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EAN : 9782357205253
317 pages
Editions Hervé Chopin (05/03/2020)
4.21/5   229 notes
Résumé :
Une jeune femme est retrouvée dans son appartement bruxellois, tuée de plusieurs coups de couteau. Tout accuse Nikola Stankovic, artiste marginal, dernière personne que la victime a appelée avant sa mort. Il apparaît sur les caméras de surveillance juste après le meurtre, la police retrouve ses vêtements maculés de sang et découvre des croquis de la scène de crime dans son atelier.

Sous ses airs d’enfant perdu, Niko est un graffeur de génie que la pre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'aime avec cet auteur belge, c'est la liberté totale avec laquelle il mène ses intrigues pour nous livrer des romans kaléïdoscopiques qui ne vont jamais exactement là où on les attend.

Cela démarre pourtant très classiquement par la garde à vue de Nikola Stankovic, 35 ans, artiste-peintre, pour l'assassinat d'une jeune prostituée croate comme lui. Tout l'accuse, ses empreintes, ses croquis, tout. Mais lui nie , sans pour autant collaborer avec les forces de police.

Forcément, tu te dis que cela va partir en enquête policière pour découvrir si oui ou non il a commis ce crime ... sauf que l'enquête à proprement parler est mené par un duo atypique composé par son avocat et la directrice du centre psychiatrique dans lequel il est interné en attente de son jugement. le polar rebondit et se transforme en thriller psychiatrique intime pour fouiller l'âme, le passé et les traumatismes refoulés de Nikola.

Puis l'intrigue rebondit encore ailleurs avec la thématique des mystères de l'art. Nikola est un graffeur génial, surnommé le Funambule pour ses performances, capables de peindre d'immenses oeuvres d'une rare violence en des lieux improbables. Il est évident que ces oeuvres sont emplies de messages, de symboles et que celui qui les décryptera saura la vérité. le pinceau pour dire lorsque l'artiste se tait.

Paul Colize ne s'arrête pas là et propose encore une couche de lectures qui, superposée aux autres, donner la clef : la dimension historique avec un des épisodes les plus sanglants du conflit yougoslave, les 87 jours de siège de la ville croate de Vukovar, ville martyre rasée par les nationalistes serbes après viols et massacres.

Tous les thèmes abordés le sont avec intelligence et justesse, chaque mot à sa place, ce qui rend ce roman inclassable souvent passionnant, incarné par des personnages attachants, jusqu'à une fin lumineuse faisant la part belle à la résilience et à la chaleur humaine. Paul Colize est un humaniste.

