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Céline Cruickshanks (Traducteur)
EAN : 9782266315630
352 pages
Pocket (12/05/2021)
3.72/5   849 notes
Résumé :
Un hôtel de charme perdu en pleine forêt. Quelques couples d’amoureux et voyageurs solitaires, venus pour oublier la frénésie citadine, sont coupés du monde par la tempête de neige qui fait rage. Leur week-end de détente tourne au huis clos meurtrier quand Dana, jeune femme en pleine escapade romantique avec son fiancé, est retrouvée morte. Lorsque, quelques heures plus tard, un autre cadavre est découvert, le doute n’est plus permis : un assassin sévit… et c’est l’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (236) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 849 notes
Reprendre à son compte un roman classé parmi les chef - d'oeuvre d'une dame , elle - même considérée comme " maîtresse " du suspense , c'est tout de même " gonflé " , si vous me permettez cette familiarité, et même " casse gueule " puisque vous avez accepté de me pardonner . Car quelle lectrice ou lecteur ne connaît pas les fameux " dix petits n......" ? ( Je laisse un petit suspense sur le n...., je ne voudrais pas me voir poursuivi en justice pour .....Il me faudrait un très bon avocat ....Tiens , mais il y en a un dans l'histoire , venu , comme d'autres , passer un week - end de repos au Mitchell's Inn . Avec lui , d'autres clients , bien sûr, à la recherche de quelques jours de calme dans leurs vies ...quelque peu ...comment dire ....Enfin , pas nettes , nettes ....Une tempête et c'est l'isolement . Confinement pour tous ( Oui , c'est à la mode ) . Pas d'électricité , pas de ...bon , rien , ça ira plus vite ....Rien ? J'aurais dû dire " trois fois rien " .....Un cri strident dans la nuit froide et ...un cadavre au pied de l'escalier . Dès lors , vous vous en doutez " plus rien ne sera comme avant " , on pourrait même dire que " c'était mieux avant " . Là , j'imagine les dernières pensées du cadavre ! ( Non , je plaisante ) .
Quoique , dans toute cette partie , je n'ai pas vraiment " tremblé " , pas grand chose ne m'a poussé à tourner les pages , la reine Agatha était déjà passée par là et j'avais vraiment de la peine à ne pas me retrouver ...ailleurs .Pour moi aussi , j'avais envie de quitter cette auberge de luxe mais pas pour la même raison que ses clients ....
Au deuxième cadavre , on s'habitue , au troisième, on élimine un potentiel criminel , au quatrième, on se dit qu'on a juste à attendre , " rira bien qui rira le dernier .." . Bon , là, " même pas peur" mais on en apprend tout de même de belles sur les uns et les autres . On dit toujours qu'il vaut mieux " laver son linge sale en famille ", moi je trouve ça marrant de " fourrer son nez dans les affaires des autres " ...Tenez , hier , vous savez pas ce que j'ai appris sur ma voisine , la jolie blonde du 6 et le vieux " Richard " du 24 ? Non , j'arrête....Non , je ne suis pas cancanier mais ...c'est bien pareil chez vous , rassurez - moi ?...Bon , on s'égare, mais pas complètement tout de même. de "clair" , là- dedans , y'a pas grand monde ...
Bref , pour moi , pas vraiment de surprises , un intérêt modéré, et puis trop de similitudes , donc un manque certain d'originalité. Bref , je ne serais pas bon défenseur.
Par contre , c'est sûrement différent si vous ne connaissez pas le roman d'Agatha Christie ( ce qui peut très bien se concevoir, rassurez - vous , ce n'est pas une tare) .
Je n'ai pas ressenti le moindre moment d'angoisse , les mots ne m'ont pas " fait dresser les cheveux sur la tête " , même la construction des phrases et donc leur impact m'ont paru fades , maladroites , convenues .
Quant à la fin , avec l'arrivée de la police ....A vous de voir .
Voilà MON opinion mais peut - être suis - je un peu sévère parce que j'appartiens à cette génération ( hélas vieillissante ) qui s'est nourrie d'auteurs comme Agatha Christie et autres . Je me demande du reste si je ne vais pas me les relire, " les dix petits n...." .J'hésite car il n'est jamais bon de briser les rêves, mon regard ayant forcément changé.
Certains et certaines d'entre vous ont aimé ce livre , n'est ce pas là l'essentiel ? Pour ma part , je le sais , j'ai toujours le tort de vouloir comparer quand il y a "similitude " et ce n'est jamais très probant .
Moralité : je préfère un auteur qui" se lance "plutôt qu'un auteur qui " s'inspire " .
Au fait , le voisin du 8 , avec la voisine du 18 , il paraît que ....Oh , mince , mais le 18 , c'est chez moi ....Vous voyez , on " trimballe tous quelque chose "....
A bientôt . Prenez soin de vous , encore et toujours....
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Beaucoup d'écrivains, ou scénaristes se sont amusés avec l'oeuvre d 'Agatha Christie, ce n'est pas toujours fidèle ( dans l'esprit ), ce n'est pas toujours réussi... Un Assassin parmi nous est à la hauteur, tout en s'éloignant vers la fin dans un ultime clin d'oeil et pirouette, que La Reine du Crime aurait appréciés , j'en suis sûre...
Collant parfaitement au “cahier des charges” des Dix Petits Nègres ( rebaptisé Ils étaient dix en 2020), Shari Lapena tire donc son épingle du jeu avec brio.
