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Au coeur du Yamato tome 4 sur 6
EAN : 9782330008062
144 pages
Actes Sud (06/06/2012)
4.1/5   506 notes
Résumé :
Lors de la fête qui souligne le treizième anniversaire de sa fille Mitsuba, Yûko découvre une boîte d'allumettes décorée d'une image de tsukushi. Cette figure symbolique, qu'elle trouve “artistique et érotique”, sera le déclencheur d'une série de révélations qui pourraient compromettre l'existence de Yûko et la sérénité de son sentiment familial. Est-il possible que, derrière le rideau de son mariage, “l'apparence d'être un couple importe plus que l'amour” ? Trahiso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (98) Voir plus Ajouter une critique
4,1

sur 506 notes
Quand Yuko découvre une boite d'allumettes ô combien décorée de façon artistique dans le bureau de son mari, elle ne sait pas encore qu'elle est au seuil d'une surprise de taille.
« Surprise », c'est bien la signification de ce qui y est dessiné : un « tsukushi », une plante à l'allure sensuelle…

Encore une fois, j'ai adoré lire le texte limpide de Aki Shimazaki.
Limpide ? Dépouillé, en tout cas. Car mine de rien, elle nous emmène par des chemins tortueux où l'on n'aimerait pas se perdre dans la réalité.
Roman sombre, donc, qui concerne le couple et ses secrets, passés et présents.

Ce qui m'a toujours étonnée, c'est le fameux système de mariage arrangé, auquel se prêtent de nombreux Japonais. Ici, Yuko m'a étonnée encore plus, par ses revirements successifs à propos de ses prétendants. Ah les confusions du coeur !

Je ne sais plus de quel tome il s'agit, ni de quel cycle ce roman fait partie, mais à vrai dire, je m'en moque, car chaque tome se lit de façon tout à fait indépendante, et forme un monde clos autour de quelques personnes. C'est ce que j'aime.
Je sors donc de ce roman à pas feutrés, un peu meurtrie par le destin de cette famille, mais calme car c'est impossible de s'emporter en lisant Aki Shimazaki.
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Je retrouve Yukô, la sympathique hôtesse de la société Goshima, qui a abandonné son amoureux "caché", Takashi Aoki, pour se résoudre à épouser le fils du prédisent de la banque Sumida, partenaire principal de la compagnie Goshima! [ voir "Mitsuba"]; Cette fois-ci , nous avons l'histoire racontée par Yukô, qui nous offre le vécu de ce 1er amour contrarié, après que nous ayons appréhendé la même histoire par la bouche de Takashi...

L'histoire débute avec l'anniversaire (13 ans) de la fille unique de Yûko (qui on l'apprend très vite, est l'enfant du 1er fiancé, Takashi), que le riche mari officiel a accepté d'élever comme son propre enfant, et cela dans le secret le plus absolu...

A l'anniversaire de sa fille, elle sympathise avec la mère d'une amie de sa fille, Mitsuba...Yûko est ravie car elle a peu d'amies, dans sa vie pourtant dorée... dans une famille riche et puissante . Toutefois, elle se sent aimée et respectée par son mari et des beaux-parents...

Cette nouvelle amie, Yoshiko... lui propose une journée de balade dans une autre ville... ce qui sera une très belle journée pleine de complicité, de découvertes culturelles, et aussi d'émotions... provenant d' une petite boite d'allumettes décorée par le mari de Yoshiko ..."artistique et érotique"...

Ce petit objet va être l'élément du suspens... de celui -ci adviendront des révélations assez saisissantes... qui bouleverseront, entre autres, l'existence conjugale de Yûko...

Autre récit qui soulève des réalités privées dérangeantes pour les convenances et les codes sociaux japonais: l'homosexualité, l'identité sexuelle, la bisexualité... et suprême tabou: la stérilité masculine...

"Ce que je supporte pas, c'est que je ne suis pas l'amoureuse de mon mari. Je l'aime, mais il aime quelqu'un d'autre. le pire, ce n'est pas la femme mais l'homme qu'il aime, l'homme que je ne peux pas devenir. Son mariage avec moi n'était-il qu'un camouflage ? Une douleur aiguë transperce mon coeur. (...)

C'est une question de priorité . L'amour ou les convenances. Pour eux, l'apparence d'être un couple importe plus que l'amour." (p.104- 106)...


En dépit des sujets délicats traités par l'auteure, la plume reste fluide, pudique,et poétique....Ce petit roman se trouve , cette fois, sous le symbole du Tsubuki [tige à sporanges de la prêle- Plante mystérieuse, très ancienne; Certaines espèces ressemblent à des bambous]

Un autre personnage célèbre...apparaît en filigrane continu du récit: Mishima, son talent d'écrivain, sa maison luxueuse (décorée abondamment mais sans aucun élément rappelant ou évoquant de quoique ce soit du Japon !], son homosexualité, son mariage
pour sauver sans doute les apparences ?!, un texte -"Une soif d'amour" qui divise Yûko et sa nouvelle amie, Yoshiko, dans leur appréciation de lecture...