Lu dans le cadre du Club Sang Bepolar.com
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Un roman graffiti !
Niko est un graffeur clandestin d'origine croate, surnommé le Funambule. Il a choqué Bruxelles par des fresques à la violence provoquante qui tapissèrent les parois vertigineuses des immeubles les plus inaccessibles de la ville. Rien à voir avec les gribouillis pitoyables d'un adolescent en rébellion qui bombe son pseudo, décalcomanie aussi ratée qu'un tatouage tribal sur un coup de soleil, sur les murs d'un supermarché ou d'un panneau électrique. Niko est un vrai artiste, marginal, provocateur, qui rappelle un peu Bansky.
Son anonymat prend fin quand il est accusé du meurtre d'une jeune femme poignardée sauvagement. Des esquisses de la scène du crime sont retrouvées chez lui mais l'artiste reste muet devant les policiers et ses juges. Il est transféré dans un hôpital psychiatrique pour que les experts diagnostiquent si l'équilibriste n'est pas trop déséquilibré.
Chaque chapitre de ce polar est une performance. Comme à son habitude, l'auteur belge dévore son lecteur en taguant le mur de l'intrigue de scènes rythmées au chronomètre, comme si sa prose devait respecter l'urgence créatrice de son personnage. C'est une narration addictive, partage d'adrénaline entre le lecteur et le peintre « sur » bâtiment. Ce n'est pas nouveau. Paul Colize aime aller à l'essentiel. C'est un auteur de refrains, il laisse les couplets aux maçons paveurs de l'écriture. Aux scènes de transition, il préfère ici les souvenirs d'enfance de Niko à Vukovar, en pleine guerre des Balkans. Dans ces passages, la plume se fait pudique à travers le regard d'un enfant de 9 ans, témoin innocent de l'horreur des bombardements, des exécutions et autres atrocités qui frappèrent les civils.
Son avocat des causes perdues et la directrice de la clinique, beauté arctique impitoyable (un rôle fait pour Isabelle Huppert) vont essayer de décrypter le faux du vrai dans les oeuvres de Niko et dans son passé douloureux.
Je suis d'ordinaire assez frileux face aux récits qui alternent passé et présent. Je les trouve un peu boiteux, les allers-retours claudiquant dans l'espace-temps du roman. Les flashbacks tiennent lieu de psychanalyse pour les personnages et je m'assoupis souvent sur la méridienne de leurs pensées. Mais, ici, la foulée du récit est aussi gracieuse que soutenue. Des morts mais pas temps mort. Les chapitres conversent et se répondent à travers les oeuvres de l'artiste urbain qui exorcise ainsi ses cauchemars.
Paul Colize ne raconte pas toujours la même histoire, évite le recyclage des idées reçues. Dans les ruines fumantes de Vukovar, l'auteur a délaissé son humour noir pour un style concis. Les mots s'effacent face à l'incompréhension et à l'effroi.
" Cela n'avait aucun sens (...) Les Serbes et les Croates parlaient la même langue, habitaient les mêmes quartiers, riaient des mêmes blagues, jouaient, buvaient, mangeaient, dansaient ensemble. La seule chose qui les différenciait était leur écriture. Cyrillique pour eux, latine pour nous. Personne ne penserait à se battre pour une question d'écriture."
Un roman que j'ai trouvé très abouti qui mérite bien qu'on lui tague une nuée d'étoiles.
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Peut-être pour ceux qui sont belges, avez-vous déjà vu les fresques violentes qui ornent certains murs de Bruxelles ? Qualifiées de scandaleuses par certains, de chefs-d'oeuvre par d'autres, Paul Colize a imaginé que ces fresques nous racontaient quelque chose. Ainsi lui vient l'histoire de ce polar Toute la violence des hommes. Mon premier livre de cet auteur, conseillé par une lectrice qui se reconnaîtra, son enthousiasme et ses nuits blanches ont fait mouche chez moi. Merci dame Laurence, l'éclaireuse.

Banlieue de Bruxelles, une jeune femme est retrouvée morte, poignardée. Tout accuse Nikola Stankovic, pourtant celui-ci ne cesse de clamer son innocence « c'est pas moi ». Nikola surnommé le funambule, est l'auteur de fresques ultra-violentes comme celle sur la page de couverture montrant un égorgement. Nikola se terre dans le mutisme et semble prisonnier d'une souffrance indescriptible. Est-il coupable ? Qui est-il ?

Sa psychiatre et son avocat vont dénouer les pistes autour de ce meurtre et de ces fresques heurtantes. Petit à petit, on découvre l'histoire de Nikola né dans les années 80 dans l'ex Yougoslavie.

Je n'ai fait qu'une bouchée de ce thriller qui détourne les ficelles des polars habituels. Pas de flics, pas de scènes ultra gores mais une histoire sensible sur une période charnière de l'histoire pas si lointaine. La guerre en Yougoslavie. J'avais douze ans quand elle s'est déclarée et j'en tremble encore moi qui ai du sang yougoslave dans mes veines.

On vit ici de l'intérieur les traumas de la guerre. L'auteur fait revivre entre suspense et passages émouvants ce pan de l'histoire en y mêlant habilement réalisme, actualité, psychologie et ce, sans temps mort.

