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EAN : 9782369560081
348 pages
Editions Intervalles (19/09/2014)
3.5/5   4 notes
Résumé :
"Le lit était familier mais leurs corps éprouvaient des sensations extrêmement nouvelles, étranges. Au-début de leur mariage, le coeur de Tiêp ne vibrait pas, Tuyên n'était pas l'homme de sa vie. Il n'était que la conséquence de la guerre, des bombes, des combats, des inondations, des fonds d'embarcation et des bois où se cacher. Il y eut la douleur de la déchirure de l'hymen, une souffrance physique mêlée à celle d'avoir perdu quelque chose, sans savoir quoi sauf q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour la petite histoire, je suis tombée sur ce livre tout à fait par hasard, dans le cadre d'un challenge dont une consigne demandait de lire un livre dont les initiales du prénom et/ou du nom de l'auteur, soient les mêmes que les nôtres – avec un bonus si c'était effectivement « et ». Or, malgré quelques recherches tous azimuts, j'ai trouvé bien peu de livres dont l'auteur aurait les initiales d'et N, et parmi eux, encore plus difficilement un livre qui puisse m'intéresser ! Bingo : celui-ci avait l'air pas mal, de plus c'est une autrice d'une nationalité quand même très rare dans ce qu'on trouve en français, donc il pouvait marcher pour un autre challenge, autour du monde !

Le principal intérêt de ce livre est, indéniablement, le fait qu'il appartienne à une littérature étrangère peu connue car peu traduite en français, et de toute façon venant d'un pays carrément « hermétique » à nos yeux d'Occidentaux. En outre, cette traduction a été faite avec intelligence et une grande sensibilité – dans le cadre d'un travail à l'Inalco, à la base ; j'ai d'ailleurs beaucoup apprécié de trouver en fin de volume une note de la traductrice, expliquant sa démarche, certains choix de traduction depuis une langue tellement éloignée de la nôtre, et dont certains aspects sont réellement intraduisibles. Cela étant dit, il faut bien le reconnaître : si on dépouillait ce livre de tous ses éléments culturels (qui sont nombreux et font partie intégrante du récit, certes, je ne dis ceci que dans une démarche quelque peu rhétorique), alors on aurait tout au plus une romance bien tournée, avec un accent particulier sur la maternité, mais à part ça assez classique. Cela me laisse penser, aussi, que les histoires d'amour et toutes les difficultés et autres obstacles qui viennent s'en mêler, c'est un sujet universel, qui peut dès lors toucher un très large public, car de toute façon il sonne juste.

Mais donc, oui : ce livre, qui pourrait apparaître comme une romance exotique, est aussi bien plus que ça, et profondément enraciné dans ce Vietnam tellement méconnu. Il met en scène une écrivaine qui, d'après les quelques commentaires lus çà et là, serait fortement inspirée de la vie même de l'autrice, sans pour autant jamais devenir un récit autobiographique. Ainsi, Tiêp, issue d'une famille traditionnellement résistante à l'envahisseur (qu'il soit le colonisateur français ou l'envahisseur américain) du Sud du pays, a rejoint la guérilla à l'âge de 14 ans. Alors très peu instruite (car elle n'a tout simplement pas pu finir l'école à cause de la guerre !), elle découvre l'amour charnel avec un compagnon d'armes, avec qui elle se marie très vite… avant de se rendre compte, une fois la paix revenue, qu'en réalité elle ne ressent rien pour lui, que leur couple est bâti sur du vent. Ils ont néanmoins deux enfants, qui deviennent dès leur naissance la principale raison de vivre de Tiêp. Cependant, elle ne peut se contenter de cette vie sans amour… C'est ainsi que, après une amourette sans lendemain avec un journaliste de passage, elle rencontre un autre écrivain, Đính, de 20 ans son aîné, avec qui elle découvre ce qu'est le réel amour… mais Đính est tout aussi marié qu'elle, avec une femme qui est présentée presque toujours comme un véritable dragon (sans que ce mot soit jamais utilisé hein, c'est moi qui interprète pour le coup !) ; et Đính vit à Hanoï, c'est-à-dire à l'autre bout de ce pays qui fait la forme d'une longue courbe le long de la mer, et voyager d'un bout à l'autre est une véritable gageure. En outre, nous sommes bien au Vietnam peu après la guerre ; les résistants sont victorieux, mais le pays est ruiné, et l'économie planifiée d'inspiration soviétique engendre une pauvreté généralisée inimaginable, où il est bien difficile de s'en sortir sans pots-de-vin et autres courbettes auprès de ceux qui détiennent le pouvoir. C'est bien sûr un parti unique qui dirige tous les aspects de la vie – organisant les cliniques où on peut avorter sans aucun souci, par exemple, mais régentant jusqu'à la vie privée d'une main de fer, or l'adultère est un déshonneur extrêmement grave et une femme qui demande le divorce est une dépravée, qui encourt autant les foudres du parti que le rejet de toute sa famille – honte absolue dans une société où les liens familiaux, le respect des ancêtres etc. sont primordiaux !

