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EAN : 9782234063464
216 pages
Stock (19/08/2009)
3.34/5   187 notes
Résumé :
Une année étrangère Partie en Allemagne comme jeune fille au pair, Laura, à dix-sept ans, découvre tout d'abord qu'elle ne connaît pas si bien la langue de ce pays étranger. Puis c'est au tour de la famille qui l'accueille, un couple et deux enfants, de la troubler par leur simple mode de vie, leur comportement, leurs habitudes. Est-elle venue pour s'occuper des enfants, pour effectuer des tâches ménagères, pour parfaire cette langue ou tout simplement pour grandir ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
3,34

sur 187 notes
Partie en Allemagne pour fuir une ambiance familiale étouffante, Laura, 17 ans, se retrouve assez démunie par rapport aux barrières de la langue.
Engagée comme jeune fille au pair dans une famille qui ne semble pas vraiment en avoir besoin – les enfants ont déjà 14 et 10 ans – elle ne comprend pas bien ce qu'on attend d'elle et peine à définir son rôle.
Peu à peu, Laura progresse en allemand et s'intègre, mais cette famille qui lui paraissait au début si simple et sans complexes a finalement elle aussi ses problèmes…
Quiconque est parti jeune en séjour linguistique à l'étranger a vécu cette situation : comprendre un mot sur 10, acquiescer du coup à tout ce qu'on vous dit sans souvent en saisir les conséquences… Brigitte Giraud rend bien la frustration qu'on éprouve à disposer de trop peu de vocabulaire pour s'exprimer clairement et donner un avis nuancé, et la dépendance par rapport à la famille d'accueil…
Un roman prenant, bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'action.

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J'aime beaucoup l'univers poignant, mélancolique de Brigitte Giraud.

Laura, 17 ans, est meurtrie par la mort de son frère et veut fuir une atmosphère familiale oppressante, où chacun se retranche à sa façon dans son chagrin.

Elle s'en va en Allemagne de l'Ouest comme jeune fille au pair.Ce n'est pas évident pour elle de s'intégrer, la barrière de la langue et le comportement bizarre de la famille chez qui elle travaille ne l'aidant pas à se sentir à l'aise.Elle ne comprend d'ailleurs pas pourquoi on a fait appel à ses services car les enfants( déjà grands) ne semblent pas avoir besoin d'elle.

Petit à petit, elle s'y fera pourtant une place et découvrira ce que cachaient les non-dits des uns et des autres .Elle mûrira et refusera de jouer le rôle que veut lui faire prendre le père désespéré.

Tout, dans ce livre est en retenue, en chagrins tus, en suspens.
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Brigitte GIRAUD. Une année étrangère.

L'action de ce roman se situe en Allemagne de l'Ouest, avant la chute du Mur de Berlin, je dirais dans les années 1975-1980, dans la région de Lubeck.

Suite à la disparition accidentelle de son jeune frère Léo, Laura décide d'abandonner ses études, son foyer déliquescent. Elle se rend en Allemagne pour une durée de six mois : elle devient jeune fille au pair et intègre la famille Bergen. Il y a deux enfants, Thomas, 14 ans et Suzanne, 9 ans. La jeune fille débarque dans cette ville portuaire, avec une connaissance toute relative de la langue. Les enfants sont quasi livrés à eux-mêmes. Si Suzanne décide de ne pas aller à l'école, elle reste à la maison… les parents semblent un peu trop laxistes...

Dans ce huis-clos, Laura ne sait que faire et elle ignore le rôle qui lui est dévolu. Vivre six mois, loin de sa famille, avec les difficultés de compréhension, due à la barrière de la langue, c'est long. de plus son arrivée en plein hiver sur la côte de la baltique là où le climat est des plus rigoureux, la neige résiste longtemps. Tout est blanc, froid, peu accueillant. La jeune fille s'intègre petit à petit dans cette famille. Son frère aîné Simon est son correspondant : il lui envoie de longs courriers et de la musique, lui dévoilant l'univers familial décadent. Les parents sont en voie de séparation. L'univers est sombre, un peu d'espoir lorsque Thomas va l'inviter à participer à des rencontres avec ses amis. L'étau se resserre de plus en plus. Elle découvre la maladie sournoise qui s'est emparée de Mme Bergen. Et lors de l'hospitalisation de cette dernière, son époux, désemparée à une drôle d'attitude envers la jeune fille. Elle demeure coite et ne sait quelle attitude prendre.

