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EAN : 9782072738791
96 pages
Gallimard (14/09/2017)
3.72/5   34 notes
Résumé :
"J’ai déjà dit que les blâmables assiduités de la perfide blonde me faisaient honte, me froissaient, me blessaient jusqu’au fond du cœur. Mais il y avait à cela une cause secrète, étrange, sotte, que je dissimulais, qui me faisait trembler comme un avare sur son trésor, et à la seule pensée de laquelle – seul à seul avec ma tête chavirée, caché dans quelque coin bien sombre où ne pouvait atteindre le regard inquisiteur et moqueur d’aucune friponne aux yeux bleus –, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une perle de fraîcheur et de tendresse
Le narrateur raconte ses premiers émois et son premier amour à l'âge de onze ans. Il est alors en vacances sur les terres d'un riche propriétaire qui organise des fêtes somptueuses. le bruit et la gaité sont continuels, les commérages et la médisance aussi. le garçon hyper-sensible est troublé par toutes ces dames. Une jeune femme blonde et grassouillette a jeté son dévolu sur lui. La timidité et la confusion du garçon semblent l'exciter. Elle se complaît à se moquer bruyamment de son trouble. On commence d'ailleurs à trouver que ses plaisanteries dépassent les bornes. Mais le coeur du garçon se tourne alors vers une autre femme, amie de la précédente...
Dostoïevski a écrit paraît-il cette nouvelle en prison. L'univers qu'il décrit est complètement à l'opposé: un univers festif, une nature fleurie, un garçon sensible et romantique qui grandit. Il découvre les émotions amoureuses mais aussi les vices d'une société privilégiée et insouciante. le récit est riche en péripéties et rythmé. On ne s'ennuie pas une seconde. Cette nouvelle est une perle.


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Dostoïevski décrivant l'éveil au monde d'un enfant qu'agitent les troubles d'un premier amour, et qui du même coup plonge le lecteur au coeur des sentiments de l'enfance qu'il avait certainement souhaité oublier. L'amour oui, mais la honte indissociable d'aimer, sortir de l'enfance mais se sentir plus que jamais petit. Un petit héros, toute la vie d'un homme en un instant précis mais non moins précieux.
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Une jolie nouvelle où l'on assiste à la naissance et la découverte du sentiment amoureux chez un tout jeune homme.....Ou plutôt un tout jeune adolescent de 11 ans , avec toute son innocence, sa naïveté, son sens de l'honneur, de la honte et du courage .
Un texte très agréable à lire, qui nous plonge dans une ambiance de fête mondaine désuète, charmante et cruelle.
Une ambiance à la Grand Meaulnes...qui laisse rêveur et séduit .
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Une très jolie nouvelle, qui montre toute la profondeur et la richesse de l'oeuvre de Dostoïevki. Je m'aperçois au fil de mes lectures que le passage de l'enfance à quelque chose qu'on n'appelle pas encore l'adolescence au XIXème siècle, mais qui est une étape entre l'insouciance première et les plaisirs et les peines de la vie d'adulte, est une thématique explorée dans plusieurs oeuvres de l'auteur, sans forcément être centrale, mais bien présente. le jeune Kolia dans l'Idiot est une figure très positive, le seul avec Véra, elle aussi assez jeune, à l'aimer vraiment pour ce qu'il est de façon désintéressée. Dans les Frères Karamazov, plusieurs chapitres évoquent la cruauté des collégiens, le harcèlement scolaire - autre thème anachronique, mais aussi leur grandeur d'âme, leur charisme et leur intelligence avec un autre Kolia.
Ici, c'est la découverte des sentiments amoureux, voire du désir, qui est au coeur du texte - dans son dernier roman, Nétocha Nezvanova, Dostoïevki explorera aussi ce moment de transformation de l'enfant, du point de vue féminin cette fois.
Il y a donc une douceur, une tendresse pour ce petit personnage, trop jeune pour déjà aimer, déjà désirer - sans qu'il le formule lui-même, il y a bien un désir érotique qui commence à se manifester chez le Narrateur, déjà jalouser, et déjà souffrir. Comme dans toute romance, il y a l'idéalisation de la femme, les premières paroles qui font bafouiller, les rougeurs, les jalousies, les souffrances. Je l'ai lu en partie comme un roman courtois, Mme M* apparaît comme la Dame inaccessible, pour laquelle le Narrateur est prêt à tous les exploits, à toutes les humiliations ; il se compare lui-même à un chevalier, et il n'y a pas loin du poney du Narrateur à la charrette de Lancelot... C'est aussi un conte, sans indice sur le lieu et l'époque, qui se passe dans un château hors du temps, habité de belles dames et de beaux messieurs, d'un ogre aussi - le mari jaloux. Tout est fait pour le plaisir, et dans cette atmosphère de sensualité et de rires, le Narrateur découvre lui-même la volupté d'aimer et de souffrir d'aimer.
