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EAN : 9782363390325
336 pages
Finitude (07/03/2014)
4.13/5   64 notes
Résumé :
Traduction et présentation : Fanny Wallendorf

La Beat Generation c'est Kerouac, Ginsberg, Burroughs : trois écrivains qui allaient bousculer durablement l'Amérique. Mais l'étincelle, celui qui a mis le feu aux poudres, s'appelle Neal Cassady. Il est l'alter ego, le «frère de sang» de Jack Kerouac qui en fait le héros de « Sur la Route » et du reste de son uvre.

Il est charmeur, flamboyant et excessif, dans la vie comme dans ses lettres.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :

Bon, je n'allais pas laisser passer çà… Après avoir lu, il y a quelques temps « Sur la route », lire les origines ou plutôt lire la correspondance de celui qui a inspiré Jack Kerouac, au « Léa Touch Book » cela aurait été sacrilège donc…Je m'y colle.

Ce premier livre reprend les lettres de Neal Cassady de 1941 à 1950, né en 1926, Neal est jeune, très jeune, trop jeune pour être confronté à certaines situations qu'il s'inflige.
Une société qui se relève à peine de la deuxième guerre mondiale, certains se regroupent dans des clubs de motards et défit l'ordre, d'autres amorcent une révolution intellectuelle, dite le vous avant les hippys et le « Flower Power » il y a eu « La Beat Generation ».

On prend la route pour ne pas rester immobile, vivre, se sentir vivant, insaisissable, aventureux & tant pis si cela doit bousculer les personnes que l'on rencontre, de nouvelles découvertes stimulées par des drogues & puis c'est « coast to coast », un voyage sans fin, le travail c'est l'argent c'est encore plus de mobilité, il y a tellement de différences entre ses aspirations & la platitude des emplois, se raconter au travers le courrier, un fil d'Ariane, des projets qui ne verront jamais le jour mais qu'importe ils ont existé le temps d'une ligne d'une lettre, les réponses arrivent décalées dans le temps et l'espace, entre deux fêtes deux fumettes deux coucheries, toujours en mouvement, la quête, la recherche de l'éveil, un enfant de l'arc-en-ciel, le processus des découvertes est en route rien ne l'arrêtera ni le temps ni les distance & puis au milieu de toute cette hyper activité des tentatives de suicide des appels au secours « & regardez-moi, je suis là vivant, j'existe… », Itinéraire déjanté d'un jeune à la dérive qui percute rebondit sur les trajectoires d'autres êtres plus ou moins brillants mais qui ont tous foi en lui & un point commun « brûler leurs jeunes vies par les deux bouts et sprinter jusqu'à la fin… », les lettres une manière d'intellectualiser les choses que l'on vit, un voyage dans la tête de Neal un merdier organisé, un peu ? Non complètement égocentrique, lui, lui au milieu des autres lui autour des autres, allez encore une taffe un délire, les femmes Diana & Lu Anne & Carolyne & les aventures & puis à demi-mots avouer un peu d'aventure bi, rayonnement extatique, un soleil, un flambeau, lui la conscience vibrante de cette vie à cent à l'heure, instable affectivement émotionnellement professionnellement géographiquement, sa santé qui est mise à mal par cette vie débridée, un manipulateur hors pair qui orchestre ses apparitions & ses disparitions, se réaliser, l'expression de soi de son être intime, ses angoisses, ses moments de génie à lui ou empruntés peu importe ce sont les siens pas d'état d'âme, il gère ses êtres chers à distance il les cornaque, donne des conseils s'immisce dans leurs vies joue les « coucou » chez les proches , vie par procuration & puis il y a Jack, Jack Kerouac qu'il lui reconnait du génie, Jack qui commence à être publié…

Une bande un peu déjantée qu'en même…

Neal, un jeune homme insaisissable qui a trois envies, écrire, jouer d'un instrument et conduire une voiture… Alors accrochez-vous si vous voulez faire partie du voyage car il ne s'arrête pas…

Kerouac dit de son ami : « Quelle lumière resplendit dans son âme pour qu'il soit ainsi ? »

Neal semble lui répondre : « Je ne fais que répondre à ce qui me gouverne à savoir l'émotion pure. »

Une quête sans compromis avec l'énergie d'un fauve pour répondre à l'appel de la vie !

