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Une enquête d'Hippolyte Salvignac tome 6 sur 6
EAN : 9782812928147
Editions De Borée (09/03/2023)
3.98/5   21 notes
Résumé :
Un avion qui s'écrase et tue le ministre de la Guerre, une crise diplomatique majeure entre la France et l'Allemagne à propos du Maroc, une malle contenant un cadavre sans tête repêchée dans la Marne, un marchand juif qui disparaît mystérieusement : Hippolyte Salvignac et Jules Lerouet n'ont décidément pas le temps de s'ennuyer en ce printemps 1911. Aussi improbable que cela puisse paraître, toutes ces affaires semblent être reliées et les deux hommes se retrouvent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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1911, l'aviation est en plein essor avec tous ses cortèges d'accident. le ministre de la guerre Maurice Berteaux est tué lors d'une course Paris-Madrid sur l'aérodrome d'Issy-Les-Moulineaux par l'avion d'un précurseur, Louis Émile Train. Conspiration, attentat, accident, la police enquête. Notre ami Hippolyte Salvignac présent lors de l'accident en est tout chamboulé. C'est son ami, l'inspecteur Jules Lerouet qui est chargé de l'enquête.
S'ajoute à tout cela, une disparition mystérieuse, un artefact religieux un peu litigieux, un environnement politique très tendu en ces années précédant la première guerre mondiale.
Le Tigre, Clemenceau n'est plus au commande de la nation, mais sénateur. Cela ne l'empêche pas de tirer les ficelles politiques. Il cherche des informations auprès des deux amis.
A travers ce roman historique, c'est la grande histoire qui est mise en avant. Les problèmes d'avant guerre avec le Maroc, l'Allemagne, l'Empire ottoman. Les trafics des uns, l'espionnage des autres. Tout est compliqué, imbriqué.
Ce livre est une vrai mine d'informations pour moi qui ne connaît pas trop cette époque. A travers les aventures de nos deux amis, c'est tout une ambiance qui est mise en avant. On découvre la vie parisienne, l'évolution des faubourgs, de la banlieue. le déploiement d'une vie parisienne vers l'extérieur. Et puis tous les enjeux politiques, et magouilles des uns et des autres. La guerre des polices et du renseignement. Fort intéressant.
J'ai beaucoup aimé, comme d'habitude l'écriture de Philippe Grandcoing.
L'art est aussi mis à l'honneur avec la compagne d'Hippolyte, Léopoldine, férue d'art, peintre elle-même, femme libre et sans attache. A travers elle c'est tout un monde cosmopolite que l'on rencontre. de part ses attaches Magyar, elle fréquente aussi les milieux des exilés de son pays d'origine.
L'érudition de l'auteur ressort vraiment, à la lecture de ce sixième opus des aventures d'Hippolyte Salvignac. C'est tout un monde qui se meurt qui est mis en avant, la grande guerre s'annonce et la douceur de vivre est encore là mais plus pour très longtemps.
Merci encore aux Éditions De Borée pour ce roman. C'est toujours un grand plaisir de lire une telle plume.
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Je ne connaissais pas du tout l'auteur, Philippe Grandcoing, et cette série d'enquête avant de voir la parution du septième livre de cette série. J'ai donc commencé par le sixième livre, je n'aime pas trop ça d'habitude, j'aime lire les livres en se suivant, j'ai toujours peur de louper des informations sur les personnages récurrents. Mais, ici, cela ne m'a pas gênée du tout. J'ai bien senti de temps en temps que l'auteur faisait des références à des faits des autres enquêtes, mais cela ne m'a pas dérangée pour la compréhension de ce livre-ci. 

Ce livre a déjà tout ce que j'aime avant même de commencer ma lecture. Il fait partie de la collection "Vents d'Histoire" des éditions De Borée, qui, comme son nom l'indique, est plus portée sur le côté historique. C'est une collection que j'apprécie beaucoup. Ensuite, la couverture du livre m'a tout de suite tapée dans l'oeil, avec cette représentation ancienne, l'habit de la dame et des messieurs, les tons sépias. Même sans lire le résumé, je me doutais déjà qu'il allait être question d'enquête et de temps anciens. 

