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EAN : 9782370490674
144 pages
La Volte (06/09/2018)
3.26/5   21 notes
Résumé :
Rien dans l'univers n'est comparable à Nopal. Ce petit bijou galactique est un trésor d'imprévisibilité dont la population disparate se consacre aux plaisirs et à la créativité, nourrie par les odeurs et les sons qu'inventent notamment les artistes en gastronomie. Boutiques de désirs, lecture sur les ailes des oiseaux, liberté des amours... Pour Loti et Marjorie, c'est le lieu idéal pour passer les dernières années de leur vie. Afin de mériter cet ultime pays d'Utop... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Premier roman que je lis de l'auteur; je l'ai abordé sans avoir rien lu au préalable, de sa biographie, de sa bibliographie etc. le plus vierge possible pour apprécier ce texte pour lui-même. Petit texte que je me suis procuré dans la bibliothèque de ma ville; il était mis en avant, comme en hommage à l'auteur disparu peu avant.

J'ai beaucoup aimé le début. On aborde la ville de Sinaga comme les personnages qui débarquent : de loin d'abord, par de larges plans, puis avec un effet zoom ensuite. Cette entrée en matière est très cinématographique. Beaucoup de récit, de descriptions et de sensations. Une impression de premier contact qui se dégage; par le récit de Loti, nous voyons par ses yeux et vivons les mêmes sensations que lui. Des formes, des textures, des couleurs; c'est assez contemplatif et dépaysant. Ce sera le ton du roman, qui s'appliquera à observer les habitants de Nopal et à les comprendre, pour se fondre dans leur monde.
On n'aura pas plus de background que cela, puisque le point de vue est interne. On peut estimer que ça manque de contexte : on ne sait pas grand chose de Nopal (comment on l'a découverte, quand se situe-t-on dans le temps, comment peut-on arriver dessus etc.). En plus, l'endroit semblant être la dernière société utopique de la galaxie (de l'univers ?), alors elle se cache bien; rien de sort de Nopal. Mais je trouve que c'est suffisant, et cela offre une immersion plus vraisemblable.

C'est Loti qui raconte. Au présent; mais un présent de narration très distancé par rapport à ce qui est raconté. Comme si le choix de raconter au présent avait été fait comme pour revivre pleinement et de manière simultanée les événements racontés. Car Loti semble revivre ce qu'il raconte, et le présent nous permet de découvrir en même temps que lui toute la nouveauté de ces lieux dépaysants et très différents. Plusieurs fois le « je » narrant se distingue du « je » narré, avec quelques prolepses qui laissent deviner l'écart entre les deux moments. Mais on ne saura jamais vraiment quand ni pourquoi le narrateur a commencé ce récit.
Un souvenir de Loti, c'est la découverte de l'autre, de son fonctionnement. Accepter et comprendre des moeurs, sa culture, sa façon de voir. Beaucoup de descriptions de corps étrangers, faits de plumes, de peau semblable à l'écorce d'orange, aux visages aplatis… Et aussi des dialogues explicatifs pour permettre à Loti et Marjorie de comprendre leur nouvel environnement. On leur explique les règles sociales, le fonctionnement de Nopal, etc.
Se fondre dans l'autre implique aussi de se délester de son regard, de ses propres habitudes et de ses préjugés d'humain. Loti et Marjorie veulent comprendre et finir leurs jours sur cette planète, alors ils souhaitent l'épouser pleinement. Mais pour cela, il faut un peu oublier qui l'on est, devenir soi-même autre. C'est tout l'enjeu d'un rite en particulier du roman, et aussi ce qui donne au roman son titre. Car Loti va céder quelque chose (et je vous laisse découvrir quoi). C'est un peu un roman de l'éloignement, de la perte de repères : Loti va vers l'altérité d'une part, tout en s'écartant de ses origines d'autre part.