N.B. : je dois préciser quand même que, passé le choc de ces quelques révélations, j'ai assez vite relativisé… C'est « facile » de se dire que la culture vietnamienne serait quelque peu archaïque à l'égard des femmes, ce qui a été mon premier sentiment. Mais n'oublions pas que, même dans nos pays, le divorce par consentement mutuel n'a pas toujours été acquis, et l'adultère est resté un délit jusqu'à la fin du XXe siècle ! Et puis bon, à l'heure actuelle encore, je connais certaines personnes bien de chez moi, des femmes, engagées dans des procédures de divorce longues, houleuses et parfois même destructrices, qui n'ont rien à envier à l'histoire de Tiêp…

Pourtant, Tiêp n'aura de cesse d'affronter son destin, désireuse de pouvoir vivre librement de son art (car son manque d'instruction ne l'empêche pas d'avoir un talent reconnu à la moindre de ses publications), de pouvoir assumer sa relation avec Đính malgré tous les obstacles, tout en restant une mère qui se démène pour offrir la vie la moins mauvaise possible à ses enfants, toujours dans le respect de ses convictions, malgré toutes les privations qui marquent leur quotidien. Et ainsi, elle affronte tous les aléas que la vie ne cesse de placer sur son chemin, faisant preuve d'une énorme résilience tout au long du livre.

Évidemment, tout ça, c'est un synopsis pas trop divulgâchant (j'espère) et linéaire. Mais les choses se présentent bien autrement : c'est un récit qui ne respecte pas vraiment la chronologie, on dirait plutôt des mémoires qui vont et qui viennent au fil des souvenirs (ce qui est confirmé par la traductrice dans sa note finale), avec un nombre considérable de digressions sur tout et sur rien : sur la situation dans le pays, sur l'une ou l'autre anecdote liée à la famille, sur des souvenirs de l'enfance ou de la jeunesse engagée dans la guérilla. Alors, soyons justes : il n'y a pas vraiment un mélange des époques, les chapitres s'enchaînent dans une certaine logique temporelle, mais sont truffés de toute une série de flashes-back et de souvenirs, dans lesquels on se perd bien un peu parfois.

J'ai réellement eu du mal à entrer dans ce livre, au début, car je n'avais pas trop compris cette façon d'aborder les choses. Puis peu à peu on s'y fait, et on est saisi par le ton assez poétique, qui décrit d'une façon néanmoins très réaliste des petites scènes de la vie courante, ou plus exactement de cette vie atypique que Tiêp a choisie envers et contre tous, désireuse d'aller de l'avant, pour l'amour de ses enfants et de Đính. Certains passages sont presque choquants pour l'Européenne que je suis, quand on pense que son histoire est quasi contemporaine de la mienne (l'autrice a à peine plus de 15 ans de plus que moi !) – et je les note car, même s'ils sont quelques peu des spoils, je doute que des milliers de lecteurs se précipitent sur ce livre… ainsi, si ces quelques anecdotes (parmi tant d'autres passages) peuvent inciter un seul lecteur supplémentaire à ouvrir ce livre, pourquoi pas ?

