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EAN : 9782702158050
320 pages
Calmann-Lévy (17/02/2016)
3.83/5   12 notes
Résumé :
Cela fait dix ans que l’homme d’affaires John Turner et son épouse Tanya ont quitté Johannesburg pour s’installer près de Tucson en Arizona. Ils ont une fille de neuf ans et le couple prospère grâce à un brevet d’aspirateur de piscine. Le tableau paraît idyllique, mais ne l’est absolument pas : John, qui est tombé amoureux de son assistante, veut divorcer. Tanya, qui déteste et son mari et sa nouvelle vie américaine, refuse catégoriquement et menace de le faire chan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un homme à terre, ce pourrait être moins grave qu'un homme à la mer, non ?

Et bien après avoir lu ce roman, je peux vous dire que John Turner a beau avoir été sur le plancher des vaches, sa vie a pris l'eau de toute part et qu'il a eu l'impression de se noyer dans sa merde, dans son passé, dans ses péchés et je pense qu'il aurait mieux aimer sombrer dans l'océan plutôt que lors de cette horrible soirée mémorable.

D'ailleurs, notre John Turner, en a vécu d'autres, de putain d'horribles journées ! Mais ici, je pense qu'il vient de décrocher le pompon ou que la Madame La Poisse l'aimait vraiment bien car si ce n'était pas la première fois qu'elle lui collait aux basques, mais là, elle lui a offert l'apothéose.

Ceci est un roman violent, à ne pas mettre entre toutes les mains, ni sous tous les yeux. Moi même j'ai trouvé que, à un moment donné, on sombrait dans la surenchère de violence, qu'elle n'était absolument pas justifiée et j'ai déconnecté lors d'un chapitre particulièrement gore.

Roger Smith ne tourne pas autour du pot quand il vous livre un récit, ce n'est pas son style, il donne même l'air d'être de mauvais poil envers ses personnages, tant il va nous en brosser un portrait peu flatteur. Et pourtant, John a beau être une belle enflure, on l'apprécie quand même et on se dit que non, il n'avait quand même pas mérité pareil traitement !

Quoique… Au fil des pages, on se demande s'il n'a pas mérité ce qui vient de lui tomber sur le râble. J'avoue que je n'ai toujours pas tranché si oui ou non il le méritait vraiment…

Deux histoires se croisent et s'entrecroisent, en alternance dans les chapitres : une qui s'est déroulée en Afrique du Sud, il y a 10 ans, quand John Turner était un alcoolique drogué, dealeur, une loque, une lavette et que sa future femme, Tanya, était une suceuse de queue (elle n'a pas changé) défoncée et maigrichonne.

Il s'est passé un truc horrible en Afrique du Sud, dans la ville de Jo'Burg (Johannesburg)… Si vous lisez ce roman, vous ne pourriez pas y échapper.. Faudra vous accrocher.

À vous de juger si John Turner est coupable ou la victime d'un flic corrompu et des ravages des différentes drogues mélangées à du Jack's. Ou le contraire (le Jack's mélangé à des drogues). Pour moi, il bénéficie de circonstances atténuantes. Bien que…

Mon jugement restera en balance indéfiniment car John Turner n'était certes pas tout blanc, mais pas tout noir non plus. Sa rédemption, il tentait de la faire du mieux qu'il pouvait. Et sa femme, ma foi, n'était pas une sainte non plus.

L'autre récit, c'est celui de maintenant, en Arizona, là où il vit avec Tanya et leur fille, Lucy. Sa vie et celle de sa femme vient de basculer dans l'horreur, dans l'indicible et au fur et à mesure du récit, nous serons nous aussi frappé par ce que nous apprendrons.

J'avoue avoir eu un peu de mal au départ, avec cette alternance de chapitres car elle est si bien réalisé que la fin d'un est le commencement de l'autre, une sorte de prolongement entre ce qui est arrivé au présent et ce qui est survenu au passé.

Franchement, c'est bien fichu, mais au départ, cela avait de quoi me perturber avant que la pièce ne tombe dans mon cerveau.

Au final ? Uppercut dans ta gueule, dans le plexus, K.O debout. Pas de temps mort, pas de Bisounours, pas de répit, pas de pitié.

Oui, Roger Smith est sans concession aucune pour ses personnages : ce ne sont pas des héros, John Turner encore moins et Tanya, son épouse, on aurait bien envie de la flinguer tant c'est une chieuse de première et une mère horrible envers sa fille, Lucy.

Un roman violent, un roman qui nous parle aussi de l'apartheid, de l'Afrique du Sud que vous ne verrez jamais dans le "Guide du Routard", une écriture réalisée avec des flingues, trempés dans du sang et du gore, là où j'ai moins adhéré.

