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EAN : 9782931137062
208 pages
Accro éditions (23/03/2023)
4.79/5   7 notes
Résumé :
Bordeaux, 2025. Gilles, romancier sur le déclin, partage la garde de sa fille Chloé avec son ex-épouse. En tant qu’humaniste, il est scandalisé de se retrouver un matin convoqué à l’école maternelle pour des propos racistes que son enfant de cinq ans aurait tenus dans l’enceinte de la cour de récréation. Lors de cet entretien, la directrice de l’école lui annonce que Chloé va devoir être soumise à une série de tests psychologiques, désormais exigés par l’administrat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Enorme coup de coeur pour ce roman lu d'une traite…
Une petite fille de cinq ans se dispute dans la cour d'école avec un petit garçon et lui dit qu'il s'en mauvais. La surveillante a tout entendu et tout compris. Depuis Chirac et son discours sur « le bruit et les odeurs », il ne faut plus évoquer les glandes sudoripares de qui que ce soit. Voici donc Chloé, cinq ans, bientôt soumise à rééducation forcée au nom de la sacro-sainte défense des minorités. Oh, rien de bien méchant, un simple test destiné à « déterminer dans quelle mesure l'environnement éducatif de votre enfant est de nature à nuire à la conception chez elle d'une société plus ouverte et inclusive ». Son père le prend pour lui et il n'a pas tort car la directrice de l'école poursuit : « Concrètement, il va chercher à déterminer si Chloé évolue bien dans un contexte familial où l'égalité des sexes et des caractères ethniques est valorisée ». L'Education Nationale au sommet de son art ! le fameux Mammouth engraisse toujours et enseigne toujours aussi peu. Alors, il s'occupe à rééduquer … ce qui lui paraît plus « tendance » que de défendre ceux de ses profs qui sont physiquement menacés.
On devrait rire des trouvailles de l'auteur : le test proposé à Chloé découle du « protocole RSHT » (pour Racisme, Sexisme, Homophobie, Transphobie), la « charte Camping de la mairie de Bordeaux « signifie : Charte d'Accueil en Maternelle des Personnes Inter-sexes Non binaires ou Gender-fluid. Mais, en définitive, on ne fera qu'en pleurer tellement est bien rendu le sentiment d'accablement devant tant de bêtise, de petits calculs et de mauvaise foi.
Le portrait de ce père isolé parce que malheureux, réfugié dans un amour absolu et exclusif pour sa fille, est également très émouvant. Les amis qui n'en sont plus vraiment, qui acceptent tout parce que « le monde a changé, tu sais », du moment que les malheurs du monde ne les atteignent pas et qu'ils aient leur ration de « panem et circenses », on en connait tous. On a du également croiser quelque fonctionnaire solidement abrité derrière la circulaire qui l'autorise à ne rien faire ou plus précisément à ne pas faire ce qu'on lui demande. Tout cela sent le vécu, bien sûr.
Ce père fracassé par la médiocrité et l'impuissance dissimulées derrière les bons sentiments dégoulinants d'une société aveugle qui ne veut surtout pas ouvrir les yeux, c'est un peu chacun d'entre nous, du moins ceux qui se sentent mal à l'aise dans l'air du temps.
Brillant pamphlet contre la doxa politico-woki-correcte, ce roman est aussi un procès, celui d'un état fort avec les faibles et faible avec les forts, celui de la politique du chien crevé au fil de l'eau, celui de notre ordinaire, hélas, piloté et encadré par les manipulations médiatiques.
Voici un auteur qui a des choses à dire et qui les dit fort bien.
Personnellement, je vais courir me procurer son premier roman intitulé Attrition. J'espère qu'il me pardonnera de dévoiler la fin du texte d'André Suarès qu'il a glissé en exergue pour éclairer le titre choisi.
« Les sables humains ne sont ni bons ni méchants. Ils n'ont même pas la force du mal, quand ils le font : un vent les pousse. Ils sont bien pis : ils sont médiocres et les atomes sans nombre de l'universelle médiocrité. On n'y peut pas penser sans dégoût. »
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En avant-propos, je tiens à préciser que j'ai eu la chance et le bonheur de recevoir ce livre dans le cadre de la Masse Critique d'automne 2023, et que par conséquent, je me dois de remercier dignement les personnes qui ont permis ce petit miracle 😉.

