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EAN : 9782260052951
176 pages
Julliard (07/03/2019)
3.1/5   29 notes
Résumé :
Chez #InFutureWeBelieve, ils sont une dizaine de collaborateurs, jeunes, dynamiques et soudés autour de leur bienveillante happiness manager, Pandore. Dans le microcosme idéal de leur start-up, ils parlent franglais, font du coworking en open space, ne jurent que par l'économie du partage. Mais alors pourquoi peinent ils tant à trouver leur place dans ce monde nouveau qu'ils prétendent bâtir ?
À l'image de la société atomisée qu'il dénonce, Un monde nouveau s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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#InFutureWeBelieve c'est le nom d'une s tart-up qui réunit des coworkers motivés de la toute dernière génération. Ils sont, pour la plupart, jeunes et dynamiques, portés vers l'avenir et bien dans leurs baskets.

Robin, Blanche, J-C., Areski, Martin, Esther, Louise, Amira, Colette, Samuel. travaillent ensemble et cherchent tous à leur façon un nouveau contact avec la réalité. Pandore, leur happyness manager (littéralement chargée du bonheur au sein de l'entreprise, nouvelle profession en vogue), Pandore, les reçoit un par un pour évaluer leur bien-être au travail.

Du community manager au membre de la team IT (équipe informatique) au grand patron, tous bouillonnent d'envies et de projets mais ils doivent composer avec une vie parfois morose.

Facile et jubilatoire à dévorer, cette satire de la culture d'entreprise et de notre époque éprise de sa propre folie aux airs de la série « Black Mirror » aussi drôle que piquante , et à la justesse chirurgicale

Une lecture qui fait rire et grincer des dents en même temps !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le cynisme ne suffit pas.
Sur le papier, Un monde nouveau d'Anne Akrich n'est pas inintéressant: dresser un portrait au vitriol de la génération Y et de la start up nation.
L'autrice compose un roman choral qui se compose de plusieurs nouvelles (pardon, des micro fictions) mettant en scène différents employés (pardon, collaborateurs) de la société (pardon, start up) #InFutureWeBelieve. le lien narratif est constitué par Pandore, responsable du bien-être au travail (pardon, happiness manager), qui s'entretient fréquemment avec ses collègues (pardon, collaborateurs... décidément) pour évaluer sur degré de bonheur, de 1 à 5 étoiles.
Un monde nouveau s'apparente à un bingo des sujets "société" de la presse branchouille.
La novlangue omniprésente ? check
Tinder ? check
Binge watching compulsif? check
#metoo et le contrat de consentement ? check
Les boot camps de méditation pour se recentrer ? check
Twitter-troll ? check
Le New age dans tous ses états ? check
Ghosting ? check
Une app pourtout résoudre ? check
Il ne manque pas un sujet.
Tout est abordé.
Juste effleuré.
Même les thème sous-jacents de la solitude ultra-connectée et de la quête du bonheur comme un artefact de consommation..
Avec beaucoup de cynisme.
Et rien d'autre.
Même la surprise finale tombe à plat.
Le résultat est un livre dont la vertu première est sa brièveté.
Il se lit vite.
On peut vite passer à autre chose.
Le principe est sans doute d'exposer les travers d'une génération atomisée, cette fameuse génération Y qui allait nous rendre tous obsolètes selon la presse branchouille il y a 5 ans. Cette même presse dresse désormais avec délectation un catalogue sans cesse augmenté des névroses de cette génération Y, non sans s'être déjà trouvé un nouveau jouet: les millenials, qui n'ont même pas eu droit à la période de grâce pour directement rejoindre la catégorie des névrosés irrécupérables, qui sont tellement accrocs aux shots à l'avocat (pardon, avocado) sans gluten qu'ils sont incapables financièrement de quitter cocon parental. On pourra toujours arguer que cette génération Y est un fantasme d'éditorialistes et de marketing, comme les baby boomers ou la bof génération. Mais il est tellement plus gratifiant de pouvoir classer le monde en cliques chacune persuadée de représenter le sommet des compétences culturelles et sociétales, celles qui ont précédés n'ayant jamais rien compris (vieux cons réac') et les suivantes ne comprenant plus rien (p'tits cons immatures). La fameuse génération X, qui allait prendre le pouvoir.
Cette exposition est tellement prévisible que tout le livre est attendu. On espère jusqu'au bout que l'autrice malmène un peu les lieux communs. ce n'est jamais le cas. Tout ce livre semble n'être qu'une plate illustration d'un "fait de société". Un incubateur de névroses. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la start up #InFutureWeBelieve est elle-même un incubateur de start up. A trop voir ses personnages comme des moyens pour décliner un sujet, Anne Akrich a oublié que les personnages doivent être suffisamment pour qu'on s'intéresse un peu à eux et que ce qui leur arrive déclenche la moindre réaction chez le lecteur.
Son livre est désincarné, porté par des avatars sans substance. Il n'y a pas de regard. Juste une observation superficielle. Une caricature trop lourde.
Une idée de départ qui aurait pu déboucher sur un bon livre. Sans doute est-ce un livre de son époque, qui considère le cynisme comme un point de vue, alors qu'il n'est que le reflet d'une absence d'opinion dissimulée derrière un voile ricanant.
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Faut-il rire lorsque ce livre se referme ? Rire de bon coeur ou rire jaune, de ces travers de l'Homme, de cette société hyper-connectée complètement déconnectée, de ce monde inter-relié si seul et pathétique où l'on aime un arbre, où les séries remplissent, où l'on se cherche, où l'on se tait. L'open space ouvre sur tous et se ferme à chacun ; on parle franglais, on est IN, on se tape sur l'épaule, toujours pour le meilleur, là où tout s'organise pour offrir l'environnement adéquate…

