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Judith Revel (Éditeur scientifique)
EAN : 9782851979421
97 pages
L'Herne (06/04/2011)
3/5   4 notes
Résumé :
Dans cette série d’interventions prononcées entre la publication d’Empire et celle de Multitude, deux volumes qui ont été salués par la critique internationale et qui ont probablement changé le regard que nous portons sur la mondialisation, Antonio Negri revient sur un certain nombre de points essentiels pour sa propre analyse. Il s’agit, dans un regain de précision qui n’exclut ni la ferveur politique ni la passion du monde, de construire des instruments nouveaux p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Rouge et volumineux, il est un livre qui depuis quelques semaines me nargue sur mon bureau. Il fallait se décider à lire « Empire », le livre de Hardt et Negri si souvent cité. En attendant, la lecture de « Traversées de l'Empire » du même auteur – traversée au pas de course, quelques pages – ferait peut être l'affaire ?

La présentation de cet opuscule – relativement longue et détaillée en comparaison du reste – est pour le moins surprenante. C'est une sorte d'hagiographie de Negri qui rassemble tout ce qui peut constituer un confortable capital symbolique : « il rejoint des figures intellectuelles de qualité … il enseigne à … il se rapproche de … ». S'agissant d'une personnalité de l'alter mondialisme cela peut surprendre. Nous apprenons tout de même dans cette introduction qu'Antonio Negri a passé les années quatre-vingts, celle de la révolution libérale, dans les prisons italiennes. La vision « négrienne » du monde en serait-elle un peu altérée ?

Ce qui également ne manque jamais de me surprendre, c'est la propension de certains intellectuels à tout publier. Ils publieraient leur liste de courses – avec quelques remarquables et avantageux commentaires évidemment – si tant est qu'ils les faisaient. Etait-il bien nécessaire d'éditer ces cinq conférences prononcées aux quatre coins du monde ? J'ai très envie de répondre non et non ! Et ce n'est pas pour accabler le penseur que je méconnais, c'est tout au contraire pour le défendre. Si dans ce petit livre rien n'est vraiment démontré, si les concepts empruntés çà et là apparaissent comme plaqués, si tout semble contredire la plus évidente réalité, c'est qu'il s'agit d'un simple bavardage qui naturellement n'aurait pas dû être imprimé. Il y a des choses produites à la hâte, faites pour engager une conversation, qui manifestement ne résistent pas à une lecture attentive.

Sans évidemment nous attarder plus que l'auteur, reprenons quelques-uns de ses thèmes favoris. le nouvel ordre mondial, les nouvelles formes de production sont évoqués dans « Traversées de l'Empire ». Les thèses développées dans l'ouvrage, il faut bien le dire, ne sont pas vraiment neuves. Etonnamment, elles sont tout au contraire – depuis les dernières interventions étatsuniennes et la révolution numérique – rabâchées sans relâche par les médias.
La domination mondiale ne serait plus celle de plusieurs Etats-nations mais celle menée de concert par « une force monarchique » : les Etats-Unis et « des forces aristocratiques ». N'est-ce pas là l'antienne « seule super puissance » ? Et celà à l'heure de la montée des nationalismes, de la renaissance des particularismes religieux, des interventionnismes de toutes natures, de l'apparition d'une nouvelle super puissance … Mais, comme Antonio Negri, ne donnons aucun exemple.
Le travail qui crée des produits immatériels, aurait également émergé en place, tendanciellement, du travail industriel. Ce travail pourrait être pensé sous deux formes, le travail intellectuel et le travail relationnel ou affectif. La formation, la communication et la coopération deviendraient aujourd'hui les règles de la production et il en résulterait notamment une moindre division sociale du travail. Les fabrications contemporaines à base d' « enrichissement du travail », de « management participatif », d' « autonomisation des tâches » et autres programmes de « réalisation de soi » finissent par faire oublier cette vérités première, le travail est malheureusement divisé et ne l'a jamais été autant.

Pascal, à juste titre, dénonçait ce procédé qui consiste à simplifier outrancièrement une pensée et à y appliquer ensuite sa critique. En essayant de faire plus court que les conférences elles-mêmes, négligeant les contradictions et les insuffisances avouées de l'auteur, j'ai tenté simplement de reprendre quelques points importants du livre. Encore une fois, ces quelques lignes ne s'appliquent pas à l'oeuvre de Negri mais à « Traversées de l'Empire » qui ne peut, à mon humble avis, que décourager un lecteur futur d'« Empire ».
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"Il y a, dans ce rapport entre la pauvreté et l'amour, un élément commun qui circule. Cet élément est monstrueux". Et c'est un peu sur la recherche de cet élément que s'organise le programme de ce carnet anticapitaliste, réunissant 5 conférences de Toni Negri, auteur de la "grande synthèse théorique du millénaire", comme n'oublie pas de le rappeler l'éditeur Alexandre Lacroix en préambule de ces quelques courts textes.

