Trop blanc pour vous

Je remercie énormément Babelio et Storia Editions pour l'envoi, dans le cadre de la masse critique de janvier, du roman : Trop blanc pour vous d'Yvan Landis.
Direction L'île de la Réunion, à partir des années 60. Roux et fils unique, Michel est né à cette époque et grandit auprès d'une mère sans mesure. Elle le couvre d'amour, guide et construit sa vie de « petit blanc des hauts ».
Peau blanche et constellé de taches de rousseur, Michel n'en est pas moins insulaire, créole et réunionnais.
Au moindre éloignement du giron maternel, il ploie sous les attaques les plus inattendus de la férocité humaine, dont un racisme qui ne montre pas son visage et ne dit pas son nom....
Trop blanc pour vous est un roman qui m'a beaucoup touché. J'ai apprécié de partir à La Réunion dans les années 60 - 70 (et après). Une grande partie de ce roman se déroule à cette période et c'est passionnant de partir quelques années en arrière sur une île que je ne connais que de nom. Je pense que l'auteur a bien resitué le contexte et ce qui s'y passait à cette époque.
Trop blanc pour vous c'est l'histoire d'un enfant qui va devenir un homme, malgré l'amour étouffant de sa maman et la méchanceté des autres à son égard. Il y a un racisme contre lui qui fait froid dans le dos. Je sais, c'est un roman.. n'empêche qu'il y a forcément une part de vérité là dedans. le racisme existe, y compris sur une île entre ceux d'en haut et ceux d'en bas mais aussi contre les roux. Pauvre bonhomme, son seul tord est d'être blanc, et roux. Pas de chance quand on vit sur une île comme La Réunion, avec des enfants plus foncés que soi qui s'en donnent à coeur joie, souvent avec l'accord tacite des adultes, qui préfèrent ne pas voir ce qui se passe sous leurs yeux. J'aurais détesté être dans une école comme la sienne !
C'est une autre époque, pourtant pas si lointaine. Une autre façon de penser, qui m'a parfois laissé perplexe. Comment peut t'on harceler ainsi un enfant ?? Ou pire, être un enseignant et ne rien faire, voir sourire. C'est choquant.
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, qui est très bien écrit. Michel est un jeune garçon assez attachant même si j'ai parfois suivi ces aventures avec détachement. Il m'a touché par moment et surtout, le pauvre, il manque vraiment de chance. Est ce que c'est le fait d'être roux ? Ou le trop plein d'amour de sa maman ? En tout cas, sa vie n'est pas un long fleuve tranquille, ça c'est sur.
Trop blanc pour vous est un roman joliment écrit, dont la fin m'a étonnée car j'avoue que je ne m'attendait pas à ça.
Je suis ravie de la découverte, et je lui mets un très joli quatre étoiles et demie.

Tout d'abord, je remercie Babelio et Storia Éditions pour l'envoi de ce livre.

Michel est un jeune garçon qui grandit dans les années 60 sur les hauteurs de l'île de la Réunion, dans une maison isolée avec sa mère qui l'a eu tardivement et qui le couve. Ce roman nous raconte un racisme peu courant, celui d'un enfant blanc mais roux et à la peau couverte de taches de rousseur qu'il déteste, dans un environnement majoritairement métis ou noir. Il est le souffre-douleur de la cour de récréation, injurié puis battu par ses camarades de classe. Un peu simplet, il ne comprend pas les leçons et déteste l'école, et il revient toujours avec soulagement dans la maison maternelle.

Mais sa mère l'entoure constamment de sa trop grande sollicitude, et pensant bien faire elle lui construit sa vie. Malheureusement, cet esprit simple n'a pas appris « la vie » ni les relations humaines. Il aimerait partir, prendre son indépendance… Difficile d'en parler plus sans divulgâcher l'histoire.

Nous découvrons des paysages, une société, une culture et des modes de vie… le lecteur métropolitain sera transporté et dépaysé.

Et surtout, c'est une histoire forte, très forte. La fin éclaire tous les événements passés, avec un sens de l'inéluctable et un destin façonné dès l'enfance. Cette lecture est mémorable, et la fin m'a énormément touchée.

Malgré tout, ce livre a un défaut : il contient quelques erreurs d'orthographe ou de syntaxe, couplées à certaines formules lyriques… à retravailler dans le choix des mots. Curieusement, c'est surtout la première partie du récit qui recèle ses défauts. En clair : ce livre, qui est une histoire formidable, n'a pas bénéficié d'une correction professionnelle, à tel point que je me suis demandé si ce n'était pas un livre autoédité (je n'ai pas trouvé trace de l'éditeur). Sur le fond, ça ne me dérangerait pas puisque je lis de l'auto-édition. Mais ici une correction aurait été nécessaire sur certaines phrases. C'est vraiment dommage, car j'ai beaucoup aimé ce roman. Il aurait mérité un meilleur traitement, et j'espère sincèrement qu'une révision en sera faite. Car alors ce sera pour moi un livre « cinq étoiles ».

