncée. Cela n'excusera rien mais cela permettra d'avoir une relation moins dérangeante, si on peut dire, à suivre. Donc je suis curieuse de lire le second tome.

Les dessins de l'autrice, eux, ont toujours ce je ne sais quoi de félin dans le regard et l'attitude des personnages qui me fascine. J'adore les tatouages qui parsèment le corps de Jingûji en toute liberté sans liant entre eux mais avec une thématique commune. C'est très beau.

Annoncé comme un titre dérangeant, Tokyo Quatre saisons l'est effectivement, et c'est assez surprenant après la douceur, certes âpre mais à mille lieu de ça, de sa série principale Tokyo en avril. Si vous êtes amateur d'histoire de manipulation et de héros cabossés, cela pourra vous plaire. Si comme moi, vous trouvez cela trop malsain, fuyez !
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