Donc, par prudence : attention spoil possible ! je retiens, par exemple, l'un des séjours de Tiêp à Hanoï, où vit Đính : elle loge alors en secret chez un ami à ce dernier car ils ne peuvent faire autrement que se cacher de la terrible femme de Đính pendant de nombreuses années. Or, cet ami vit dans un logement aux conditions d'insalubrité indescriptibles, c'est à en vomir d'horreur !
Ou bien, on est tout à coup saisi, quelque part entre l'ahurissement et une certaine condescendance, quand on se rend compte que le comble de la réussite pour les enfants du premier mariage de Đính, le gage d'avoir un avenir meilleur, c'est de pouvoir aller étudier et si possible s'installer « en Europe »… c'est-à-dire en Russie (soviétique) ou en Pologne (avant la chute du mur de Berlin) ! Je me rappelle alors mes premiers voyages en Pologne, au début des années 1990, lorsque ce fameux Mur était tout juste tombé mais que l'état de ruine du pays ne pouvait que faire pitié à mes yeux d'occidentale vivant dans une certaine opulence, par comparaison… Or, c'était « ça » l'eldorado des Vietnamiens !? On se rend compte alors, avec surprise et perplexité, comme notre environnement socio-culturel habituel nous fait percevoir certaines choses de façon complètement différente, et ici on est indéniablement, complètement bousculé…

Un autre exemple encore : quelques années plus tard, lors d'un autre voyage pour aller voir Đính à Hanoï, on vit vraiment avec Tiêp sa première expérience du train, un voyage de 60 heures quand même !! – et ici, pas question de classes, on a le choix entre la banquette dure ou des couchettes, ces dernières étant hélas bien trop chères pour son maigre budget : une fois encore, ce sont des conditions de voyage épouvantables, dans une promiscuité malsaine et nauséabonde. Et ce mot n'est pas choisi au hasard : dans plusieurs de ces scènes, l'autrice fait réellement appel à tous les sens du lecteur, et quand elle parle des odeurs des latrines communes, on a vraiment la puanteur dans le nez !
N.B. : j'ai vérifié ce que représente un voyage de Saigon à Hanoï, en restant à l'intérieur du Vietnam. Apparemment les transports en commun tels que le train n'existent plus aujourd'hui (en tout cas Google Maps ne le propose pas du tout), mais le voyage en avion (que Tiêp pourra s'offrir, finalement, bien plus tard) dure 2h… mais en voiture il faut aujourd'hui encore plus de 30 heures !!
Fin du spoil possible.

Pour le reste, mon plus grand regret à propos de ce livre (le seul, à vrai dire !), est dû davantage à un choix éditorial qu'au texte ou même à la traduction. de façon tout à fait surprenante (moi en tout cas je ne le savais pas!), j'ai découvert que la langue vietnamienne utilise un alphabet latin ! mais de nombreuses lettres sont agrémentées de traits et autres accents supplémentaires… et la traductrice a gardé toutes ces fioritures dès lors qu'il s'agit des quelques mots qu'elle a choisi de ne pas traduire (comme certains mets par exemple), mais aussi pour tous les noms des protagonistes ! Or, si ça semble désormais assez normal d'utiliser toutes ces inflexions (si on lit un article sur le Viêt Nam – je le note volontairement ainsi - sur Wikipedia par exemple, elles sont conservées aussi), ça n'en est pas moins déstabilisant pour le lecteur qui n'y connaît rien, et très honnêtement, je ne vois pas trop ce que ça apporte au texte. Je reste donc dubitative sur ce point. Pire : certains noms font partie du vocabulaire courant en français, je pense notamment à la ville de Hanoï – eh bien non ! ici, c'est Hà Nôi, tout le temps, à se demander si on parle bien de la capitale du pays ? Ou, pour entrer encore davantage dans le pire : la ville principale du Sud du pays, nommée Hô Chi Minh-Ville depuis 1975, n'est jamais appelée autrement que par son nom à la vietnamienne : Sài Gòn – mais pourquoi rester sur cette orthographe pseudo-vietnamisante, alors que le nom de Saigon, qui semble encore utilisé de nos jours cela dit, existe bel et bien en français courant ?
D'ailleurs, il est très souvent question des voyages entre le nord et le sud, permettant à Tiêp et à Đính de se rencontrer épisodiquement… mais le livre ne propose pas la moindre carte, ou une introduction à ce pays si peu (ou si mal) connu chez nous ! Comme je disais plus haut : la note finale de la traductrice était très appréciable, et ses notes de bas de page (car certaines choses nécessitaient une explication culturelle) toujours intéressantes ; mais vraiment, une introduction à l'histoire du pays, ne serait-ce que la période (quand même 30 à 40 ans !) durant laquelle se déroule l'histoire, et une carte reprenant les différents endroits cités dans le texte, le tout en préface par exemple, n'aurait pas été du luxe…