Adéquate à quoi ?

De sa verve caustique et sa plume habile, Anne Akrich dépeint sans concession l'Homme - treize portraits, treize réalités. L'écrit peut décontenancer, la forme étant surprenante ; d'un texte à l'autre relié par les évaluations de la Happiness Manager, on s'éparpille comme eux, ces hommes, ces femmes, absorbés par les illusions. Mais on y croit. C'est si vrai. Dérangeant, troublant, inquiétant ET vrai.

Je ne sais pas si ce livre m'a plu. Je l'ai dévoré en une soirée. J'ai pesté, râlé et ri, mais je ne sais pas s'il m'a touchée. Sans doute. Perturbée, c'est sûr. Agacée, aussi. Un peu comme un coup de pied aux fesses que l'on a envie de donner, une terrible envie de crier pour que tout cesse, pour revenir à l'essentiel, aux relations, les vraies, sincères, faites de rencontres et d'imprévus, de spontanéités, sans artifice. Sans les réseaux, sans les formatages et les utopies.

Je ne peux que vous inciter à lire ce texte, vous le recommander même, juste pour vous enjoindre à poser l'existence et à réfléchir.
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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On a un récit cadre où Pandore, "happiness manager", reçoit tour à tour les différents employés / collaborateurs de la boîte où ils travaillent tous. Chaque entrevue donne lieu à une petite nouvelle. Chaque nouvelle aborde une thématique (ou une facette d'une thématique) différente, mais toutes liées à la société dans laquelle nous vivons aujourd'hui : consommation, hyper-connexion, vie virtuelle, réseaux sociaux, solitude, etc.

Et ça marche plutôt bien. le récit cadre permet de créer du lien entre les différentes histoires, certaines se mêlent ingénieusement, et surtout, il permet d'amener une fin assez percutante.
Moi qui ne suis pas fan de nouvelles (même quand il s'agit d'auteurs que j'aime bien), j'ai complètement adhéré ici.
L'autrice a une plume fluide et agréable, mais aussi parfois sarcastique (voire presque parodique) et impertinente. Ça coule tout seul, et ça incite le lecteur à réfléchir un peu à la façon dont il vit, consomme, se socialise.
Derrière l'illusion de joie au travail de cette boîte, on découvre le revers de la médaille. de jeunes actifs qui pourraient avoir tout ce qu'ils veulent (culture, informations, rythme de vie a priori assez confortable) et qui ne sont pourtant pas si heureux.