J'aime ces thrillers qui vont au-delà de leurs codes, qui osent nous toucher, nous couler, nous rendre insomniaques, ces thrillers qui touchent à la mémoire, à l'Histoire sans jamais nous perdre ou nous écoeurer.
Lien : https://coccinelledeslivres...
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A Bruxelles où, ces derniers temps, les murs ont vu fleurir de vastes fresques ultra-violentes anonymement exécutées de nuit par un graffeur de talent, un homme d'origine croate est arrêté pour le meurtre d'une jeune femme retrouvée poignardée chez elle. Alors que tout l'accuse, l'assassin présumé s'enferme dans le mutisme, se contentant de nier sans explication. Placé en observation psychiatrique, il ne semble intéressé que par le dessin, pour lequel il fait preuve d'un véritable don.


Paul Colize a inventé cette histoire à partir des vraies fresques, impressionnantes par leur taille et leur violence, parfois inspirées de tableaux célèbres de la peinture classique comme le sacrifice d'Isaac du Caravage et Les corps des frères Witt de Jan de Baen, qui sont apparues ces dernières années sur des immeubles de Bruxelles, sans que leur controversé mais talentueux auteur se soit jamais fait connaître. L'écrivain a imaginé un personnage atteint de trouble de stress post-traumatique, qui aurait trouvé un exutoire dans l'expression graphique urbaine. le récit alterne entre l'enfance de Nikola Stankovic pendant la guerre de Croatie, et son séjour en hôpital psychiatrique bien des années plus tard. Il nous fait vivre les terribles siège et massacre de la ville de Vukovar en 1991, nous enferme dans une souffrance psychique qui risque de déboucher sur une réclusion physique définitive faute du diagnostic adéquat, et nous interroge sur la puissance de l'art, véritable élan vital aux manifestations parfois très peu conventionnelles.


Le roman entretient le suspense autour du sort de Nikola, doublement victime de la violence des hommes puisqu'à son traumatisme répondent la répression et l'enfermement. Dans son univers de noirceur tremblotent quelques lueurs d'espoir auxquelles, tout comme le lecteur, il va tenter de se raccrocher : son art, et l'humanité de quelques personnages atypiques et attachants.


