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EAN : 9782213704449
576 pages
Fayard (22/08/2018)
  Existe en édition audio
4.06/5   421 notes
Résumé :
Au début des années 1920, le comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impénitent, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, où le comte a ses habitudes, à quelques encablures du Kremlin. Acceptant joyeusement son sort, le comte Rostov hante les couloirs, salons feutrés, restaurants et salles de réception de l’hôtel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorée – officiant bientôt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (124) Voir plus Ajouter une critique
4,06

sur 421 notes
En cet an de grâce 1922, la Mère Russie, désormais bolchevique, n'apprécie guère qu'on lui résiste. Le comte Alexander Rostov, aristocrate imperturbable et invétéré, en fait les frais. Refusant de renier sa classe sociale, il n'est condamné ni au peloton d'exécution ni au goulag sibérien, mais est assigné à résidence, et à vie, dans une mansarde du luxueux hôtel Metropol à Moscou. Noblesse oblige, le comte accepte la sentence avec élégance, sans amertume ni esprit de revanche, et prend le parti de régler sa vie comme du papier à musique pour éviter de sombrer dans l'abîme d'ennui qui le menace pour quelques dizaines d'années. Heureusement pour lui, l'hôtel est vaste et peuplé de gens intéressants, des grooms aux clients les plus illustres. A force de déambuler dans les couloirs, boutiques et restaurants du Metropol, il se lie d'amitié avec le chef-cuisinier et le maître d'hôtel; avec Nina, une jeune cliente intrépide de neuf ans (qui, des années plus tard, lui confiera sa fille Sofia); avec Anna, actrice célèbre. Il devient même chef de rang du restaurant, fréquenté désormais par l'élite soviétique et la diplomatie et la presse étrangères. Un poste de choix pour observer l'évolution de la vie politique, de Staline à Khrouchtchev, à travers les conversations et les confidences de ce microcosme. Regarder, écouter, se taire (ou presque), telle est la sainte trinité respectée par le comte, qui n'a pas renoncé à la liberté, et qui comprend qu'en réalité il est "l'homme le plus verni de Russie".

Dieu que ce comte Alexander Rostov est un personnage aimable ! Et comme on aimerait être l'objet de ses attentions! Un gentleman exquis, parfait, raffiné, séduisant,... un vrai prince charmant ! Et il faut reconnaître que cette belle histoire tient un peu du conte, avec des amitiés à toute épreuve d'un côté et de l'autre les sorcières malveillantes du stalinisme, qui tiennent votre vie entre leurs doigts crochus et arbitraires. Un jeu de chat et de souris dans les méandres de la bureaucratie et dans le labyrinthe des couloirs secrets du Metropol, entre des Gentils très attachants et des Méchants dangereux mais qu'on finit par faire tourner en bourriques. Les péripéties ne sont pas toujours très vraisemblables mais qu'importe, on a envie d'y croire et ça fonctionne, avec cocasseries, drames, grande cuisine, amour, amitié et loyauté. Mesdames, ce "gentleman à Moscou" est un pur caviar...

En partenariat avec les éditions Fayard via Netgalley.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Le comte Alexandre Illitch Rostov (Sasha pour les intimes) a été assigné à résidence à vie dans l'hôtel Metropol où il vivait dans une suite.

On lui reproche d'avoir écrit un poème, contre la révolution (1916 !) et d'être revenu d'exil « pour prendre les armes » et "d'avoir succombé de manière irrévocable au pouvoir corrupteur de sa classe", il est donc une menace pour le régime. Il n'échappe au peloton d'exécution que parce qu'il n'a pas été tendre non plus avec le régime tsariste.

Amor Towles fait démarrer son récit alors que la révolution d'octobre vient d'avoir lieu, et on va suivre ainsi le héros de 1922 à 1954 durant toute la période soviétique, on croisera ainsi Staline alias Soso, Khrouchtchev dont on suivra les manoeuvres pour prendre la succession.


Ce comte m'a énormément plu par la manière dont il réussit à transformer cet exil intérieur, cette prison qu'est devenue l'hôtel, où il a été relégué sous les combles dans un réduit qu'il va organiser pour le rendre habitable et lui donner une âme. Il fait rapidement le tri dans ce qu'il peut et veut y emporter, ce qui a de la valeur pour lui, pour se souvenir du passé, de sa soeur décédée très jeune : l'horloge de son père qui ne sonne que deux fois par jour : midi et minuit, ce que l'on a fait avant midi prouve que l'on a été efficace sans perdre son temps et quand elle sonne à minuit : il est trop tard…

Il voit défiler les nouveaux "grands du régime" : on est pour le partage, mais on garde le plaisir du bien manger et du confort (Léo Ferré ne disait-il pas : "on peut être anarchiste et aimer le confort") et leur réunionite, il rencontre Nina dont le père est un notable et cette petite fille, par sa curiosité, ses questions, va établir une relation profonde avec lui, lui faisant explorer tous les recoins de l'hôtel, les couloirs cachés, il va ainsi s'approprier un domaine qui lui était étranger.

