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EAN : 9782369902324
174 pages
Editions Ca et Là (09/01/2017)
3.5/5   17 notes
Résumé :
Barbro, une suédoise d’une cinquantaine d’années mal dans sa peau, entame un voyage dans le nord de la Norvège pour rejoindre la ville de Tromsø, décor principal d’un classique de la littérature scandinave, Alberte et Jacob de Cora Sandel, qui l’obsède depuis de nombreuses années. Elle se rend à Tromsø comme en pèlerinage, pour se rapprocher du personnage principal du roman, Alberte, une jeune femme éprise de liberté prisonnière du carcan des mentalités provinciales... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il est de ces livres qui ne semblent pas raconter grand chose. Un soleil entre des planètes mortes est ce ceux là. Pourtant, j'ai adoré.

Barbro, une suédoise se rend seule en pèlerinage sur les traces de l'écrivaine Cora Sandel et de son roman “Alberte et Jacob”. C'est un roman norvégien du début du XXe siècle où il ne se passe pas grand chose non plus, une histoire de famille, avec une jeune fille timide qui vit dans ce grand nord, triste et morne, dans une ville où il ne se passe rien. Les chapitres alternent les passages du roman de Cora Sandel avec les moment où l'on suit Barbro. Barbro voue à l'autrice une passion qu'elle voudrait partager mais dans sa famille, personne ne s'y intéresse. Il y a dans la culture scandinave, tout une oeuvre autour de ces petits riens, des ses moments d'introspections, on pense bien sûr à Ingmar Bergman, un art de rendre belles les vies sans relief. On est jamais à l'abri du mortel ennui, sans doute des oeuvres qui demandent d'accepter d'entrer en phase avec elles.

Le dessin est réalisé au cryons de couleur, feutres, encre et aquarelle, des moyens bruts, artisanaux, peu sophistiqué, le trait est brut et pourtant il y a une ambiance très forte. La lumière et son absence sont même ce qui définit le mieux cette histoire : à Tromsø, pendant une grande partie de l'année, le soleil ne dépasse pas la montagne. Les bleus sont intenses, mais la lumière est le plus souvent blafarde.

Barbro est comme Alberte, timide, un peu coincée, elle doit prendre sur elle pour profiter de son escapade, oser aller vers les autres. C'est une histoire sur les relations aux autres, sur l'apport de la lecture, tout en pudeur, en sensibilité à fleur de peau, dans cette vie scandinave, juste un peu plus isolé que chez nous, encore plus solitaire, un peu morne et ralenti, parce que ce nord n'est pas particulièrement joyeux.

Que sont donc ces deux planètes mortes, il s'agit sans doute de Barbro et Alberta, et le soleil finit par revenir un jour, on prend le temps de l'attendre, de le désirer, tout est lent, il ne se passe pas grand chose, mais pour qui sait attendre, le soleil finira par réapparaître…

Dans une histoire presque ordinaire, Anneli Furmark nous révèle les particularités de cette région : ce n'est pas du folklore, c'est la luminosité, la longue nuit, le froid, les eaux calmes des fjords, qui forgent une culture, un livre n'est alors qu'un témoin, un révélateur quand il est juste et sensible comme celui-ci.
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Bro se paie un petit break à Tromso. A cinquante balais quelque chose la pousse là-bas.
Le voyage en train ou en bus, c'est l'idéal, les paysages défilent lentement. Si nous étions enfants nous aurions plein de temps pour dessiner et colorier la neige et les montagnes, sans se soucier peut-être des traits du coloriage, un peu comme le fait l'auteure de cette Bd.
Nous y sommes presque. C'est un personnage d'enfance que Bro est venue voir ou imaginer : un personnage de fiction qui vivait ici à Tromso dans les pages d'un célèbre roman. Bro l'adore et s'identifie. Alberte, c'est son nom, vivait dans les années 20 dans des conditions bourgeoises mais assez rudes.
Le ton de cette Bd est introspectif. Bro ne veut pas parler uniquement du froid, mais d'elle-même et de la condition féminine très étriquée pour une jeune fille comme Alberte.
Des moments éphémères de liberté prennent alors une dimension magique – parfaitement rendus par le graphisme.
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Murjek, Gällivare, Kiruna… le train file vers des montagnes, des précipices, des fjords, un ciel bas, blanc, qui se dépose sur un paysage enneigé, glacé, vers Narvik le terminus et Tromso. Barbro, une Suédoise de cinquante ans, a décidé de s'offrir un périple dans le nord de la Norvège, sur les traces de l'héroïne du roman qui l'accompagne depuis toujours, « Alberte » de Cora Sandel.

Complexée et confondant sa timidité avec de la lâcheté, Barbro s'identifie à Alberte, jeune fille du siècle dernier qui se sentait laide, insipide et prisonnière de sa condition de femme dans une province reculée ; une province à la bordure du monde qui s'invite par la mer, mais très à l'écart aussi. L'histoire en trois volumes, éditée dans les années 20 jusqu'à la fin des années 30, commence par la présenter dans sa famille bourgeoise et austère, envieuse de son frère Jacob qui voulait braver le courroux paternel en arrêtant ses études pour s'embarquer sur un navire marchand.

