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EAN : 9782246832096
200 pages
Grasset (03/05/2023)
4.17/5   15 notes
Résumé :
Apostille au livre d'entretiens entre Umberto Eco et Jean-Claude Carrière dont Jean-Philippe de Tonnac avait été l'initiateur obstiné et l'accoucheur inspiré, publié en 2009 sous le titre N'espérez pas vous débarrasser des livres et traduit depuis dans vingt-six langues, Un été chez Umberto Eco nous fait pénétrer dans les coulisses des rencontres, nous livrant à la fois le portrait des protagonistes, la description des lieux, la nature des conversations - bref, tout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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On ne va pas reprocher à Jean-Philippe de Tonnac et à Grasset d'avoir souhaité prolonger la magie de « N'espérez pas vous débarrasser des livres ».
Deux grands esprits, collectionneurs d'incunables, ont partagé leur passion de la littérature en général et du livre, en particulier. Ce fut un tel bonheur de les entendre deviser que je n'ai pas résisté au récit des coulisses de leur entrevue, « Un été chez Umberto Eco ».
D'un côté, Umberto Eco, le sémiologue, l'auteur célébré du roman « le nom de la rose ». de l'autre, Jean-Claude Carrière, scénariste génial de films comme « le tambour » ou « L'insoutenable légèreté de l'être » (que je préfère au livre), auteur de l'inoubliable pièce « la controverse de Valladolid ».
Les deux lettrés aiment les folies, les raretés, l'audace de l'encyclopédiste Athanasius Kirchner, la faillite de Ptolémée ou « le songe de Poliphile ». Rien n'échappe à leur sagacité. Les imaginer disserter, c'est comme ouvrir les portes d'un fabuleux cabinet de curiosités, d'une bibliothèque oubliée dont eux seuls connaissent les trésors. Ils ont la malice, le plaisir de transmettre leur inépuisable savoir. Umberto Eco a toujours cette ambition d'ordonner le monde, Jean-Claude Carrière, le réflexe de tout transformer en histoire inoubliable.
Confiants, ils célèbrent le livre, gardien de notre mémoire. Que fera-t-on quand les données seront perdues ou que l'énergie viendra à manquer ? Les pages d'un vieux manuscrit nous sauveront encore.
Moqueurs, ils fustigent les réseaux sociaux et leur propension à libérer la bêtise et la stupidité.
Je vous conseille les deux ouvrages - un concentré d'intelligence et de sagesse qui mérite sa place dans votre bibliothèque.
Bilan : 🌹🌹🌹
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Je me dois remercier d'abord Babelio de m'avoir envoyé ce livre à l'occasion d'une masse critique. (parmi tous mes choix, ce livre faisait partis de mon top 3. J'ai eu du bol.)

Depuis la lecture du Pendule de Foucault, j'ai beaucoup d'admiration pour Il Professore et la manière qu'il a de nous amener dans les méandres de l'Histoire avec ses travers, ses pièges, et ses incroyables histoires. La personnalité de cet auteur à l'aura mondiale m'a toujours intéressé. Qui est ce bonhomme à l'air jovial et dont on narre partout son savoir ? Depuis des années, ces questions m'interroge et voilà que Babelio me permet d'en savoir plus sur ce personnage.

Avant de parler d'Umberto Eco, il faut aborder l'auteur du livre, Jean-Philippe de Tonnac. Il est à l'initiation de faire se rencontrer Jean-Claude Carrière, homme de lettre français et Umberto Eco afin de mettre sur pages, la fusion de leurs idées et de leurs discussions. On s'attend par cette rencontre de ces deux géants bibliophages, une émulsion d'idées et d'avis. L'aboutissement de ce livre se nomme « N'espérez pas vous débarrassez des livres » (dont je laisse le soin aux lecteurs d'avoir leur avis).