Leur problème ? La quête de sens. le fameux "pourquoi" des tout-petits qui ne trouve pas de réponse malgré la (sur)abondance d'informations et de connaissances, l'impression d'inutilité, l'absence de but. Et c'est fort intéressant. Parce que très honnêtement, qui ne s'est jamais posé la question du "à quoi bon ?", même sans sombrer du côté dépressif (dans le sens de la maladie), il y a de quoi être parfois un peu déprimé.
Mais même si tout ça était vraiment très agréable, il y a quand même quelques bémols.
Le format : oui, il passe crème. Mais en ne passant que quelques pages avec les personnages, on a surtout l'impression que les personnages servent la thématique, l'idée. Donc qu'ils ne sont pas vraiment des personnages, plutôt des incarnations au service de (alors je vais loin, mais du coup ça fait complètement sens rapport qu'ils n'ont pas vraiment de but en eux-mêmes, effectivement).

Mais la taille même de ces micro-fictions fait aussi que même l'idée a du mal à s'étendre. Oui, ça peut permettre au lecteur de réfléchir tout seul comme un grand. Mais ça donne aussi l'impression qu'on frôle juste le sujet. Bref, il y a un petit côté superficiel (dans le sens qui reste en surface, on s'est bien compris, hein).
Et ensuite, ben il y avait un petit côté caricatural, quand même. Alors, c'est peut-être assumé, mais j'avais un peu l'impression que l'autrice nous généralisait toute une génération (dont elle fait partie, oui, mais quand même). Et pour en faire partie également (rapport que j'ai un an de moins qu'Anne Akrich et à peu près le même âge que les personnages représentés), ben je me suis pas tant que ça reconnue dans ce qui était décrit.

Oui, je vais sur Netflix et il m'arrive parfois de binge-watcher une série.Le mot important étant "parfois". Oui, j'ai un compte Facebook et un compte Twitter, mais non, je ne passe pas mon temps dessus (et les infos qu'on y trouve sont celles que j'ai bien voulu montrer) (=sur ma page FB, zéro chances que quelqu'un à qui je n'ai pas parlé depuis des années mais qui est mon "ami" ne devine que j'ai un gosse, par exemple, et faudrait qu'il se transforme en Sherlock pour trouver qui est mon mec). Et pour bosser dans le social, ben mon monde du travail est bien loin de ce qui est représenté ici. Et comme on a souvent des proches qui nous ressemblent un peu, ben ça ressemble pas non plus au quotidien des gens que je fréquente. À la limite, la personne que je connais qui serait le plus proche de cette histoire, ce serait ma belle-mère, et elle a une génération de plus.

Alors je sais que mon cas et ma vie ne sont pas une généralité, mais justement, je n'avais pas envie de me sentir incluse dans une généralité qui ne me ressemble pas.
Bref, je crois que pour montrer une évolution de la société, il aurait été assez pertinent d'avoir d'autres tranches d'âge. Parce qu'on croirait qu'on a juste affaire à un problème générationnel d'insatisfaction chronique, alors qu'il s'agit à la limite de problèmes de société, pas induits par les enfants des 90's ou les millenials.
Bref, c'était très chouette et intéressant, c'était bien écrit, ça prêtait à la réflexion. Juste, 2-3 choses auraient pu donner un résultat encore plus mieux (ceci est évidemment une opinion subjective et personnelle).
Lien : https://delaplumeauclic.blog..
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Un brin futuriste, caustique et audacieux, je finis à l'instant le 4ème roman d'Anne Akrich. Amateur de belle plume et d'humour grinçant ? Ne passez pas à côté de cette auteure. Si cette femme à la voix suave est d'apparence discrète et douce, méfiez-vous, car ses personnages incisifs vont vous décaper.

C'est l'histoire de #InFutureWeBelieve, start-up française dont tous les termes sont en Anglais, parce que c'est moderne, parce que c'est le monde de l'entreprise d'aujourd'hui. Pandore est au centre du roman, elle est « Hapiness manager », elle s'assure que tous les employés (pardon « les collaborateurs »), se portent bien. Elles s'entretient avec eux quelques instants, les évalue et propose des solutions à leurs éventuelles difficultés.

