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EAN : 9782746735408
182 pages
Autrement (12/10/2013)
2.88/5   12 notes
Résumé :
« Tu as toujours été un gentil garçon. »
Un si gentil garçon, de bonne famille. Tu te payais le luxe de vouloir vivre ta vie, tu jouais dans un groupe de rock, portais les cheveux longs et refusais catégoriquement de travailler dans la banque comme papa : tu semblais si inoffensif, Polo.
Pourtant, dix ans après, quand Blanca resurgit, tu n'es plus toi-même qu'un fantôme, une ombre, un cauchemar vivant. Ton boulot, les conversations avec ton psy, ta mer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Gentil Pablo ? A priori oui. Pourtant il est rongé par le passé.
Lui qui avait juré de ne jamais faire comme son père, le voilà travaillant dans une banque.
Il vit avec Gabi, qu'il a connue dans sa jeunesse.
Sa jeunesse ? Etudiant, il a fondé un groupe rock avec Chino et Nacho. Groupe auquel s'est jointe Blanca, la soeur de Nacho, une excellente chanteuse.
C'est l'époque de tous les excès, de toutes les drogues, de tous les abus.
Puis il est parti continuer ses études aux Etats-Unis, est rentré, s'est installé avec Gabi, mais il ne va pas bien. Il voit un psychologue.
Et un jour, dix ans plus tard, il rencontre Blanca par hasard et tout le passé lui remonte à la face.
Et quel passé !
Un très beau texte, bien que sombre et glauque.
Il faut sans cesse faire une gymnastique de l'esprit car on passe sans arrêt du présent au passé, quelquefois même dans la même phrase. Mais c'est très fort.
L'insouciance de la jeunesse, les actes irréparables, la culpabilité enfouie mais exprimée par un mal-être et une grande tristesse, et qui explose tout à coup.
Bien que mal à l'aise tout au long de la lecture j'ai vraiment beaucoup aimé ce livre.
Hasard heureux de certains achats dans les vide-greniers.
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Le dernier ouvrage de Javier Gutiérrez, Un si gentil garçon, s'appréhende comme la confession, ou plutôt l'aveu "hésitant" de la culpabilité d'un presqu'homme, Polo, dont l'immaturité et le défaut du sens des responsabilités ont longtemps contribué à l'égarer dans les méandres de la dépravation.

Qui aurait pu croire de Polo que… ?

Son histoire se déroule en Espagne où, jusqu'à la période charnière de la post-adolescence, ledit Polo se trouvait être à l'image de beaucoup d'individus de son âge. le temps était au milieu des années 1990, lui et ses proches amis Chino, Nacho et Blanca avaient formé un groupe de rock et envisageaient l'existence avec l'insouciance suffisante pour en jouir naïvement, épaulés dans leur démarche par le recours épisodique à la coke, l'ecstasy et les acides. Puis se pointa l'année 1998 et l'acte qui allait précipiter son départ vers les Etats-Unis à des fins d'études universitaires, mais – plus officiellement – qui bouleversa à jamais son équilibre moral et psychique.

Aujourd'hui, Polo n'est plus que l'ombre de lui-même. Il exerce au sein de la même banque que son père auparavant, celle-là même dont il disait qu'il ne l'intègrerait jamais. Il suit une thérapie auprès d'un psy dont le caractère peu fructueux dépend grandement de sa peur à avouer la Vérité. Il partage la vie de Gabi, une femme en tout point merveilleuse, mais dont elle-même ignore que leur histoire repose sur un secret tant effroyable que lamentable. Polo ne s'est jamais vraiment remis de ses viles actions perpétrées dans les années qui précédèrent son départ, plus précisément sa fuite en terre Américaine.
Il ignore ce que sont devenus les autres, Nacho, Chino, Garcia Campos et ces cinglés de jumeaux Dani et Alvaro – ceux par qui tout a véritablement commencé. Près de dix ans après, il se pose des questions et ne peut qu'ignorer… jusqu'à ce que le hasard le fasse à nouveau croiser la route de Blanca, la resplendissante ex-chanteuse de leur bon vieux groupe de rock, puis qu'il la suive jusqu'à l'interpeller, la saluer, et répondre à son invitation de partager quelques souvenirs autour d'un verre… jusqu'à ce que le passé resurgisse, puis que la Vérité, la vraie, la crue, la tranchante Vérité se fasse entendre.

Qui aurait pu croire de Polo que… ?

Cet ouvrage – pour reprendre les termes du prestigieux quotidien espagnol El Pais – constitue « une descente hypnotique dans les abîmes de la culpabilité et du désir. » Et même si la forme du récit n'est pas exempte de lourdeur, son côté nerveux et trash percute l'esprit comme une claque en pleine figure, un peu comme si l'univers de Bret Easton Ellis, tendance Moins que zéro, fusionnait avec celui de Larry Clark, période Kids et Ken Park.
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Un livre dérangeant… Et c'est peu de le dire.