Histoire terrible inspirée par de dérangeantes et anonymes oeuvres de rues, ce livre illustre le pouvoir libérateur de l'art, cri muet universel et irrépressible, que ni l'indicible ni l'oppression ne sauront jamais faire taire.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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J'ai déjà eu le privilège de lire deux ou trois romans de Paul Colize et je dois avouer que c'est avec plaisir et sans aucune crainte que je me suis lancé dans la lecture de cet opus paru en poche de l'écrivain belge .
Bonne pioche . Autant le dire de suite , j'ai beaucoup apprécié ce roman inspiré à l'auteur par des fresques murales découvertes dans la capitale belge .L'idée pouvait paraître osée , voire farfelue , le talent du bonhomme a fait le reste pour tisser le canevas.
Bon . Au fait . Une femme découverte poignardée dans un appartement .Un coupable que tout accuse et dont le seul aveu est :" C'est pas moi ! " , style "cour de récréation"...Saluons au passage les "chères petites têtes blondes "et leurs maîtres et maîtresses qui , jeudi , dès l'aube ....
Deux personnages aussi différents que complémentaires , un avocat et une psychiatre , vont alors entrer en scène pour démêler l'imbroglio crée par Niko ,auteur de fresques aussi remarquables qu'ultra violentes , un moyen d'expression mystérieux derrière lequel se dissimule un message bien peu explicite pour les profanes;
Croatie . Serbie . La guerre et ses horreurs et " toute la violence des hommes ".Rien de bien nouveau , hélas , si ce n'est le talent de Paul Colize qui a su extraire la substantifique moëlle des évènements les plus abjects et les placer au premier plan du récit .
"C'est pas moi !".
Nous voici au coeur d'un roman profondément humain ancré dans la violence et qui révèle au grand jour les conséquences des exactions commises par l'Humain sur ses semblables . "Oeil pour oeil , dent pour dent ".
L'organisation en chapitres " intercalés ", bien que devenue assez classique , nous transporte dans " des ailleurs "où notre connaissance s'affine peu à peu et où nos convictions se désagrègent au point de nous ébranler fortement .
L'ambiance gagne en pesanteur au fil des pages jusqu'au paroxysme d'un dénouement à la hauteur .
Paul Colize est un excellent auteur belge que je suis avec beaucoup d'intérêt . Merci à lui et , si vous ne le "connaissez " pas , laissez vous séduire : c'est un " trés bon ", cet avis , naturellement , n'engageant que moi .A bientôt.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Le repas à peine terminé, sa mère l'avait renvoyé dans sa chambre.
- Ne t'inquiète pas, Duso. Nous avons quelques préoccupations, mais tout va s'arranger. Dors bien.
Il se retourna une nouvelle fois dans son lit.
Il aurait voulu que cette journée n'ait jamais existé, que les menaces qu'il avait entendues ne soient que l'arrière-goût d'un mauvais rêve.
La guerre. Des armes. Des munitions. Eux. Nous.
Cela n'avait aucun sens.
De nombreux Serbes vivaient à Yukovar. Des centaines d'autres traversaient le Danube chaque matin pour travailler à l'usine.
Les Serbes et les Croates parlaient la même langue, habitaient les mêmes quartiers, riaient des mêmes blagues, jouaient, buvaient, mangeaient, dansaient ensemble. Le seule chose qui les différenciait était leur écriture.
Cyrillique pour eux, latine pour nous.
Personne ne penserait à se battre pour une question d'écriture.
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A l'égal des réseaux sociaux, du Concours Eurovision de la chanson ou de la trottinette électrique, Pauline Derval considérait que la Saint-Valentin faisait partie des inventions humaines les plus abêtissantes.
Elle ne pouvait déterminer ce qui était le plus sordide, du mâle pataud qui poireautait chez le fleuriste, de la femme qui s'achetait des dessous affriolants ou des couples moribonds qui échangeaient des regards transparents dans les restaurants.
(page 253)
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Elle fuyait les phénomènes de mode et les écrivains médiatiques. Les gens qui faisaient le pied de grue pendant des heures pour grappiller une dédicace et un selfie en compagnie d’un romancier à succès se couvraient de ridicule. On peut aimer les œufs brouillés sans pour autant chercher à rencontrer la poule qui les a pondus. Seul le texte compte, que son auteur soit un homme ou une femme, connu ou non, mort ou vivant.
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Un soir je l'ai emmené faire un tour. J'ai pris mon équipement et on est allés dans un terrain vague. Le Niko, il balisait. Il tremblait comme une feuille. Putain, vous auriez dû le voir. Pire qu'un gamin qui entre dans un bordel pour la première fois. J'ai fait deux trois tags et je lui ai passé le relais. Malgré le stress, il s'est lâché et s'est mis à bomber comme un malade. Il disait qu'il se sentait enfin libre. Je connais cette sensation. Il n'y a pas de liberté sans transgression. La liberté, la vraie, c'est celle que tu prends, en décidant de ne pas faire ce qu'on t'impose ou de faire ce qui est interdit.
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Les gens qui faisaient le pied de grue pendant des heures pour grappiller une dédicace et un selfie en compagnie d'un romancier à succès se couvraient de ridicule. On peut aimer les œufs brouillés sans pour autant chercher à rencontrer la poule qui les a pondus.
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Videos de Paul Colize (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Colize
Paul Colize propose la consigne d'écriture suivante : Je m'en souviendrai toute ma vie.
Textes écrits par B.P.L, Soufiane Baida, The Dark side T.M, Dédé et Moussa Billets d'écrits, un projet de la Compagnie Gambalo, de la Foire du livre de Bruxelles et de l'Adeppi, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat avec le Gsara ASBL et la Caap culture Adaptation et direction Nicolas Swysen Texte lu par Frédéric Clou
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