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coucher sur les monts Tucson en sirotant une eau de Seltz, debout à côté de sa piscine surdimensionnée ». Où comment annoncer la couleur dès la première phrase d'un roman. John et sa femme Tanya vont se faire braquer à domicile par trois hommes déterminés. Des tueurs.

Je n'ai même pas envie d'en dire plus. A part peut-être que les apparences sont parfois trompeuses. John est en Arizona depuis dix ans et gagne très bien sa vie en vendant des aspirateurs de piscine. Il a quitté l'Afrique du sud avec un joli pactole, laissant derrière lui un passé trouble. Tanya l'a accompagné mais elle déteste l'Amérique et son mode de vie. le couple bat de l'aile malgré la présence de Lucy, leur fille de neuf ans. Et John a eu le malheur de tomber amoureux de sa sculpturale assistante, Grace. Maintenant, trois braqueurs débarquent chez lui sans crier gare, et c'est tout sauf un hasard…

Un homme à terre n'est pas un roman noir, c'est un roman plus que noir. Tellement sombre et désespéré qu'il vous donne la nausée. Roger Smith ne prend aucun gant. Il ne cherche pas midi à quatorze heures et fonce droit au but. Pas besoin de tergiverser, la violence est là, brute, insupportable, poisseuse. Une violence montrée sans complaisance, sans aucun désir de l'esthétiser, même si la scène finale est clairement Tarantinesque. Ce n'est pas un roman cool et affriolant, c'est un roman glauque, sans issue, d'un pessimisme absolu.

Impossible de rester insensible devant cette manière sans concession de mener l'intrigue, de présenter une galerie de personnages tous plus dégueulasses les uns que les autres. On alterne entre le passé de John en Afrique du sud (cauchemardesque) et son présent américain où, sous le vernis de la réussite sociale se cachent de lourds secrets. Je vous avoue que j'ai failli ne pas aller au bout. Je voyais trop le coup venir, cette fin inéluctable qui me laisserait ko debout avec en bouche un goût de bile impossible à ravaler. Et puis j'ai cédé devant ce le jusqu'au-boutisme assumé de l'auteur, un jusqu'au-boutisme déroulé dans une langue précise, lapidaire, là encore sans fioriture, et qui vous force à regarder « la banalité du mal » et les versants les plus obscurs de l'âme humaine les yeux dans les yeux.

Une expérience de lecture qui bouscule, secoue, interpelle. Et dont je vous mets au défi de sortir indemne.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Roger Smith est sud-africain. Ses livres ne sont donc pas d'une grande joyeuseté. La violence fait donc partie intégrante du programme…

John et Tanya sont des sud-africains exilés au Texas. Elle est juriste, lui fait le commerce d'un aspirateur de piscine. Les affaires vont bien, très bien…Leur vie est confortable. Seulement, à défaut de la félicité conjugale ils partagent un lourd et ancien secret qui ne va pas tarder à remonter en surface et à leur exploser au visage.

C'est ainsi qu'un beau jour quelques individus fort mal intentionnés s'introduisent violement dans leur superbe villa…

Roger Smith n'est pas un tendre, mais je dois dire qu'ici, il bat tous les records dans ce roman noir et glauque dont l'intensité va crescendo jusqu'au final dont on peine à imaginer les scènes.

On ne sort pas indemne de tout cela. le lecteur termine sa course lessivé, essoré, les tripes broyées, et secoué par une écriture lapidaire, sans fioriture ni décorum. C'est du brut de décoffrage !

Alternant les scènes au présent avec celles du passé en Afrique du Sud, chacun finit par comprendre la mécanique qui s'est mise en place.

Le tout est peuplé de personnages absolument terrifiant.

Alors, me direz-vous ; pourquoi lire un truc pareil ?
Parce que : 1 je suis prévenue
2, j'aime être secouée de temps en temps
3 Roger Smith a du talent dans son domaine, et qu'il serait dommage de s'en priver
4 Ce roman est totalement addictif, et malgré le manque de poésie, de chaleur humaine et les horreurs, il me fallait aller au bout.

Ceci étant dit : âme sensible s'abstenir.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Après avoir lu Blondie Et La Mort j'ai pensé avoir atteint des sommets dans le glauque, la violence et le noir de chez noir ; et pourtant, face à Un Homme A Terre ça ferait presque office de conte pour enfants (j'exagère à peine).

Si l'action présente se déroule aux Etats-Unis, elle puise sa source en Afrique du Sud, dix ans plus tôt. de fait les chapitres alternent entre présent et flashbacks, les choses se mettent en place et se relient progressivement.

