AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253134190
477 pages
Le Livre de Poche (01/09/2011)
3.75/5   1328 notes
Résumé :
Joe Middleton contrôle les moindres aspects de son existence. Célibataire, aux petits soins pour sa mère, il travaille comme homme de ménage au commissariat de police. Mais qui est-il vraiment… ? Des meurtres en série se succèdent, jusqu’au jour où un meurtre est commis sur le même mode opératoire que les siens mais, pourtant, Joe ne s’y reconnaît pas… Contrarié par ce coup du sort, il décide de mener sa propre enquête.
Que lire après Un employé modèleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (267) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 1328 notes
Ha, ce bon vieux Joe Middelton ! Mine de rien, avec son balai à franges et son seau, sa belle combinaison de travail, il passerait presque inaperçu dans les locaux de la police. Homme de ménage "retardé" comme il aime le faire croire, Joe-le-lent partage sa vie entre son boulot, ses poissons rouges Cornichon et Jéhovah, sa collègue Sally qui, en bonne chrétienne, se croit dans l'obligation d'aider ce pauvre Joe parce qu'il lui rappelle son frère et sa maman qui le harcèle plus qu'autre chose et insiste toujours pour qu'il vienne manger chez elle son fameux pain de viande. Mais derrière ce petit bonhomme se cache le Boucher de Christchurch, serial-killer qui compte déjà un joli tableau de chasse à son actif. Pas peu fier de ses exploits, et heureusement, parce que c'est là sa seule distraction. Mais, voilà qu'une ombre se profile au tableau. En effet, un meurtre vient d'être commis et la police le met sur son dos ! Lui, pauvre innocent qui a bien du mal à en croire ses oreilles ! Chacun ses meurtres et Joe ne tient pas plus que ça à endosser celui des autres ! Il se met alors à la recherche de cet autre assassin qui a pitoyablement essayé de le copier. Même s'il est bien placé pour surveiller toutes les enquêtes en cours, la tâche va s'avérer un peu plus compliquée qu'il ne l'aurait pensée...

Au vu de la quatrième de couverture, je m'attendais à une autre histoire de serial-killer comme on aurait pu déjà en lire mais là, pour le coup, j'ai été bluffée ! Je ne m'attendais pas à une histoire aussi alambiquée, tortueuse et à un scénario vraiment original et captivant de bout en bout. de multiples rebondissements et de nouveaux personnages viennent ici et là redonner un coup de fouet pour repartir de plus belle. On ne s'ennuie pas une minute. Cleave, bien malgré lui, a réussi à nous le rendre sympathique et nous offre toute une panoplie de personnages tous plus ou moins loufoques, un brin déjantés ou complètement barrés, pour notre plus grand plaisir. D'une écriture cinglante, directe et prenante, Paul Cleave a su renouveler le modèle du genre et c'est tant mieux !

Un employé modèle... dans son domaine, il est parfait !
Commenter  J’apprécie          866
Un modèle de thriller ? Pas loin...
Joe Middleton est agent d'entretien chez les flics de Christchurch . Pratique lorsque l'on se sent l'âme d'un Ted Bundy en puissance . Prendre ses infos à la source histoire de constater l'inefficacité notoire de ses employeurs tout en se faisant passer pour le benêt de service . Pas si con le Joe !
Sa vie , outre sa passion dévorante pour le crime de masse qui pourrait lui valoir une petite tape sur les doigts s'il se faisait griller par la patrouille , s'apparente à un long jour sans pain . Chiante serait le qualificatif s'en rapprochant le plus .
Deux poissons rouges , cornichon et Jéhovah , comme plus fidèles compagnons . Waoouuuh , sortez les cotillons .
Une mère collante qu'il aime autant qu'il déteste et qui ne manque jamais de le rabaisser lors de leurs si mémorables repas hebdomadaires du lundi . Wizzzzz , des confettis comme s'il en pleuvait .
Une collègue de travail , Sally , à qui il rappelle de douloureux souvenirs au point de la titiller légèrement au niveau du ventricule . Chabadabada , chabadabada...
Bref , tout est sous contrôle excepté ces crimes qu'on lui impute et qu'il n'a pas commis .
Eradiquer , ok , mais chacun ses victimes et les vaches seront bien gardées !
Joe enquête histoire d'ajouter une nouvelle unité à son compteur...