Merci à Nicolas et Babelio de m'avoir sélectionnée ;
Merci à ACCRO Éditions pour l'envoi si soigné de cet ouvrage ;
Merci à Frédéric Bécourt, auteur de "Un vent les pousse" d'offrir tous ces mots si précieux.
🙏😁
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Bordeaux, en 2025.

Gilles, ancien professeur de français, a démissionné du Ministère de la Transmission des Savoirs, pour se consacrer à l'écriture. Mais vivre de sa plume n'est pas chose aisée tant sur le plan financier que social. Et au final, la déprime n'est pas loin... Ajoutez à cela un divorce et une garde alternée, et l'univers s'assombrit un peu plus. Malgré tout, Gilles s'accroche à son seul et unique rayon de soleil, à savoir sa fille de cinq ans, Chloé.

Malheureusement, ces fugaces instants de bonheur se trouvent menacés par un nouveau protocole mis en place à titre expérimental au sein des écoles maternelles et primaires de l'académie de Bordeaux : le RSHT pour Racisme Sexisme Homophobie Transphobie.
Imaginez donc, la petite Chloé, scolarisée en maternelle chez les moyens, qui osent dire à Souleymane, un camarade de classe "Laisse-moi, tu sens mauvais. Rentre chez toi". Et hop ! La maîtresse, qui y a vu des propos racistes, rapporte aussitôt l'incident à la directrice de l'école qui se voit dans l'obligation de signaler les faits via le protocole RSHT. Et là, la machine administrative se met en branle, tel un rouleau compresseur : convocation des parents, suivi psychologique de l'enfant, rééducation des schémas de pensée de la famille... C'est affligeant et effrayant !

Bien que l'auteur nous plonge ici en 2025, il est difficile de parler de roman d'anticipation, tant l'échéance est proche. Et paradoxalement, c'est ce qui contribue à rendre cette histoire si malaisante, au point de nous faire trembler de peur. Car oui, 2025, c'est demain et tous les ingrédients d'une société qui marche sur la tête (pour être polie) sont d'ores et déjà présents en 2023. Au-delà du fameux protocole RSHT, l'auteur nous apprend le remplacement de la Carte Nationale d'Identité par le "Passe Citoyen" qui a pour but de supprimer les critères de sexe et de nationalité de chaque individu. Puis la création de la charte CAMPING pour Charte d'Accueil en Maternelle des Personnes Intersexes Non-binaires ou Gender-fluid, afin de favoriser l'inclusion dès le plus jeune âge, soit à partir de trois ans ! Toutes les institutions sont ainsi acquises aux idées véhiculées et portées par l'extrême gauche (wokisme, LGBTQ+...) et s'appliquent à les faire entrer de gré ou de force dans la vie quotidienne des français.

De l'autre côté, au cours du roman, nous allons faire la connaissance de Léontine, une jeune journaliste catholique et conservatrice, qui, souhaitant aider Gilles, va activer ses réseaux d'extrême droite. Il est clair à cet instant que la société est tellement clivée que cela est presque caricaturale : la droite est plus que jamais extrême, quand la gauche fait de même de son côté. A croire que chacun tire un bout de l'élastique à lui, et en tant que lecteur et citoyen, on se dit que ça va "péter" un jour, mais quand ?
D'après Frédéric Bécourt, pas en 2025, mais avec son roman, la tension est à son comble et "l'explosion" ou plutôt "l'implosion" de la société semble imminente.