Elle a remplacé "l' île" par un hôtel de charme perdu dans la forêt. Afin , d'éviter la fuite lorsque les résidents commencent à mourir, et le rendre inaccessible aux autorités, elle y a ajouté une tempête suivie d'une méchante coupure d' électricité.
C'est bon, l'ambiance est posée ? Brrrrr...
Rajoutez des “touristes” venus se reposer le temps d'un week-end dans l'établissement tenu par un père et son jeune fils .
On a deux couples d'amoureux, une écrivaine venue terminer son prochain roman dans un calme blanc... , un avocat, deux amies dont l'une souffre de stress post-traumatique, ainsi qu'un couple au bord du divorce .
Ils sont bien dix... et un premier cadavre est retrouvé au pied de l'escalier, suivi d'un deuxième...
A cause de la tempête, l'assassin est forcément dans l'hôtel, hôte ou intrus ?
Les regards commencent à être soupçonneux, les masques tombent, d'autant que comme dans le roman d'Agatha Christie, tous ne sont pas blancs comme neige...
...Neige qui tombe sans discontinuer , accentuant le danger, l'hostilité, l'isolement.
Huis-clos, murder party, suspens, grand froid.
♫ Plouf, plouf♫: qui sera le prochain à tomber ?
Le roman de la reine du crime , daté de 1939 (tout de même !) , n'a pas pris une ride, et " l'hommage" de Shari Lapena est à la hauteur, même s'il est plus doux, moins machiavélique et s'il finit par une “pirouette”.
Je me suis régalée dans cet hôtel de charme qui n'a rien de charmant...
♫Tombe la neige...♫
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Troisième roman de Shari Lapena que je lis, dans le cadre de ce mini marathon et je dois dire que comme le bon vin (paraît-il), l'auteure se bonifie avec le temps.
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Un hôtel de luxe, à l'atmosphère désuète et douillette, en pleine forêt, où quelques personnes comptent bien passer un week-end inoubliable.
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Nous faisons tout d'abord la connaissance de Gwen et de son amie Riley,
Puis de David, un avocat qui a besoin de se détendre et d'oublier les contraintes de son travail. Ensuite interviennent Lauren et Ian, un couple uni. Beverly et Henry, mariés depuis des lustres et parents d'ados viennent se ressourcer en ce week-end à deux. Dana et Matthew, récemment fiancés, jeunes et tous deux particulièrement séduisants.
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Sur place, James, propriétaire de l'hôtel et son fils Bradley sont là pour les accueillir. Une auteure connue, Candice White, a déjà ses quartiers dans l'hôtel, où elle s'est installée pour écrire son prochain roman.
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Les conditions climatiques ne sont pas des meilleures, puisque tout ce beau monde est arrivé sous la neige et juste avant qu'une terrible tempête se déchaîne sur la région. Si seuls James et Bradley sont là pour s'occuper des clients, c'est d'ailleurs parce que les employés n'ont pas pu venir à cause des conditions climatiques.
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C'est néanmoins dans une ambiance enjouée que le premier soir se passe divinement bien, dans une atmosphère chaleureuse. Mais la nuit fut moins calme puisque l'une des clientes est retrouvée en bas des escaliers au petit matin. Chute ou meurtre ? That's the question.
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Pour tout arranger, l'hôtel se retrouve privé d'électricité, ce qui fait que nos amis sont complètement coupés du monde, d'autant qu'il était bien précisé dans la brochure que le wi-fi n'était pas disponible et qu'aucun réseau n'était captable à proximité.
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Vous l'aurez compris, nous nous retrouvons dans un huis clos, et celui-ci est parfaitement maîtrisé. Les amateurs d'Agatha Christie remarqueront vite qu'on a l'impression de se retrouver dans l'un de ses romans. le clin d'oeil est encore plus manifeste quand quelqu'un jette à l'un des protagonistes : "Tu te prends pour Hercule Poirot ?".
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Un roman que j'ai beaucoup apprécié et dévoré encore une fois en quelques heures, sans fausse note. Un suspense prégnant, une chute que je n'ai pas vue venir du tout. J'en conseille la lecture à tout amateur du genre.
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Nous ne somme plus que six, réfugiés dans le hall de l'hôtel, à nous regarder en chiens de faïence.
Dehors, la nuit sans lune a revêtu son plus beau manteau d'obscurité.
Nous entendons le vent avide souffler à plus de cent kilomètre heure.
L'électricité est en panne et l'informatique aussi, comme dans toute administration qui se respecte.
Nous avons déplacé les corps des trois victimes dans le grand congélateur du réfectoire, ne supportant plus de les avoir sous les yeux.
La police est prévenue mais elle ne pourra pas intervenir avant demain matin. Comme nous elle a été surprise par cette brusque avalanche de flocons. Pour eux comme pour nous les routes sont impraticables. Sous les dix centimètres de neige le verglas est tel qu'il est impossible de faire dix pas sans se retrouver le cul par terre. Et il faudrait que j'en fasse une centaine pour tenter le tout pour le tout en rejoignant mon propre véhicule.
Mais je m'égare.
Pour que vous compreniez la situation inconfortable dans laquelle je me trouve laissez-moi reprendre du début.