Difficile de ne pas faire le parallèle avec Dexter . Une jaquette totalement raccord . Un gentil garçon trimant dur chez ceux qui désirent le plus au monde l'alpaguer . A défaut d'être totalement originale , l'histoire , telle un méchant piège à loup , vous capture pour ne vous libérer qu'à la toute fin .
Au crédit de l'auteur , une ironie mordante et un humour 100 % arabica . Ça tombe bien , je les aime serrés...Cleave use de trop rares fulgurances pour faire dans le convenu , le balisé et c'est là son seul petit défaut notoire . Il a , cependant , su intelligemment se renouveler et relancer la machine en transformant le chasseur en proie pour le plus grand plaisir des sado-masochistes – cf romantique scène du parc avec Mélissa qu'est pas vraiment métisse d'Ibiza .
Intrigant et enlevé , ce thriller , sans révolutionner le genre , tire très largement son épingle du jeu...de dupes .
La petite déception de derrière les fagots , un final en eau de boudin qu'est même pas créole et ça , c'est moche...

Un employé modèle : promotion Kemper s'il vous plaît , Céline Dion étant hors catégorie...
Commenter  J’apprécie          7310
Certains, comme moi au pif, pour passer le temps ou se détendre après le boulot prennent un bouquin ou se font une soirée entre potes. Mouais, d'une banalité sans nom. Mais grâce à Paul Cleave, un nouvel angle de détente m'apparaît subitement. Son héros, Joe Middleton, beaucoup plus original, fait du "shopping", cherche une femme isolée pour s'adonner aux joies du sexe sans consentement et cerise sur le pompon du gâteau, la charcute un peu, beaucoup ou à la folie selon l'envie du moment. Chouette idée, j'y avais pas pensé.

La police est donc sur les dents à courir après le Boucher de Christchurch introuvable, et pourtant à portée de menottes. Car Joe est là, tous les jours, aux côtés des inspecteurs. Malin comme pas deux ni trois, il s'est fait embaucher au poste de police comme agent d'entretien, dans le rôle du demeuré pour s'attirer leurs confidences et mieux suivre l'avancée de l'enquête. Sauf qu'un des meurtres qu'on lui attribue n'est pas de lui. Pas juste ça. Et faut pas rigoler avec la justice. Donc dommage pour le copieur, fallait pas jouer avec Joe qui mettra tout en oeuvre pour débusquer ce ptit joueur et pourquoi pas lui coller ses cadavres sur le dos. Ça c'est la justice m'sieurs dames. 

La force de ce thriller pas comme les autres consiste à nous immerger totalement dans la vie de ce héros pas comme les autres. Tout est vu par l'oeil analytique de Joe, et retranscrit à la première personne. Et quelle jubilation! D'un cynisme à toute épreuve et au tempérament aussi froid que la lame de son couteau, on arrive à se bidonner des pires horreurs commises par Joe, et pire on en redemande... Ce type est un violeur, un tueur impassible, sans remords, un génie de la manipulation, mais tellement habile et à l'humour ravageur qu'on espère presque qu'il ne se fera pas attraper. Inquiétant ça, non..?
Plutôt redoutable talent de Paul Cleave, auteur que je découvre grace à zurG (en verlan gardons l'anonymat, c'est important l'anonymat) que je remercie chaudement au passage👍.

Paul Cleave surprend par tant de maîtrise pour un premier roman, tissant patiemment sa monstrueuse toile qui prendra son lecteur au piège. Il nous fait pénétrer dans l'intimité et l'univers macabre de Joe. Et quelle intimité..! On vit avec Joe. On supporte la mère de Joe. On souffre avec Joe. On rit, on pleure avec Joe. On compatit avec Joe. On tue avec Joe.
Ajoutons quelques personnages féminins secondaires aux profils travaillés et solides (la mère envahissante, Sally la collègue compatissante, Melissa la mystérieuse), des quiproquos jouissifs, et deux poissons rouges pour la touche émotionnelle, et la sauce est prise.
Fascinant. Exaltant. Intrigant. Brillant.