Ainsi donc, je referme maintenant ce livre avec un sentiment proche d'un certain enchantement, l'impression d'avoir plongé dans l'inconnu, et d'en être ressortie un peu différente peut-être, par le bonheur d'avoir croisé un livre vraiment dépaysant. Ce qui, détaché de son contexte, n'est rien d'autre qu'une romance aux accents poétiques et mettant en avant, outre l'histoire d'amour, continuellement, les sentiments et le souci d'une mère pour ses enfants, devient ici une invitation à l'immersion dans un pays, une culture si peu connues par chez nous, dans des heures bien sombres de son histoire. Mais l'espoir et la foi en un « mieux », au nom de l'amour, sont toujours présents, et en font un livre qui vaut vraiment d'être découvert, un beau roman de résilience.
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Da Ngân , de son vrai nom le Hong Nga est née en 1952 dans la province de Hau Giang à 240 km au sud-est de Saigon, région fortement impactée par la guerre du Vietnam (1955-1975). C'est une grande figure de la littérature vietnamienne.
Ce roman s'inspire très fortement par son vécu et les paysages du Sud qu'elle connaît bien . En effet, Da Ngân appartient à une famille qui a combattu le colonialisme : son père fut emprisonné au bagne de Côn Dao, tristement célèbre et elle-même rejoignit la guérilla contre les Américains et combattit dans la clandestinité jusqu'en 1975.
Ce roman raconte la vie de Tiêp, une femme écrivain, qui elle aussi s'engagea dans la résistance. La paix revenue, c'est la désillusion : C'est le Bao câp, période où l'économie est planifiée , entraînant contraintes, privations, misère et corruption. Mal mariée à Tuyên, un petit cadre du Parti, époux peu affectueux et père inconséquent , elle va être mise au banc de la société quand elle prendra un amant, puis un autre, Dinh, un homme bien plus âgé qu'elle qui vit dans la partie nord du pays, lui , il fera connaître la volupté .
C'est le récit d'une femme qui se bat pour sa liberté même si celle-ci a un coût élevé.
C'est un roman vibrant, un témoignage réaliste qui met en exergue cette période difficile que va connaître le Vietnam de l'après-guerre, en pleine mutation, c'est un récit édifiant.
J'ai été captivée par le combat de cette femme opiniâtre, insoumise qui s'attache à mener sa vie comme elle l'entend , à obtenir, coûte que coûte son émancipation, à se reconstruire , à être reconnue comme une femme , à transmettre à ses enfants ses propres valeurs en dépit des traditions confucéennes, des contraintes familiales et sociétales , des diktats étatiques.
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C'est un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir surtout quand on a déjà vécu dans cet attachant pays.
J'ai suivi les différentes péripéties de la vie d'une jeune vietnamienne, Tiêp et le fil du récit se déroule très agréablement. On l'imagine très bien toute mince et encombrée de ses deux enfants et de ses paquets, au milieu de la foule, en train de faire la queue pour prendre un billet de car ou de bateau. Beaucoup de sa vie quotidienne nous est raconté.
Tiêp vient d'une famille très traditionnelle et elle est profondément anti-conformiste et n'arrête pas de se heurter à ses tantes... surtout après qu'elle ait annoncé à son mari qu'elle souhaite le quitter et emmener avec elle ses deux jeunes enfants car elle en aime un autre et veut que tout soit clair entre eux deux : elle ne l'aime plus .
Une belle et triste histoire d'amour contrariée en terre indochinoise.
En fin de roman, une postface de la traductrice, Charlotte Dang, nous explique que c'est le premier roman traduit en français de cet écrivaine sud-vietnaùmienne issue d'une famille de tradition résistante avec l'exemple d'un père emprisonné au bagne de Côn Dào - Poulo Condore du temps de l'occupation française. Dès l'âge de 14 ans, en 1966, l'auteure rejoint la guérilla contre les Américains et combat jusqu'à la victoire en avril 1975.
Ce qui fait que ce roman sans être une autobiographie, est largement inspiré par le vécu de son auteur et a été très favorablement reçu au Viêt Nam. "Les enjeux de la traduction de ce roman ont résidé dans la manière dont ont été pris en compte et traités les proverbes, l'oralité du texte, les implicites et les mots supposés intraduisibles." je cite ici la postface de la traductrice qui a pris beaucoup de plaisir à le traduire en français et moi, à le lire, je l'avoue.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Elle se souvenait d’un matin de la saison des pluies à Dong Dung, un de ces matins qui renfermait en lui les germes de la mort. Elle pouvait venir de partout : des bombes laguées du ciel, des tires déclenchés par les postes ennemis situés à droite et à gauche, des mines explosant sous les pieds dans des champs piégés tout simplement parce que les poseurs de ces mines étaient morts, avaient été sacrifiés et que personne ne savait plus où elles avaient été posées. Ce matin-là, une jeune fille et un jeune garçon, les plus jeunes de leur section s’étaient retrouvés piégés dans un enchevêtrement de jacinthes d’eau, ces plantes invasives qui se multipliaient là où il n’y a pas de présence humaine. Ils étaient à un carrefour situé aux « coordonnées de mort » dans la zone de guérilla de Dong Dung. Il y eut une salve de détonations au départ des obus, des bruits bien distincts, brefs, secs et, immédiatement après, le hurlement de la mort arrivant précipitamment dans les airs au-dessus de leurs têtes