* * *

Il y a seulement quelques heures, je pensais terminer ma journée professionnelle tranquillement après ma dernière réception. Il était 16h15, c'est l'heure à laquelle nos portes ferment au public.
Un monsieur moustachu rentre dans le box et s'assied face à moi, contrarié.
- J'ai reçu ce courrier ce midi qui me menace d'une amende de 450 € et j'aimerais comprendre de quoi il s'agit.
- Est-ce que vous pouvez me montrer votre mise en demeure ? demandais-je, reconnaissant le document.
Je tapote alors les touches de mon clavier : Monsieur Herkul Poireaute, détective privé, n'a en effet pas déposé sa dernière déclaration de bénéfices non commerciaux. Je lui explique tout en le rassurant, si j'ai le bilan manquant dans les trente jours aucune somme ne sera mise en recouvrement.
- Mais j'ai un métier moi monsieur ! Je mène des enquêtes ! Comment voulez-vous que je trouve le temps de remplir vos formulaires totalement incompréhensibles ?
- Vous savez, il existe également des personnes qui sont comptables de profession. Peut-être devriez-vous y songer ?
Agacé, le détective que j'ai très bien reconnu ( La mystérieuse affaire du Styx, le meurtre de Roger Hanin ) s'en va en laissant entrer un couple entre deux âges.
A ce moment là ma collègue de la comptabilité me prévient qu'elle part en raison de la tempête de neige qui a été annoncée.
Tous le reste de l'effectif du service des impôts des entreprises étant soit en télétravail soit déjà parti, je me retrouvais un peu seul.
J'ignorais encore à quel point.
Ah oui j'ai oublié de vous préciser que j'étais contrôleur des finances publiques à l'hôtel des impôts d'Arras, dans le Pas-de-Calais.

Un couple entre à la suite de monsieur Poireaute. Il s'agit de Matthieu et Diane Jenesaispluskowski qui envisagent de créer une société civile immobilière et qui souhaitent des conseils afin d'amortir encore davantage leurs revenus locatifs. J'ai beau leur expliquer que je ne suis justement pas conseiller financier et qu'ils devraient d'abord passer par un notaire ou un expert comptable, je finis par répondre à leurs questions concernant l'amortissement des travaux qu'ils ont prévu d'entreprendre.
A cette heure-ci je dois les raccompagner moi-même à l'extérieur, les portes principales étant fermées.
Dans le couloir je crois halluciner en voyant que cinq personnes attendent encore leur tour.