Jean-Philippe de Tonnac n'en avait pas finit aves ce livre une fois publier ni avec ses rencontres. Bien qu'il connaissait déjà Jean-Claude Carrière avant ce livre, la rencontre avec Umberto Eco a été pour lui mémorable. Il souhaitait alors livrer le making-off  de « N'espérez pas vous débarrassez des livres ». Les visites chez les deux pontes, le premier contact avec l'érudit italien, le passé des habitations dans lesquels Jean-Philippe de Tonnac enregistre les discussions, les réflexions sur son livre et les Livres...

En ce qui me concerne, une chose m'a un peu touché. Chaque chapitre est nommé par une phrase émanant d'un dialogue raconté dans ledit chapitre. Pour un making-off, j'ai trouvé cela intelligent car ce n'est pas un oeuvre qui doit faire preuve d'originalité et ce procédé montre bien où est l'idée qui a touché l'auteur.
Le titre alors retrouvée dans le chapitre, on s'étonne de toutes les circonstances qu'il a fallu y avoir pour que cette phrase, des fois incongrue, sorte de la bouches de ses deux monstres sacrés.

Outre ce petit détail qui m'a marqué et sans avoir lu lu le livre initial, c'est vraiment un livre touchant à propos de M. Umberto Eco. On en découvre plus sur ses passions, ses réflexions et son quotidien (un peu voyeuriste, non ? ). On transperce l'image du mythe de l'auteur du « Nom de la rose » pour découvrir un homme rieur, chanteur de chanson du XVème grivoise et aimant la vie. C'est rassurant pour le reste de l'humanité en se disant que Génie et Normalité sont des voisins aux frontières fines…

Jean-Claude Carrière est aussi mis en avant par son phrasé et son volontarisme dans les débat, quitte parfois à faire perdre pied à Umberto Eco. Personnellement, je ne vais pas le cacher, je ne connaissais pas Jean-Claude Carrière avant ce livre mais je reconnais (par une rapide recherche Google) que ça avait l'air d'un homme de culture et d'art.

En 2016, décédait Umberto Eco et en 2021, Jean-Claude Carrière. Ce livre est alors à lire avec un autre regard, celui de deux hommes qui jusqu'à la fin de leur vie, ont défendu l'art, le dialogue et l'Esprit, face aux vices de nos sociétés de plus en plus visibles.
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Coup de coeur❤️

Jean-Philippe de Tonnac a joué de persévérance pour réunir ces deux intelligences similaires, tous deux amoureux des livres, collectionneurs de livres rares, amoureux des cultures et passionnés par toutes les formes de bêtise. Cela a donné un premier livre édité par Grasset N'espérez pas vous débarrasser des livres parus en 2009 qui est le premier volet.  Dans, ce deuxième volet Jean-Philippe de Tonnac nous dévoile tout le hors champs de ce qui n'a pas été révélé dans le premier ouvrage.

Umberto Eco pour autant qu'il soit utile de le présenter était reconnu pour ses essais universitaires et il était surtout connu du grand public pour ses oeuvres romanesques, son premier roman le nom de la rose a connu un succès mondial, plusieurs millions d'exemplaires ont été vendus et il a été traduit en 43 langues et adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud et joué par Sean Connery et Christian Slater.

Jean-Claude Carrière pour autant qu'il soit aussi utile de le présenter avait plusieurs cordes à son arc, écrivain, scénariste, parolier, metteur en scène et acteur français son oeuvre littéraire fait de lui un écrivain majeur.

Nous irons découvrir entre Paris, Milan et à Monte Cerignone l'ancien couvent rénové en demeure de Umberto Eco, les bibliothèques de chacun, celle du professore Eco me fait sourire à la lecture   du nom de celle-ci la bibliotheca semiologica curiosa lunatica magica et pneumatica ou l'on trouve des incunables, des livres rares qui marquent le commencement de l'imprimerie.

Jean-Philippe de Tonnac nous fait rentrer dans l'intimité des échanges entre deux grands esprits et retransmet avec un grand respect pour ces deux grands hommes tout l'amour qu'ils ont pour les livres , les bibliothèques  et même si parfois, j'ai dû aller rechercher le sens de mots que je ne connaissais pas comme incunable , apostille etc., cela ne m'a pas rebuté , au contraire , cela a donné le rythme et le respect que l'on doit à ces deux grands hommes , leurs échanges et leurs amours de la littérature et de l'histoire est remarquable et leurs savoirs sont impressionnants .   
Beaucoup de questions fusent de leurs échanges et chaque réponses pertinentes nous transportent et nous ouvrent l'esprit.