Joe (ou Cleave je ne sais plus) m'a séduite le bougre, et entrainée dans sa spirale de l'horreur. Hâte de lire la suite des aventures de ce type.
Mais du héros ou de l'auteur, lequel est le plus diabolique finalement?
Commenter  J’apprécie          643
Mais … Mais Joe qu'est-ce que t'as fait ? Pourquoi t'as dessoudé toutes ces femmes ?
Ok … Ok tu as une enfance une peu difficile avec une mère autorit … D'accord Joe d'accord c'est ta mère après tout, elle est juste un peu envahissante mais c'est une mère comme plein d'autres et elle te fait des super pâté de viande. C'est ton père alors qui t'as traumatisé ?…Non, non OK on n'en parle pas. Y a tout de même quelque chose Joe, c'est pas normal ton comportement ? T'as pas de petite amie Joe, t'es pas gay par hasard ?
Regarde tu pourrais sortir avec Sally, elle t'aime bien Sally, elle te prépare des sandwiches, te demande si elle peut te raccompagner, c'est une crème Joe … OK elle est un peu lente mais bon c'est pas facile pour elle non plus avec son frère et tout ça.
Paul m'avait déjà raconté ton histoire il y a huit ans. Mais j'avoue je l'avais complètement oublié, j'en ai entendu tellement d'autres que petit à petit, celle-ci, neurone après neurone elle a fini par lâcher-prise. C'est en allant à la bibliothèque que la personne de permanence m'a reparlé de toi, ça me disait bien quelque chose mais je suis un peu comme tes deux poissons rouge, oui oui je sais il y a une ordure qui les as tué, et bien je suis un peu comme eux j'ai une mémoire de cinq minutes. Elle avait les yeux qui pétillaient lorsqu'elle m'a raconté tes exploits. Sûr c'est une admiratrice. Les gens te respectent Joe, t'es pas obligé de faire tout ça.
Cette fois-ci promis ton histoire je ne l'oublierai pas, surtout le premier chapitre ou j'ai connu la terreur et le trente-huitième ou tu m'as fait bien rire avec l'histoire de ta mère à genoux dans la douche et ... Ok Ok je ne le crie pas sur les toits ça a dû être tellement humiliant pour toi ...
Je propagerai la nouvelle de bouche à oreille, que ton réseau d'admirateurs/trices augmente petit à petit.
Commenter  J’apprécie          614
C'est décidé, je refuse de mettre les pieds en Nouvelle-Zélande ! Caryl Férey me l'avait fait rayer de mes futures destinations, Cleave a entériné le tout. C'est le syndicat d'initiative et l'office du tourisme qui doivent être content...

La Nouvelle-Zélande est peut-être la terre des moutons et des hobbits, mais je doute que cela soit celle de la tranquillité parce que la ville de Christchurch est connue pour son boucher... Pas celui qui vous découpe de bons morceaux de beefsteak, non, non, celui qui vous découpe, vous tue, vous torture... et plus si affinités.

Le boucher, c'est comme si le gentil Forest Gump se transformait tout à coup en Hannibal Lecter... Comme si le sérial-killer Hannibal se comportait, le jour, comme Forrest Gump.

Docteur Forrest et Mister Lecter ? Oui, quasi, sauf que notre Joe n'est pas un attardé, mais il joue bien le rôle !

Originalité ? Joe Middleton, le "boucher de Christchurch" (mais chut, personne le sait, sauf vous et lui) vous parle de sa vie, vous le suivez dans ses crimes, dans sa manière de mener tout le monde par le bout du nez en jouant à l'attardé mental qui passe ses journées à nettoyer les locaux de la police.

Joe contrôle tout, absolument tout de sa vie... Il a une mère un peu castratrice, mais pour le reste, il n'est pas devenu sérial-killer à cause de ses parents. Il nous répète même qu'il a de l'humanité.

Dès le départ, j'ai été happée par le récit, bien au chaud dans les pensées de notre Joe, je l'ai suivi dans ses meurtres, dans son travail et j'avoue, que oui, j'ai éprouvé de la sympathie pour Joe.

