AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791021339347
15 pages
Editions la Bibliothèque Digitale (16/07/2013)
3.75/5   6 notes
Résumé :
"Une Volupté nouvelle" de Pierre Louÿs, poète et romancier français (1870-1925). Ce livre numérique présente «Une Volupté nouvelle», de Pierre Louÿs, édité en texte intégral.
Que lire après Une Volupté nouvelleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est effectivement avec une indéniable volupté que j'ai pris connaissance de ce récit fantastique où le narrateur - figurant sans aucun doute l'auteur - oisif, désoeuvré et heureux de son sort, vit l'expérience surnaturelle d'une rencontre nocturne avec une apparition.

Et quelle apparition ! Callisto, nymphe antique de toute beauté, tirée du tombeau par la curiosité de découvrir ce qu'est devenu le monde vingt siècles après sa mort. La pauvre semble d'ailleurs très désappointée en constatant que de la civilisation occidentale du XIXème siècle il n'y a pas à tirer de "nouvelles voluptés". Elle qui brilla tant par sa beauté que par son esprit, fait reproche au narrateur de n'avoir pas su surpasser la philosophie, les sciences, les arts et le savoir-vivre antiques.

Notre homme étant un jouisseur à l'image de Pierre Louÿs, il s'abandonnera avec délice à la voluptueuse tentatrice et sera plus sensible à ses charmes qu'à ses discours auxquels il ne peut opposer aucune répartie pertinente.

Sous la plume fantaisiste et drôle de Pierre Louÿs se cache bien sûr une satire, plus amusante que méchante. Ce récit témoigne surtout de l'incroyable attrait que l'Antiquité a exercé sur la société du XIXème siècle et de l'émergence d'une littérature de l'imaginaire qui abolit le temps et l'espace.