Amor Towles introduit un autre personnage savoureux avec Ossip, un dignitaire du régime qui veut tout apprendre de l'Europe, et demande à Sasha de lui expliquer la civilisation et la littérature françaises puis anglaises puis américaines ce qui donne des échanges savoureux, clin d'oeil au passage à Humphrey Bogart, au faucon maltais !

J'ai beaucoup aimé Nina et la relation qu'ils tissent tous les deux ; Nina qui veut qu'il lui explique l'éducation des filles sous le tsarisme, ou Nina qui veut vérifier la loi de Newton en faisant tomber divers objets du haut de l'escalier, chronomètre à la main, Nina pleine de fougue et d'idéalisme qui va partir loin dans la campagne participer à la réforme de l'agriculture, Nina qui prend conscience de la réalité…

Sasha évolue tout au long du roman, en même temps que la société bouge, que l'on nomme des gens incompétents mais pistonnés pour servir à table, surveiller les commandes et les stocks… et faire des dossiers sur le personnel… Par exemple l'épisode des vins est extraordinaire : on arrache toutes les étiquettes des bouteilles, et on n'aura plus qu'un seul choix : vin blanc ou vin rouge, où on pourra servir aussi bien un Petrus que de la piquette pour le même prix !

Sasha réussit à s'adapter, à l'imbécillité, à la surveillance à peine voilée, devenant à son tour serveur dans un des restaurants de l'hôtel, en gardant la même élégance, la même maîtrise et forme avec ses deux amis cuisinier et ce qu'ils appelleront le triumvirat

On suit aussi l'évolution d'un autre personnage, Mischka, l'ami de Sasha, écrivain qui peut continuer son métier : il veut publier des lettres de Tchékhov mais manuscrit refusé car la dernière phrase de la dernière lettre porte atteinte au régime ! comme il ne veut pas céder, déportation… il disait que Sasha était un assigné à résidence verni, car plus libre dans sa prison-hôtel que lui en liberté…

D'autres personnages haut en couleur passent aussi dans l'hôtel, véritable lieu de rencontre, avec des Américains, tel Richard avec lequel il échange des idées en partageant un verre au bar…

Pour ne pas spolier, je ne dirai rien d'un autre personnage qui jouera un rôle important dans la vie de Sasha et montrera les ressources de cet homme.

J'ai retrouvé dans ce roman l'âme russe que j'aime tant, j'avais l'impression que l'ami Fiodor n'était pas loin, alors que le régime dégommait la statue de Gogol car pas assez souriant pour la remplacer par celle de Gorki, tout acquis au régime…

On ne s'ennuie pas une seconde en lisant ce roman et on peut l'aborder par différentes clés, la politique, la réforme agraire, la révolte des paysans, le goulag, ou par le côté délation avec l'immonde Fou, ou l'amitié entre ces trois hommes, la relation paternelle, la résilience etc….

L'écriture est magnifique elle aussi, avec des références littéraires, un éloge des écrivains de Montaigne à Dostoïevski. Et la dernière partie est géniale ! j'ai fait durer le plaisir, car je n'avais aucune envie d'abandonner les personnages…

Bref, j'ai adoré ce livre, dont la couverture est magnifique, c'est mon coup de coeur de cette rentrée, qui hélas est passé beaucoup trop inaperçu à mon goût. En fait je l'ai découvert en lisant quelques critiques sur babelio et je vous engage vivement à le lire… et comme toujours quand j'adore, je suis dithyrambique mais j'assume !

Je remercie vivement les éditions Fayard et NetGalley qui m'ont permis de lire ce roman !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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1922. le comte Rostov est jugé par le Commissariat du Peuple et échappe à la peine de mort. Il doit désormais vivre à demeure à l'hôtel Metropol de Moscou. Mais est-ce si négatif ? Son meilleur ami lui avoue d'ailleurs que dans cette situation, il est probablement le plus verni des hommes de Russie.