- J'ai reçu un questionnaire, je n'y comprends rien. Ca fait une heure que j'attends et je dois aller travailler !
- Je voudrais qu'on trouve une solution pour que je puisse vous régler ma dette suite à contrôle fiscal sans mettre de salariés à la porte.
- C'est bien ici pour déclarer un don manuel de 250.000 € ?
Je me faufile en maugréant "j'arrive au plus vite", accompagnant le couple en passant par l'arrière du bâtiment.
C'est là que les évènements ont commencé à s'enchaîner.

Monsieur Jenesaispluskowski est le premier à mettre un pas dehors, dans cette neige que je n'avais même pas vue tomber qui immacule désormais le parking d'un blanc presque fluorescent sous les reflets du crépuscule.
Un beau pas, franc et ample.
Suivi d'une chute en arrière, d'un bruit d'os qui craque et d'un long hurlement.
Je ne suis pas médecin mais vu la façon dont il hurle quand je le soulève par les aisselles pour le faire rentrer il s'est fait une jolie fracture de la clavicule droite.
- Restez ici je vais chercher les secours !

Je courre d'abord à l'étage prévenir les usagers de bien vouloir patienter encore un peu, que j'ai une urgence à gérer et je me fraie un chemin sous leurs injures.
J'appelle les urgences qui me disent que tous leurs véhicules sont déjà réquisitionnés : Un camion citerne a dérapé et s'est échoué contre un bus scolaire. Je dois moi-même me déplacer à l'hôpital.
J'appelle Noël, le gardien, qui doit être le seul membre du personnel encore présent entre les murs. Il arrive.
Dans un dernier réflexe je consulte le dossier de monsieur Poireaute au cas où il serait encore présent. Ses cellules grises pourraient me servir. Mais seul son répondeur me répond d'une voix monocorde. Je ferme les volets, je prends mon sac à dos et quitte les locaux du service.
Dans le couloir ils sont encore tous là, de plus en plus énervés, à l'exception d'une jeune femme qui est assise et prend des notes, semblant observer tout le monde.
- Monsieur, ça fait cinq fois que je fais ma demande d'aide pour le fonds de solidarité et elle est toujours rejetée. Vous pouvez regarder et m'expliquer ?
- Ecoutez-moi bien, dis-je d'un ton peu assuré. Avec vous cinq, le couple que j'ai laissé au sous-sol, le gardien et moi nous ne sommes plus que neuf et nous sommes coincés dans l'hôtel à cause de la neige. Descendons au rez-de-chaussée pour trouver une solution.

- Est-ce que vous avez des toilettes ? me demande la jolie micro-entrepreneuse, Gwennaëlle de son prénom, en me remettant la déclaration qu'elle ne parvient pas à remplir mais qui me permet de voir qu'elle est Cam Girl.
- Oui, juste ici, dis-je en lui montrant la porte. Mais faites vite.
Nouveau hurlement d'effroi lorsqu'elle ouvre la porte. Herkul Poireaute ne déposera jamais son bilan. Il a du oublier de fermer la porte à clef au moment de faire la grosse commission et en guise de cellules c'est plutôt de la cervelle grise qui est tombée au sol, le pic à glace enfoncé dans son crâne ne devant pas être étranger à sa mort foudroyante.
"Serait-il possible qu'un intrus se trouve actuellement dans l'établissement ?"
C'est alors la police que j'appelle et ils me promettent de venir dès que les rues d'Arras seront déneigées. Pas avant le lendemain matin donc...

La nuit est tombée désormais, la panique partiellement résorbée. Chacun appelle sa famille pour tenter de les rassurer, et tente de nouer la conversation dans un climat de méfiance voire d'hostilité. Comme Henri venu déclarer son don d'argent qui a un immense sac à dos et qui devait partir le soir même faire de l'Alpinisme dans les Vosges et à qui on aurait volé un piolet.
Noël, qui n'a jamais aussi bien porté son prénom, m'a aidé à porter le corps jusque dans le réfectoire. Chemin faisant nous voulions remonter le couple polonais avec nous mais monsieur Kowski a succombé à ses blessures. Surtout à celle du couteau qui lui a tranché la gorge.
- Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ! se confie Dana, couverte de larmes et de sang. Il allait bien et l'instant d'après il était froid. Est-ce que vous pensez que peux racheter ses parts de notre société civile immobilière ?