Petite souris, Barbro s'était emparé de ces livres comme si elle se saisissait d'un bouclier et avait rêvé toute sa vie d'émancipation et d'aventures, sans jamais oser entreprendre. A cinquante ans, alors que le miroir lui renvoie le portrait de sa grand-mère, elle se demande si ce n'est pas déjà trop tard…

Tour à tour, dans des tons aux dominantes vives de bleus et de rouges pour Barbro et des tons de gris, noirs et blancs pour Alberte, l'album graphique d'Anneli Furmark raconte ces deux personnalités déchirées, craintives, si embrouillées dans leurs modesties et leurs fantasmes ; si semblables.
L'auteur parvient à nous faire ressentir leurs détresses, leurs envies, leurs espérances, leurs solitudes… l'attente et l'ennui. Les dessins sont taillés, rudes, abrupts, dépouillés, et riches de cette atmosphère étrange et polaire.
Je recommanderai ce livre qui a su m'apprivoiser et m'émouvoir.
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Une auteure de BD suédoise découverte avec « Au plus près », roman graphique qu'elle a illustré avec beaucoup d'intelligence et d'originalité, une belle étude de la naissance du sentiment amoureux, chez deux adolescents.
« Un soleil entre des planètes mortes », est un autre roman graphique où Anneli Furmark a crée le scénario et dessiné qui nous raconte deux histoires.

L'une est celle de B., passionné par l'oeuvre de Sara Fabricius (Cora Sandel de son nom de plume), et surtout du personnage de Alberte, héroïne d'une trilogie, grand succès en Suède et en Norvège … quelques temps de la vie de B. sur les traces d'Alberte qui cherche à comprendre comment elle a vécu à Tromso, « le Paris du nord » … Comment B. va devenir Barbro … et va pouvoir commencer une nouvelle vie.

L'autre est celle d'Alberte … quelques temps de sa vie … comment elle a cherché a échapper à son destin de jeune fille … fille de Madame Selmer et Monsieur le juge de paix Selmer.

Dans les livres d'Anneli, le scénario est certes très travaillé mais l'autre point fort est la recherche sur le graphisme, les planches des deux histoires représentent deux univers fort différents, le travail sur le noir et blanc pour illustrer le passé et l'autre version très coloré avec les couleurs chaudes pour nous faire vivre la lutte de B. pour devenir Barbro, une vision très réaliste de la vie d'aujourd'hui.
Une rencontre à continuer dans l'univers de l'auteure.
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Nous voici auprès de Barbro et d'Alberte
La première est une cinquantenaire pas vraiment à l'aise avec elle-même et encore moins avec les autres.
Ce voyage à Tromsø est pour elle un acte de courage

La deuxième est une jeune fille de papier, héroïne du roman préféré et tant de fois recommandé par Barbro, Alberte et Jacob de Cora Sandel, publié en 1926

Anneli Furmark croise leurs portraits, très distincts chromatiquement.
Camaïeux de bleu de la nuit perpétuelle à Tromsø à ce moment de l'année, tranché par des couleurs vives, dont ce rouge porté par Barbro
Tons de noirs, gris, blancs pour Alberte
Et pour les deux, ce trait épais, tantôt abrupt pour bien nous faire ressentir la prégnance de la Nature, du froid, de l'isolement. Tantôt tremblotant. Toujours expressif

En venant seule dans ce village de fjords, Barbro espère bien se trouver et trouver des éléments en hommage à Alberte, qu'elle confond volontiers avec Cora Sandel. Une jeune fille à l'étroit dans sa famille, sa condition de fille et les apparences sociales.

Ce roman graphique est le récit d'une double quête de soi et d'une double émancipation féminine, de l'interimprégnation de la vie et de la littérature, et de rencontres

Un titre énigmatique qui m'a attirée pour un album beau et doux, et qui donne envie de le prolonger avec la lecture du roman de Cora Sandel
Et en plus, il est aussi un peu question de café qui réconforte !
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critiques presse (3)
ActuaBD
22 février 2017
D'une écriture raffinée et d'un rythme lent (...) Cette Emma Bovary scandinave et bien sage nous pousse à nous questionner sur la littérature et son impact.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
07 février 2017
Le double récit mêlant une histoire originale à des extraits d’une œuvre littéraire aurait pu fonctionner, si ce n’est qu’on a bien du mal à se passionner pour l’histoire de Barbro.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
18 janvier 2017
Une histoire pleine de bons sentiments qui distille malheureusement l’ennui et qui aurait gagné à être resserrée.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il lui arrive d’être frappée par le fait de ne s’être presque jamais accordé le droit d’être satisfaite de son apparence. Combien de temps a t elle passé à s’en préoccuper ? Cela ne s’est pas amélioré avec les années ? De temps à autre peut être, mais il y a des jours où elle retombe en adolescence et où rien n’est assez bien.
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Quant à la cafetière, elle est toujours près de madame Selmer. Lorsqu'elle enlève son capuchon, on dirait une apparition : parfaitement astiquée, tout en cuivre jaune, chaude, fumante, odorante.

Tonifiante. Un espoir, un soleil entre deux planètes mortes.
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A mesure qu'elle progresse, une fiévreuse témérité la gagne et elle ose entrouvrir les portes de son monde rêvé.
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C'est simplement qu'on a vécu dans l'illusion que les choses ne pouvaient que s'améliorer.
Et peut-être surtout vous, les Suédois. Vous ne vous êtes jamais dit que vous auriez un jour à vous battre.
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Certains sujets sont salutaires à aborder, comme s'ils devenaient plus proches.
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