AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782311102451
219 pages
La Librairie Vuibert (21/08/2018)
4.21/5   57 notes
Résumé :
Pourquoi les Bourbons prennent-ils un « s » quand les Macron n'y ont pas droit ? Pourquoi le nom de Charles de Gaulle est-il un aptonyme ?

Amis des mots, vous le savez, le français est une langue compliquée mais elle est aussi savoureuse, acidulée, colorée, sucrée... comme un bonbon ! Toutes ses bizarreries, ses règles alambiquées et ses exceptions sans fin sont autant de friandises.

Au fil de ce livre, je vous raconte ces erreurs qui s... >Voir plus
Que lire après Un bonbon sur la langueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
4,21

sur 57 notes
5
12 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Correctrice au journal le Monde et chroniqueuse sur RTL, Muriel Gilbert est avant tout une amoureuse des mots et de la langue française, dont elle se plaît à explorer les innombrables et si pittoresques bizarreries. Erudite en la matière, elle nous régale d'un florilège extrait de nos dictionnaires, précis de grammaire et autres ouvrages lexicographiques, pour une promenade linguistique aussi divertissante qu'insolite.


Au-delà - entre autres - de verbes défectifs - à la conjugaison incomplète -, de mots bisexuels, d'homophones et d'homographes rivalisant de traîtrise, de gentilés improbables, de raccourcis antonomastiques et métonymiques, de facétieux aptonymes et caconymes, de stupéfiantes phrases palindromes, d'ingénieux calembours et de malsonnants kakemphatons, d'acronymes ou de termes louchébem devenus vocables courants et, à l'inverse, de mots rares ou en désuétude qui sortent subrepticement des dictionnaires, il reste encore une foule d'expressions aux origines pittoresques et un maquis de règles d'un raffinement infini pour faire de l'apprentissage de la langue française un jeu d'une richesse inépuisable, héritage luxuriant et vivant de millénaires de brassage culturel.


Alors, égayé de ce « ù » dont l'usage unique dans le mini-mot « où » justifie pour lui seul une touche supplémentaire à nos claviers, amusé du prêté pour un rendu caché sous ces mots autrefois partis de France et revenus transformés après quelques siècles passés en Angleterre, enchanté par la subtilité si riche de sens des accords de nos participes passés, l'on s'émerveille d'en découvrir toujours plus sur l'intelligence et sur le raffinement de cette langue que l'on dit de Molière, l'on se délecte de cette succulente distillation de ses plus belles nuances, et l'on s'émeut de ces programmes scolaires résignés à faire l'impasse sur l'apprentissage « trop compliqué » du passé simple…


