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EAN : 9782752910776
80 pages
Phébus (11/05/2016)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Alors que l'on commémore le 500e anniversaire de la mort de Jérôme Bosch en cette année 2016, les musées du Prado à Madrid et Bois-le-Duc aux Pays-Bas organisent une large rétrospective de son oeuvre. C'est à l'invitation de l'institution madrilène que Cees Nooteboom entreprend un voyage de Rotterdam à Lisbonne en passant par Gand, Madrid et Bois-le-Duc. Il va à la rencontre de ce peintre qui le fascine depuis ses années étudiantes.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quel homme avait bien pu être ce Jérôme Bosch ?
Qu'a donc un écrivain du XXIiéme siècle en commun avec un peintre du XViéme siècle?
Ils viennent du même pays, mais se comprendraient-ils encore s'ils pouvaient se parler?
Des questions que se pose , l'écrivain hollandais Cees Nooteboom à l'occasion du 500 éme anniversaire de la mort du peintre, célébré cette année.
Vu le mystère et la difficulté d'interprétation et de pleinement apprécier ces peintures complexes , il s'en pose d'autres plus générales,
Comment lit-on un tableau? Ou plutôt , comment d'autres lisent-ils un tableau ?
A-t-on un regard différent lorsque l'on sait, ou est-ce simplement la facture du tableau qui importe ?
En quoi les pensées de ces gens (qui regardent le tryptique du "Jardin des délices" dans un musée) ont-elles encore un lien avec le peintre de Bois-le-Duc, qui n'a jamais su qui était Freud, jamais vu un tableau surréaliste, et n'eût probablement rien compris aux commentaires des érudits qui se sont intéressés à son oeuvre ?

Autant de questions simples et intelligentes posées devant l'ensemble de cette oeuvre complexe, projetant une vision du monde ni aimable , ni joyeuse.

Ce trés beau livre , court et concis est une caresse à l'oeuvre immense de Hyeronimus Bosch, avec quelques digressions " Post-Scriptum" intéressantes à la fin du livre.
"...non loin du gué se dresse un arbre mort auquel est suspendue une cruche ébréchée, et Bosch ne serait pas Bosch si une petite échelle tout grêle n'y était appuyée et qu'un minuscule visage de gnôme émergea de son col ."( détail ,Saint Christophe)


L'incroyable exubérance de l'imagination, la somme invraisemblable de détails même les plus infimes , le tout peint avec un soin raffiné et le mystère qui l'entoure quand à l'interprétation, en font pour moi un des peintres les plus passionnants de tous les temps. Grâce à ma mère j'ai rencontré les peintures de Bosch très jeune, et elles m'ont fascinée toute une vie, et continuent de me fasciner.

"....de son oeuvre artistique il n'a rien dit. Rarement un homme devenu invisible aura laissé derrière lui tant de choses visibles."
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Mon meilleur souvenir de Hieronymus Bosch remonte à un voyage à Bruges, le musée Groeninge possède le Jugement dernier et je suis allée à plusieurs reprises durant mon séjour voir et revoir ce tableau qui m'intriguait, m'effrayait mais m'hypnotisait.

A l'occasion de la commémoration des 500 ans de la mort de H Bosch une grande expo fut organisée à Bois le Duc sa ville natale, expo qui s'est transportée depuis au Prado de Madrid.
Cees Nooteboom écrivain hollandais mais vivant en Espagne était tout désigné pour proposé SA version de Bosch, ce peintre tellement atypique qu'on ne sait en regardant ses toiles s'il est dans la provocation ou dans la folie.
C'est un livre court, très bien illustré. Nooteboom propose un parcours géographique, de ville en ville, de musée en musée il s'agit d'admirer et de tenter de comprendre une des peintures les plus mystérieuses de ce siècle tourmenté qui a vu la réforme et la contre-réforme, qui a vu s'enchainer guerres et massacres. On va de Gand à Paris, de Lisbonne à Madrid.
Comment un même peintre a-t-il pu peintre à la fois l'Adoration des mages et le Chariot de foin, Saint Christophe et le Jardin des délices.