En sortant de cette lecture, on ne peut qu'être admirative et l'amoureuse des livres que je suis, se dit qu'au court de l'histoire le livre, nous aura appris que c'est un grand vecteur de liberté, je ne peux que vous conseilliez vivement cette lecture.
Je remercie les Editions Grasset pour l'envoi du livre 😊 et Babelio (masse critique) d'avoir pu me permettre de découvrir cette belle lecture.
 
Joyce Cicchero
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En 2009 parait « N'espérez pas vous débarrasser des livres », co-signé par Umberto Eco et Jean-Claude Carrière, constitué d'une série d'entretiens entre ces deux brillants auteurs qui furent initialisés puis « mis en forme » par Jean-Philippe de Tonnac. Près de 24 ans plus tard, ce dernier nous propose de découvrir les coulisses de ces rencontres,nous offrant ainsi la sensation délicieuse de partager quelques instants avec ces deux écrivains.
Lorsque deux « monstres sacrés » de la littérature échangent sur leur amour des livres anciens qu'ils collectionnent, l'on découvre, l'on apprend et surtout l'on prend un plaisir fou à lire les échanges de ces hommes à qui l'âge et la notoriété n'ont rien fait perdre de leur simplicité, de leur enthousiasme et de leur passion.
J'ai particulièrement apprécié un chapitre consacré à la mémoire alors même qu'à notre époque, celle des ordinateurs ou des téléphones stockent des données en quantité quasi-illimitée, alors que la nôtre, humaine, perd peu à peu son agilité et ses « capacités de stockage ». Notons également les quelques pages consacrées à la « bêtise » qui s'avèrent aussi justes que savoureuses. Un livre très agréable à lire et enrichissant. Un seul conseil: lisez-le!
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En 2009, Jean-Philippe de Tonnac a mené plusieurs rencontres entre Umberto Eco et Jean-Claude Carrière, les deux monstres sacrés de bibliophilie (et bien plus que cela), aux fins de la publication de l'ouvrage « N'espérez pas vous débarrasser des livres ».
Annoncé comme « les hors champs » de ces entretiens, ce documentaire ne tient pas ses promesses tant il ne livre que quelles pauvres miettes un peu rassies.
Relisons Eco et Carrière. L'enchantement sera alors garanti !
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critiques presse (1)
LeMonde
06 juin 2023
Rassemblant notes et souvenirs, l’écrivain organise le vif récit des jours passés avec l’auteur du « Nom de la rose », à Paris ou au monastère de Monte Cerignone, sa résidence d’été.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai jamais vu un incunable de ma vie, ces livres qui constituent les commencements de l'histoire de l'imprimerie (du latin incanabula le berceau), depuis l'invention de Gutenberg et le premier livre imprimé, une bible dite "à 42 lignes" ( 1452-1455), jusqu'à la nuit du 31 décembre 1500. Comme je ne sais quoi répondre à sa mise en garde, je demande pourquoi le 31 décembre de l'année 1500 et pas le 31 décembre des années suivantes. Une date arbitraire, un acte de pur snobisme. Rien ne différencie un livre imprimé en 1499 d'un livre imprimé un peu après. D'ailleurs pour bien vendre un livre imprimé en 1501, les antiquaires l'appellent un "post incunable".
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Une fois entré, il referme la porte derrière nous. L'endroit fait penser à une cave où l'on préserve, à température régulée, des fûts contenant de précieux élixirs. Peut-être une salle des coffres. Le Professore ne tient plus en place. Il parle plus abondamment encore, veut me donner les critères à partir desquels ces livres que je découvre on rejoint cette pièce fortifiée, Piazza Castello, car n'entre pas qui veut dans la bibliotheca semiologica curiosa, lunatica, magica et pneumatica, nom qu'il a donné à sa collection.
« Autrement dit, une collection consacrée aux sciences occultes, aux sciences fausses, aux sciences farfelues et aux langues imaginaires. J'ai Ptolémée qui se trompait sur le mouvement de la Terre, mais je n'ai pas Galilée, qui avait raison.»