On attend la suite, les années de la maturité ?

@+
Le p'tit duc va prendre l'air…
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le souffle de la vie en pleine poire. Un vent de folie. Des torrents de testostérone et des océans de foutre. Voilà ce que contient cet objet éditorial bien paqueté et prometteur dans sa quatrième de couv'. Neal Cassady, ce grand érudit autodidacte, ce salaud prodigieux et magnifique, a toujours rêvé d'écrire sans s'imaginer que ce sont justement ses lettres pleines de doutes qui constitueront son oeuvre la plus aboutie, ce truc très beau qui contient tout, tel qu'il le définit lui-même. On comprend la fascination de Kérouac pour cet homme et on saisit comment il a pu être l'étincelle qui a mis le feu aux poudres, car Neal Cassady n'est rien moins que la muse de tous ces écrivains de la Beat Génération qui seront tombés sous son charme et son jusqu'au-boutisme contradictoire. Il est l'initiateur et le créateur indirect de Sur la route , celui qui remettra Jack en selle, car celui-ci n'en finit plus de douter mais retrouve la foi à chacune des lettres de Neal car elles lui soufflent sans le savoir la voie à suivre. A tel point que certaines de ces missives sont mêmes devenues des films à elles-seules (telle l'incroyable lettre à Joan transposée en The Last Time I Committed Suicide ) où des objets éditoriaux inédits. L'ouvrage est habile car ces lettres sont entrecoupées d'explications courtes du contexte, entourées d'un index des auteurs cités et de mini-biographies des principaux personnages, tout ceci étoffant agréablement la lecture. Si bien que la dernière page tournée, la seule chose à faire est de contenir cette irrémédiable excitation et cette envie de lire le second tome de cette correspondance incroyable (en cours d'édition). Un personnage éternel aux éditions de la finitude, signe de ce merveilleux paradoxe qu'est Neal Cassady.
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« Un truc très beau qui contient tout » Neal Cassady

