J'ai bien les livres à rebours pour le côté prophétique, les uchronies qui laisse cours à l'imagination avec des Et si. Précision, ce n'est pas du tout un policier ou polar !
Sortit à la rentrée littéraire, l'intrigue se déroule quelques mois plus tard et déjà en retard sur l'actualité avec les récents changements de ministres.
Mes impressions pour les premières pages étaient les bonnes, ça va en s'empirant. On croule sous les détails, modèles de véhicules, de drones, les vêtements, pour quelqu'un pas capable de faire la différence entre une Peugeot et une Renault, j'avais tendance à les survoler. Même en lisant en diagonale ce début de roman, quelque chose me frappe. Un moment solennel, Brigitte Macron aux funérailles accompagnée par le président Larcher. L'auteur dépeint un tableau à la fois triste et romantique comme seule Paris peut l'être, puis il pollue cet instant à coup de « le président Larcher fit sa tête de taupe qui sort du cul d'une vache », « Brigitte Macron joua avec ses yeux qu'elle aurait voulus mystérieux, mais qui inspiraient peau-de-zob ».
Trop de détails tuent le détail. Pour faire monter les larmes ou le suspens lors d'une scène, d'accord, mais pour l'exemple il y a une page entière consacrée aux catégories Amazon d'un livre posthume sur
Emmanuel Macron, c'est du remplissage. J'entre dans l'intrigue, j'en sort par lassitude, l'intrigue revient et je suis de nouveau étouffé par d'interminable citations de marques.
Plus j'avance dans le roman et plus je me dis qu'il a été écrit par deux personnes. Dans le premier tier du livre on passe de «
Gérard Collomb » à « Gégé »… Gégé ! A la fin du livre je m'attendais à lire « ma gueule ». Ca passe d'une belle description à une obscénité. Ca me laisse avec une forte impression d'incohérence. Si c'était que ça, sans m'y faire, j'aurais quand même aimé le lire, mais tout est confus, il n'y a pas la moindre logique dans la structure du livre. J'en viens presque à regretter les parenthèses au milieu des phrases chez
Houellebecq (
Extension du domaine de la lutte, que j'avais bien aimé, enfin à moitié adoré et à moitié ennuyé), et vous constatez qu'on perd vite le fil.
Je parlais d'intrigue mais il n'y en a pas, Macron est mort et c'est tout, pas d'enquête, pas de d'aperçu des répercussions à part « Gégé » qui devint tout colère à un moment.
Il y a des personnages fictifs comme Livingstone ou Yates qui sont…bougez pas je vous retrouve le dialogue… le voilà :
« le lieutenant Patrick Yates demanda :
- Tu filmes ou tu prends des photos ?
Livingstone balança son sourire en coin de vantard. Il se lécha les lèvres. Ses lèvres avaient le goût de sel.
- On filme Dr house avec ça.
- Dr House ?
- Dr House !
- Tu déconnes ?
- Je déconne pas, lieutenant. La vierge Marie a pris le vent de Dieu dans la chatte il y a exactement deux mille dix-huit années, dix mois, et vingt-sept jours, juste pour qu'on filme au reflex numérique et qu'on envoie des missiles dans le ciel. »
Après ce bref instant de poésie, entouré de « la chatte épilée de Samantha », de « Sam-le-youpin » et des « bougnoules maléfiques », on passe à Elodie, thanatopractrice, en charge de préparer le corps de Macron. Elle doit être la seule crédible et pas trop clichée. La seule à avoir été un peu poussée, elle parle de sa vie, d'avoir suivi le mouvement En Marche dès le départ, sans en faire de la publicité cachée, son monologue semble sincère. Voilà le seul moment qui n'a pas été gâché, en dehors de ce passage je n'ai rien trouvé de positif à part le concept.
Une écriture schizophrénique, allant du poétique au vulgaire dans la même phrase. Une tentative flagrante de remplir les pages avec de l'inutile. Pas d'intrigue, pas d'enquête sur la mort d'un président, des familiarités et vulgarités sans raison. Barron Trump (12 ans) fait preuve de plus d'intelligence que tout les autres réuni.
Une citation pour la fin :
« Twitter Arnold @Schwarzenegger
La France doit continuer à montrer au monde la voie de la liberté et du respect de la planète. Vive Brigitte Macron ! »
En bonus : Voilà toute l'intrigue, pour vous ne pas vous infliger cette lecture
Macron meurt empoisonné, il a été tué par un islamiste payé par les russes. Brigitte Macron devient présidente. Kamoulox.