Elle remonte avec nous. Noël et moi préférons taire les derniers évènements pour ne pas augmenter la tension à couper au couteau. David, venu chercher son aide pour le covid, s'est beaucoup rapproché de la belle Gwennaëlle et lui demande si lui aussi pourrait devenir Cam Girl pour arrondir ses fins de mois.
Les langues se délient. Après des accusations réciproques la longue nuit qui nous attend est propice aux rapprochements.
- Une fois j'ai pris le train sans avoir acheté de billet avoue Yann, qui est surtout coupable de fraude fiscale mais bon, passons.
- J'ai avorté en secret parce que j'ignorais si l'enfant était de Matthieu ou de mon amant, nous confie Diane
- Je suis né le 25 décembre, avoue Noël à son tour
- Enfant je torturais les chats, se livre alors Henri. J'ai toujours eu ce besoin de voir de quoi étaient fait les animaux sous leur fourrure.
- J'ai fait pipi au lit à treize ans, dis-je alors en me prenant au jeu.
- L'énurésie est un symptôme que l'on retrouve chez presque tous les psychopathes. Et si c'était vous depuis le début qui nous manipulez ? me demande la jeune écrivaine anonyme et discrète qui ne cesse de prendre des notes sur son calepin.
Au moment le plus opportun, si je puis dire, atterrit au centre de notre petit groupe le corps démantibulé de Gwennaëlle qui ne fera plus fantasmer aucun internaute malgré sa posture particulièrement acrobatique.
David redescend les escaliers en remontant sa braguette d'un air confus.
- Soit elle est tombée toute seule soit il y a vraiment une personne cachée ici qui l'a poussée.

J'accompagne à nouveau Noël à la cantine pour y déposer le troisième corps.
- Attends moi ici, j'ai une idée ! Je pense qu'on va trouver du gros sel quelque part là-dedans. Ca va nous permettre de sabler jusqu'à nos voitures et de quitter cet endroit maudit. On n'est pas assez payés pour risquer nos vies de cette façon.
- Excellente idée. Je t'attends ici.
C'est à ce moment là que l'électricité a été coupée. Impossible pour lui comme pour moi d'ouvrir la porte : le passe magnétique ne fonctionne plus. le gardien est coincé et je n'ai d'autre choix que de rejoindre les hôtes de cet endroit maudit.

* * *

Nous ne sommes plus que six, réfugiés dans le hall de l'hôtel, à nous regarder en chien de faïence.
Diane, David, Yann, Henri, moi-même et cette journaliste ou que sais-je.
Elle m'entraîne d'ailleurs à l'écart et se met à chuchoter.
- Excusez-moi de vous avoir accusé à tort tout à l'heure. Je me présente : Shari Lapena.
- Vous êtes l'auteure du couple d'à côté et d'Un étranger dans la maison ? marmonnais-je à mon tour.
- Exactement ! Vous les avez lus ?
- Oui, je les ai adorés tous les deux.
- Pour mon troisième livre j'étais venue me renseigner sur les impôts dans votre pays. J'avais l'intention d'écrire un roman policier dans la pure tradition d'Agatha Christie en m'éloignant de mes précédents thrillers psychologiques. Un de mes personnages devait avoir des problèmes avec le fisc français.
- Vous avez une idée du tueur ?
Elle ne comprend pas que je suis en train de parler de la précarité de notre situation actuelle.
- Pas encore. Mais j'imagine bien un véritable hôtel au Canada perdu au milieu de nulle part dans des conditions climatiques bien plus extrêmes. Et pour appuyer mon clin d'oeil à la reine du crime je pense glisser une phrase telle que "J'ai trouvé un vieil Agatha Christie sur ma table de chevet."
Tous mes personnages, venus seuls ou en couple, auraient des secrets progressivement révélés pour détourner progressivement les soupçons de l'un à l'autre. Et ils tomberaient les uns après les autres comme dans les dix petits nègres.
- Malheureuse ! Ne dites surtout pas ça ! le roman a été débaptisé pour un titre moins scandaleux : Ils étaient dix.
- Vous vous appelez comment ? me demande-t-elle à brûle pourpoint.
- Antyryia
- D'accord. Ca sera un peu compliqué à placer. Dans mon livre vous vous appellerez Bradley.
- Vous avez déjà un titre en tête ?
- "Un assassin parmi nous" me paraît plutôt accrocheur.
J'acquiesce, rassuré d'avoir enfin trouvé une présence amicale.
- Merci pour tout, me dit alors Shari Lapena. Ce fut une soirée fort intéressante.
- Mais qu'est-ce que vous faîtes ?
- Je vais me rendre à l'hôtel le plus proche pour me reposer et poursuivre mes recherches.
- Mais vous n'y pensez pas ? Vous n'allez pas pouvoir faire trois pas dehors !
- Si je peux me permettre vous n'êtes pas très bien organisés par ici. Trois flocons et c'est la fin du monde. J'ai des chaussures anti-dérapantes et mes pneus neiges sont installés depuis longtemps. Ne vous inquiétez pas pour moi ! me lance-t-elle alors que sa silhouette est définitivement absorbée par les ténèbres.