Loin des poncifs habituels, "Un vent les pousse" est un roman construit de façon très habile, sur une thématique toujours sujette à polémique. Les idées des deux extrêmes politiques sont décrits avec cynisme certes, mais surtout avec une grande justesse, et cela est principalement dû à la lucidité et à la capacité d'analyse et d'observation de l'auteur. de plus, pour ne rien gâcher, la qualité d'écriture est remarquable et vraiment agréable. J'ai tellement adhéré et adoré ce second roman de Frédéric Bécourt, que je me laisserais bien tenter par la découverte de son premier ! Assurément, un auteur à découvrir et à suivre... 👍
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Ils sont nombre et matière

Après 𝑨𝒕𝒕𝒓𝒊𝒕𝒊𝒐𝒏, récit de l'usure d'un employé de la start-up nation, paru en 2021 chez Æthalidès, Frédéric Bécourt revient avec un deuxième roman 𝑼𝒏 𝒗𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒔𝒔𝒆, l'histoire d'un homme esseulé qui souhaite protéger sa fille face aux idéologies délétères de notre temps.

Gilles, romancier en panne d'inspiration et en dépression depuis son divorce quinze mois plus tôt, n'a que sa fille de 5 ans, Chloé, pour seul horizon. Il en a la garde une semaine sur deux ; lorsque sa fille n'est pas chez lui, il l'attend, seul avec son chat Mirabelle. Sa femme a refait sa vie, lui n'en attend plus rien, inadapté et sans repère (ni famille, ni collègues, ni vrais amis) en dehors de sa fille qui seule donne un sens à son existence.

Gilles mène une demi-vie : aux semaines hors du monde et sans rapports humains, succèdent les semaines avec Chloé. Son ex-femme et son éditrice le sermonnent pour qu'il se bouge : qu'il sorte de son appartement, voit du monde, qu'il passe à autre chose et écrive (il doit à son éditrice un texte depuis plusieurs semaines).

Marie-Pierre, mère célibataire d'un ado de 18 ans, est depuis peu la directrice de l'école maternelle de Chloé. Un soir, Marjorie, jeune institutrice de l'école, annonce dans la panique – et une certaine excitation – un cas de 𝑅𝑆𝐻𝑇 dans sa classe. le protocole 𝑅𝑎𝑐𝑖𝑠𝑚𝑒 𝑆𝑒𝑥𝑖𝑠𝑚𝑒 𝐻𝑜𝑚𝑜𝑝ℎ𝑜𝑏𝑖𝑒 𝑇𝑟𝑎𝑛𝑠𝑝ℎ𝑜𝑏𝑖𝑒 vient d'entrer en vigueur dans les écoles maternelles et primaires de l'académie.
Il s'agit de signaler tout comportement déviant à l'inspecteur académique, qui décide d'engager la procédure 𝑅𝑆𝐻𝑇. Elle consiste à soumettre l'enfant à différents questionnaires psychosociaux puis à un « parcours thérapeutique et éducatif adapté », sorte de rééducation dès le plus jeune âge pour éradiquer le mal à la racine. Mais l'accord des parents est nécessaire pour que ce protocole soit mis en place…

Chloé, qui se remet mal du divorce de ses parents, devrait affronter une nouvelle épreuve : être accusée d'avoir tenu des propos racistes envers son camarade Souleymane et suivie par un nouveau pédopsychiatre. L'institution scolaire insinue également que Gilles introduit dans la tête de sa fille un discours de haine, des idées d'extrême-droite.

La mère de Chloé accepte sans hésitation que sa fille se soumette à ce protocole, au contraire de Gilles qui refuse qu'elle traverse une nouvelle épreuve et de se faire traiter à demi-mots de raciste, lui l'humaniste, l'homme de gauche.

Mais l'administration française sait se défendre, et le protocole prévoit qu'en cas de refus des parents, un juge soit saisi et l'autorité parentale déchue ; Gilles perd ainsi la garde de sa fille, pour maltraitance de refus de soins.

Va alors s'engager une bataille juridique puis médiatique entre l'administration française et Gilles et ses soutiens : dans son combat, il est aidé par une jeune journaliste du média conservateur et catholique 𝐴𝑣𝑒𝑛𝑢𝑒 𝐹𝑜𝑐ℎ et par un magistrat à la retraite. Parviendra-t-il à trouver une porte de sortie ou va-t-il se soumettre aux injonctions totalitaires et imbéciles ? Gilles agira-t-il comme il le faut, selon ce que la société attend de lui ou rompra-t-il avec son habitude de se soumettre, au risque de saigner davantage ?

