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EAN : 9782262078782
256 pages
Perrin (10/01/2019)
4.41/5   16 notes
Résumé :
Mein Kampf appartient au cercle noir des ouvrages sulfureux dont tout le monde parle, sans jamais – ou presque – les avoir lus. Alors qu'il vient d'entrer dans le domaine public et que sa parution suscite de vives polémiques, Claude Quétel pose dix questions cardinales sur la genèse et le contenu du livre, son impact réel sur l'Allemagne du IIIe Reich, son accueil ailleurs dans le monde, notamment dans la France des années 1930, ses conséquences sur le déroulement d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Mein Kampf », tout le monde en parle, personne ou presque (en France) ne l'a lu, c'est pourquoi Claude Quettel a écrit ce livre.
En effet MK entrant dans le domaine public sa parution pour le grand public devient inéluctable et provoque de nombreuses polémiques c'est pourquoi, l 'auteur nous propose ce livre qui se veut un manuel qui nous explique le contexte historique de la naissance de MK et son impacte aussi bien dans le monde qu'en France ainsi que le « succès » encore aujourd'hui d'un tel « bouquin ».

J'ai aimé ce livre car il va permettre d'aborder MK avec un regard « avertis » et je pense que la polémique actuelle sur la sortie de ce « bouquin » est ridicule, en effet MK ne convaincra que des gens déjà convaincus et ne convertira personne. Au contraire cela risquerait d'en faire un livre « martyr » et d'alimenter diverses « théories du complot ». Il ne faut pas l'interdire mais encadrer sa sortie.

Il y a un mépris du « peuple »par une certaine catégorie d'hommes politiques (qui se disent proches de lui) et d'intellectuels à ne pas vouloir publier un « bouquin », qui est mal écrit et relève plus de la logorrhée que d'une oeuvre littéraire, si ce «  MK » sort avec tous les avertissements des historiens nécessaires il n'y aura pas de problème. Faites confiance à l'intelligence des « gens ».