Pourtant, il ne tue pas des criminels comme Dexter, mais des femmes.

Jusqu'au jour où un meurtre est commis sur le même mode opératoire que les siens mais il sait bien que ce n'est pas lui…

Contrarié, il décide de mener sa propre enquête et c'est là que l'on se rend compte qu'il est plus malin que les flics. le récit prend une autre tournure, avant de changer encore de cap avec l'arrivée d'un nouveau personnage.

Oui, l'auteur nous rend Joe sympathique, la narration est agréable à lire, les pages défilent parce que nous aussi, on veut savoir QUI a tué cette femme. de plus, il y a des touches d'humour noir et grinçant qui m'ont fait sourire plusieurs fois (ok, très, très souvent, j'adore !).

Un seul passage m'a glacé les sangs : les hommes qui l'ont lu comprendront à quoi je veux faire allusion... J'avais mal pour Joe, bien que je sois une femme.

Ce qui m'a plu, en dehors du fait que notre homme joue les attardés mentaux à la perfection, se fondant dans les couloirs tout en gardant le contrôle sur les flics, c'est son côté machiavélique durant son enquête, son intelligence et la manière dont il se joue d'une autre personne.

La fin est magnifique... Je n'en dirai pas plus, mais elle a une morale aussi et cette leçon vaut bien un fromage, comme l'aurait dit Maître Corbeau.

Mon seul regret est de ne pas avoir eu plus de détails sur la scène que Joe avait surprise dans la douche de son père et j'aurais aimé avoir confirmation que le coupable qu'il a démasqué est bien le coupable... parce que de ce côté là, il manque quelques petites lignes de plus...

Pour le reste, dévoré en deux jours et demi à vitesse grand V ! Génialissime.

Lien : http://the-cannibal-lecteur...
Commenter  J’apprécie          6119

Citations et extraits (135) Voir plus Ajouter une citation
Une femme de l'hôpital de Christchurch répond en me disant que je viens d'appeler l'hôpital de Christchurch. J'apprécie sa perspicacité. Je demande Costello et, une longue minute plus tard, il est en ligne apportant avec lui sa voix profonde et soucieuse :
— Ah, oui, Joe, écoutez, c'est au sujet de votre mère.
— Je vous en prie, ne me dites pas qu'elle est malade !
— Eh bien, en fait, elle se porte comme un charme. Vous pouvez lui parler vous-même, elle est ici.
— Mais, vous êtes dans un hôpital, je dis, comme si je l'accusais de quelque chose.
— Oui, mais votre mère va bien.
— Alors, pourquoi est-ce qu'elle ne m'a pas appelé ?
— Eh bien, elle va bien maintenant, et, puisqu'elle ne rentre pas chez elle ce soir, c'était la seule manière de vous joindre. Elle m'a dit que le seul moyen que vous répondiez, c'était que moi, j'appelle. C'est une femme très insistante votre mère, qu'il dit, sans une trace d'humour.
— Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?
— Je vous laisse lui parler.

La ligne reste silencieuse le temps que le téléphone change de main. Quelques murmures incompréhensibles, puis :
— Joe ?
— Maman ?
— C'est ta mère.
— Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu es à l'hôpital ?
— Je me suis ébréché une dent.

Je suis assis, là, la main crispée sur le téléphone, incapable de comprendre ce qu'elle essaie de me dire.
— Une dent ? Tu t'es ébréché une dent ? Et tu es à l'hôpital ?

Je secoue la tête essayant de donner un sens à ces mots. Si elle s'est ébréché une dent, ne devrait-elle pas être chez le dentiste ?
— Pourquoi tu n'es pas chez le dentiste ?
— J'ai été chez le dentiste, Joe.