Ce roman, qui explore certains maux de notre époque (la raréfaction des relations humaines, l'individualisme forcené, la déconstruction), montre la lente décomposition du corps social, académique et institutionnel. Il affiche la médiocrité des gens de demain, ni bons ni méchants et mus par une certaine idée du Bien.

𝑼𝒏 𝒗𝒆𝒏𝒕 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒔𝒔𝒆 est paru aux jeunes éditions belges Accro Editions, qui met un soin particulier à éditer des ouvrages de qualité (avec couverture à rabats, un papier agréable).
Lien : https://www.facebook.com/pho..
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Ce livre pourrait être classé dans la catégorie "Essais", presque plus que dans la catégorie "Romans". En effet, c'est un essai sur notre société qui, petit à petit, est détruite par des idéologies toutes plus extrémistes et dangereuses les unes que les autres : wokisme, genrisme, inclusion... Ces idéologies qui amènent les hommes à devenir plus fous de jour en jour, au point de demander à des enfants de maternelle ou de primaire de se prononcer sur leur sexualité, sur des questions comme le racisme... une aberration (laissez les vivre leur jeunesse bon sang !). Ce livre montre parfaitement tout cela mais également comment "l'intelligentsia" plutôt gauchiste (mais pas que) finit par annihiler toute pensée individuelle. On lit ce livre d'une traite car, non seulement il est très bien écrit dans un style fluide et un excellent français (n'en déplaise ici aux wokistes), mais il n'est pas non plus "extrémiste" dans la position des personnages quels qu'ils soient, et notamment, bien sûr, le personnage principal, Gilles. On est capté par ces différents protagonistes et on croit vraiment à cette histoire que l'on semble vivre pleinement avec eux. Même si cela reste une fiction, on ne peut que se dire que nous n'en sommes pas loin et qu'on y va à vitesse grand V. Cela fait peur mais est réel, et la fin du livre ne donne pas non plus l'occasion d'espérer. Alors OUI, il faut lire ce livre pour prendre conscience de la dangereuse direction qu'a prise notre société et pour pouvoir réagir avant qu'elle ne soit totalement détruite. Un excellent ouvrage qui demande à mieux connaître son auteur.
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Dans la série des romans d'anticipation qui ne seraient pas si terrifiants s'ils n'annonçaient pas une réalité déjà en germe, il convient de rendre hommage au livre de Frédéric Bécourt qui décrit avec talent la pulsation idéologique de notre temps qui nous conduit inexorablement vers un monde bicéphale où le tempo de certains, parfaitement accordés sur ce rythme digne du boléro de Ravel, radicalise et marginalise de fait ceux qui tentent de s'en extirper.
Lien : http://alarecherchedutempspr..
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Un vent les pousse. Frédéric Bécourt. Accro éditions (maison d’édition bruxelloise fondée en 2020 par Philippe Philippe Brandes et Mireille Liber : https://www.accro-editions.com/), 2023

C'est le deuxième roman de Frédéric Bécourt après Attrition publié chez Aethalides en 2017

C’est un roman de facture très classique, sans afféteries de style ou de construction, un roman qui raconte une histoire, et c’est un plaisir simple et rare et retrouvé de lire un "vrai" roman, avec une vraie histoire et de vrais personnages, qui déroule impeccablement et implacablement son intrigue, un de ces romans qui nous emmènent et ne nous lâchent pas, qu’on lit en ayant envie à chaque page de connaître la suite
J’ai pensé plusieurs fois, en le lisant, au plaisir que j’ai eu dans ma jeunesse à découvrir François Mauriac ou Julien Green, un plaisir de lecture d’une écriture narrative simple et purement émotionnelle, sans souci des modes
Je ne dirai rien de l’histoire, qui est haletante, avec un côté prémonitoire angoissant, car il s'agit aussi, à sa façon, d'un roman noir ; il vous faudra pour cela lire le livre, il en vaut la peine (ou le plaisir)