Une jolie et tendre découverte.
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Analyste assidu de la psychologie humaine, Dostoïevski se penche dans cette nouvelle, la seule oeuvre qu'il ait achevée en prison, sur les premiers émois amoureux d'un tout jeune adolescent (onze ans seulement). Arrivé dans la propriété d'un parent près de Moscou, où toute une compagnie d'estivants est déjà réunie, le garçon devient le souffre-douleur de la reine des lieux et tombe amoureux d'une de ses cousines, Mme N. Bien involontairement, il devient le témoin du drame personnel de cette épouse délaissée (malheureuse avec son mari, elle aime un autre homme) et va tout faire pour lui rendre le bonheur…
J'ai été agréablement surpris par le style, très fluide (peut-être un effet de la traduction ?) et par l'ambiance générale, étonnamment gaie et désinvolte, malgré les malheurs de Mme N. L'action se déroule « dans cette heureuse oisiveté qui était alors si répandue, non seulement chez les hobereaux, mais plus généralement chez les Russes » (Ivan Bounine, La vie d'Arséniev). Dostoïevski relate avec finesse les sentiments qui agitent le garçonnet, sentiments qu'il ne comprend pas encore, et cela ne manquera pas de rappeler des souvenirs à bon nombre d'entre nous. Une grande partie de l'action se déroule à l'extérieur, en plein été, au milieu des champs et des fleurs sauvages. C'était peut-être un moyen pour l'auteur de s'évader des quatre murs de sa cellule, mais pour nous qui ne sommes pas moins enfermés, ce côté champêtre ne manque pas de séduire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On aurait dit qu'il s'y donnait une fête commencée pour ne jamais finir. On aurait dit que notre hôte s'était juré de dissiper au plus vite son énorme fortune, et le fait est qu'il a récemment réussi à justifier cette hypothèse, c'est-à-dire à se ruiner totalement, à fond, jusqu'au dernier copeau.
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Il y a des femmes qui sont des sœurs de charité. On ne peut rien leur cacher, aucune douleur morale du moins ; celui qui souffre a le droit de s’approcher d’elles, plein d’espérance et sans crainte de les importuner ; on ne saurait sonder ce qu’il peut y avoir de patience, d’amour, de pitié et de miséricorde dans certains cœurs de femme. Ces cœurs si purs, souvent blessés, renferment des trésors de sympathie, de consolation, d’espérance ; et en effet, celui qui aime beaucoup souffre beaucoup ; ses blessures sont soigneusement cachées aux regards curieux, car un chagrin profond d’ordinaire se tait et se dissimule. Pour elles, jamais elles ne sont effrayées à l’aspect d’une plaie profonde, repoussante même ; quiconque souffre est digne d’elles ; d’ailleurs, elles semblent nées pour accomplir quelque action héroïque.
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A ce moment mon regard errant rencontra le regard de Mme M., tout alarmée, toute pâle, et – c’est un instant que je ne puis oublier – en un clin d’œil mon visage s’inonda de rougeur, s’empourpra, brûla comme du feu ; je ne sais plus ce qui se produisit en moi, mais, confus et effrayé de ce que je ressentais, je baissais timidement les yeux vers le sol. Mais mon regard avait été remarqué, saisi, dérobé. Tous les yeux se tournèrent vers Mme M., et, prise de court par l’attention générale, elle rougit soudain elle aussi comme un enfant, d’une involontaire et naïve émotion, et à grand peine, et sans beaucoup de succès, elle s’efforça de réprimer sa rougeur par le rire…
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Quel est le plus impressionnant des romans russes ? Un roman-fleuve, une dinguerie sublime qui met en scène quatre frères qui sont surtout quatre fils, autour d'un père détesté et détestable ?
« Les frères Karamazov » , de Dostoïevski, c'est à lire en poche chez Actes Sud Babel.
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