Celui qui aurait fait chavirer Jack Kerouac, qui l'aurait « initié » à une écriture de l'instant, frénétique et spontanée, notamment autobiographique, le voici: Neal Cassady.
Ce livre n'est pas un roman et encore moins un recueil destiné à être publié. Il s'agit de lettres choisies adressées à ses frères poètes (Jack Kerouac et Allen Ginsberg y tiennent une place prépondérante )ou à ses femmes, ses amis... et dans lesquelles transparaît un désir ardent d'expression littéraire inédite. Ses mots peuvent être banals( une demande anodine mais qui tient sa place pour dynamiser l'ensemble des lettres que j'ai trouvé très judicieusement choisies ) mais également bouleversants, envolés, rêveurs et porteurs d'une sincérité si rentre-dedans que sa plume en devient novatrice et réellement stylisée.
On suit ici le parcours initiatique d'un jeune gamin qui, du haut de sa vingtaine d'années, se passionne de manière toujours plus flagrante pour la littérature et ses exercices de style. Lui même se dénigre, ne croit pas en son écriture ni en l'écriture au sens globale du terme (« attendre des mots qu'il puissent donner un aperçu de la vie, c'est comme attendre d'une grenouille qu'elle s'y connaisse en astronomie ») et ses livres seront en petits nombres ( 2 ). Et pourtant, « Un truc très beau qui contient tout », ces lettres transcrites à sens unique, est bel et bien un ouvrage qui marque avec puissance le début d'une révélation littéraire de toute une génération. On y comprend notamment la profondeur de caractère de son auteur, cette approche de la vie border-line et complètement brute, passionnée comme jamais, jamais rassasiée.. un personnage infatigable ( mais aussi rabattu par la conscience de ses propres limites). Un personnage parfois ingrat mais jamais méprisable. Ce recueil est plein de vie, de jouissance et se boit comme une délicieuse et enivrante pinte de bière. Toute une époque, l'Amérique revisitée du haut de lubies communes et transcendantales. ❤
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Pour les passionnés des aventures des figures de la Beat Generation. Ou peut-être pour les passionnés de recueils épistolaires, de cette forme de littérature.
N'ayant jamais qu'une des parties des dialogues par lettres interposées, puisqu'on n'a ici que celles de Cassady, on ne capte pas toujours tout et au final, c'est pas bien bien intéressant. Les romans de Kerouac sont plus parlants et plus aboutis niveau style, et euh ben plus... romanesques...
Ici on a un peu toutes sortes de la lettre purement pratique, des mini-épisodes de vie (plus ou moins dissolue, plus ou moins hors-norme), à des tentatives de réflexions plus ou moins sous substance... qui décrivent un personnage original mais finalement quoi, rien. C'est sans doute ça qu'on doit considérer comme beau... Un truc très beau qui contient tout (ça s'appelle pas la vie, ça ?). En voici une... plus ou moins.
Vous l'aurez compris, j'ai plus ou moins apprécié.
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Ce Neal Cassady, j'ai appri à l'aimer dans le roman « Sur la route » de Jack Kerouac, mais il fallait que j'aille plus loin. Comme attirée par cet aimant, cet homme enfant, qui vit sans règle, sans obligation. Je viens de rencontrer mon alter ego et j'en suis tombée amoureuse.
L'homme de la « Beat génération », le phénomène qui a soulevé l'Amérique. Comme elle est décrite dans les romans c'est un groupe de jeunes auteurs (écrivains et poètes) qui n'avaient comme passion dans la vie que le sexe, l'alcool, les drogues et la philosophie. C'est ce que l'on pourrait croire au premier abord, mais cela va bien plus loin. Ce sont avant tout des jeunes hommes qui cherchent à tout prix à se jeter dans l'inconnu et que personne ne les retiennent, comme motivés par la folie elle-même.
Lorsque j'ai rencontré Neal, c'était sur la route, mais il m'en fallait plus, il fallait que je le connaisse plus en profondeur. J'ai lu ses lettres, compris ses angoisses. Lu sa soif d'être quelqu'un d'autre, de devoir se réinventer tous les jours. Dans ces lettres, on ne trouve pas de style particulier. C'est juste un homme qui écrit des lettres à ses amis et ne pense absolument pas qu'il puisse être publié un jour. Mais c'est surtout un homme fragile, incapable de se poser et amoureux fou de son alter ego avec qui il ne peut pas vivre sans s'entretuer. C'est un homme qui a un regard nouveau sur le monde qui l‘entoure, rempli de sagesse et de philosophie. C'est surtout un homme qui est en avance sur son temps, mais qui n'arrive pas à le gérer.
Dans ces lettres on lit l'impatience et le besoin de s'évader ; de s'évader de ce monde trop conditionné, s'évader par la musique, par les drogues, par les femmes.
Cet homme s'est le déclencheur de toute une génération, on le lit dans ses lettres mais surtout dans les romans qui parlent de lui. C'est la muse de tout ce groupe qui s'est retrouvé autour de cet homme. Car ils vivaient leurs vies à travers Neal, toujours en train de l'admirer mais sans comprendre réellement son mal être.
Ce roman, comme tout ce qui suivra dans cette « beat generation », ne peut pas être apprécié par tout le monde. Il faut avoir cette envie, cette boule de feu dans le ventre, celle qui est plus ou moins présente, celle qui nous pousse à nous dépasser, de tout abandonner pour aller toujours plus loin.
Dans ces lettres, il y a de la tendresse, de l'Amérique, du voyage, de l'amitié, il y a de l'adrénaline, du sexe, beaucoup de sexe et beaucoup de drogues… La vraie question est jusqu'où pourra-t-il tenir à ce rythme là !
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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critiques presse (1)
Telerama
26 février 2014
Avide de vivre et de (se) connaître, il est l'un des héros de la Beat generation. Ses lettres à ses amis (Kerouac, Ginsberg...) révèlent un prosateur magnifique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
[...] tu vois le regard ordinaire qu'ont certains yeux, eh bien celui de Bill est serein, légèrement fier parce que ses yeux sont perpétuellement conscients de ce qu'est en train de vivre leur propriétaire, un peu impassible parce que ses yeux ne sont pas destinés à être surpris ; des yeux patients qui ont appris qu'il n'y a rien de bon dans l'émotion et qu'il est inutile de rouler des orbites et de regarder avec effort ; des yeux qui observent avec attention et qui ne se plantent pas dans ceux des autres ; ouverts, mais toujours retirés derrière un voile presque imperceptible qui interdit à quiconque d'en sonder la profondeur ; des yeux qui montrent qu'un esprit tranquille est à l'oeuvre à l'intérieur de ce crâne ; ils n'impressionnent pas, n'insistent pas ou n'essaient pas de faire de l'effet ; intelligents et calmes, ils mettent un point d'honneur à n'exprimer aucune émotion, ils ne laissent jamais entrevoir ce qui se passe à l'intérieur, mais en un coup d'oeil on perçoit l'intense conscience de chaque instant.
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[...] et juste quand j'allais m'écrouler sur le lit j'ai vu ta lettre posée sur la machine à écrire.
J'avais les yeux rouges de fatigue et de manque de sommeil, mal aux jambes d'avoir ramené mon vélo du dépôt jusqu'en haut de la colline, le souffle court, et j'étais en nage.
J'ai ouvert ta lettre les mains noircies par les poignées du guidon. Difficile de décrire la réaction d'un esprit vanné ; une réaction d'émotion lasse ; la réaction d'une âme accablée par la noirceur de tes mots.
Attends, je vais essayer de te dire les choses plus simplement ; j'ai macéré dans des abysses très sombres, la dimension obscure des choses m'a envahi, des nuances de noir jamais entrevues auparavant. La résolution qui en a découlé a entraîné beaucoup de changements ; plus de réflexion, plus de compréhension, plus de force, plus d'amour, plus de sagesse - en un mot : plus de maturité. Passer en sept mois d'une hystérie ennuyeuse à une consciente vibrante est une expérience susceptible de causer par mal de bouleversements.
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Je sais, pour avoir perdu pied pendant 5 ans – peu importe si c'était justifié ou non -combien on s'encombre d'un tas de trucs inutiles au point que fonctionner correctement ou atteindre ce qu'on recherche devient incroyablement difficile – la limitation – inévitable – de notre vision des choses semble toujours inversement proportionnelle à la force de caractère que l'on met dans le travail.
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[A Jack Kerouac]
Tu ne peux pas m'apprendre la tristesse* - je n'en ai plus l'aptitude (je sais depuis des années que je n'éprouverai jamais plus aucune tristesse ; je crois que la tristesse est définitivement perdue pour moi - ah, c'est triste).