Au delà de ce programme pour le moins ambitieux, ce carnet de l'Herne est une bonne opportunité pour qui veut découvrir la pensée de cet intellectuel engagé, fondateur du groupe "Autonomie ouvrière", emprisonné, disculpé, exilé, réincarcéré, semi-libéré. Engagé.

On sent au fil de ces 5 conférences, entre Berlin, Rio ou Shanghaï, que Negri tente de réhabiliter une pensée marxiste devenue (?) inapte à appréhender un capitalisme en mutation, forgeant ainsi de nouveaux concepts (empire, multitude) ou appuyé par ceux de ses aînés en philosophie politique. Je soupçonnerais parfois l'auteur d'avoir créé de toutes pièces un lexique et une phraséologie au service du discours, mais il est intéressant de voir que ce néomarxisme est dépollué de l'attention excessive que l'on portait sur la classe ouvrière, alors que la précarité prend des formes diverses, comme a changé la classe bourgeoise.

"La financiarisation ne représente-t-elle pas de fait une mystification des déterminations du commun mondial?" C'est sur ce terrain que l'on attend Negri, celui qui redéfinit le commun mondial. de là à faire l'amour le moteur de la résistance.

Parallèlement aux nouvelles formes de précarité, c'est une nouvelle forme de pouvoir impérial qui apparaît, celui d'un maillage de forces supranationales, dépassant les vieux Etats Nation pour une mise en réseau des puissances. Simplisme géopolitique? C'est sans doute le prix à payer pour la lisibilité de ses luttes, mais cela offrira-t-il un contrepoids théorique suffisant face à un capitalisme souple, adaptable.

En tout cas l'actualité de ses propos est criante, on serait très curieux de savoir ce que pense Negri des mouvements politiques qui embrasent l'Espagne et l'entrée de Wall street.
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Je remercie Babelio et L'Herne pour m'avoir permis d'avoir lu ce livre. J'ai lu ce livre en une heure et plus, donc, c'est un livre très court où est présenté les quatre discours d'Antonio Negri sur le capitalisme et le communisme.

L'écriture de ces discours sont vraiment difficile, dès les premières pages je me suis retrouvé noyé dans le vocabulaire économique et politique, mais par la suite, les mots inconnus nous sont expliqués, mais j'accorde le fait que c'est normal d'avoir un vocabulaire spécifique, puisque les discours sont destinés à des professionnels et j'en suis loin d'en être !

Le sujet de ce petit recueil de discours est le communisme et l'Empire, pour l'auteur, l'Empire est l'image qu'il utilise pour désigner la mondialisation et les pays qui y adhèrent. J'ai trouvé difficile de le lire, mais j'ai quand même compris un minimum, l'auteur critique la mondialisation et le capitalisme qui est devenue mou, il nous donne son avis sur le nouveau système qu'il voudrait mettre en place, la MULTITUDE !

Comme c'est la première fois que je lis du politique, je ne peux rien vous dire sur ses idées sauf qu'elles m'ont paru quelque peu utopique mais j'ai bien aimé les explications sur le travail immatériel qui prédit vraiment l'avenir. le reste, on comprend bien son camp, il est contre tout le capitalisme mais n'est pourtant pas communiste, il a des divergences avec les communistes.

Je vous conseille ce livre si vous avez un intérêt particulier au communisme et à cet auteur, mais sinon, il ne faut pas sortir des sentiers battus ! Bonne lecture !
Lien : http://litteraire-en-herbe.b..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nous sommes tous entre les mains d’un pouvoir qui nous rend infantiles, complètement ouverts à une exploitation totale. Mais en devenant adultes, nous faisons l’expérience des formes de la coopération, et de l’invention, nous commençons à découvrir les raisons de l’amour. Sans ces raisons, le monde n’existerait pas – parce qu’il n’y aurait pas la forme dans laquelle les hommes coopèrent, la vie se reproduit, la tristesse ou la joie s’expriment. Il y a, dans ce rapport entre la pauvreté et l’amour, un élément commun qui circule. Cet élément est monstrueux, il invente et découvre des formes de vie impossibles à contenir dans les mailles du pouvoir. Le tissu biopolitique est plein de désir, de relations amoureuses. Est-ce ce qui constitue la résistance ? Est-ce ce qui la rend monstrueuse aux yeux du capital ? Oui, probablement.
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