Lecture qui parle , parmi d'autres sujets, de sexualité...et du poids des origines sociales... ainsi que des conflits dramatiques qui s'ensuivent !...
Des thèmes récurrents, qui se répètent aussi dans les destinées des personnages d'Aki Shimazaki...

Un autre excellent moment de lecture...qui aborde la société japonaise dans toutes ses sphères...sociales et privées !...
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Yûko -la jolie "veste orange" de Mitsuba- a préféré à Takashi , employé zélé de la compagnie Goshima , son amoureux, le confort d'un mariage doré et quelque peu contraint avec le fils de la puissante banque Sumida, dont la compagnie Goshima dépend entièrement. 

La vie s'écoule,  oisive et raffinée,  pour Yûko,  épouse comblée, entre ses cours d'ikebana et les cours de violon de Mitsuba, sa fille. (Tiens, tiens, comme le petit  café de ses rendez-vous d'autrefois avec son amoureux,  Takashi)....une vie douillette, protégée, comme le salon de musique insonorisé de sa grande et belle maison.

Alors pourquoi le doute, l'angoisse , les rêves et d'étranges obsessions viennent-elles troubler cette paix conjugale , ce confort douillet?

Un petit dessin suggestif et discrètement érotique sur l'étiquette d'une boîte d'allumettes, l'histoire tragique de Mishima, de ses passions, de son mariage de convenance et de sa mort dramatique,  une convevrsation un peu trop intime avec une nouvelle amie, un concours de circonstances malencontreux, et voilà que la menace sourde  qu'on sentait poindre derrière les robes de soie, les fleurs fraîches et les repas de famille chaleureux, fait une irruption soudaine dans la vie harmonieuse et légère de Yûko. 

Et avec elle le chagrin, le doute, le dépit.

Comme un tremblement de terre.

Un quatrième livre plus resserré,  plus centré que les précédents.

Où le parfait bonheur se révèle soudain une façade pathétique.
Où les affections, les liens sont tout à  coup suspects d'être les pièces d'un jeu d'échecs où il n'y aura ni gagnant, ni gagnante: rien que deux époux malheureux, victimes de l'hypocrisie sociale. 
Où l'auteure analyse finement la condition de la femme japonaise moderne,   dupe d'une émancipation superficielle, qui apprend un métier mais ne l'exerce pas,  puisqu'elle va investir dans le rôle d'épouse et de maitresse de maison  toutes les qualités et connaissances qu'elle a acquises,  en  victime consentante de ce miaï , ou mariage arrangé,  qui la livre à un mari qu'elle n'a pas choisi et qu'elle ne connaît pas.

 Comme ces prêles qui dressent soudain leurs tiges  flexibles surmontées de spores orangées, créant une "surprise" discrètement phallique dans le sous-bois, la découverte d'un mari qu'on voyait comme un être charmant, attentionné et prévenant peut être,  elle aussi,  une "surprise"...

Un récit amer, plein de pudeur et de retenue, malgré le ravage du chagrin et la corrosion du doute, et qui se clôt sur le départ  de Yûko pour la ville de son enfance, Kobe.

 Le 13 janvier 1995. Trois jours avant le séisme.

Ultime "surprise" -et discret non-dit -que le premier livre éclaire.
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Ce quatrième tome me laisse un sentiment troublant .
L'idée dérangeante que la lecture lisse du début de l'ouvrage cachait quelque chose de tragique ou déstabilisant !
Yûko a épousé en avril 1981 Takashi Sumida, le fils du président de la banque du même nom.
Sereine et comblée, elle découvre une boîte d'allumettes décorée de Tsukushi, figure symbolique qu'elle trouve " artistique et érotique " lors de l'anniversaire de sa fìlle Mitsuda.
Treize ans après son mariage elle s'aperçoit brutalement qu'elle ne connait pas son époux.....

Est- il possible que les apparences et les convenances, le poids des origines sociales et la maîtrise continuelle de soi, comme un rituel dans cette société japonaise si opaque cachent secrets et mensonges, non- dits et dissimulations ?
Afin de préserver conventions et statut au sein d'une grande famille ?
On sent confusément que quelque chose nous échappe au cours de cette lecture mais Quoi ?

Bien sûr, les apparences sont à sauver à tout prix , coûte que coûte dans une société froide, où les doubles vies sont enfouies au coeur d'un silence impénétrable, oú tradition et modernité se heurtent de plein fouet.
La famille idéale japonaise ne serait- elle qu' hypocrisie et sauvetage des apparences, renonciations et secrets , frustrations ?

Une fois de plus, l'auteur nous surprend par sa finesse.
Simplicité , profondeur et sensibilité se mêlent .
Poésie et beauté, élégance et pudeur donnent à ce récit intimiste , bouleversant teinté de mystère jusque dans les dernières pages un charme envoûtant .
Douleur et Lumiére ! Un ravissement !
Quel bonheur les romans japonais ! J'ai lu et chroniqué le tome 5 il y a quelque temps sur ce site.