Ce très gros roman m'a tenu en haleine. Je ne sais pas s'il faut le qualifier de roman historique, car il a l'allure d'un conte. L'auteur nous raconte la vie d'un microcosme grâce à une galerie d'anecdotes. Il est également le prétexte pour nous peindre en toile de fond l'évolution de la vie quotidienne en Russie et les événements politiques. L'auteur n'est pas avare en références littéraires et musicales. Rostov ne serait –il pas par ailleurs un clin d'oeil appuyé à un personnage de Tolstoï ? Les réactions des personnages, en particulier de Rostov, nous enseignent une certaine philosophie de la vie. J'ai aimé la finesse de ce personnage qui vit en exil chez lui dans un monde en plein bouleversement.
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Condamné le 21 juin 1922 à l'exil intérieur l'aristocrate et sémillant Comte Alexandre Ilitich Rostov se retrouve contraint de vivre désormais dans le grand hôtel Métropol de Moscou où il avait ses habitudes , puisqu'il y séjournait déjà .....

Quittant sa luxueuse suite 217, aux dimensions grandioses il emménage dans un vulgaire bout de grenier, mansarde étroite avec deux fauteuils Voltaire, deux lampes de table en forme d'éléphant, la vaisselle en porcelaine de Limoges de sa grand-mère , un portait de sa soeur Helena disparue en 1916, deux bouteilles de cognac et surtout , surtout ses chers livres . ...

Sans amertume , en gentilhomme, reclus et décidé , il accepte la sentence et son huit- clos de bonne grâce .

Il consacre son énergie ——ni à la soif de vengeance , ni aux lamentations , ni aux aigreurs —— mais à «  la gestion des détails pratiques «  autrement dit : «  Continuer à vivre » .
Quelle belle histoire !
Où l'on côtoie les Essais de Michel de Montaigne—— Tolstoi , Techekhov, Guerre et paix, Tchaïkovski, Pouckhine , Gogol et les âmes mortes , Nicolaïsme Boukharme , directeur de la Pravda ——-et bien d'autres âmes Russes.

J'ai adoré déambuler sous les ors et les tentures épaisses ,au sein des couloirs feutrés du grand hôtel, monter les escaliers avec Alexandre ou les descendre avec lui de sa chambre à la lingerie, aux cuisines et au sous- sol qui regorge de tant de trésors , à la cave ——côtoyer femmes de chambre, couturières, serveurs polis et zélés, sans être serviles, le maître d'hôtel solennel et précis tout en retenue, les grooms , le directeur ——-
Accompagner Nina Koulikova , une fillette de neuf ans qui bouleversera le cours de la vie bien rangée d' Alexandre Rostov. ...
Cet ouvrage nous dévoile un homme charmeur .
Il a du coeur, aime se distraire, à force de vodka, de charme et d'esprit sait obtenir des confidences en nouant des liens étroits avec le personnel. ....
Ses aventures sont relatées en évoquant par petites touches la situation politique de la Russie au long cours , durant trente ans ....N'en disons pas trop !
Quel personnage!
Cet ouvrage est un maelström subtil , original, de drôlerie ,fantaisie , insondable et gravité .

L'auteur a su reconstituer avec habileté le côté historique et la personnalité de cet homme : hédoniste ,flegmatique parfois, méditatif, typiquement un anti - héros .

L'écriture colle parfaitement au personnage et à l'histoire : riche, raffinée, posée, réfléchie , soignée dans les détails .
L'on quitte à regret les couloirs de l'hôtel Métropol, les déambulations et les réflexions d'Alexandre Rostov ....
Un récit enlevé et original.
Je tiens à signaler la première de couverture stylisée, soignée , sur fond noir et ses motifs emblématiques de l'âme Russe !