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Challenge XIXème siècle 2015
Commenter  J’apprécie          390
Une Volupté nouvelle /Pierre Louÿs
« Une volupté nouvelle » m'a fait penser au début à l'essai de Nathan Devers « Espace fumeur » que j'ai commenté récemment puisque je lis : « … L'important est d'avoir toujours une cigarette à la main ; il faut envelopper les objets d'une nuée céleste et fine qui baigne les lumières et les ombres, efface les angles matériels, et, par un sortilège parfumé, impose à l'esprit qui s'agite un équilibre variable d'où il puisse tomber dans le songe. » L'auteur, un soir, songe à écrire de la poésie, et en même temps il ressent le désir de ne rien faire. Une soirée qui se terminera comme souvent devant une feuille de papier vierge et un cendrier plein de cadavres ! C'est alors que la sonnerie retentit… Une femme inconnue se tient sur le seuil, belle et sensuelle. Elle défait son manteau et « … Sa robe était de soie vert d'eau, ornée de gigantesques iris tissés dont les tiges montaient en fusées le long du corps jusqu'à un décolletage carré qui montrait nu le bout des seins. » Fantasme, fantôme ou réalité d'une lectrice extravagante ? Elle dit s'appeler Callistô…et se dévêt en un éclair pour laisser apparaître un corps d'une harmonie parfaite, « sa peau luisait comme au sortir du bain, brune d'un léger ton uniforme, presque noire au bout des seins, au bord allongé des paupières et dans la ligne courte du sexe. » … Elle raconte à notre poète comment est née la volupté dans les temps anciens, comment les lèvres d'un homme et d'une femme se sont unies pour la première fois et se savourèrent avant que chaque jour un plaisir nouveau n'inspirât les corps des amants, oubliant la barbarie héréditaire des accouplements bestiaux. C'était au temps de la splendeur de Babylone, Antioche et Alexandrie. Mais depuis, des siècles plus tard, quel plaisir inconnu en amour avez-vous conquis demande –t-elle à l'écrivain ? Quelles jouissances neuves avez-vous expérimenté que je puisse partager avec toi ? le narrateur tente d'expliquer que les siècles qui ont suivi furent destructeurs et que les hommes et les femmes perdirent peut-être l'essentiel, mais que l'humanité avait enfanté des découvertes remarquables. Et Callistô de se moquer de l'écrivain lui montrant que les siècles qui suivirent l'Antiquité n'ont fait que copier, Descartes Parménide, Kant également Parménide, les mathématiciens Euclide et Archimède copié par Leibnitz, Aristote par Newton, Démocrite par Kelvin. Et au terme de cette discussion savante, Callistô souhaiterait emporter avec elle le frisson d'une volupté nouvelle… La cigarette, songe alors l'écrivain, fera peut-être l'affaire…Une nouvelle très originale.
Commenter  J’apprécie          20
Rien n'a changé depuis 2000 ans... La science n'a pas fait de réel progrès, la philosophie s'inspire toujours des maîtres antiques, les parures et les vêtements ne changent guère. Et surtout, surtout, l'art d'aimer n'a pas progressé, aucune nouvelle volupté n'a été découverte depuis les nymphes et les courtisanes sacrées ; au contraire même, il a été perdu. La faute à la morale catholique prétend le Narrateur. Dommage cependant, "pour la curiosité des jeunes filles qui le lisent", que celui-ci ne décrive pas ce que sont les arts de l'amour et du plaisir que lui apprend Callistô, d'autant qu'il est suggéré qu'il s'agit de plaisir féminin... L'érotisme du texte est donc plus allusif qu'explicite. Les personnages parlent et philosophent plus qu'ils ne font l'amour. J'ai bien apprécié ce mélange de philosophie et de sensualité, en appréciant les réflexions sur l'art et le patrimoines modernes, qui ne seraient que de pâles copies de l'art antique.
Je ne révélerai pas à quoi fait référence la "volupté nouvelle du titre", mais à notre époque pleine d'injonctions sanitaires, la révélation fonctionne moins bien - peut-être que dans l'Antiquité, le chocolat n'existait pas, un plaisir à moins de risque que celui présenté... ?
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- [...] Ce n’est pas Descartes, c’est Parménide qui a dit que la pensée était identique à l’être. Ce n’est pas Kant, c’est encore Parménide qui a dit que la pensée était identique à son objet. Et dans ces deux phrases, les écoles modernes se pelotonnent tout entières ; elles n’en sortiront pas. Partout où votre science devient générale, c’est-à-dire philosophique, elle se repose, encore aujourd’hui, sur nos assises fondamentales. Les maîtres d’Euclide ont fixé pour toujours les rapports immuables des lignes. Archimède s’est servi du calcul intégral bien avant votre Leibnitz, qui nous doit également sa métaphysique. Au lieu de méditer devant la chute des pommes, Newton, que vous révérez, aurait pu se borner à lire une page de notre Aristote, où sa théorie de la gravitation universelle était exposée depuis deux mille ans. Sur la constitution de la matière, qui est le problème de Dieu, Démocrite en savait autant que lord Kelvin ; son hypothèse reste seule admise. Enfin, au moment où vous êtes sur le point de concevoir une science universelle et centrale, dont la loi suffirait à expliquer la totalité des phénomènes, - quelle est cette science et quelle est cette loi ? Celles dont Héraclite a donné, voici deux mille quatre cents ans, l’expression définitive : le feu se transforme en mouvement ; le mouvement se transforme en feu ; et c’est là le monde.
Commenter  J’apprécie          80
- Mille ans avant que je ne fusse belle, les hommes s’unissaient aux femmes à peu près comme les boucs aux chèvres. Tu as lu Homère ? Ni Argos, ni Troie, n’ont connu d’autres plaisirs que ceux de l’acte sauvage dont les animaux se contentent. Même le baiser sur la bouche était ignoré de Briséis. Jamais Andromaque ne tendit sa poitrine à d’autres lèvres qu’à celles de son petit enfant. Jamais autour des flancs d’Hélène, une main ouverte et légère ne souleva le frémissement qui naît de la caresse humaine
Commenter  J’apprécie          130
Il est évident aujourd'hui, après dix mille ans d'efforts infructueux chez tous les peuples, qu'une jeune fille ne saurait être plus belle par l'art du couturier, et du brodeur et de l'orfèvre qu'à l'instant même où elle se montre toute nue comme les dieux l'ont créée.
Commenter  J’apprécie          120
- [...] le charme d’une femme s’accroît toujours au moment où elle se tait ; mais c’est une vérité spéciale dont l’évidence n’apparaît qu’aux hommes.
Commenter  J’apprécie          180

Videos de Pierre Louÿs (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Louÿs
Pierre LOUŸS – Le prince irrésolu : Relecture de l'œuvre poétique (France Culture, 1978) L'émission "Relecture", par Hubert Juin, diffusée le 3 février 1978 sur France Culture. Présence : Robert Fleury, Paul Dumont, Alain Kahn Sriber et Jean Louis Meunier.
autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Roman d'amour Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5261 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}