Mais si vous n'êtes pas attaché à l'orthodoxie de l'écriture, foncez le lire !

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Les enfants savent et peuvent être cruels avec ceux qui sont différents. C'est la situation que subit Michel, le héros de ce livre, dans son petit ilet (petit village implanté dans les cirques) de l'Ile de la réunion.

Ce petit garçon roux est un Yab c'est à dire un petit blanc des hauts avec la peau claire et un statut social peu élevé. de plus, le visage de ce dernier est rempli de taches de rousseur qui sont le sujet de moqueries quotidiennes de la part des autres enfants.

Le racisme existe aussi sur l'Ile de la Réunion et ce livre le dénonce de très belle manière. Tout au long de ce bon récit, Michel est une victime innocente qui expérimente involontairement l'adage suivant «  le droit à la différence ce n'est pas la différence des droits ».

Ce rejet de l'autre est paradoxale dans une île dont une des principales ville a pour devise « plusieurs races un seul coeur » (ville de Saint André)

Roman qui retranscrit fidèlement le mode de vie, les habitudes, les traditions et les expressions créoles de cette très belle et attachante île de l'océan indien. Roman qui aborde également l'amour inconditionnel d'une mère pour son petit garçon qu'elle élève seule.

Pour moi qui connaît très bien cette île (pour avoir épousé  un réunionnaise et avoir séjourné plusieurs fois la bas), j'ai été embarqué par ce parcours de vie et j'ai eu le sentiment d'être transporté au fil des pages sur ce bout de terre volcanique.

Ce livre est un manifeste qui plaide pour le droit à la différence et qui se lit merveilleusement bien.
Merci à babélio et à sa masse critique pour cette belle découverte.

Pour reprendre une chanson célèbre de la réunion de Jacqueline FARREYROL (chanteuse et femme politique réunionnaise), « ça sent la banane, la vanille, le cumin, le sucre de canne, la mangue et le tamarin... » dans chacune des pages de ce beau roman

Si le récit d'Yvan Landis se déroule dans les années 70 à La Réunion, on y retrouve des sujets qui résonnent douloureusement encore dans notre actualité…
Île de la Réunion au début des années 70, Michel grandit sur cette île d'une beauté assourdissante.
Ici, si la nature enchanteresse et mystérieuse est un refuge, elle est aussi un paravent à la cruauté et la misère qui se cachent parfois en son sein.
Ainsi Michel élude les premières années de sa vie, sans père (parti trop tôt) et dans le giron exclusif de sa mère qui peine seule à l'élever du mieux qu'elle le peut.
Mais malgré tout l'amour qu'elle lui donne, la volonté d'une mère peut-elle sauver son fils du harcèlement quotidien qu'il subit ?
Certes, Michel est, comme la majorité de ses camarades d'école, créole, il en a les codes et le langage… et pourtant il n'est pas accepté car sa peau blanche constellé de taches de rousseur et ses cheveux flamboyant le distingue un peu trop nettement.
Pour les uns cette différence semble impudique, pour les autres presque grotesque : son apparence physique il ne peut pas la démentir, il est ce qu'il est, mais personne ne semble prêt à l'accepter.

Inexorablement, jour après jour, Michel va subir les pires brimades de la part de ses camarades d'école, sans qu'un seul adulte n'intervienne vraiment pour y remédier.
Aux insultes, très vite, vont succéder les coups, Michel va apprendre à serrer les poings et à cacher son mal-être aux yeux de sa mère pour ne pas la blesser.
Mais celle-ci n'est pas aveugle, elle va tenter, à sa manière, de l'aider… Ce n'est pas forcément la bonne solution, les bons choix, mais elle le fait avec le coeur d'une mère tendrement étouffante.

Cette histoire, n'est plus seulement celle de Michel, elle est plus large et universelle que cela : elle est l'histoire de tous ses enfants que l'école, les adultes n'ont pas écouté, des enfants de toutes les couleurs, de toutes les différences…
Il y a beaucoup de justesse dans ce récit, les mots sont toujours d'une farouche précision, poignants.
Discrimination, racisme, harcèlement : les thématiques s'imbriquent ici dans une histoire insulaire, presque un conte à la fois beau, cruel et bouleversant.
"Le racisme n'a pas de couleur."
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