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EAN : 9782897123543
304 pages
Mémoire Encrier (01/11/2015)
3.53/5   53 notes
Résumé :
Un après-midi d'été, l'écrivain croise sur la rue Saint-Denis un jeune homme, Mongo, qui vient de débarquer à Montréal.
Il lui rappelle cet autre jeune homme arrivé dans la même ville en 1976. Le même désarroi et la même détermination.

Mongo demande: comment faire pour s'insérer dans cette nouvelle société?
Ils entrent dans un café et la conversation débute comme dans un roman de Diderot.

Laferrière raconte ici quarant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Un texte qui tient à la fois de l'essai et du roman, qui présente un exposé des idées de l'auteur sur la société québécoise et les embûches de l'immigration.

Le propos, c'est la rencontre de l'auteur avec un jeune Africain récemment débarqué à Montréal. L'auteur lui explique les différences entre les cultures, par exemple entre les codes sociaux. Au Québec, si une fille te sourit sur la rue en te regardant dans les yeux, ce n'est pas nécessairement que tu lui plais, ça ne veut peut-être rien dire d'autre qu'un sourire. Alors que dans le Sud, une fille aurait baissé les yeux et évité ton regard.

Il lui raconte aussi toute sorte de choses sur la société, la politique, le sport ou la télévision. Pour une lectrice québécoise, c'est parfois drôle, parfois on approuve et d'autres fois, on voudrait ajouter un « oui, mais », car ce n'est pas tout à fait ça.

Parmi les travers des Québécois, citons le ras-le-bol des immigrés de se faire demander « D'où tu viens? ». À chaque fois, cela ramène l'immigré dans un passé qu'il veut peut-être oublier, plutôt que d'aller vers un avenir commun. Et c'est d'autant plus agaçant lorsque ça fait 20 ans, 30 ans que la personne est au pays…

Un texte qui apporte de jolies réflexions sur l'exil, sur les immigrés et sur les milieux qui les accueillent, avec une belle écriture, mais le ton abordable d'une conversation amicale.
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Je n'avais encore jamais lu Dany Laferrière que j'ai pourtant rencontré deux fois.

Dany Laferrière nous propose un dialogue entre un homme mûr, vivant au Québec, et un jeune immigré, Mongo. Ce dernier fraîchement débarqué souhaite déjà conquérir une jeune fille. Il va lui expliquer le pays, ses habitudes, son histoire. Comment s'insérer dans une nouvelle culture si on ne sait pas comment vit le natif ? Ce qu'il pense, sa vision du monde ? Cette conversation est entrecoupée d'observations. On est tantôt avec Mongo et le vieil écrivain dans un café, tantôt à la radio lors d'une chronique ou dans un carnet de notes.
Il est amusant de voir que cet ouvrage atypique, sorte de manuel de la vie au Québec, est écrit par un Haïtien d'origine. Sans doute parce qu'il a le recul nécessaire pour parler de la culture québécoise qu'il voit et vit de l'extérieur mais aussi parce qu'il a lui-même été dans la situation de Mongo et a dû apprivoiser le Québec autant qu'il a été apprivoisé par ses habitants. Mais son livre ne s'adresse pas qu'aux nouveaux arrivants. Il est aussi un miroir pour les Québécois, un regard sensible et généreux porté sur eux.

A la fois profond et léger, ce livre est une ode au Québec. le portrait que Dany Laferrière nous en fait est aussi tendre qu'incisif, résultats de longues et précises observations accumulées au fil du temps. Il y est question de la mouvance des peuples, d'immigration, d'intégration mais aussi d'avenir, de vivre ensemble et d'influences réciproques.