En six courts chapitres et cinq post-scriptum, Cees Nooteboom s'attache à décortiquer les toiles, nous les faire vivre. Nous permettre d'approcher la vie qui grouille dans ces tableaux, ces visions de l'enfer plus que du paradis, ces êtres difformes, ce pendu au battant d'une cloche, ces animaux extravagants.
Nooteboom nous dit que chez H Bosch le diable et le mal ne sont jamais très loin. Personnages aux pieds fourchus, soldat lutinant une servante, instrument de musique démesuré... Il nous montre aussi la richesse inventive du peintre qui avait pour maxime « Misérable est celui qui utilise toujours les trouvailles d'autrui et n'en invente aucune par lui-même. »
ai beaucoup aimé ce livre, j'ai aimé le centrage sur les détails des tableaux qu'il est très difficile d'apprécier dans un musée faute de pouvoir s'approcher suffisamment.
Si vous aimé la peinture ce livre devrait vous réjouir


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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L'homme invisible
La commémoration du 500e anniversaire de la mort du peintre flamand Jheronimus van Aken, nom francisé en Jérôme Bosch (1450-1516), entraîne l'écrivain néerlandais Cornelis « Cees » Johannes Jacobus Maria Nooteboom (né en 1933) dans un périple urbain (Madrid, Lisbonne, Gand, Madrid) où sont conservées quelques oeuvres majeures du maître de Bois-le-Duc : La Tentation de saint Antoine (1500-1510), Musée Arte Antiga, Lisbonne ; le Jardin des délices (1490-1510), Musée du Prado, Madrid ; L'Adoration des Mages (1493-1499), Philadelphia Museum of Art, Philadelphie ; Saint Jérôme en prière (1505), Musée des Beaux-Arts, Gand ; le Portement de croix (1515-1516), Musée des Beaux-Arts, Gand ; le Chariot de foin (1500-1502), Musée du Prado, Madrid ; Saint Christophe (1490-1500), Musée Boijmans van Beuningen, Rotterdam.
L'essai de Cees Nooteboom débute en considérant la qualité et la pertinence des souvenirs dans le temps et retient immédiatement l'attention du lecteur : « […] nous déformons nos souvenirs, nous les distendons, nous mentons sans le savoir, falsifions ce que nous prenons pour notre mémoire, nous écrivons une vérité qui n'a jamais existé et nous l'emportons avec nous pour le reste de notre vie ». le regard porté sur une oeuvre des décennies plus tard n'est plus le même mais est-ce si important à défaut d'être évident ? Il manquera toujours au spectateur de l'oeuvre une grille de déchiffrement car Bosch n'a laissé aucune trace écrite. Seuls demeurent des tableaux énigmatiques sur lesquels les exégètes ergotent. A la lecture de Nooteboom, on peut penser à la phrase d'Arthur Rimbaud au sujet de ses hermétiques « Illuminations » (1873-1875) sur lesquelles la glose abonde : « J'ai seul la clé de cette parade sauvage ». L'écrivain néerlandais n'apporte aucun éclairage neuf sur Jérôme Bosch. Enumérer les détails qui fourmillent dans les tableaux ne suffit pas à rendre compte du sens de l'oeuvre d'autant que les reproductions en regard ne correspondent pas aux propos de l'auteur. L'ensemble se lit pourtant agréablement et rapidement mais l'essai demeure anecdotique. La comparaison finale entre la peinture de saint Christophe portant l'enfant Jésus et la photographie récente montrant un policier turc s'inclinant sous le poids d'un enfant syrien mort paraît fortuite. La bibliographie dresse une courte liste d'ouvrages en allemand, néerlandais, anglais, espagnol. L'auteur est polyglotte et peut s'abreuver aux meilleures sources.
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Vidéo de Cees Nooteboom
Né en 1933 à La Haye, Cees Nooteboom s'est imposé comme l'un des plus grands écrivains européens contemporains. Romancier, poète, essayiste, il a reçu les plus hautes distinctions littéraires aux Pays-Bas, en Allemagne, en Autriche et en Espagne. *Adieu**, composé en partie lors du confinement du printemps 2020, est marqué par l'impossibilité et la mort. Au fil des pages, le lecteur accède aux paysages silencieux de l'auteur, à sa cosmogonie poétique sur laquelle se déploient l'aile d'un ange, l'empreinte d'une absence et celles des silhouettes aimées.
Merci au Nederlands Letterenfonds dutch foundation for literature [Fonds des lettres néerlandaises] et à Margot Dijkgraaf pour la réalisation de cette vidéo.
**L'Oeil du moine** suivi de **Adieu** de Cees Nooteboom : https://www.actes-sud.fr/catalogue/loeil-du-moine-suivi-de-adieu
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