Elle ne dit plus rien ensuite. Ma mère, une femme qui adore parler, et qui continuera à le faire après sa mort, ne m'offre aucune explication. Il y a quelques semaines, elle était heureuse de me raconter qu'elle chiait de l'eau, donc, il faut que je lui demande :
— Pourquoi tu es à l'hôpital ?
— C'est Walt.
— Il est malade ?
— Il s'est cassé la hanche.
— Cassé la hanche ? Comment ?
— Il a glissé dans la douche.
— Quoi ?
— Il prenait une douche et il est tombé ; hanche cassée ; il a fallu que j'appelle une ambulance. C'était effrayant, Joe, mais aussi excitant, parce que je n'étais jamais montée dans une ambulance. Les sirènes étaient très fortes. Bien sûr, Walt n'arrêtait pas de pleurer. J'avais mal pour lui, mais il était si fort ! Le chauffeur de l'ambulance avait une moustache.
— Hum, hum, tu étais chez lui quand il prenait sa douche !
— Ne sois pas idiot, Joe, j'étais à la maison.
— Pourquoi est-ce qu'il t'a appelé ?
— Il 'a pas eu besoin de m'appeler, j'étais déjà à la maison. C'est moi qui ai appelé l'ambulance.
— Ouais, mais pourquoi ce n'est pas Walt qui l'a appelée ?
— Parce qu'il était dans la douche.
— Alors, comment il a fait pour t'appeler ?
— J'étais déjà là, Joe, où veux-tu en venir ?
— Je ne sais pas trop, je réponds, heureux de laisser filer.
— On se préparait à sortir, alors on a décidé de...
Elle s'arrête, mais j'ai déjà entendu son erreur.
— ... il a décidé de prendre une douche.
— Il était chez toi ? Tu as pris une douche avec lui ?
— Ne sois pas grossier, Joe, bien sûr que non !

Des images commencent à défiler dans ma tête. Je plisse les yeux très fort (je me les arracherais bien si ça pouvait aider). Les images ne disparaissent pas. Je transpire comme un cochon. J'appuie mes doigts sur les paupières et des milliers de couleurs jaillissent comme dans le grand lustre du rez-de-chaussée et les couleurs flottent dans mon esprit, et j'essaie de les suivre des yeux. Je suis heureux de croire qu'ils n'ont pas pris une douche ensemble. Si elle le dit, alors, je suis heureux de le croire. Heureux d'oublier qu'elle a dit "on" à la place de "il". Heureux d'oublier toute cette conversation. Il suffit qu'elle me dise que...
— Et alors, maman, comment est-ce que tu t'es ébréché une dent ?
— C'est arrivé quand Walt est tombé
— Quoi !
— C'est arrivé quand...
— J'ai entendu, Maman, mais je croyais que tu avais dit que vous n'aviez pas pris une douche ensemble.
— Eh bien, Joe, nous sommes des adultes. Ce n'est pas parce que nous prenions une douche ensemble que cela signifie que quoi que ce soit de nature sexuelle était en train de se produire. Ce n'est pas parce que de nos jours, les jeunes ne peuvent pas s'empêcher de se tripoter que nous agissions, nous, de manière si immorale. Nous sommes des retraités, Joe, nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller de l'eau chaude toute la journée, alors, on a pris une douche ensemble et, maintenant, ne va pas en faire toute une affaire, s'il te plaît !
— Alors, comment tu t'es ébréché une dent ? Il t'a fait tomber ?

J'ouvre les yeux, parce que, quand ils sont ouverts, je vois ce merveilleux mur de chambre d'hôtel et pas ma mère prenant une douche avec un vieux croulant. Je ne veux pas la harceler, elle m'a déjà donné assez de détails et pourtant la question a quitté ma bouche avant que je puisse la retenir. Les yeux ouverts, je vois deux chaises, des tableaux et la porte de la chambre d'hôtel. Peut-être devrais-je me précipiter dehors ?
— Non, non, il m'a donné un coup de pied dans la bouche. Son pied a glissé sous lui et son talon m'a tapé dans la bouche.

Ne demande pas, Joe, ne demande surtout pas !
— Mais, comment son pied a pu monter si haut ?
— Oooooh... je n'étais pas debout... j'étais à genoux... j'étais... eh bien, c'est arrivé, c'est tout, Joe. OK ? Son pied m'a tapé dans la bouche.