Ce n'est, plus que jamais, que mon humble avis.
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le 1er janvier 2016, « Mein Kampf » (Mon combat) entre dans le domaine public. La question centrale est de savoir si oui ou non nous devons publier le livre d'Adolf Hitler qui deviendra après 1933, et l'accession de ce dernier au pouvoir, le bréviaire du nazisme que tout allemand se devait de posséder. Certains hauts dignitaires du nazisme ne l'ont même pas terminé, voir même pas lu du tout pendant bien des années. Il faut dire que l'intérêt dans la forme du « livre » d'Hitler écrit entre 1925 et 1926 depuis la prison de Landsberg à la suite du putsch complètement raté à Munich, est totalement nul. Ce texte, qui ne fût semble t'il pas tapé par Hitler lui-même, est une succession de propos incohérents, répétitifs, mélangeant toutes les strates des idées d'extrême droite allemande depuis la fin du XIXème siècle. le pangermanisme émerge vers 1890 avec pour crédo la réunion de toutes les terres où résident de fortes minorités allemandes. On y trouve aussi l'idée d'une identité supérieure de la race aryenne, allemande, courant qui émerge là aussi fin XIXème. le mouvement völkisch fait partie des sources d'inspiration d'Hitler. La haine des juifs, coupables de la défaite de l'Allemagne en 1918 avec le « fameux coup de couteau » dans le dos, est largement admise en Allemagne dans l'entre deux guerre. La lutte contre le « judéo-bolchevisme » est centrale. Hitler y apporte des idées d'une radicalité, d'une haine si profonde et débordante contre les juifs, qui fait de « Mein Kampf » un texte difficile à lire parce qu'issue des longs monologues obsessionnels d'Hitler dans tout ce qu'ils ont de plus repoussant aujourd'hui. Les dirigeants européens n'ont pas pris au sérieux les théories d'Hitler invoqués dans Mein Kampf. Ce fût une erreur monumentale. « Mein Kampf » est truffé d'erreurs, écrit dans un mauvais allemand, les idées exprimées sont un fourre tout. Néanmoins, cet ouvrage a une portée dangereuse. Les lecteurs dans leur grande majorité ne porteront aucun intérêt à ce texte. On peut supposer que certains nostalgiques, extrêmement peu nombreux, il faut le dire, en Occident, y puiseront un outil confortant leur radicalité. Mon avis tend plutôt vers la limitation de l'accès à « Mein Kampf » aux seuls chercheurs, professeurs en histoire et étudiants de cette même matière. Je sais que ce texte circule sur internet. Je pense que c'est une oeuvre qui conserve son caractère plus que nocif s'il n'est pas remis dans son contexte et explicité par des spécialistes pour désamorcer la noirceur haineuse infligée aux lecteurs. « Mein Kampf » est en deux volumes. Réunies il y a tout de même 700 pages d'injures raciales, de délires sur le Lebensraum, la lutte à mort contre le judéo-bolchévisme, et bien sûr cette haines viscérale, extrême du peuple juif. L'idée n'est pas encore ensemencée de détruire le peuple juif en l'exterminant dans les camps de la mort, ceux qui ne correspondent pas au modèle ethnique et raciale délirant mis en place par les nazis. L'intérêt du livre de Claude Quétel réside dans le fait que l'historien nous permet de comprendre les idées et leurs portée dans la société allemande et à l'étranger, avant et après la prise du pouvoir par les nazis. Cette analyse est bien plus intéressante que celle de lire sans aucune mise en garde un tel tombereau de haine pure. Même si le livre de Quétel souffre parfois de répétitions, et même si je vous avoue n'avoir guère appris d'éléments nouveaux car mes études d'histoire alliées à mes nombreuses lectures sur le sujet m'ont permis d'avoir des bases solides sur cette période, ce livre d'histoire de meure précieux. « Ce livre « Tout sur Mein Kampf » de Claude Quétel s'adresse à ceux qui souhaitent mieux saisir la portée réelle du bréviaire nazi à travers tout le XXème siècle et ce début de XXIème siècle. Ce qui est certain, c'est que « Mein Kampf » conserve, presque cent ans après sa première parution, son caractère explosif et hautement sulfureux à ne pas mettre entre toutes les mains.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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La date du 1er janvier 2016 a marqué la tombée de « la bible du nazisme » dans le domaine public. Elle a été précédée de peu par une « grande émotion médiatique » ainsi qu'une polémique, en France et ailleurs, sur l'opportunité d'une re-publication officielle en format papier et dans quelles conditions paratextuelles, sachant que sa diffusion en ligne et sous le manteau n'a jamais cessé, et que dans certains pays – dans le monde arabe, aux États-Unis, en Turquie, mais aussi en Inde, au Japon, etc. –, la publication de différentes traductions n'a pas attendu cette date pour être très vivace... Ce texte, unanimement considéré comme indigeste et rébarbatif, est-il encore dangereux, susceptible de créer de nouveau des prosélytes chez des lecteurs n'étant pas déjà convaincus, ou n'y cherchant pas un totem pour leurs propres modernes intolérances ? Est-il seulement intéressant comme document historique pour des non-spécialistes, ou bien n'est-il qu'un « ramassis incohérent de pensées haineuses, à commencer par un antisémitisme omniprésent » (p. 15) ? Et d'abord, quelle influence eut-il à sa parution, durant le nazisme et la guerre, en Allemagne et dans le reste du monde, notamment chez les futurs ennemis du Reich qui ne le prirent sans doute pas assez au sérieux, et après 1945 ? « Pierre Assouline compare le statut actuel de ce livre empoisonné au morceau de sparadrap que le capitaine Haddock, dans L'Affaire Tournesol, agite au bout de son doigt sans parvenir à s'en débarrasser » (p. 16). Un retour en dix questions très simplement abordées sur les circonstances de la rédaction, diffusion et réception du livre est ici offert dans une prose de roman pour aider le lecteur, sinon à se débarrasser de Mein Kampf, au moins à se libérer de la gêne qu'il suscite.