Fidèle à son habitude Roger Smith adopte une écriture sans concession, profondément ancrée dans le réel, brutale, crue… presque désespérante par sa noirceur. Elle nous prend aux tripes, les vrille impitoyablement sans relâche pour nous laisser KO debout, lessivé.

L'auteur prend un malin plaisir à nous malmener mais le charme opère quand même, on en viendrait presque à trouver une part de poésie au coeur des ténèbres de l'âme humaine. Impossible de lâcher ce bouquin une fois que vous serez happé par l'histoire, et ça démarre sur les chapeaux de roue ! Les chapitres sont courts histoire d'assurer un rythme soutenu tout au long du récit.

Permettez moi un rapide survol des personnages en commençant par la famille Turner. de prime abord on pourrait avoir une certaine empathie pour le John d'aujourd'hui, sauf que ce serait faire l'impasse sur son passé et ça c'est quasiment impossible. Concernant son épouse, Tanya, la question est encore plus vite expédiée, d'un bout à l'autre elle m'a donné envie de vomir. Par contre il faut bien reconnaître que, contrairement à son mec, elle ne manque pas de cran et de caractère. Seule l'innocente Lucy, leur fille de neuf ans, fera office de la blanche colombe ; mais sera-t-elle épargnée pour autant ?

Je ne m'épancherai pas sur les autres personnages, non pas parce qu'il n'y a rien à dire (loin s'en faut), c'est plutôt pour laisser entier le plaisir de la découverte (les deux acolytes du meneur valent vraiment le détour). Quand je dis que Roger Smith malmène ses lecteurs, sachez que ce n'est que la partie visible de l'iceberg rapport à ce qu'il réserve à ses personnages, d'autant que la situation dégénère rapidement à grand renfort de rebondissements.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Un polar sans temps mort. Des chapitres courts qui s enchainent bien. Des personnages bien dessinés en quelques mots. Peut-être pas le meilleur polar que j ai lu mais très bien tout de même.
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critiques presse (1)
Liberation
26 février 2016
Un homme à terre pousse encore le bouchon, prend le lecteur à la gorge comme le chat le rat, et secoue comme pour éprouver sa résistance.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Blondes, nerveuses et botoxées, aussi dépourvues de rides et d’expression que des poupées gonflables, elles étaient responsables de budget dans la publicité et avaient été tirées de leurs bureaux aseptisés de Sandton par un article récent sur ce bar publié dans un magazine qui vantait le glamour du décor crasseux et de la clientèle dissolue, allant même jusqu’à qualifier la nourriture portugaise infecte et noyée dans le piri-piri d’« honnête et authentique ».
Ces femmes, à la recherche d’excitation, s’étaient convaincues que Turner, à qui on avait dit plus d’une fois qu’il ressemblait à un Brad Pitt de bas étage après une soirée de débauche de première, était irrésistible.
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Il était fier de son anglais et avait soigneusement gommé les voyelles gutturales qui épaississaient l’élocution de la plupart des Afrikaners.
C’était son talent pour les monologues (il pouvait éructer un chapelet de jurons et de remarques racistes extravagantes tellement saisissant que c’en devenait presque une forme de scat poétique) qui avait attiré le pseudo-écrivain en Turner, même si c’était dans son rôle de dealer à la petite semaine qu’il avait tout d’abord rencontré Bekker un an avant, lui, le petit poisson qui s’était fait pincer lors d’une opération antidrogue avec assez de cocaïne et d’ecstasy planquées sous la selle de sa Kawasaki pour finir en prison.
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Au fil des ans, chaque fois qu’il s’était senti faiblir, il avait été tenté par un verre, un joint, ou Dieu lui était témoin, quelque chose d’autrement plus fort pouvant lui décaper la mémoire. Il n’avait jamais eu recours à un quelconque groupe de soutien pour alcooliques ou drogués afin de l’aider à raffermir sa résolution.
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Cela faisait très longtemps qu’il n’avait pas été aussi proche de sa femme.
Ils faisaient chambre à part et leur mariage avait dégénéré en une guerre prolongée qui consistait à se balancer des bombes verbales à distance.
Forcé à cette proximité inaccoutumée, il constata que les années n’avaient pas épargné Tanya. Ses cheveux coupés court étaient mouchetés d’un gris qu’il n’avait jamais remarqué avant et elle faisait beaucoup plus que ses quarante-cinq ans.
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Le féminisme revenait à nier la féminité et elle méprisait les produits de beauté, les jugeant frivoles. Sa peau bronzée couverte de taches de soleil était parcourue d’un entrelacs de rides et les pores de son nez étaient bouchés par un réseau de points noirs en pointillés, semblables à des points Ben-Day.
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