Une lecture enchanteresse pour tous les amoureux des mots, mais pas seulement. Merci au Père Noël, qui ne s'est pas trompé en me réservant cette surprise coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          8614
Muriel Gilbert, correctrice au Monde, nous amuse en nous instruisant sur les fautes à ne plus faire. le ton du livre est léger (voire parfois un peu potache) mais les conseils et moyens mnémotechniques pour retenir les règles de grammaire, d'accords, d'usages des majuscules, d'orthographe des mots avec souvent une explication de leur origine ou étymologie sont très utiles. Par ailleurs Muriel Gilbert nous régale d'anecdotes franchement étonnantes voire choquantes telle celle du masculin l'emporte sur le féminin :« À l'école primaire, nous avons tous appris que, en français, « le masculin l'emporte sur le féminin ». On dit aussi que « le masculin fait fonction de neutre » : c'est la version politiquement correcte de la chose. Et l'on peut à bon droit se poser la question : n'est-il pas ridicule, quand défilent 1 000 protestataires, s'il y a 999 femmes et 1 homme, de devoir écrire : « Ils ont manifesté » ? Depuis les années 1990, un certain nombre de féministes, et même d'éditeurs, militent pour l'adoption de ce qu'ils appellent la « règle de proximité ».
Qu'est-ce que c'est que ça encore ? vous entends-je grommeler d'ici.
Eh bien, c'est une règle qui n'a rien d'une invention abracadabrante.
Jusqu'au XVIIe siècle, un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms pouvait s'accorder avec celui qui était le plus proche. On pouvait écrire : « Les hommes et les femmes sont belles » tout comme « Les femmes et les hommes sont beaux ».
De mon côté, je n'étais pas loin de me dire que les féministes et les éditeurs feraient mieux de s'occuper des vrais problèmes des femmes, le mariage forcé, l'excision, les viols et les violences qu'elles subissent partout dans le monde… Il faut bien, pensais-je, qu'un genre l'emporte sur l'autre dans les accords de la langue française – masculin ou féminin, quelle importance ?
Mais il suffit de creuser un brin le sujet pour s'apercevoir que la règle en question date des premières années de l'Académie française.
D'éminents grammairiens, tels Vaugelas, le père Bouhours ou plus tard Nicolas Beauzée, ont décidé que, « Lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l'emporte » (Bouhours, 1675). Et que « le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » (Beauzée, 1767). Voilà en effet qui donne des envies de distribution de nobles baffes, si je puis me permettre – et peut-être des envies de changement, qui sait ? »
Un vrai plaisir...
Commenter  J’apprécie          5810
Un ou une éphéméride ? Je ne m'en rappelle jamais… C'est UNE éphéméride. Eh oui ! j'aurais parié pour le masculin… Une ride/une éphéméride nous donne Muriel Gilbert comme truc mnémotechnique. L'un n'ayant aucun rapport avec l'autre au demeurant. Mais avez-vous remarqué la faute que j'ai commise dans la deuxième phrase ? « Je ne m'en rappelle jamais » ne se dit pas. On devrait dire « Je ne me le rappelle jamais ». Ce « en » fautif vient de la contamination de la construction du verbe « se souvenir. » Qu'il s'agisse du pluriel des adjectifs de couleur, de la féminisation, de l'accord de l'adjectif, du verbe ou du participe passé et autres joyeusetés, vous trouverez là un tas de trucs et d'astuces pour corriger nos fautes quotidiennes. Certains présentateurs télé, et même quelques journalistes, devraient adopter Un bonbon sur la langue comme livre de chevet. Vous pourrez découvrir ou redécouvrir avec délice les antonomases, les aptonymes (merci aux Québécois !), les gentilés, les palindromes, les kakemphatons, j'en passe et des meilleurs. Si les bizarreries, les difficultés et les beautés de notre langue vous intéressent, suivez la correctrice du journal le Monde, Muriel Gilbert, dont vous pouvez écouter les chroniques sur RTL. Elles sont rapportées dans ce très sympathique petit ouvrage. Ses remarques pleines d'humour vous feront sourire tout en vous apprenant quelque chose. Ce n'est pas si fréquent. Merci à @Cannetille et à @Palamede pour cette agréable découverte. Si le sujet vous passionne, vous pouvez l'approfondir, toujours en souriant, avec le blog génial de deux collègues à la retraite, correcteurs au même prestigieux journal. Allez faire un tour sur « Langue sauce piquante, le blog de Martine et Olivier, camarades de casse » (https://www.lemonde.fr/blog/correcteurs/), vous devriez vous régaler…
Commenter  J’apprécie          357
Je me suis régalée !
Muriel Gilbert, correctrice au Monde, fait aussi des rubriques hebdomadaires sur RTL et ce livre est simplement le recueil de ses différentes interventions.
Ce sont donc des petits articles qui traitent d'un sujet en rapport avec la langue française bien-sur, mais aussi en lien avec l'actualité.
C'est très bien écrit, bourré d'humour, et qu'est ce qu'on s'instruit ! J'ai appris tellement en lisant ce petit livre, j'espère simplement m'en souvenir maintenant...
Commenter  J’apprécie          220
Comment apprendre ou se souvenir en s'amusant ? En lisant Muriel Gilbert et en dégustant ses bonbons sur les règles, les exceptions, les charmantes ou agaçantes bizarreries de la langue française.
Depuis que j'ai commencé ce livre, je me suis abonnée à ses podcasts, tout aussi sympas que de la lire.

Merci DesChatsEtDesLivres pour cette utile recommandation !
Commenter  J’apprécie          164

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
À mesure que la réalité change, certains mots disparaissent également. D’ailleurs, sur ce point, il existe un mystère : comment se fait-il que l’on n’évoque jamais les mots qui sortent des dictionnaires ? J’avais essayé de me pencher sur cette énigme voilà un an ou deux, et, chez Larousse comme chez Robert, on répondait que non, on ne retirait jamais de mots. Évidemment, ils nous prenaient pour des jambons, comme dit mon fils, qui aime la charcuterie : physiquement (et financièrement),il est impossible que les dictionnaires grossissent à l’infini… Du reste, les éditions Larousse ont fini par avouer ! Elles ont publié une petite merveille qui s’appelle Les Mots disparus de Pierre Larousse. Ce livre répertorie ceux qu’il appelle les « chers disparus », les termes que l’usage a fait sortir du dictionnaire. Finalement, ils ne sont que 10 %, depuis l’époque de Pierre Larousse, le créateur du dictionnaire, dont on fête le 200e anniversaire de la naissance cette année.
Commenter  J’apprécie          335
Alors que les dictionnaires prescrivaient événement, avec deux accents aigus sur les e, tout le monde (hormis les correcteurs de presse et autres maniaques de l'orthographe, dont, oui, je dois bien avouer que je fais partie) écrivait évènement avec un accent grave sur le deuxième e, et c'était bien naturel, puisque c'est ainsi que la plupart des francophones prononcent ce mot. Eh bien, cette orthographe est finalement entrée dans les dictionnaires en 1990, admise à côté de l'autre!
Mais le plus joli, dans l'histoire, c'est l'origine délicieuse et incroyable de ce deuxième accent aigu qui embêtait tout le monde, que j'ai apprise récemment grâce à un message de l'éminente linguiste Henriette Walter.
"Cette aberration graphique, m'explique-t-elle, n'est pas le produit d'une décision mûrement pesée, mais résulte d'un manque momentané de matériel d'imprimerie. L'histoire remonte au début du XVIII ème siècle, époque à laquelle on commençait à adopter l'accent grave è, en le distinguant de l'accent aigu é. L'imprimeur du dictionnaire de l'Académie française n'avait pas fait fondre assez de caractères de plomb è, avec l'accent grave. Lorsqu'il en fallait plusieurs dans une même page, il lui arrivait d'en manquer. C'est ainsi que, dans l'édition du dictionnaire de l'Académie française de 1740, événement comporte deux é (et mére, également avec un accent aigu). Mais, arrivé à la lettre p, l'imprimeur avait sans doute eu le temps de faire fondre de nouveaux caractères, car père a bien son accent grave. Pourtant, la forme événement n'a pas été corrigée dans l'édition suivante et a gardé jusqu'au XX ème siècle son accent aigu sur la deuxième syllabe."
Et voilà : près de trois siècles de zéros en dictée à cause d'un imprimeur qui n'avait pas commandé les bons caractères! La langue est farceuse et délicieuse, je vous dis, et les dictionnaires aussi!