Table :

Introduction. Quand Mein Kampf repart en guerre

1. Qui était Hitler avant Mein Kampf ?

2. Comment Mein Kampf est-il né ? [cit. 1]

3. Que dit Mein Kampf ? [cit. 2]

4. Mein Kampf annonce-t-il les crimes à venir du IIIe Reich ? [cit. 3]

5. Mein Kampf est-il le seul livre de Hitler ?

6. Quelle a été la diffusion de Mein Kampf en Allemagne ? [cit. 4, 5]

7. La France a-t-elle ignoré Mein Kampf ? [cit. 6]

8. Quels autres pays ont publié Mein Kampf ?

9. Mein Kampf a-t-il été évoqué au cours du procès de Nuremberg ? [cit. 7]

10. Qu'est devenu Mein Kampf jusqu'à nos jours ?

Conclusion. Faut-il brûler Mein Kampf ? [cit. 8]
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
8. « Tout bien considéré, la véritable question n'est pas tant de se demander ce qu'il faut faire de Mein Kampf que s'il faut le lire. Le livre a été longtemps jugé insignifiant par les historiens fonctionnalistes […] dans leur relativisation du rôle de Hitler devenu dictateur (Hans Mommsen, on l'a vu, parlant de "dictateur faible") vis-à-vis des autres décideurs nazis. La balance de l'interprétation historique, qui a longtemps penché de ce côté, revient aujourd'hui dans l'autre sens, vers les intentionnalistes […], en raison notamment de l'importance nouvelle accordée à Mein Kampf – un Mein Kampf non pas en effet annonciateur à la lettre mais pleinement constitutif des crimes à venir. » (pp. 248-249)
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4. « Ce dernier [Rosenberg], "délégué du Führer pour l'ensemble de l'éducation intellectuelle et philosophique du Parti national socialiste" va rédiger pendant la guerre le programme en trente articles de ce que devra être, après la victoire finale, l'Eglise nationale du Reich. Il y est stipulé que "cessent immédiatement la publication et la diffusion de la Bible en Allemagne" (point n° 13) ; "L'Eglise nationale déclare que poue elle, et par conséquent pour la nation allemande, il a été décidé que le Mein Kampf du Führer était le plus grand de tous les documents. Non seulement il définit mais encore il incarne la morale la plus pure et la plus vraie dont puisse se réclamer notre nation tant dans le présent que dans l'avenir" (point n° 14) ; "Il ne doit y avoir sur les autels rien d'autre que le Mein Kampf (le plus sacré de tous les livres pour les Allemands et donc pour Dieu) et, à gauche de l'autel, une épée" (point n° 19).
[…]
Les résultats des ventes sont en proportion d'une telle mobilisation : 2.500.000 exemplaires ont été vendus au total jusqu'en 1936, 5.450.000 jusqu'en 1939, 7.450.000 exemplaires à la date de 1941 […], 9.840.000 jusqu'en 1943, et au final, en 1945, 12.450.000. On remarquera que les ventes n'ont pas chuté, loin de là, pendant la guerre, comme si l'approche de la catastrophe avait rendu plus nécessaire encore l'acquisition du livre sacré. » (pp. 141-143)
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3. « Le bellicisme de Mein Kampf est loin d'être isolé en Allemagne. L'année même de la publication du second volume, en 1926, paraît à Berlin le roman de l'écrivain pronazi Hans Grimm, Volk ohne Raum ("Un peuple sans espace"), qui connaît un immense succès en dépit de sa faible valeur littéraire. On y trouve en revanche tous les thèmes exaltés du "Lebensraum" et du "Drang nach Osten". L'acceptation de la guerre dans son principe de ce que George L. Mosse appelle une "brutalisation" sont au cœur de la société allemande.
[…]
La nécessité de la guerre ne saurait être évoquée sans que l'antisémitisme y soit associé.
[…]
À aucun moment, cependant, Mein Kampf ne parle, comme on le dit parfois, "d'anéantir" ou "d'exterminer" les Juifs. Le trop célèbre terme de "Vernichtung" est employé mais à propos de la France et dans un sens politique ou militaire : "annihiler les tendances de la France à l'hégémonie […]. Mais à condition que l'Allemagne ne voit dans l'anéantissement de la France qu'un moyen de donner enfin à notre peuple, sur un autre théâtre, toute l'expansion dont il est capable." Ailleurs, ce sont les exploiteurs juifs qui sont accusés de vouloir "anéantir" par le travail et la réduction en esclavage les peuples non juifs (!), mais toujours hors du sens strict d'une liquidation physique. » (pp. 110-112)