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Si le génie ne témoigne que pour lui-même, la bêtise, elle, est la "signature" de l'espèce. Elle porte en germe et explique cet élan suicidaire auquel, par nos immobilismes, nos lâchetés, nos crétinismes plus ou moins aigus, nous contribuons tous. Le Professore avait donc, comme Carrière, décidé de percer les secrets de cette singulière gémellité de la bêtise massive et partagée et de l'intelligence nécessairement rare dans ses performances les plus extraordinaires (...). Ces aveux lus en filigrane d'un certain nombre de ses écrits m'avaient rendu le Professore éminemment fraternel. Si on s'est connu soi-même si souvent bête, si on a vu l'humanité autour de soi se comporter de manière parfaitement absurde, rencontrer un savant unanimement célébré qui vous le confirme procure une manière de soulagement. Ce dont je souffre, en réalité tout le monde en souffre ; et le mal est inguérissable. Comme les os à l'intérieur de notre corps. Il n'est pas possible de les extraire. La bêtise est un squelette, masqué certes par la chair et la vanité, mais c'est par lui et par elle que tient tout le branlant édifice.
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Un collègue qui travaillait dans une bibliothèque du Vatican a mis la main sur une liste de noms donnés aux enfants trouvés, liste établie par des Jésuites. Un de cela était "Eco" signifiant "Ex Caelis Oblatus" autrement dit "donné par le ciel" ou "donné par les cieux".
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Si on s'est connu soi-même si souvent bête, si on a vu l'humanité autour de soi se comporter de manière parfaitement absurde, rencontré un savant unanimement célébré qui vous le confirme procure une manière de soulagement.
Jean-Philippe de Tonnac
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Videos de Jean-Philippe de Tonnac (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Philippe de Tonnac
"Ce qui importe aujourd'hui, c'est de renouer avec le fait que nous sommes des organismes vivants."
Les entretiens du "Domaine du possible" : des femmes et des hommes racontent le cheminement intime de leur engagement en faveur de la transition écologique.
Essayiste, journaliste et éditeur, Jean-Philippe de Tonnac a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels des entretiens, des biographies, des essais, et le **Dictionnaire universel du pain** (Robert Laffont, 2010) rassemblant cent cinquante spécialistes dans le monde entier puis le **Larousse du pain** avec le boulanger Éric Kayser (Larousse, 2013). Roland Feuillas a évolué durant vingt ans dans l'ingénierie. Depuis le début de son métier de boulanger, il s'emploie à transmettre ses connaissances au sein de stages et bientôt dans le cadre d'une école unique au monde. Chez Actes Sud, ils sont les auteurs d'**À la recherche du pain vivant** (2017).
Pour aller plus loin :
**À la recherche du pain vivant** de Jean-Philippe de Tonnac et Roland Feuillas (2017) : Au début des années 2000, Roland Feuillas quitte une carrière de chef d'entreprise pour se tourner vers le pain. Mais pas n'importe quel pain : un pain issu des variétés anciennes de blé et qui en restitue la puissance nutritionnelle. Pour ce faire, il a travaillé à maîtriser toutes les séquences du cycle de la transformation du grain au pain, en ingénieur qu'il est de formation, en artisan dans la famille desquels il s'est inscrit, en artiste des longues fermentations et des cuissons au feu de bois, en paysan qu'il rêve de devenir.
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Entretien par Vincent Edin - Réalisation Clément Nouguier - Enregistrement à L'Arrière-Boutique Une production Création Collective pour les éditions Actes Sud.
Plus d'informations sur le #podcast Domaine du possible : https://www.actes-sud.fr/podcasts-domaine-du-possible
Découvrez tous les livres de la collection "Domaine du possible" des éditions Actes Sud : https://www.actes-sud.fr/recherche/catalogue/collection/1738?keys
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