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Virginia Woolf (Autre)Eusebio Trabucchi (Autre)Louise Boudonnat (Traducteur)Delphine Ménage (Traducteur)
EAN : 9788831312127
64 pages
L'orma éditions (19/03/2020)
4.22/5   34 notes
Résumé :
Les lettres les plus aériennes et audacieuses d'une icône de liberté et d'indépendance. Auteure incomparable, Virginia Woolf (1882-1941) se révèle aussi une amie sans égale : directe et empathique, curieuse et attentive. L'écrivaine s'ouvre ici à ses amies d'une vie, celles qui, plus que toutes autres, ont pénétré son univers secret de passions et de pensée.
Que lire après Tout ce que je vous dois : Lettres à ses amiesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Virginia Woolf écrit à ses amis des lettres intimes, drôles, caustiques, affectueuses. Des amis, qui sont plus souvent des amies (seules les femmes stimulent mon imagination dit-elle), à qui elle parle, souvent avec autodérision, de la façon dont elle se juge, de ce qui la préoccupe. À qui elle se confie d'un ton étonnamment libre et audacieux sur sa fragilité, sur son idée du mariage et de la maternité — qu'elle juge encore plus destructrice et contraignante, de l'embarras de ses proches à lire ses livres pas toujours faciles. Mais surtout que ce soit à Nelly Cecil, à Katharine Arnold-Foster ou encore à sa bien-aimée Vita Sackville-West, à qui elle intime gentiment l'ordre d'écrire une oeuvre littéraire : « La littérature est, sans l'ombre d'un doute, l'unique profession intellectuelle et humaine qui vaille. Même la peinture tend à la pesanteur, et la musique rend les gens lascifs ; tandis que plus on écrit, meilleur on devient. » livre-t-elle à sa très chère Ka.
Des lettres parues dans cette formidable collection Les Plis qui offre une sélection de correspondances, souvent inédites en France, présentée dans une enveloppe en vue d'une expédition (ce que, bien entendu, je me garderai égoïstement de faire 😊).

Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Virginia Woolf fait partie de ces auteurs parfaitement positionnés dans mon compartiment cérébral dédié aux « monuments littéraires classiques incontournables », sans que je sois pour autant capable de citer un seul titre de ses livres ni bien entendu en avoir ouvert un. Alors quand l'occasion m'est donnée de rattraper partiellement cette lacune grâce à des extraits de sa correspondance, je fonce !

Dans Tout ce que je vous dois, recueil de courriers sélectionnés par Eusebio Trabucchi et traduites par Louise Boudonnat et Delphine Ménage, Virginia Woolf apparaît comme ce que je m'imaginais : légère et enlevée pour relater une rencontre, un pique-nique ou quelques potins ; plus sombre et réfléchie pour évoquer la maladie, une déception ou la cause des femmes ; et enfin flamboyante et passionnée à chaque fois qu'elle parle de l'unique but de sa vie : l'écriture.

« La littérature est, sans l'ombre d'un doute, l'unique profession intellectuelle et humaine qui vaille. Même la peinture tend à la pesanteur, et la musique rend les gens lascifs ; tandis que plus on écrit, meilleur on devient ». Écrire rend donc meilleur, et elle encourage Vanessa, Ethel, Vita ou Violet à en faire de même. Sans cacher que cela ne se fait pas sans questionnements ni angoisses : « Comment pourrais-je écrire magnifiquement quand j'essaye toujours de dire quelque chose qui n'a pas été dit, et devrait pouvoir être dit pour la première fois, précisément ? ».

Une découverte enthousiasmante donc, renforcée par le plaisir de tenir dans mes mains le fruit d'un travail éditorial remarquable. Issu des six premiers recueils des Plis, nouvelle collection de livres à envoyer éditée par L'Orma, ce petit format à tout d'un grand : papier, typo, illustrations, façonnage… le contenant est à la hauteur du contenu, prêt à être offert, ce que je ne me suis pas privé de faire. Et ce n'est qu'un début !

Un dernier mot enfin : comment ne pas être touché par les derniers mots de Virginia, écrits à la fin de sa vie où elle a tant aimé, et qui referment ce recueil : « Aimez-moi »…
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Chère lectrice, cher lecteur,

Quoi de mieux qu'une lettre pour parler de ce recueil de correspondances de Virginia Woolf paru dans la même collections que Austen, pas de femmes parfaites s'il vous plait dont je vous ai parlé il y a quelques jours. Je n'ai pas la prétention d'avoir le talent de Virginia, mais cela me donne envie de le faire de cette manière, retrouver l'art d'écrire pour parler de soi, des autres, de la vie, de ce que l'on aime.....

Si je dois recommander des voix représentatives de la littérature anglaise, je ne peux manquer d'évoquer Jane Austen et Virginia Woolf, deux écrivaines qui savaient manier la plume, deux femmes j'oserai dire "modernes", pleines d'esprit, de sens critique et d'ironie.

Pour Virginia Woolf, les lettres du recueil sont celles adressées aux "femmes de sa vie" : Vanessa, sa soeur bien sûr, sa complice-confidente mais aussi Violet Dickinson, Vita Sackville-West, Ethel Smyth entre autres, certaines amies, amantes mais qu'importe ce sont toujours des lettres empreintes de tendresse, d'ambivalence, d'humour, de déclarations enflammées mais aussi de doutes et de certitudes.