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La littérature était pour Tiêp davantage une religion qu’un métier. Elle ne savait pas d’où lui venait cette vocation, de la brise annonçant la marée montante au pied de l’embarcadère de sa maison ou du parfum fugace des fruits et de l’encens offerts au culte des ancêtres, de l’odeur de chaume des champ s derrière leur verger menant à la maison de sa famille maternelle ou des nappes immuables de jacinthes d’eau de la rivière Càin des talents de son père qu’elle n’avait pratiquement pas connu ou des qualités exceptionnelles de tante Rang, de la fréquentation secrète de l’oncle Tho ou de son enfance d’orpheline , de sa jeunesse perdue à la guerre ou dune quelconque grâce mystérieuse

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(son père) Il avait offert son atelier de tissage de soie lors de la Semaine de collecte d’or*, devenant ainsi un révolutionnaire modèle alors qu’elle n’était pas encore née.

• Semaine de collecte lancée à partir du 4 septembre 1945 pour financer la résistance à la colonisation française.
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Les femmes de son entourage savaient tirer un meilleur parti de leur vie. Elles ne se préoccupaient que de hiérarchie et d'ordre, elles respectaient les quatre vertus traditionnelles : amour du travail, correction du maintien, réserve de la parole et dignité dans la conduite. Elles ne recherchaient que la tranquillité et le confort, celle qui était cadre devait faire honneur à ses proches en grimpant dans la hiérarchie, celle qui était dans l'agriculture devait être rude au travail et exceller dans le culte des ancêtres.
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Tiêp aimait beaucoup la manière dont Hoai se coiffait. Elle commençait toujours par peigner ses cheveux postiches, les mouillait d'huile de noix de coco et les plaçait sur le côté. Puis elle coiffait ses propres cheveux très clairsemés et enfonçait une épingle en forme de feuille, dessinant une longue raie bien visible au-dessus des oreilles. Au moment de rassembler ses cheveux en chignon, ses deux bras souples, solennels, s'activaient adroitement comme dans un rite matinal.
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