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Yûko s'apprête à fêter les treize ans de sa fille Mitsuba. Après avoir été fiancée avec T. Aoki, un amour réciproque, elle a dû accepter un mariage arrangé avec Takashi, l'héritier de la banque Sumida, une pression sociale à laquelle elle s'est soumise et avec laquelle elle s'est accommodée. Elle se consacre à sa fille et à ses occupations - Ikebana, cours de koto, de piano et de langues étrangères. En cherchant des allumettes pour le gâteau de sa fille, elle trouve une boîte décorée d'une aquarelle délicate représentant deux tiges de prêle, qu'elle trouve sensuelle et érotique. Lors de la fête, elle sympathise avec la mère de jumelles, amies de Mitsuba, Mme Matsuo, Cette dernière, très libre, lui apprend, dans la conversation, que son mari est bisexuel, une orientation dont elle ne prend pas ombrage, leur couple étant néanmoins solide. Yûko, d'abord décontenancée, s'interroge sur le fondement de son union et se lance dans une introspection sur son propre couple. .

Tsukushi permet de retrouver Yûko, la jeune réceptionniste, un temps fiancée avec un jeune employé prometteur de compagnie Goshima. Son mariage avec Takashi Sumida lui a offert une vie matérielle protégée, sans aspérité. La découverte d'une boîte d'allumettes et sa discussion sur la bisexualité du mari d'une amie va l'amener à repasser le fil de sa vie avec son mari, un homme prévenant, célibataire jusqu'à trente cinq ans,
Avec Tsukushi, Azi Shimazaki plonge dans l'intimité du couple et dans la sexualité, la bisexualité, la stérilité masculine et les convenances de la société japonaise, qui préfère le silence à la liberté d'expression individuelle, surtout en matière d'orientation sexuelle. C'est également une réflexion sur le couple et la méconnaissance de la personne avec laquelle on vit, ignorant ses aspirations et sentiments profonds. C'est au final, une interrogation sur les choix passés qui peuvent changer un destin, des choix que l'on a ratés ou que l'on n'a pas assumés par peur des conventions sociales.
Un roman de l'intime, poignant.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Yoshiko me parle d'un roman de Mishima : - Une soif d'amour- C'est un roman que j'avais abandonné à cause d'un passage que je trouvais répugnant. J'étais lycéenne. Je ne connais donc pas l'histoire en entier. Cependant, le titre me séduit toujours. J'écoute Yoshiko m'en faire un résumé. (...)

Quelle histoire ! On peut inventer n'importe quoi. J'ai eu raison d'abandonner ce roman.
Yoshiko proteste :
-Non ! Pour moi, il s'agit de la jalousie et du poids des origines sociales. Mishima les décrit très bien. (p. 68)
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J'entre dans notre chambre à coucher. Les draps de nos lits sont bien rangés. Je me dirige vers la table de chevets entre nos deux lits. Je tire le tiroir et vois dedans des boutons de manchette, des épingles de cravate, des stylos, deux briquets et des boîtes d'allumettes. "Ah les voilà !" Je prends la boîte dont l'image est la plus jolie : deux tsukushi (tige de prêle) peints à l'aquarelle. L'image m'attire. Je m'assieds sur mon lit et la fixe quelques instants.
Les deux tsukushi se dressent, presque de la même taille, sur un fond de teintes pastel. Ils sont couleur de peau avec des nuances différentes : l'un plus foncé, l'autre plus pâle. Je murmure malgré moi : "Sensuel..." Je regarde l'autre face. Là, il y a un mot écrit en anglais : "fraternity".
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-Connais-tu le symbole du tsukushi ?
Elle me regarde comme si la question était incongrue. Elle répond en réfléchissant :
-Non... mais ça doit être "fraternité", car ce nom est écrit là, sur l'autre côté de la boîte.
- Je le pensais aussi, dis-je. Mais c'est "surprise". Je l'ai appris d'une réceptionniste à la banque de mon mari.
- Surprise ? En effet. Ces tiges à sporanges poussent d'un coup, surtout après la pluie. Une croissance aussi rapide est surprenante.
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Ce que je supporte pas, c'est que je ne suis pas l'amoureuse de mon mari. Je l'aime, mais il aime quelqu'un d'autre. Le pire, ce n'est pas la femme mais l'homme qu'il aime, l'homme que je ne peux pas devenir. Son mariage avec moi n'était-il qu'un camouflage ?Une douleur aiguë transperce mon coeur. (...)

C'est une question de priorité . L'amour ou les convenances. Pour eux, l'apparence d'être un couple importe plus que l'amour. (p.104- 106)
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"La maison de Mishima ?" Je réfléchis un moment. Moi aussi, j'ai vu des photos de sa maison luxueuse dans une revue littéraire. (...)
Sa maison ignore totalement l'existence des objets japonais, comme si son propriétaire japonais s'imaginait vivre ailleurs qu'au Japon. (p. 38)
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