La plume m'a plu d'emblée. Elle est d'une rare beauté sensuelle. Très rapidement, le regard de Loti s'attarde sur les corps. le sien, celui de son épouse, et celui des Autres. Avec curiosité, sans jugement, avec amour même je dirais. Corps et sexe sont les deux grands personnages de ce récit. L'écriture mime cette sexualité fortement présente à chaque ligne, de manière imagée. le choix des mots n'est pas anodin. le parfum qui pénètre les pores de la peau, les androïdes qui pénètrent dans la chambre, un « bourgeon gonflé » pour signifier un dirigeable, les parois de la chambre qui se resserrent… Ce n'est pas une coïncidence, et j'ai trouvé que c'était à la fois très présent mais aussi très subtil. J'ai trouvé cela d'une grande beauté poétique, avec un naturel qui se dégage avec franchise, comme ces corps nus.
Car les personnages ont une sexualité très libre dans ce texte. Cela fait partie des moeurs de Nopal, comme tant d'autres choses que l'on découvre. Une autre façon de vivre, de consommer, d'appréhender son environnement direct et son entourage. Une grande liberté des corps règne sur Nopal, c'est assez déroutant au début; jusqu'à ce que, même pour nous lecteurs humains, le regard s'habitue à la nudité et au libertinage établi. Une grande douceur émerge de ces relations entre les personnages : c'est doux, comme ces corps emplumés. J'ai aimé le regard de Loti.

Malgré tout, une grande réserve sur l'intrigue, que je ne pense pas avoir captée totalement. D'abord, à cause du rythme. Je l'ai dit plus haut, ce petit roman est plutôt contemplatif. Et puis pouf, à un moment il se passe un truc. L'alternance descriptions-petite partie de jambes en l'air-contemplation-réflexion intérieure-action ne m'a pas semblé très fluide ni super bien huilée; les différentes actions du roman arrivent un peu pouf, comme un cheveu sur la soupe. C'est je pense fait exprès, comme pour traduire la différence dans les manières d'agir et de penser des différentes créatures qui peuplent Nopal. Notre logique n'est pas universellement répandue et pratiquée. de ce fait, pas mal d'ellipses ponctuent le récit et isolent les différents événements vécus par les personnages; difficile d'y trouver un lien cause –> conséquence (une logique très humaine…).
Au-delà de cette rupture volontaire (je pense) du rythme, je dois aussi avouer que certains épisodes m'ont paru complètement absurdes. Je me suis demandé plus d'une fois si l'auteur n'avait pas ingéré des champignons hallucinogènes ou consommé du LSD, à l'image de ses personnages qui tentent plusieurs expériences liées aux drogues. Cela rajoute de l'incompréhension à l'ensemble. Une manière assez cohérente de nous perdre, à l'image des personnages dans ce monde inconnu. Je me suis aussi demandé si ce récit n'était pas celui d'un rêve, tant l'onirisme semble présent. Toutes les interprétations à mon sens sont possibles.

Mais je retiendrai plusieurs choses. D'abord, l'amour inconditionnel de Loti et Marjorie, deux personnages très âgés; leur amour est resté pur, et j'ai adoré voir des personnages principaux vieux (et quand je dis vieux, c'est vraiment vieux, ils ont tous deux dépassé le siècle). Je retiendrai aussi toutes les réflexions intéressantes générées par les questionnements de Marjorie et Loti. Notamment sur ce qui définit l'Ego, la liberté et ses limites, comme celles de l'utopie qui entraîne des contreparties questionnables. Mais aussi sur le regard porté sur les androïdes, ou encore le travail aliénant les individus et comment faire société ensemble quand l'individualisme est porté à son paroxysme.
Derrière ce petit texte apparemment anodin et léger, il y a un fond discret mais bien présent qui interroge notre façon d'être, de penser, d'agir, face aux Autres. Une réflexion présente dans bien des bouquins de SF et de premier contact, mais j'ai trouvé ici le propos très intime, et intéressant justement pour cela. J'ai aimé la manière originale d'aborder ces thématiques maintes fois traitées.

Un côté surréaliste qui m'a un peu perdue mais une ambiance, une plume et un traitement de thèmes déjà vus qui m'ont beaucoup plu. Je poursuivrai volontiers ma découverte de l'auteur.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/p..
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Je connais le travail d'écrivain de Cruval de longue date, , à la grande époque où je lisais quasiment exclusivement la défunte collection Présence du futur. Mais ça, c'était il y a belle lurette. Depuis il est passé à l'arrière plan de mon paysage littéraire. Il s'est rappelé à mon bon souvenir avec sa nouvelles Pire que le Vent publiée dans Vampires à contre-emploi en 2014 chez Mnémos. Alors, quand Babelio et La Volte ont proposé celui-ci lors d'une masse-critique, je ne pouvais que tenter ma chance... et je l'ai reçu. Ma mission, le lire ne moins d'un mois et en publier une chronique (sur Babelio en priorité, c'est bien normal). Mais ce n'est pas parce qu'il m'a été offert par l'éditeur que je me sens tenu de n'en dire que du bien. Et non, je ne me contenterais pas d'en faire un résumé pour masquer le fait qu'il ne m'a pas plu. Je vais en dire du bien parce que je l'ai apprécié et ne pas faire de résumé parce que je trouve ça d'un c...