Un huis-clos pesant. Est-ce un roman autobiographique de Brigitte GIRAUD ? Cette jeune fille, à l'aube de sa vie de femme est complètement désarmée lorsqu'elle évolue au sein de cette famille. Cette dernière est également en pleine tourmente. Que faire, que dire, surtout s'il n'y a que peu de communication ? Entre son rôle d'aide ménagère, d'intendante, de complice des enfants, de femme femme, quel est celui qu'elle doit endosser pour satisfaire au mieux la famille qui la reçoit ? Elle baigne dans une grande solitude. Peut-elle s'en extraire en fréquentant la bibliothèque ? Que penser de sa découverte du terrible pavé écrit par Adolf HITLER et de la politique dans laquelle ce dernier a plongé son pays ? Dans quel état va-t-elle être lorsqu'elle va quitter cette famille d'accueil et rejoindre sa propre famille ? Quel sera donc son devenir après cette longue parenthèse de six mois hors du cocon familial ?
( 05/02/2023).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Tissé sur un fond historique puisque cette histoire se déroule en Allemagne de l'Ouest avant la chute du mur de Berlin, Laura, une jeune française de 17 ans s'engage pour six mois en tant que jeune fille au pair dans une famille allemande où elle devra s'occuper de deux enfants, Suzanne et Thomas, qui a à peine deux ans de moins qu'elle. Ainsi, elle devra s'accoutumer à un nouveau style de vie, affronter la solitude puisqu'elle n'a pas d'amis et apprivoiser cette langue qu'elle connait mal.

Malgré les critiques qui semblent assez mitigées, je dois avouer que j'ai beaucoup apprécié ce roman même si la fin m'a un peu déçue puisque j'ai trouvé qu'elle avait été un peu "bâclée" et qu'elle laisse le lecteur sur sa faim. Certains y trouveront surement un avantage en disant qu'elle laisse ainsi libre cours à l'imagination du lecteur mais moi, j'aurais aimé qu'elle soit plus développée, que le lecteur sache quel va être le dénouement lorsque Laura retournera en France, si elle va enfin arriver à faire le deuil de son petit-frère mort dans un accident de mobylette et enfin si Madame Bergen survivra à son cancer du sein et si elle retournera chez elle. J'ai trouvé l'histoire intéressante, celle d'une jeune fille qui est complètement déracinée et qui a du mal à trouver sa place dans ce monde qui lui parait hostile, l'écriture très agréable et la fin pleine de rebondissement même si, comme je l'ai dit, je ne l'ai pas trouvé assez développée. Une belle découverte néanmoins !
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- - - EVITER DE LIRE la quatrième de couverture qui dévoile toute la trame du roman !
Années 1980, Laura a 17 ans, elle arrive comme jeune fille au pair dans le nord de l'Allemagne pour fuir sa famille en crise. Très vite lui apparaît la barrière de la langue : la difficulté de se présenter, de cerner la personnalité d'autrui, de nuancer ses propos, de faire de l'humour, de consoler... Elle est en outre déroutée par la famille d'accueil qu'elle ne comprend pas, dont le mode de vie est en rupture totale avec ce qu'elle a connu jusqu'alors chez ses parents. Elle pressent parfois des choses graves qu'elle n'arrive pas à préciser. A mi-chemin entre l'adolescence et l'âge adulte, Laura est dans cette position ambivalente dans la famille : tantôt femme pour les tâches ménagères et quand elle discute avec les parents, tantôt ado et complice des enfants (quand elle joue de la guitare avec Thomas, le fils de 14 ans). Peu à peu elle apprivoise ces gens, cet univers clos...
Je me suis immédiatement sentie bien dans ce livre, qui est pourtant sombre à bien des égards. le style est très agréable. On s'imprègne de l'ambiance qui règne dans la famille, du paysage enneigé, on a envie de (re)découvrir Thomas Mann... La jeune fille émeut par le poids de son drame familial, son désarroi et sa maturité... La curiosité du lecteur est très rapidement titillée car on sent un passé douloureux chez Laura, et une menace à venir. La densité de l'écriture m'a incitée à faire des pauses pour ne rien perdre de la richesse du récit. Un très beau livre.