Polo nous entraine avec lui dans sa descente aux enfers, dans son passé tourmenté. La narration est parfois compliquée à suivre mais c'est aussi ce qui donne son genre à ce roman. On a l'impression de plonger avec Polo dans sa conscience, dans son subconscient, dans les méandres de son passé. On s'enfouit avec lui dans ses incohérences.

On découvre sa vie passée, sa vie présente. On passe d'une époque à l'autre. Polo accompagné de ses amis, jouant dans un groupe de rock… Anti-conformiste… Et on se demande où sont passés ses idéaux d'étudiant ? Qu'est-ce qui l'a poussé à les abandonner ? A abandonner le rock ? Son groupe ? Ses amis ?

L'auteur pose des briques, petit à petit, construisant et reconstruisant cet homme, au fur et à mesure de ses mensonges, de ses incohérences, de son exploration… On a l'impression de lire un thriller, on est troublé par cette histoire et à la fois, horrifié… C'est haletant, c'est bluffant, c'est dur à lâcher… Et le dénouement m'a scotché. En somme, un livre coup de coeur. A lire. Absolument.
Lien : https://moietmoi.wordpress.c..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mais tant d’années ont passé qu’on oublie les visages, les détails, la vérité et ce que la mémoire a faussé, inventé. Les faits sont minimisés par l’oubli, amplifiés par l’imagination, alors comment être sûr après tant d’années, plus de dix ? On confond les visages, on change les noms. On ne se souvient plus des raisons, le temps érode tout, rend les explications floues. Qui se rappelle avec exactitude ce qui est survenu dix ans en arrière ? Personne. Rien ne résiste. On oublie.
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Il faut être con pour tout filmer et tout conserver, j’étais sur une des vidéos. Je l’ai souvent regardée, crois-moi, très souvent, pourtant je ne me rappelle pas cette soirée. Mon père n’est venu me voir qu’une seule fois en prison, au début, et puis je ne l’ai plus revu. Il m’a dit que le problème de notre génération, c’est que tout était trop facile, qu’on n’avait pas à se battre contre des forces politiques, une dictature, la faim, la guerre ou quoi que ce soit d’autre, qu’on était une génération foutue, en friche, qu’on finirait par oublier et qui disparaîtrait sans laisser de traces.
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Tu sais qu’elle est très belle parce que tous les hommes la regardent quand elle entre dans un bar, ils se taisent et n’ont d’yeux que pour elle, mais toi, tu détournes la tête lorsqu’elle se déshabille, comme si sa nudité t’offensait. Gabi est parfaite, tu le sais, tu as cherché ce corps et sa perfection pendant des années, toute ta vie, et maintenant, non content d’être indifférent, tu dévies le regard quand elle se déshabille, peut-être que si tu n’avais pas pris d’ecstasy ce fameux soir, tu aurais pu te contrôler, maîtriser ce mécanisme physique, laisser la raison et la logique s’imposer, l’éthique primer sur le désir. Mais tu n’as pas pu, pas voulu, tu brûlais de désir et, à présent, elle retire ses vêtements et tu regardes ailleurs. Tu en as assez, tu t’es lassé d’elle. Tout à coup, son corps nu te répugne, toi, Polo, le type qui, en 1997… Non, tu te dis que ce jeune homme, ce n’était pas toi.
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Caché mais pesant, ancré au fond de la mer, couvert de limons et de rouille, enflé et difforme, mais aussi indélébile qu’une tache de naissance, depuis que tu as croisé Nacho complètement par hasard, comme recroquevillé au bar du Sol, une loque. Depuis tu n’arrives pas à chasser les souvenirs qui tournent autour de ton esprit, comme en orbite, impossible d’ignorer que le passé ne disparaîtra jamais.
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Tu l’as reconnue immédiatement. Tu l’as trouvée plus âgée, plus mûre, plus femme, plus accomplie. Elle était belle, c’est vrai. Maintenant, elle prend davantage soin de ses cheveux, ils sont mi-longs, elle n’est pas aussi gracile qu’autrefois, de dos sa maigreur ne la fait plus ressembler à un garçon, tu ne pourrais pas choisir une expression plus élégante ? Tu ne l’as vue qu’une seconde, vite, de côté, mais aucun doute, Polo, aucun doute, c’était elle. Les gens sont obligés de te contourner parce que tu restes pétrifié au beau milieu de la rue, indécis. Un homme assailli par ses doutes. Plongé dans ta réflexion, consumé par elle, incandescent.
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