Bon allez ! C'est pas tout ça, mais après ces élucubrations, au Boulot !

Vous l'avez noté, c'est court roman, dans un format poche. Et ce ne sont pas les petites marges et les petits caractères qui compensent le petit nombre de pages. Et vous l'avez noté aussi à la lecture de la présentation éditeur ou de la quatrième de couverture, c'est un roman de SF. Et comme à son habitude (Attention, je dis ça, mais je n'ai pas lu tout ce qu'a écrit Philippe Curval) l'intrigue est centrée sur les personnages et met de côté les moyens technologiques dont ils disposent. Donc, pas de mise en avant d'une super-technologie spatiale ou de transhumanisme quelconque. Non. Des personnages humains quoiqu'extraterrestre pour la plus part. Un monde utopique qui fait peur ou qui attire. le couple de héros est attiré ; au point d'y investir tout ces biens pour venir s'y installer.

Mais tout ne se passe pas toujours comme on le souhaite. Et le narrateur/héros nous raconte comment sa compagne et lui échouent à faire ce qui été leur objectif ultime, vieillir et mourir ensemble sur un monde paradisiaque.

En bref : Ce court roman m'a plu même si je l'ai trouvé au final trop contemplatif. En effet, il n'y a pas vraiment d'action. Juste la narration du séjour sur Nopal, la planète utopie, que notre couple de héros découvre. Et nous découvrons aux fil des pages que leur installation ne pas de soi. C'est sans doute cette approche qui fait que je l'ai lu à un rythme d'escargot. Donc, je vous le conseille mais n'attendez pas un roman d'aventure mouvementée. Laissez tomber si vous aimez les romans où ça dépote.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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La Volte propose à la lecture une utopie inédite. Réactivation d'un genre disparu, Un souvenir de Loti déroute et enchante.
Marjorie et Loti, les deux personnages principaux, explorent Nopal, planète utopique. Avec eux, le lecteur palpe les limites et les tabous, les contradictions intrinsèques à la notion de liberté. Les Nopalais nous parlent de tolérance, du corps, de créativité, de l'Ego,...
Les paysages esquissés de la ville de Sinaga sont étranges. le peuple titille notre curiosité sans vraiment verser dans la foire aux monstres. le bestiaire est aussi fou que dans un roman de Jacques Barbéri. La végétation omniprésente, luxuriante, semble tirée d'un tableau du Douanier Rousseau. L'architecture épurée qui se fond totalement dans son environnement laisse rêveur.
Loti et Marjorie s'Aiment.
Une très belle expérience. Une ouverture poétique pour cette originale collection Eutopia.
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Ce récit nous emmène dans un voyage contemplatif plutôt que dans une intrigue trépidante. En même temps que Loti et Marjorie, nous faisons l'expérience de la découverte de la seule planète utopique de l'univers. C'est un récit parfois déroutant qui explore les formes que peut prendre la liberté individuelle au sein du groupe social. Philippe Curval pousse la réflexion jusqu'au bout, observe tous les pans de cette société idéale et de ses revers, à mille lieues de nos systèmes de pensée.
Le rythme est doux, paisible, tel un voyage au long cours, l'écriture est poétique. le narrateur est empreint de la sagesse de l'homme qui arrive à la fin de sa vie, il porte un regard apaisé sur ce monde nouveau. Les descriptions, à la précision d'orfèvre, nous immergent dans ces paysages et cette société si loin de nos repères. On se laisse bercer par la découverte calme et tranquille de ce monde fascinant.
Livre lu dans la cadre de la Masse Critique « Mauvais genres », merci aux éditions La Volte et à Babelio.
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Loti et Marjorie décident de s'installer sur Nopal pour finir leur vie, une planète utopique à laquelle il faut s'adapter. Cette vie eutopique de liberté présuppose une modification de l'être, un abandon du conditionnement de l'espèce en chaque individu.
Philippe Curval se frotte à l'utopie dans le contexte de la science fiction, d'une communauté universelle des espèces par la métamorphose des individualités, en conservant l'étrangeté farfelue de la mise en pratique de ce système. Cette novella à la limite du délire narcotique est totalement relativiste à travers le cheminement de ce couple d'humains qui se déleste du point de vue anthropocentriste concernant l'amour et le sexe, le genre, la propriété et l'argent, le rapport à l'environnement. Philippe Curval explore les limites d'une idée qui n'est pas faite pour exister, avec un peu de sa nostalgie d'idéaliste et de libertaire prônant la diversité et la création artistique.