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6. « En cette même année 1934, paraît "Mein Kampf, mon combat, par Adolf Hitler, ou le livre interdit aux Français", un fascicule édité par la très anticommuniste CGC (Confédération de groupements de contribuables), sorte de contre-CGT. Selon ses auteurs, Charles Kula et Emile Bocquillon, tout n'est pas à jeter dans Mein Kampf, loin de là : "Sur près des deux tiers des points, nous dirons nettement que nous approuvons le chancelier et que nous admirons même la vigueur avec laquelle il exprime ses convictions." Le tiers condamné, c'est la haine de la France et, au-delà, un "Hitler qui veut réduire l'humanité sous le joug allemand". Les deux tiers approuvés englobent la guerre au marxisme et la guerre au judaïsme. "Ce problème juif, Hitler l'a associé à la diffusion du marxisme, du bolchevisme, à la propagande maçonnique, à l'action néfaste de la presse. Et, sur ces quatre points, nous lui avons donné raison." » (p. 163)
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5. « Otto Strasser raconte qu'au Congrès du parti nazi à Nuremberg, en 1927, alors qu'il était chargé du rapport, il cita quelques phrases de Mein Kampf, ce qui provoqua une certaine sensation. Le soir, ses camarades du parti lui demandèrent s'il avait vraiment lu le livre. "J'avouai en avoir extrait quelques phrases significatives sans m'être du tout occupé du contexte. Ce fut une hilarité générale, et l'on décida que le premier arrivant qui aurait lu Mein Kampf paierait la consommation des autres. Georg Strasser, interrogé sur le seuil, répondit par un non sonore, Goebbels secoua la tête avec accablement, Goering éclata d'un gros rire, le comte Reventlow s'excusa en disant qu'il manquait de temps. Aucun pourtant n'était au courant de la sanction qui l'attendait s'il avouait connaître Mein Kampf. Mais personne n'avait lu le livre du chef, et chacun dut payer pour soi." » (pp. 145-146)
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Vidéo de Claude Quétel
Storia Voce - 5 juin 2019 Une histoire incorrecte de la Révolution
Plus qu’un simple objet d’histoire, la Révolution Française est pour certains un mythe, un fantasme, une idole. Un mythe aux contours flous qu’il faut sans cesse réinventer et adapter, un mythe populaire écrit par des intellectuels, un fantasme qui ensorcelle et qui fascine. Mais la Révolution française est aussi une idole, qui semble pourtant chanceler depuis 1789 dans son sanctuaire. Elle est une idole ébréchée mais dont les débris semblent toujours replacés dans le saint des saints du temple de l’histoire. L’historiographie semble le montrer : étudier la Révolution française ne peut-être qu’un pèlerinage ou une guerre sainte. Une chose est sûre, la salle capitulaire ne se désemplit pas même si tout le monde ne semble pas avoir le droit au chapitre. Mari-Gwenn Carichon reçoit au micro de Storiavoce, l’historien Claude Quétel, qui vient de publier aux éditions Tallandier et Perrin, l’ouvrage : Crois ou meurs, une histoire incorrecte de la Révolution française.
L'invité: Claude Quétel est un historien tout d’abord spécialiste du 18ème siècle Directeur de recherche honoraire au CNRS, il est spécialiste de la folie et de la psychiatrie. On lui doit, entre autres une Histoire de la folie, de l’Antiquité à nos jours (624 pages, 12,5 euros) chez Tallandier et une Histoire des murs (320 pages, 9 euros) chez Perrin. Reconnu comme un fin connaisseur de la Seconde Guerre mondiale, il a également été directeur scientifique du mémorial de Caen avec La Seconde Guerre mondiale (Perrin, 480 pages, 24,9 euros), L’Impardonnable Défaite (Tempus, 480 pages, 11 euros). Son Crois ou meurs est le récit historique de la période la plus controversée de l’histoire de France et l’aboutissement d’un travail de plusieurs années. Il a été coédité par Perrin et Tallandier (512 pages, 21,90€).
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