Un récit savoureux au ton parfois léger, parfois sérieux qui invite surtout à se parler, à aller vers l'autre. Et qui me donne terriblement envie de retourner au Québec.
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Mon premier Laferrière, probablement pas le dernier. J'aime sa facon d'écrire, mais j'ai trouvé que c'était répétitif sur les trois parties. J'aurais mieux aimé qu'il inclue les concepts et ses idées dans une histoire. Quelques unes de ses opinions m'ont fait lever les poils sur les bras, comme le "bon goût". Qui peut définir le bon goût? Parce que ce n'est pas 4 étoiles, la poutine ce n'est pas bon? Désolée mais contrairement à ce qui est proposé, on aime VRAIMENT ca la poutine! L'humour qui selon lui a besoin d'être renouvellé, pourtant on a plusieurs humoristes qui s'exportent très bien ainsi que des séries et films. Oui l'humour est une question de culture et peut.être qu'en 40 ans on n'arrive toujours pas à le comprendre... et la langue... celui lui on n'y fait pas attention, on devrait mieux la parler... je m'excuse mais les Francais de France n'y arrivent plus aussi bien qu'on le pense, et ils utilisent plus de vocabulaire pour ne rien dire (à mon avis). Moi j'aime le direct sans fioritures... Par contre je suis assez d'accord avec le reste des idées, et comme il y a déjà 10 ans que j'habite en Suisse, il faut aussi que je décode la culture. Evidememnt ce n'est pas aussi contrasté entre le Québec et la Suisse que du Sud au Nord, mais il faut s'y faire! Je devrais peut-être aussi écrire sur le sujet ;-)
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Livre composé d'extraits de carnets personnels, de chroniques radios, de moments de vie de café, de réflexions autres.
Avec autant de recul que d'implication, les propos de Dany Laferrière sont absolument passionnants. Être à la fois fin et rude-grossier, comme on le connaît, il décortique le Québec, Montréal, son Québec et son Montréal, depuis sa position d'écrivain, immigré depuis 40 ans dans cette contrée. Et qui a observé, analysé, cherché à comprendre tous les mystères du neuf, du différent. Que ce soit la langue, le passé, la politique, la littérature, les coutumes, la vie au quotidien, tout ou presque y passe, passe par son tamis. Et c'est vraiment intéressant, passionnant, même, et toujours intelligent. Si parfois, je tique sur certains points comme le rapport aux femmes, je ne peux qu'apprécier les propos, l'à-propos de Dany.
Si vous avez envie d'aller au Québec, je vous le recommande.
S'il s'adresse plus particulièrement à un jeune et récent immigré du Cameroun, il n'est pas nécessaire (que du contraire) que vous soyez dans la même situation ou une situation approchante ou analogue.
On apprend. On apprend.
Merci, Dany.
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Toute personne fraichement arrivée de l'étranger se doit d'assimiler les codes pour s'intégrer á sa nouvelle vie.
Bien souvent, nous commettons l'erreur de vouloir recréer un univers connu dans un cercle inconnu, manière comme une autre de créer un rempart. D'autres, se jettent dans l'inconnu avec le secret espoir que l'autre nous accueillera à bras ouvert en nous dévoilant ses codes.
En fait, il n'y a pas de formule magique. Quoique l'on fasse, nous serons toujours des étrangers aux yeux des locaux. Au fil des ans, nous assimilerons les codes plus ou moins parfaitement faisant de nous des étrangers acceptés plus ou moins bien. Au fil des ans, l'étranger s'adapte mais jamais il ne devient un local à part entière.
L'auteur nous place dans la situation ou l'arrivant et son interlocuteur, observent, décortiquent les travers de la communauté du pays d'accueil tout comme les écueils sur lesquels le nouvel entrant se heurtent avant de trouver son port d'attache.
L'auteur jette un regard amusé sur les deux parties en décortiquant les travers des deux communautés
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critiques presse (1)
LaPresse
23 mai 2016
Ce livre est parfait pour l'été. Il peut se déguster par petites ou grandes bouchées, à décanter ensuite sous le soleil ou la pluie, entre deux contemplations.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (46) Voir plus Ajouter une citation
« Quand on quitte son pays, on ignore qu’on ne reviendra plus. Il n’y a pas de retour possible, car tout change tout le temps. Les lieux, les gens, les usages. Même notre façon d’appréhender la vie. Si on ne change pas, les autres, eux, changent, et de cette manière nous changent. Perpétuel mouvement. Mais on ne sait pas ce que le temps fera de nous. On peut visualiser l’espace plus facilement. Le temps, c’est le monstre invisible qui dévore tout sur son passage. Ce genre de choses arrive à notre insu. On débarque dans un pays. On y passe des années. On oublie tout ce qu’on a fait pour survivre. Des codes appris à la dure. Chaque mauvais moment annulé par la tendresse d’un inconnu. Un matin, on est du pays. On se retrouve dans la foule. Et là, brusquement, on croise un nouveau venu et tout remonte à la surface. »
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Les sédentaires ont toujours rêvé d’une île vierge où ils pourront emporter des bouquins, des disques ou des films […] L’exil, c’est le contraire. C’est quitter l’île. L’ex-île. Partir sans rien apporter avec soi…

(Mémoire d’encrier, p.132-3)
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« Tout nouveau-né est un immigré qui doit apprendre pour survivre les codes sociaux. Une société ne livre ses mystères qu’à ceux qui cherchent à la comprendre, et personne n’échappe à cette règle implacable, qu’on soit du pays ou non. »
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Les peuples se ressemblent dans cet enthousiasme pour le sport. Rien ne pousse plus à boire qu’un match décisif. On boit pour fêter ou pour pleurer. On se saoule quand on a perdu. D’où la place importante de la bière dans cette triade émotionnelle (la parole étant exclue) qui comprend la joie, la tristesse et la révolte.
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Tout nouveau-né est un immigré qui doit apprendre pour survivre les codes sociaux. Une société ne livre ses mystères qu'à ceux qui cherchent à la comprendre, et personne n'échappe à cette règle implacable, qu'on soit du pays ou non.
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Vidéo de Dany Laferrière
En 2015, l'écrivain canadien d'origine haïtienne, Dany Laferrière est reçu à l'Académie française. Il est l'auteur, entre autres, de Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer ou de L'Odeur du café. Son épée d'académicien est le fruit d'un dialogue avec le sculpteur haïtien Patrick Vilaire. Dans cet entretien, il revient sur les différents symboles qu'elle porte et sur ce qu'elle dit de la place de l'écrivain et de l'académicien au sein de nos sociétés.
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Dany Laferrière Écrivain et membre de l'Académie française
Direction éditoriale Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Coordination scientifique Charline Coupeau, docteure en histoire de l'art et chercheuse à l'École des Arts Joailliers
Coordination éditoriale Constance Esposito-Ferrandi, chargée d'édition multimédia, BnF
Lieu de tournage Institut de France
© Bibliothèque nationale de France
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