"C'est arrivé, c'est tout". Qu'est-ce qui est arrivé ? Mon Dieu ! ne me montrez pas ! Mes yeux se ferment et mon esprit s'ouvre. Ma chemise est entièrement trempée de sueur. J'ai si peur qu'elle explique exactement ce qu'elle était en train de faire, qu'au moment où elle se remet à parler, je pose le téléphone et je cours à la salle de bain, atteignant les toilettes juste à temps.
Commenter  J’apprécie          41
Le crime le plus important dans l'agglomération de Christchurch - en dehors de la mode et de l'architecture vieille Angleterre, des sniffs de colle, du trop-plein de verdure, de la conduite dangereuse, du stationnement illicite, du manque de parkings, des piétons errants, des magasins trop chers, du brouillard d'hiver, du brouillard d'été, des mômes en skateboard sur les trottoirs, des mômes en vélo sur les trottoirs, des vieux types hurlant des passages de la bible à tous les passants, des policiers stupides, des lois stupides, du trop-plein d'ivrognes, du manque de boutiques, des chiens qui aboient, de la musique trop forte, des flaques d'urine devant les magasins le matin, des flaques de vomi dans les caniveaux et du décor grisâtre entre autres choses -, c'est le cambriolage.
Commenter  J’apprécie          180
Parfois, tuer n’est qu’une question d’ego, surtout pour les autres gens, mais je suis tout à fait sûr que je ne suis pas comme les autres tueurs. Je sais que ce que je fais est mal, mais je n’essaierai pas de le justifier. Je ne dirai pas que Dieu ou Satan m’ont obligé à la faire. Je ne dirai pas qu’ils l’ont suggéré. De même que je ne prétendrais pas qu’avoir été abusé pendant mon enfance m’a plongé dans une spirale qui m’a fait quitter l’autoroute de la vie et atterrir sur ce sentier boueux. Mon enfance a été normale, du moins aussi normale que possible avec une mère folle comme la mienne. Elle n’a jamais abusé de moi, ne m’a jamais négligé – même si ce la aurait été plus facile de grandir si elle l’avait fait. Les abus m’auraient donné une raison de la haïr. La négligence une raison de l’aimer.
Commenter  J’apprécie          150
Je m'avance dans le couloir. Le bus n'est pas plein à craquer, mais je suis obligé de m'asseoir à côté de quelqu'un. Je m'installe près d'un jeune punk. Je ne cherche pas à engager la conversation avec lui, car je doute qu'il puisse parler du temps qu'il fait sans menacer d'attaquer quelqu'un. Il est entièrement habillé de noir, avec un collier noir à pointes autour du cou. Il a les cheveux rouges, des anneaux dans le nez et des clous dans les lobes de ses oreilles. Encore un citoyen normal de cette jolie ville. Une chaîne relie sa lèvre inférieure à sa gorge. J'envisage de la tirer pour voir s'il a une chasse d'eau dans le crâne.
Commenter  J’apprécie          190
Je ne sais pas bien d'où viennent les idées, si elles se contentent de flotter dans une dimension proche, mais pas exactement de ce monde, que nos esprits peuvent atteindre pour les attraper ou si une série de synapses se déclenchent dans nos esprits transformant des données inertes en possibilités inattendues, ou encore si cela ne se réduit pas plutôt à un simple train de pensées traversant Chanceville. Des idées surgissent n'importe quand, souvent lorsqu'on ne s'y attend pas. J'en ai aux toilettes, en nettoyant le sol, j'en ai eu quand je tremblais à l'idée d'emprunter l'allée menant à la porte de ma mère. Les idées spontanées sont souvent les meilleures. Parfois, elles vous saisissent et vous poussent à prendre une décision. Mais seul le recul nous dit si elles étaient bonnes ou pas.
Commenter  J’apprécie          140

Videos de Paul Cleave (59) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Cleave
"Sans un bruit" de Paul Cleave lu par Laurent Moreau
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (3065) Voir plus



Quiz Voir plus

L'employé modèle de Paul Cleave, un modèle du genre

Dans quelle ville sévit Joe Middleton?

Canberra
Auckland
Christchurch
Melbourne

8 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : Un employé modèle de Paul CleaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}