Un temps sans elle

Page 44 : Le gardien me tolère . Il a, les premiers temps, suspecté ma déchéance, il a fouillé des yeux les alentours de ma tanière , cherchant sans doute papiers, cartons ou litrons vides. Il n'a trouvé qu'un homme effaré, posé sur le banc, comme un corbeau déplumé, maigre à faire peur.
Son regard m'a transpercé, je l'ai supplié. Mon front, mes yeux, mes lèvres tremblantes l'ont supplié. Il a détourné son regard puis est passé lentement. Il me tolère.....

Page 43 : Je ne quitte plus le parc maintenant. Mon banc est déserté par les autres promeneurs. Sous le forsythia sompteux, j'ai creusé une cabane, une niche dans laquelle je peux me réfugier la nuit venue. J'ai patiemment lié les branchages. L'inclinaison que je leur ai donnée forme un cocon de verdure.