En réalité, c'est plutôt pour moi que je m'inquiète.
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Un quartier résidentiel tranquille, les voisins se connaissent bien, se reçoivent autour d'un verre ou pour un club de lecture. Mais avec l'arrivée d'un couple qui pourrait faire la une d'un magazine branché, quelque chose se brise dans le train-train de la vie quotidienne. Et puis les ados sèment la zizanie, entre Raleigh qui s'introduit en douce dans les maisons et Adam qui rentre ivre mort tous les soirs…La coupe déborde lorsque la sulfureuse voisine disparait, et que l'on retrouve son corps au fond d'un lac.

Pour Webb et Moen, les policiers chargés de l'enquête, il faudra faire le tri et isoler le faux du vrai dans le tissu de mensonges que les témoins élaborent pour se protéger, eux et leurs proches…

Une voisine encombrante appartient clairement au genre thriller domestique. L'ambiance évoque beaucoup la série Desperate housewives : la communauté de voisins apparemment sans histoires est en fait un repaire de meurtriers !

La suspicion évolue avec les aveux à demi-mots et on devine un peu avant la fin le noeud de l'histoire. Polar très vite lu, et apprécié.

Je remercie Netgalley et les éditions Presses de la cité.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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critiques presse (1)
LeSoir
22 juin 2020
Enfermées dans un hôtel de charme qui en a tout à coup beaucoup moins, une douzaine de personnes voient leur nombre diminuer à coups de meurtres… Mais qui est l’assassin ?
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Mon devoir en tant qu'avocat...est de représenter de mon mieux toute personne accusée d'un crime sachant que, selon la loi, chacun est présumé innocent jusqu'à preuve de sa culpabilité.

Que se passerait-il si les avocats se permettaient de refuser de représenter quelqu'un par sensiblerie ou parce que leur conscience les taraude... ?

Les avocats... sont les derniers remparts d'une société libre et démocratique. Il faut considérer les choses dans leur ensemble.
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Beverly Sullivan struggles through her meal. She wonders how it can be possible that after twenty years of marriage there is nothing to talk about. Without the kids there, interrupting, distracting, it seems there is little for them to say to one another. They didn't use to be like this. They used to be good together. All those years of eating with the kids has made them lose the knack of conversation. They should have hired more babysitters, gone out by themselves to restaurants more, she thinks regretfully, like the expertd always advise.
Unfortunately, she is positioned so that she is lookin directly at the outrageously attractive engaged couple alone together in the corner. They do all the things couples in love do: they look into each other's eyes, they smile excessively, touch each other whenever they can. Every once in a while, they laugh.
They're so young, she thinks, they have no idea.
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Beverly Sullivan a du mal à terminer son assiette. Elle ne comprend pas qu’après vingt ans de mariage ils n’aient rien à se dire. Pourtant, il fut une époque où ils s’entendaient bien. Mais tous ces repas pris avec les enfants pendant des années leur ont fait oublier comment mener une conversation. Ils auraient dû suivre les conseils des magazines et embaucher une baby-sitter de temps à autre pour se ménager des moments en tête à tête.
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«  Les fenêtres de la salle à manger donnent vers l’Est de la forêt.
Le panorama est couvert de gel étincelant , comme enrobé de diamants . C’est magnifique .
Des stalactites allongées en pointe pendent des corniches , l’air menaçantes .Candice se dit qu’il suffirait que l’une d’entre vous tombe dessus pour vous tuer » .
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James a terminé de frotter la poêle et la fait sécher sur l’égouttoir. Il est impatient que le courant revienne. Son fichu lave-vaisselle lui fait cruellement défaut. Comme il voudrait que la police arrive et emporte le cadavre loin d'ici. C'est inimaginable de devoir prendre soin d'une douzaine de personnes sans électricité, et avec un mort en plus, étalé aux yeux de tous aux pieds du grand escalier de son hôtel adoré. Et le pire; c'est qu'il ne peut rien y faire !
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Videos de Shari Lapena (17) Voir plusAjouter une vidéo
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A Stranger in the House by Shari Lapena
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