Qui sont ces 13 collaborateurs ? Treize individualités en quête de sens et perdues dans leurs contradictions. Ils travaillent tous dans ce minuscule open-space parisien, et sont des écolos vegan contrariés rêvant de sauver et parcourir le monde. À l'instar de Farid, ingénieur informatique, dont la passion secrète est de débusquer les profils accro à Netflix et leur envoyer des courriers plein d'empathie pour les sortir de leur solitude extrême.
Ce livre est construit comme un réseau social : les personnages sont connectés entre eux à travers le roman, comme si en cliquant sur un chapitre vous accédiez au profil d'une personne de l'entreprise. Ce livre est une sorte de Linkedin papier.

Où nous conduira ce monde nouveau ? Cette génération qui veut tout plaquer pour renouer avec le vrai ? Une chose est sûre c'est que ce roman nous interroge et nous secoue, nous renvoie à nos portraits de petites solitudes déshumanisées, ultra-connectées et en quête de sens. Ce roman satirique est le reflet d'un courant de pensée dont Pandore en est la clé. Une fin parfaite.
Lien : https://agathethebook.com/20..
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critiques presse (1)
LeMonde
03 mai 2019
Lectrice de La Nausée autant que spectatrice de la série Black Mirror, Anne Akrich applique son talent sarcastique mâtiné de tendresse à sa comédie sociale de légère anticipation.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tandis que chacun s’émerveille devant cette révolution technologique, Patience quitte la foule et le mystère des hommes. Exit le fantôme. Qu’on est soulagé de ne plus faire partie de la ronde, de pouvoir observer sans être vu, d’être derrière l’écran, désincarné, hors de soi. Enfin, ne plus être que la main transparente qui accompagne un téléphone dans son irrésistible envol. Et quand on fera l’autopsie de ces machines, qu’on les éventrera pour observer leurs veines et leurs organes, que verra-t-on ?
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On croit avoir fait le tour de la bêtise humaine. Et pourtant, on est toujours surpris. Un jour, nous serons tous aspirés par les images et les écrans du monde. Un jour, les simulacres l’emporteront sur les modèles, les créatures auront dévoré leurs créateurs.
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Pourtant, je suis gentille avec eux, je mets un point d'honneur à leur faire la bise chaque matin. Et quand j'approche mon visage du leur, je ne sais jamais s'ils sont sur le point de vomir ou d'éjaculer.
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OK ,on ne dit pas, ah les enfants, ces enculés. On ne dit pas, mon fils de 10 jours à l'air con. On ne dit pas non plus, mon gosse est le plus moche de toute la maternité.
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Une fois qu'on a posé ce masque Décathlon sur son visage, il n'y a plus de marche arrière: Rendez-vous tout droit, au fond du fond.
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Videos de Anne Akrich (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anne Akrich
Présenté par Fanny Arama, avec Emma Becker, Anne Akrich et Emilie Notéris
La lutte pour l'égalité propulsée par les mouvements féministes n'est pas séparable d'une lutte pour la liberté, de l'acquisition de toutes les libertés – y compris, bien sûr, non une abstraite «liberté sexuelle», mais la possibilité incontestée d'exprimer ses désirs, de rechercher les plaisirs et d'assouvir les jouissances, une fois détruite ou affaiblie la prégnance des paradigmes, des représentations et des stéréotypes par lesquels le système patriarcal a cru «définir», à son profit, la sexualité féminine. Cela produit, on le voit aujourd'hui, une vaste «documentation» sur les spécificités féminines, les données hormonales, l'anatomie du vagin, les zones érogènes et le point G, les représentations en 3D du clitoris – justifiées par le fait qu'il a été ignoré et irreprésentable, sinon imprésentable, pendant des siècles – et tous exhausteurs de plaisir ou les procédes par lesquels on atteint plus aisément l'orgasme. Mais aux yeux de certaines philosophes féministes, cela fait question. Cette sur-exposition du désir féminin, tous ces «modes d'emploi» du plaisir, ne risqueraient-ils pas de transformer la jouissance en injonction – en érigeant ainsi de nouvelles normes – et de constituer une énième tentative de «discipliner», au sens de Foucault, le corps des femmes? le désir, pour être libre, le plaisir, pour être véritable – celui qu'on se donne soi-même, qu'on donne à l'autre et qu'on reçoit – ne pourraient-ils pas être pensés au delà de toute détermination de genre?
+ Lire la suite
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