Deux londoniennes passent des vacances au pays de Galles dans un cottage perdu au coeur d'une vallée rurale. Les deux femmes ne sont pas amies, juste des connaissances, et leurs caractères sont diamétralement opposés. Tandis que Lydia est plutôt arrogante et limite misanthrope, sa compagne Betty fait preuve de bon sens, d'optimisme et de tolérance.
Elles ne tardent pas à faire connaissance avec leurs voisins. D'abord une famille de fermiers : un agriculteur taciturne, une épouse craintive, un frère qui se destine à la prêtrise et une enfant handicapée mentale qui passe son temps à courir les collines. Puis une autre famille un peu snob et enfin, cerise sur le gâteau, un médecin lubrique et sans gêne. Rien de bien extraordinaire….
Mais la nuit Lydia entend des rires inexpliqués. D'autres connaissent ces rires, ce qui signifie que le phénomène n'est pas significatif d'une défaillance de l'état mental de Lydia - cependant rien n'est résolu. Est-ce que les rires sont mauvais ? Quelles en sont les causes ? Y a-t-il un motif à leur existence ?
Alice Ellis choisit de ne pas clarifier leur nature. Les rires sont là, simplement, mais ça n'est pas essentiel à l'intrigue. L'histoire de ce qui arrive à Lydia pendant ses vacances ne serait pas sensiblement modifiée si les rires n'étaient pas du tout présents. Ellis ne concentre pas son histoire sur l'existence étonnante du paranormal. Elle tisse cet élément dans la trame de son récit, faisant du rire un élément fondamental de la vie dans ce lieu.
C'est un roman assez surprenant qui prend parfois un accent gothique à travers la voix d'Angharad, l'enfant obsédée par la mort. Mais c'est aussi la métamorphose de l'esprit naturel de Lydia qui renaît sous l'assaut des passions des autres pour nous donner des observations délicieusement amusantes et tranchantes sur l'amour, à la fois sacré et profane.
Une savoureuse et élégante incursion dans les moeurs britanniques...
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Les baptêmes, les mariages et les enterrements sont à la vie ce que le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner sont au jour, dit Lydia. Aucun n'est strictement nécessaire, mais ils font des pauses dans ce temps qui dure et donnent aux gens l'impression de faire des choses, de les réaliser. Je me contenterais bien d'un pique-nique pour ma part. Un petit viatique.
Alice Thomas Ellis : un réveillon mortel
Olivier BARROT, en visite en Corse, évoque le
roman policier "Un réveillon mortel" d'
Alice Thomas ELLIS. Il est filmé devant une belle demeure d'un village Corse transformée en café-restaurant.