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critiques presse (1)
Lexpress
29 novembre 2011
Placé sous le haut magistère de Thomas Mann et de sa Montagne magique, ce roman déroule les six mois d'une jeune Française au pair dans une famille du nord de l'Allemagne[...]. Après la rudesse (et le froid) des premiers temps, c'est bien le salut que l'adolescente, trop tôt mûrie par le deuil familial, va finir par trouver, ici, loin des siens et de tout témoin.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Je ne supporte pas qu'on me prête attention, je m'efforce de disparaître, je voudrais ne plus être matérielle, ne plus transporter ma carcasse, me replier dans un pur esprit, totalement invisible. Aucun garçon ne risque de s’intéresser à moi, je leur fais sans doute peur. [...] Je pensais que j'étais naturellement insouciante et légère, que cet état durerait éternellement. Je regardais certaines de mes connaissances, qui avaient des problèmes, des obsessions, des complexes, comme de pauvres filles infréquentables. Je pensais qu’il y avait des gens intéressants et d’autre pas, des gens séduisants et d’autres pas. Je pensais que le monde se divisait en deux catégories, ceux qui gagnent et ceux qui perdent. Je n’avais pas compris qu’on pouvait basculer de l’une à l’autre, devenir une ombre alors qu’on se sentait pleinement exister quelques jours auparavant. Et je mesure aujourd'hui combien il est difficile de rester soi, de se reconnaître, de ne pas détester la dépouille qui fait encore office de corps, de supporter la nouvelle enveloppe dans laquelle on s'est glissé, si mal ajustée. Je méprise cette enchevêtrement de lambeaux qui me définit désormais, comme si j'avais perdu des couches successives de peau, jusqu'à paraître à vif, parfaitement écorchée. Alors je relis la lettre de Simon, qui me tire vers la vie et l'incroyable bonheur d'aimer, et je ressens, instinctivement,, que c'est l'endroit où j'ai envie d'aller. J'ai parcouru tous ces kilomètres pour me perdre, sans doute, mais peut-être aussi pour me trouver, pour me débarrasser de la fille que je suis devenue, sauvage et transparente, vulnérable et imprévisible, une fille tout en contradictions, quelqu'un qui s'effiloche; incapable de désirer et de choisir. [...] Il est temps que je retrouve la fille que je suis, non pas celle d’avant, avec toutes ses attentes, mais une fille qui n’a pas peur de ce qu’elle ressent, une fille qui cesserait de fuir et qui supporterait le regard des autres. Une grande soeur qui oserait enfin pleurer.
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Je ne dispose pas des adverbes qui me permettraient de nuancer mon refus, tous ces petits mots qui enrobent la langue et son comme des béquilles, qui colmatent ici, amortissent là. savoir parler une langue étrangère, c'est bien cela: être dans le confort de la demi-teinte, dans le doigté de la nuance. Et je suis loin d'être capable de parler, je m'en rends compte avec douleur chaque jour.
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"Et pour la première fois, je me sens libre, étrangement légère, libre parce que étrangère, dans une vie provisoire, sans témoin, sans passé. Sans rien à prouver."
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"Pendant quelques heures, je vais faire appel à mon énergie, mon désir de vivre, mon amour, pour que la couleur s'inscrive sur le papier, pour dire à ma mère que je pense à elle malgré l'éloignement, que j'en souffre, sans doute. Je vais exprimer avec la peinture ce que je ne peux dire avec les mots."
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"Je ne sais ce qui s'est passé entre Thomas et moi au Lac sans fond. Nous avons été si heureux ensemble, si surpris de notre complicité. Nous avons pensé que vivre était simple parce que nous accomplissions quelque chose d'interdit, parce que la pluie s'était arrêtée de tomber, nous étions portés par une force inattendue et la vie autour n'existait plus. Mais la vie autour nous rattrape, nous oblige, nous soumet. J'ai peur d'aimer Thomas alors je suis brutale, peut-être que je me punis."
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Videos de Brigitte Giraud (42) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Brigitte Giraud
Brigitte Giraud et ses invités, Didier Castino et Nine Antico.
Oh les beaux jours ! est heureux d'accueillir à Marseille la lauréate du prix Goncourt 2022, Brigitte Giraud. Si cette récompense suprême l'a particulièrement mise en lumière ces derniers mois, elle est l'autrice depuis 1997 d'une oeuvre conséquente – romans, récits, recueil de nouvelles – que ce rendez-vous privilégié avec elle nous propose de découvrir.
Au cours de ce grand entretien, il sera aussi question de sa passion pour la musique, particulièrement pour Rachid Taha, qui lui rappelle son adolescence dans la banlieue de Lyon, où ils ont grandi tous les deux ; du chanteur et écrivain Dominique A, complice de longue date, dont elle a édité un texte et que nous sommes allés interviewer pour l'occasion ; de son lien à l'Algérie, son pays natal (elle est née à Sidi Bel Abbès en 1960), et de la manière dont les relations complexes entre l'Algérie et la France continuent de jouer un rôle dans nos sociétés. L'écrivaine évoquera également l'adolescence et la difficulté à trouver sa place dans un monde fragilisé et, bien sûr, le deuil, thème qui parcourt son dernier roman, Vivre vite. Plus de vingt ans après ce drame intime, elle y fait le récit, à partir d'une succession d'hypothèses qui interrogent intelligemment la notion de destin et de choix, des événements qui ont précédé la mort en 1999 de son mari, Claude, dans un accident de moto alors qu'il allait chercher leur fils à l'école.
Sur le plateau de la Criée, Brigitte Giraud a souhaité s'entretenir avec deux auteurs dont elle apprécie le travail et les engagements, tous deux marseillais : l'écrivain Didier Castino, par ailleurs professeur à Marseille, et l'autrice, dessinatrice et réalisatrice Nine Antico. Une rencontre passionnante avec une écrivaine dont la langue au tempo musical sonde avec émotion les fractures du temps et celles des âmes, car, dit-elle, «l'intime, la décence, c'est ce qui relie au collectif».
À lire (bibliographie sélective) — « Vivre vite », Flammarion, 2022 (prix Goncourt). — « Nous serons des héros », Stock, 2015. — « Avoir un corps », Stock, 2013. — « Une année étrangère », Stock, 2009 (prix du jury Jean Giono). — « L'amour est très surestimé », Stock, 2007 (prix Goncourt de la nouvelle).
Un grand entretien animé par Olivia Gesbert et enregistré en public le 27 mai 2023 au théâtre de la Criée, à Marseille, lors de la 7e édition du festival Oh les beaux jours !
Podcasts & replay sur http://ohlesbeauxjours.fr #OhLesBeauxJours #OLBJ2023
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