Lien : https://lesbouquinsdyvescalv..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Maintenant on nous a laissés seuls, tandis que les ordres de la nige s’exécutent. Je tends l’oreille, accroupi sur mon cube d’espace, au milieu de la blancheur de ce tapis de fourrure. Marjorie se glisse auprès de moi ; sa nudité me réconforte. Je l’enlace : « Aurais-tu peur, Marjorie ?
– Jamais avec toi. D’ailleurs, nous avons décidé ensemble ce voyage, Loti. Nous l’accomplirons jusqu’à son terme, quoi qu’il en coûte. »
Oui, nous avons choisi ensemble le centre du monde pour y finir notre vie, ce lieu de la galaxie qui paradoxalement – car il est le plus fréquenté de l’univers connu par les navires de l’espace – est aussi le plus secret de toute la Ligue. Et nous n’avons pas agi au hasard. Il nous a fallu effectuer tant de démarches, fournir tant de certificats, glisser tant de pots-de-vin, enfin donner presque toute notre fortune pour nous y rendre que nous aurions eu les motifs nécessaires pour renoncer à notre projet si nous n’avions été armés d’une si ferme résolution.
Arrivés maintenant à destination, nous nous préparons à récolter les fruits de notre obstination. Nopal, planète d’utopie pour les uns, rares voyageurs qui l’aient explorée, planète de la désillusion et de l’effroi pour ceux qui se contentent de croire aux récits que firent les premiers cosmonautes en y débarquant, des centaines d’années auparavant.
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Les habitants de Nopal l’ont compris, pour vivre d’une manière un peu moins morne qu’il est d’usage, il suffit de court-circuiter notre esprit en le mettant en contact avec la psychologie des profondeurs, et nous éviter ainsi d’anesthésier nos maigres pouvoirs à cause de cette abominable faculté d’adaptation qui nous lie à un sol, à un terroir, à une tribu, à une société et nous conduit à des revendications identitaires qui nous rendent infirmes. Tandis que la pulsion initiale qui nous anime, reflet de l’époque où nous n’existions pas, où nous n’étions qu’atomes ou ondes au sein de l’infini, devrait nous amener à prendre conscience de la convulsive splendeur de l’univers. Afin de nous épanouir, durant ce laps de temps infiniment bref que l’on appelle la vie, cette invraisemblable germination de l’énergie que nous sommes.
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Jamais je n’aurais pensé qu’il était aussi facile de faire la révolution.
C’est toujours simple quand les peuples opprimés n’ont qu’une faible idée de leurs droits et de leurs exigences. Mais elle ne devrait pas être générée par des leaders ou des doctrinaires comme nous. La révolution devient une œuvre de libration absolue, à condition qu’elle soit réellement menée par ceux qui la revendiquent obscurément.
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L’impression de vivre sur un monde exceptionnel s’instaure et se renforce. Une étrange autocensure pèse sur tous les récits de voyageurs que nous avons lus avant de nous embarquer pour Nopal ; elle fait que le discours se délabre, que les mots se défont et qu’il est impossible de saisir le décor de la planète dans sa totalité, de comprendre les mœurs de ses habitants. Nous sommes partis vers Nopal pour y achever notre vie sur une impression vague, transparaissant à travers tous les écrits, celle d’atteindre un lieu d’utopie. Maintenant, certaines phrases équivoques me reviennent en mémoire, certaines descriptions évanescentes s’y juxtaposent et l’évocation de ces souvenirs confus se superpose à la réalité vécue. J’y découvre le même trouble qu’en examinant des hologrammes trafiqués.
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Ce fût d’abord une série de petits sommets roses, semblables à des chatons de pierres précieuses montés sur un anneau (les collines de Kaïfu éclairées par les rayons tangentiels du soleil). Mais au second plan, au delà de cette chaîne, on aperçut bientôt comme une lourdeur dans l’atmosphère, comme un voile pesant sur l’espace : était-ce cela, la vraie Nopal ?
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Invité de l'émission Apostrophes, le romancier Philippe Curval répondait à cette terrible question, posée le 30 juin 1978 : quel est l'état de la SF en France ? Une archive de l'INA à redécouvrir de toute urgence. https://actualitte.com/article/111746/auteurs/philippe-curval-la-tronche-de-la-sf-a-la-francaise
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