AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213672335
416 pages
Fayard (22/03/2017)
4.33/5   3 notes
Résumé :
En 1973, dans La Fenêtre ouverte, Georgette Elgey avait raconté comment, en 1942, son univers s'était effondré. Après avoir échappé miraculeusement à la déportation, elle dormait désormais sans plus jamais fermer la fenêtre de sa chambre afin de pouvoir échapper aux Allemands.

En 2017, forte d'une documentation d'une rare richesse, Toutes fenêtres ouvertes, lui permet de compléter le récit écrit quarante-cinq ans plus tôt. Entre autres, comment elle r... >Voir plus
Que lire après Toutes fenêtres ouvertesVoir plus

critiques presse (3)
LeMonde
01 juillet 2017
Georgette Elgey écrit en liberté, avec une franchise de ton et une pudeur qui la dispensent de se mettre en valeur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
15 juin 2017
Reprenant son récit de l’Occupation paru en 1973, l’historienne revient sur son destin d’enfant illégitime dans une famille de la grande bourgeoisie juive. Et retrouve ceux qui l’ont aidée durant la guerre.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
29 mars 2017
L'évocation des circonstances dans lesquelles sa mère entretint une liaison clandestine avec Georges Lacour-Gayet confère à ce livre un caractère particulièrement émouvant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Alors, pourquoi et de quel droit ai-je qualifié cette femme admirable d’« exaspérante » ? Sans doute parce qu’elle a reporté sur moi sa folle passion pour mon père. Et que cet amour était étouffant, au point qu’il m’est arrivé de me demander s’il n’expliquait pas, en partie, la fuite de mon père…
Une des plus grandes souffrances de ma mère fut indéniablement de peser sur ma vie et d’être matériellement à ma charge. Elle ne l’aurait pas été si la maladie ne l’avait pas rendue incapable du moindre travail. Je suis sûre que, si cela n’avait pas été le cas, elle aurait fait n’importe quoi pour subvenir elle-même à ses besoins, et qu’elle y serait arrivée. Cela lui était physiquement impossible. Il était évident, à mes yeux, que je devais assumer sa charge. Je ne suis pas certaine que cela m’ait tellement étonnée. Ma grand-mère l’avait sans doute prévu ; en tout cas, elle m’avait confié ce devoir. En 1943, dans la lettre qu’elle m’adressa à l’occasion de mon quatorzième anniversaire, voici, en effet, ce qu’elle m’écrivait : « Je suis tranquille maintenant, car je sais que tu sauras toujours garder ton rang [ce qui, dans son esprit, signifie que je serai toujours fidèle aux vertus qui m’ont été inculquées] et que, lorsque je ne serai plus là, tu sauras entourer dans ses vieux jours ta mère comme elle le mérite.»
Que ces temps semblent lointains, où, en pleine guerre, sachant sa vie et celle de sa famille en danger, une aïeule se préoccupait d’indiquer à une adolescente ce que seraient, dans vingt ou trente ans, ses obligations familiales !
En raison de problèmes matériels que ma grand-mère n’avait pas imaginés, ce ne fut pas facile. En 1955, j’appris par sa banque que ma mère n’avait plus un sou. Je me souviens de la gentillesse et de la tristesse du banquier qui m’en avertit. Dès que j’ai commencé à toucher un salaire – ce fut heureusement en cette même année –, celui-ci servit à régler le loyer de l’appartement, où nous vivions ma mère, sa sœur aînée, Tante Hélène, et moi-même. Ma sœur, qui était médecin, décida de payer le salaire d’une employée de maison, dont, à juste titre, la présence lui semblait indispensable. Mais elle ne pouvait faire plus : elle avait deux enfants.
Si ma mère ne me parlait jamais de mes propres difficultés qu’elle devinait, elle ne cessait de s’inquiéter pour moi, de me demander si elle pouvait m’aider en quoi que ce soit et de me prédire une réussite en toutes choses. Cette sollicitude constante et cette confiance aveugle, qui me paraissait absurde, m’insupportaient. Je me reproche aujourd’hui de l’avoir parfois rabrouée brutalement, de n’avoir pas compris que ses défauts, qui n’en étaient pas, n’avaient guère d’importance au regard de ses qualités exceptionnelles. Je me console en pensant que ma mère ne m’en a pas voulu de mes mouvements d’humeur à son encontre, car, une fois pour toutes, elle avait décidé que tout ce que je faisais était bien. Cet irréalisme m’agaçait, certes, au-delà de toute mesure. Et c’est pour cela que j’ai tendance à voir en elle non seulement une sainte, mais une sainte exaspérante…
Tout récemment, au travers des lettres qu’elle écrivait avant ma naissance, j’ai découvert une troisième face de son personnage, qui m’a heurtée : une femme en proie à une passion et à un désespoir tels qu’ils la conduisent à oublier ce qui est sa règle de vie : faire le moins de mal possible aux autres. Elle inflige ainsi à ses enfants des traumatismes qui n’ont rien de bénin.
Commenter  J’apprécie          134

Lire un extrait
Videos de Georgette Elgey (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Georgette Elgey
Histoire de la IVe République, de Georgette Elgey
autres livres classés : occupationVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1695 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}