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Du Lérot, éditeur (01/01/1998)
4.25/5   2 notes
Résumé :
"Un hiver à Souchez constitue une oeuvre à part, un petit chef-d'oeuvre.
Barbusse et Dorgelès ont décrit le même secteur dans ce même hiver [1915-1916], mais ni l'un ni l'autre n'était en Artois à cette saison.
L'admirable tableau de Galtier-Boissière est la réalité que les deux romanciers ont agrémentée à leur fantaisie.
La meilleure critique que l'on puisse faire du Feu et de la dernière partie des Croix de bois c'est de les confronter avec l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y eut des tentatives de fraternisation au premier Noël du conflit.
Mais ces espoirs furent vite réprimés.
Les militaires et les marchands de canons n'allaient pas, sans réaction, regarder se briser un si beau Joujou (1)
Ce n'était pas une bande de quelques excités, mauvais français, qui allaient leur gâcher la fête.
Car ils l'attendaient depuis si longtemps leur guerre.
Ils étaient comme le joueur sur le banc de touche : frustré et impatient d'en découdre.
Crénom, ils allaient faire voir à ces Boches ce dont ils étaient capables !
L'apothéose de leur carrière s'offrait à eux ! Terminé la caserne où l'on fait toujours semblant. Enfin de vrais combats que l'on imagine sur un vrai champ de bataille avec de vrais ennemis pour une vraie gloire.
Ils en rêvaient les militaires et peu importe le prix à payer. À payer par les autres.
Et c'est ainsi qu'ils ont envoyé des milliers d'hommes se faire hacher, face à un rang de mitrailleuses, dans un champ plat comme le dos de la main. C'est ainsi qu'ils les ont laissé pourrir dans des tranchées pleines de boue et de vermine d'où venaient les déloger l'obus et la baïonnette.
Le livre de Jean Galtier-Boissière est le témoignage de toutes ces infamies et il est facile de l'imaginer à son retour du front à l'hiver 1918. Facile de comprendre son dégout, son état de révolte qui va l'habiter toute sa vie durant.
Jean Galtier-Boissière est l'un de nos penseurs, polémiste rare que chaque amoureux de littérature ancré dans le réel doit lire.
N'attendez pas que cet ouvrage soit introuvable (tirage 300 exemplaires) pour venir découvrir Galtier-Boissière qui dès 1915 créa le journal de tranchées satirique et non conformiste : "Le Crapouillot".
Le premier numéro était ainsi libellé : "Courage les civils".
Le ton était donné pour quatre vingt ans d'existence.
La rage est un moteur de longévité !

(1) Clin d'oeil au pamphlet de Remy de Gourmont : le joujou patriotisme
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il me parle parfois de sa vie d'avant la guerre : elle lui apparaît comme un rêve indistinct. Je crois qu'il ne se rappelle plus très bien comment une femme est faite. Cependant il est allé une fois en permission, en remontant de seize jours de tranchées dans un secteur terrible.
A Paris, tandis qu'il se rendait d'une gare à l'autre, une dame a dit comme ça : " Oh ! ce qu'il est sale, celui-là ! Il y en a qui doivent le faire exprès ! ".
Au pays, il a fait ripaille. Comme il ne racontait rien, les gens disaient : " Il n'a pas dû être bien exposé, il n'a même pas la croix de guerre ! "
Il est revenu au front sans trop de peine, n'ayant pas eu le temps de reprendre des habitudes, et c'est plutôt au milieu des gens de l'arrière qu'il se sentait dépaysé.
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C'est au début de 1915 que j'entendis parler pour la première fois de fraternisations. Au fond des abris on racontait que dans le secteur du fort de Brimont, entre Reims et Berry-au-Bac, la dernière nuit de Noël, fantassins français et allemands étaient sortis en masse des tranchées et s'étaient jetés dans les bras les uns des autres. Le commandement était affolé et il fallut, des deux côtés, la menace d'ordonner à l'artillerie de tirer dans le tas, pour faire réintégrer leurs tranchées aux adversaires un instant réconciliés.
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Les Boches nous envoient de grosses torpilles. De minute en minute nous voyons monter verticalement de la ligne Allemande le monstrueux engin; ayant pris de la hauteur, la torpille file horizontalement, en se dandinant; et soudain, comme un homme ivre, elle perd l'équilibre, culbute et fond sur sa proie avec un hululement terrifiant.
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J'ai aussi un paquet de journaux que mon charmant ami Paul Fuchs m'envoie régulièrement. Les copains m'interrogent :
- Qu'est-ce qu'ils dégoisent de neuf, tes "baveux" ? Quel est le dernier "bourrage de crâne" ?
Et les plaisanteries fusent, ponctuées de gros rires :
- La famine à Berlin ! - Les obus allemands n'éclatent pas !
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Turet parle peu et ne lit pas les journaux ; quand on annonce une attaque, il ne bat pas des mains, mais quand, la gniole distribuée, l'escouade est groupée autour de ces petites échelles que les poilus ont baptisée " l'échafaud " , au coup de sifflet, il monte, à son tour.
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Video de Jean Galtier-Boissière (2) Voir plusAjouter une vidéo
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éditions Du Lérot.
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