Le héros est un homme lucide et pour cette raison déjà foncièrement pessimiste et peu heureux de sa vie personnelle, mais que des circonstances malheureuses et des événements funestes à un moment de son existence où il retrouvait un certain goût de vivre, vont rendre de plus en plus amer, solitaire et misanthrope, contraint qu’il est de remettre en cause les quelques certitudes qui le faisaient avancer

Il s’agit aussi d’un roman d’anticipation à sa façon modeste (dans l’anticipation), ancré dans son époque qu’il ausculte habilement : il se situe en 2025, c’est-à-dire demain ; c’est l’occasion pour le narrateur (l’auteur) de dresser un tableau de ce qui guette peut-être, sans doute, les habitants de nos contrées "civilisées" dans un très proche avenir, d’aborder avec bonheur un certain nombre des dérives déjà en cours de développement dans notre société, d’oser quelques digressions philosophiques bienvenues, de camper de savoureux portraits d’archétypes humains en pleine obéissance aveugle et inconscience imbécile ; et le tableau est assez sombre
Il ne finit pas mal, c’est dommage (:-
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"La majorité des écrivains aujourd'hui sont des enseignants, lui avait-elle lancé. C'est comme ça, c'est un fait. Pour écrire il faut du temps et les profs n'en manquent pas. Le problème c'est qu'ils n'ont, la plupart du temps, rien à dire. En tout cas, rien de neuf. Je ne dis pas ça contre vous, Gilles, vous n'y êtes pour rien, mais voilà, les grands auteurs naissent généralement dans l'incertitude et l'inconfort, ou même durant les périodes de guerre, pas entre deux manifs pour la revalorisation du point d'indice... L'éducation nationale est une micro-société à part. Elle est un peu coupée du monde, reconnaissez-le. On peut y faire toute sa carrière sans réellement apprendre grand-chose de la condition humaine. Or, comme disait Céline, il faut avoir payé pour écrire, au sens où il faut avoir vécu, sinon ça sonne faux."
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Dans les années 90, il avait formalisé une sorte d'échelle mouvante, avec différents stades, permettant de se figurer la viabilité politique d'une idée en fonction de l'état de l'opinion. Pour simplifier, il démontrait comment, en prenant n'importe quel concept outrancier, il était possible de le faire admettre par le plus grand nombre, et même de l'inscrire dans la loi, pour peu que l'on passe par différentes étapes. De l'impensable le transformer en radical, de radical le rendre acceptable, puis d'acceptable il devient raisonnable, etc. Jusqu'à le rendre populaire et le faire entrer dans la constitution. Le principe s'appliquait surtout à la presse et à la télévision et aujourd'hui ce sont les médias dominants et les réseaux sociaux qui effectuent ce travail, de la même manière.
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Regardez comment ça s'est passé pour la GPA, par exemple. L'opinion publique, il y a encore trente ans, aurait considéré comme impensable le fait de pouvoir louer le ventre de jeunes femmes démunies vivant à l'étranger afin de permettre à des couples homosexuels d'élever des enfants. Il a suffi progressivement de passer par le mariage gay et la PMA tout en diffusant, par un discours libertaire et égalitariste, la notion aberrante de "droit à l'enfant" pour parvenir à faire admettre aujourd'hui comme naturelle ce qui constituait hier un obstacle anthropologique.
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Les individus, de manière générale, se forgent une vision du monde alors qu'ils deviennent adultes, ou plus exactement lorsqu'ils quittent l'enfance, entre quinze et vingt ans. Dès lors, ils n'ont de cesse de la confronter à tous types d'événements et de juger chaque manifestation de l'univers, de la plus dérisoire à la plus spectaculaire, à travers une grille de lecture qu'ils pensent avoir façonnée. Puis arrive la trentaine, les convictions s'endurcissent et l'esprit critique s'éteint progressivement. La majorité des gens ne mettront plus leur structure idéologique en question, ils tiendront une vérité jusqu'à leur dernier jour.
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