J'ai eu l'idée de lire certaines d'entre elles à voix haute et je dois avouer qu'elles ont pris alors une résonnance toute particulière car je me suis rend encore plus compte du ton de celles-ci, de leur douceur ou de leur fermeté de l'omniprésence de la nature et de son exigeant travail d'écrivain


"Lettre à Vita Sackeville-West
Je suis très heureuse et pas très heureuse. Aimes-tu que, dans les lettres, ces états d'esprit aient la préséance sur toute autre chose ? (...) Je lis Proust, Henry James, Dostoïevski ; mon bonheur est comme coincé (mais j'utilise trop de métaphores) entre ces blocs de granit (étant désormais des blocs de granit, je peux comparer mon bonheur à de la salicorne, une petite plante rose que je cueillais enfant en Cornouailles). (p44-45)"

Je te dirai que ce que j'ai trouvé particulièrement réussi dans cette collection : c'est d'avoir sélectionné les lettres les plus représentatives du caractère et de la sensibilité de ces deux écrivaines. Qui peut encore dire que Virginia Woolf était une personne froide, sans charme après avoir lu sa correspondance ? Certes je ne peux écarter le fait qu'elle a dû traverser des périodes sombres mais moi je n'ai en tête que la richesse de son écriture, de la recherche de la justesse de ses mots et de ses réflexions sur la société qui l'entoure. Une femme libre !

A qui a peur de Virginia Woolf.... j'enverrai ce petit livre dans son enveloppe-couverture prévue à cet effet afin de lui démontrer que la peur n'évite pas le danger et que le seul danger c'est d'avoir entre ses mains une correspondance pleine de charme.

Alors, cher lecteur, chère lectrice, t'ai-je convaincu ? Que restera-t-il de nos mails, sms, post etc.... dans quelques années ? Nous avons la chance que les écrivain(e)s d'autrefois n'aient pas connu ce mode de communication et que leurs lettres nous parviennent grâce à de telles publications.

J'espère que tu auras autant de plaisir que moi à la lire, la relire, à écouter cette femme dont l'esprit était toujours en éveil et que tu auras envie d'en parler autour de toi, comme je le fais, pour donner envie de la lire, de la découvrir et de l'aimer.

Bien à toi,

Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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D'abord, il y a un objet-livre remarquable, un petit format destiné à être expédie, dont la jaquette se transforme en enveloppe , avec plein de détails  soignés qui ajoutent à la beauté de la présentation.
Ensuite, il y a la présentation éclairante d'Eusebio Tabucchi , qui a choisi les lettres parmi les textes qui réussissent "à conjuguer la profondeur des sentiments et la joie exubérante de les manifester et de les partager ouvertement et effrontément , sans rien sacrifier à d'inutiles idoles sociale."
Enfin, il y a la découverte , pour certaines d'entre elles, des amies de Virginia Woolf, amies qui eurent une importance capitale dans sa vie. Avec elles, elle évoque son écriture, ses nerfs usés, ses sentiments à bâtons rompus.

C'est très émouvant de voir que Woolf , pour ménager l'une d'entre elles, dissimule un décès qui pourrait entraver sa convalescence, avant que de lui révéler la vérité quand elle la sait sortie d'affaire.
La correspondance est aussi l'occasion de découvrir une écrivaine, dont on se fait souvent une idée très austère, use et abuse de surnoms animaliers pour elle-même et ses amis. Une occasion délicieuse d'aller plus avant dans la découverte de cette autrice qu'on limite trop souvent à quelques clichés.
Une édition qui prend le temps de resituer les lettres dans leur contexte.

à (s') offrir absolument.
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Une petite édition originale. Chaque petit livre est une sélection de lettres choisies dans la correspondance d'un auteur. On a une "petite" vue d'ensemble de sa personnalité, de ses idées . Cerise sur le bouquin il est petit comme une enveloppe et conçu pour être envoyé. Les lettres de Virginia Woolf sont particulièrement belles .
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À force d’être compréhensif et bien élevé, on finit par mentir et se sentir mal à l’aise.
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Lettre à Vita Sackeville-West
Je suis très heureuse et pas très heureuse. Aimes-tu que, dans les lettres, ces états d'esprit aient la préséance sur toute autre chose ? (...) Je lis Proust, Henry James, Dostoïevski ; mon bonheur est comme coincé (mais j'utilise trop de métaphores) entre ces blocs de granit (étant désormais des blocs de granit, je peux comparer mon bonheur à de la salicorne, une petite plante rose que je cueillais enfant en Cornouailles). (p44-45)
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Souviens-toi, tes recherches sur ma main ont montré que mon coeur était aussi fort que ma tête ; et si je ne suis pas sûre de la puissance de mon cerveau, je suis tout à fait certaine de celle de mon coeur.
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Ôtez-moi mes affections, et je serais pareille à une algue hors de l’eau, à la carcasse d’un crabe, à une coquille vide. De mes entrailles, ma moelle, mon suc, ma pulpe, de toute ma lumière, il ne resterait rien. Je serais soufflée dans la première flaque et je m’y noierais. Ôtez-moi l’amour pour mes amis, l’urgence brûlante de l’importance de l’existence humaine, de ce qu’elle a d’attrait et de mystérieux, et je ne serais plus qu’une membrane, une fibre incolore et sans vie que l’on pourrait jeter comme n’importe quelle déjection.

- À Ethel Smith
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La littérature est, sans l’ombre d’un doute, l’unique profession intellectuelle et humaine qui vaille. Même la peinture tend à la pesanteur, et la musique rend les gens lascifs ; tandis que plus on écrit, meilleur on devient.
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Videos de Virginia Woolf (84) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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