* "Je dois aussi apprendre de toi tes façons de combattre infatigablement, et de moi tu dois apprendre la tristesse." (Jack Kerouac, Lettres choisies, p 158.)
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8 janv. 1948. Cher Jack,
(...)Je me suis bousillé la main mais ça va. J'ai pris mes médicaments donc mon urticaire ça va. J'ai réussi à calmer LuAnne et Carolyn (pas de la meilleure façon) donc ça va. Moi, ça va je crois. Il y a vingt ans General Motors, section Chevrolet, a fabriqué une voiture avec un moteur 4 cylindres. J'en possède une désormais. La peinture est d'origine, le tissu intérieur d'origine, le volant d'origine, en fait la seule chose qui n'était pas sur la voiture quand elle est sortie du hangar à Plint, Michigan, c'est la plaque d'immatriculation. Combien? Gloups - 225 dollars. Combien je l'ai payée? 100 dollars. A bien y réfléchir, ça va pas si bien que ça; je suis fauché et endetté pour des années. Dieu bénisse les capitalistes.
Bon écoute, pas d'hésitation, pas de doute, pas de conneries - je suis ton frère, tu piges?
Bonne nuit,
NEAL
(Mal à la main; peux plus écrire)
3h à taper d'une seule main et voilà le résultat
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Videos de Neal Cassady (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Neal Cassady
Comment caractériser la Beat Generation, ce mouvement littéraire américain qui a influencé de nombreuses contre-cultures ? L'auteur-illustrateur Étienne Appert et l'éditeur Hugo Macé sont les invités du Book Club pour évoquer deux figures majeures du mouvement : Allen Ginsberg et Neal Cassady.
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