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Très décevant malgré les avis dithyrambiques. Je me suis profondément ennuyée. Il ne se passe quasiment rien durant 600 pages, un exploit ! L'auteur se complaît dans des descriptions creuses, par exemple 2 pages pour dire que le héros attend midi pour aller chez le coiffeur ... Bref je n'en rajoute pas .pas emballée mais à vous de vous faire votre opinion .
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critiques presse (3)
Bibliobs
13 décembre 2018
Amor Towles raconte avec une constante et communicative bonne humeur la vie d'Alexandre à l'hôtel Metropol. Il se lie d'amitié avec les gars de la cuisine, devient «camarade chef serveur» du Boyarski, le somptueux restaurant du palace, converse avec un client américain pour lui transmettre un courrier secret en partance pour Paris, tombe sous le charme de l'actrice Anna Urbanova et enseigne à un colonel de l'Armée rouge l'art d'être un gentleman.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
12 octobre 2018
Dans la Russie soviétique, un aristocrate, qui a échappé au peloton, est assigné à résidence dans un palace.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Lexpress
23 août 2018
L'Américain Amor Towles imagine avec humour la longue assignation à résidence d'un noble russe dans un palace moscovite.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (68) Voir plus Ajouter une citation
C'est drôle, songea-t-il comme il s'apprêtait à abandonner sa suite. Dès notre plus jeune âge, nous apprenons à dire au revoir aux amis et à la famille. Nous accompagnons nos parents et nos frères et soeurs à la gare ; nous rendons visite à nos cousins, nous allons à l'école, entrons au régiment ; nous nous marions, voyageons à l'étranger. Prendre un ami par l'épaule et lui souhaiter bonne chance en nous consolant avec l'idée que nous aurons de ses nouvelles sans tarder, voilà qui fait partie de l'expérience humaine.
Mais l'expérience est moins susceptible de nous apprendre comment dire adieu à nos biens les plus chers. Et à supposer que cela s'apprenne ? Nous ne voudrions pas de cet apprentissage. Car en fin de compte, nous accordons plus d'importance à nos bien qu'à nos amis. Nous les transportons d'un lieu à l'autre, souvent pour un coût rédhibitoire et au prix de moult complications ; nous époussetons, cirons leur surface et grondons les enfants lorsqu'ils s'approchent trop près pour jouer - et dans le même temps, nous laissons les souvenirs les investir d'une importance toujours plus grande. Nous sommes enclins à nous rappeler que cette armoire est celle-là même où nous nous cachions enfant ; que ces candélabres en argent décoraient notre table au réveillon de Noël ; et que c'est avec ce mouchoir qu'un jour elle sécha ses larmes. Et ainsi de suite. Jusqu'à imaginer que ces biens soigneusement conservés pourraint nous consoler de la perte d'un compagnon.
Mais, bien sûr, un objet n'est rien de plus qu'un objet.
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C’est drôle, songea-t-il, comme il s’apprêtait à abandonner sa suite. Dès notre plus jeune âge, nous apprenons à dire au revoir aux amis et à la famille. Nous accompagnons nos parents et nous frères et sœurs à la gare ; nous rendons visite à nos cousins, nous allons à l’école, entrons au régiment ; nous nous marions, voyageons à l’étranger…

… Mais l’expérience est moins susceptible de nous apprendre à dire adieu à nos biens les plus chers. Et à supposer que cela s’apprenne ? Nous ne voudrions pas de cet apprentissage. Car, en fin de compte, nous accordons plus d’importance à nos biens qu’à nos amis…
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Certains pourraient s'étonner que deux hommes se considèrent comme de vieux amis alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quatre ans ; mais la solidité d'une amitié ne se mesure pas au passage du temps. Ces deux-là auraient eu l'impression d'être de vieux amis même quelques heures après s'être rencontrés. Cela était dans une certaine mesure dû au fait qu'ils étaient âmes soeurs - le genre à se découvrir au cours d'une conversation parfaitement fluide de multiples points communs et des raisons de rire. Mais il s'agissait aussi très certainement d'une question d'éducation. Elevés dans de grandes demeures au sein de villes cosmopolites, sensibilisés aux arts, jouissant de longs moments d'oisiveté et exposés aux plus beaux objets, le comte et l'Américain, pourtant nés à dix ans et six mille kilomètres d'écart, avaient plus de choses en commun l'un avec l'autre qu'avec la majorité de leurs compatriotes respectifs.
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Ce soir de 1946, lorsque le comte et Richard avaient fait connaissance autour de la concoction rose d'Audrius, l'Américain avait défié le barman de créer plusieurs cocktails, chacun reprenant l'une des couleurs de la cathédrale Saint-Basile. Ainsi étaient nés le Solidago, le Bleu Tiffany, le Mur de briques, ainsi qu'une potion vert foncé du nom de Sapin de Noël. Ajoutons que pratiquement tout le monde au bar savait que si vous arriviez à boire ces quatre cocktails à la suite, vous gagniez le droit au titre de "Patriarche de toutes les Russies" - après avoir repris connaissance.
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«  Dans l’espace des dix-sept années écoulées depuis l’instauration de cette paix ——une génération à peine ——, la Russie avait vécu une guerre mondiale , une guerre civile, deux famines et la prétendue Terreur Rouge.
Bref, le pays avait traversé une période de bouleversements qui n’avaient épargné personne .
Alors, que vous fussiez de droite ou de gauche , Rouge ou Blanc, que votre situation personnelle se fût aggravée ou améliorée, le moment était peut- être enfin venu de boire à la santé de la nation ».
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