PP. 14-15
Commenter  J’apprécie          133
« Se faire appeler Arthur » quelle drôle d’expression, n’est-ce pas ? Ce qui est amusant, c’est que son histoire a un rapport assez étroit avec le confinement imposé par le COVID-19. Selon Clémentine Portier-Kaltenbach, auteure des Secrets de Paris, l’expression remonterait à l’occupation allemande. Le couvre-feu était fixé à 8 heures du soir : « acht Uhr » en allemand. « Ach Uhr ! », c’est ce que les patrouilles criaient aux retardataires qui traînaient dans les rues passé 20 heures. C’est ainsi que « se faire appeler Arthur », dans le jargon humoristique des années 1940, est devenu synonyme de se faire rappeler à l’ordre.
Commenter  J’apprécie          251
L’autre soir, j’épluchais des patates en écoutant la radio. Soudain, je saute en l’air, comme si un plaisantin époque Pif le chien venait de me faire exploser un sac en papier au creux de l’oreille. La comédienne qui lisait un roman d’Annie Ernaux venait d’évoquer « le regard de la chatte noire et blanche ». Et alors ? demanderez-vous. Eh bien, c’est très simple : une chatte noire et blanche, ça n’existe pas ! Peut-être croyez-vous en avoir vu des dizaines, peut-être même vous apprêtez-vous à m’envoyer la photo de votre propre matou femelle, et pourtant vous vous trompez. Toutes ces félines sont ne sont pas « noires et blanches » mais « noir et blanc ».
Allez, c’est vrai, les couleurs font partie des sacrées blagueuses de la langue française. J’adore cette règle !
Commenter  J’apprécie          71
À l’école primaire, nous avons tous appris que, en français, « le masculin l’emporte sur le féminin ». On dit aussi que « le masculin fait fonction de neutre » : c’est la version politiquement correcte de la chose. Et l’on peut à bon droit se poser la question : n’est-il pas ridicule, quand défilent 1 000 protestataires, s’il y a 999 femmes et 1 homme, de devoir écrire : « Ils ont manifesté » ? Depuis les années 1990, un certain nombre de féministes, et même d’éditeurs, militent pour l’adoption de ce qu’ils appellent la « règle de proximité ».
Qu’est-ce que c’est que ça encore ? vous entends-je grommeler d’ici.
Eh bien, c’est une règle qui n’a rien d’une invention abracadabrante.
Jusqu’au XVIIe siècle, un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms pouvait s’accorder avec celui qui était le plus proche. On pouvait écrire : « Les hommes et les femmes sont belles » tout comme « Les femmes et les hommes sont beaux ».
De mon côté, je n’étais pas loin de me dire que les féministes et les éditeurs feraient mieux de s’occuper des vrais problèmes des femmes, le mariage forcé, l’excision, les viols et les violences qu’elles subissent partout dans le monde… Il faut bien, pensais-je, qu’un genre l’emporte sur l’autre dans les accords de la langue française – masculin ou féminin, quelle importance ?
Mais il suffit de creuser un brin le sujet pour s’apercevoir que la règle en question date des premières années de l’Académie française.
D’éminents grammairiens, tels Vaugelas, le père Bouhours ou plus tard Nicolas Beauzée, ont décidé que, « Lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l’emporte » (Bouhours, 1675). Et que « Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle » (Beauzée, 1767). Voilà en effet qui donne des envies de distribution de nobles baffes, si je puis me permettre – et peut-être des envies de changement, qui sait ?
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Muriel Gilbert (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Muriel Gilbert
Muriel Gilbert - Correctrice Incorrigible - Comment éviter une faute fréquente ? Buchet Chastel
autres livres classés : langue françaiseVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (156) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
846 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}