Et je ne me suis pas trompée. J'ai fait la connaissance d'Hippolyte Salvignac. Il est antiquaire, à Paris, on est au printemps 1911. Il vit avec sa compagne artiste peintre, Léopoldine. Il est ami avec un inspecteur de police, Jules Lerouet. On comprend vite que l'antiquaire, maintenant retiré des affaires, aide son ami lors d'enquête. On est en 1911, les tensions dans le monde commencent à se faire sentir, le Maroc est dans une situation qui provoque des crises diplomatiques entre la France et l'Allemagne. Et d'autres faits vont venir aggraver au niveau national. Une course d'avions reliant Paris à Madrid a lieu, l'aviation est à ses débuts et semble prometteuse. Un terrible accident va arriver sur l'aéroport d'Issy-les-Moulineaux. Un avion va s'écraser dans les tribunes, tuant le ministre de la guerre, Maurice Berteaux. Hippolyte était présent à ce meeting et a vu l'accident. Il a aussi vu une personne s'approcher du ministre avant l'accident et lui confier une enveloppe. Ce qu'il trouve louche, surtout lorsqu'il apprend qu'il n'y avait rien dans les poches du ministre. Clémenceau pense que c'est un attentat déguisé qui cherche à déstabiliser le gouvernement Français. le "Tigre", comme on l'appelle alors, n'est plus au gouvernement, mais sénateur. Il demande à Hippolyte de plaider en sa faveur auprès de Lerouet pour que ce dernier lui transmette les informations sur cet accident. 

Dans un même temps, une malle est repêchée dans la Marne, non loin de Paris. Un corps est retrouvé dans cette malle, il n'a pas de tête. Et Hippolyte reçoit la visite de Mme Luzzati qui est inquiète car son mari, un marchand d'art juif, n'est pas rentré et a disparu. Il avait dit à sa femme de voir Hippolyte s'il lui arrivait quelque chose. Au même moment, il reçoit la visite d'un inconnu qui lui confie un reliquaire très ancien. Y a-t-il un lien entre tout cela, c'est ce que demande Hippolyte. Pourquoi le contacter lui, quels points communs peut-il y avoir entre la disparition du marchand, le reliquaire, le mort retrouvé dans la malle et l'accident d'avion... Hippolyte s'interroge, à juste raison, et décide donc d'aider son ami Jules Lerouet. Celui-ci est dans une position fâcheuse au sein de la police, à cause de remaniements politiques qui le mettent sur un siège éjectable. Heureusement qu'Hippolyte est là pour l'aider. Ils ont tous les deux mis les pieds dans un véritable sac de noeuds, très bien emmêlés. 

Et il en est de même pour moi lectrice. Je n'arrivais pas du tout à voir ce qu'il pouvait y avoir en commun dans tout cela. Et les indices sont trouvés petit à petit, les révélations arrivent, et les hypothèses s'échafaudent au fur et à mesure. J'ai beaucoup aimé suivre Hippolyte et Jules. Ce sont tous les deux des hommes de caractère, et cela fait parfois des étincelles. Hippolyte est un peu plus diplomate que Jules, qui serait plus rentre dedans. Les suivre n'a pas été de tout repos. Les affaires étaient vraiment très compliquées à résoudre. 

J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce Paris du début 1900, avec les débuts de l'automobile à moteur, des premiers trains ou avions. J'aime les petites réflexions des personnages sur les changements, du style que ça ne va pas aller loin, qu'ils ne voient pas en quoi ça va leur changer la vie. Cela fait toujours un peu bizarre quand on sait où nous en sommes maintenant. C'est aussi les premiers pas de la médecine légale, des premières empreintes digitales, de la découverte aussi des groupes sanguins et de l'utilisation de cette découverte dans les enquêtes policières. Pareil, ça fait bizarre de lire cela, maintenant, cela fait tellement partie de nos vies, c'est tellement banal. Et c'était il y a un siècle seulement, c'est tellement proche de nous et loin en même temps. J'ai beaucoup aimé que l'auteur prenne le temps de tout détailler ainsi, afin d'expliquer le déroulé d'une enquête, totalement différent de ce que l'on connait maintenant. 

C'est aussi l'époque des Brigades du Tigre qui ont réellement existé. Peut-être ne connaissez-vous pas, mais une série portant le même nom est passée dans les années 1970 à la télé, et j'adorais la regarder. Rien que d'y penser, je revois des images et entends le générique. C'est Clémenceau qui a créé cette Brigade de police mobile, qui est l'ancêtre de la police judiciaire que l'on connait maintenant. 

Tous ces nombreux points font que j'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai aimé me retrouver à cette époque, j'ai beaucoup aimé les personnages. Hippolyte et Jules sont une sorte de Holmes et Watson à la française, ils forment un duo très intéressant à suivre dans leurs personnalités et leurs caractères. Les femmes ne sont pas du tout oubliées, avec Léopoldine, la compagne d'Hippolyte et Madeleine, la femme de Jules. Cette dernière s'occupe seule d'une auberge sur les bords de Marne. Elles sont toutes les deux très indépendantes. Léopoldine milite pour les droits des femmes, pour leur indépendance, c'est une femme de caractère, qui ne se laisse pas faire. Elle m'a beaucoup touchée. C'est un petit détail dans tout le livre qui m'a beaucoup plu. 

Comme vous pouvez vous rendre compte, l'histoire est très dense. Il y a beaucoup à dire. J'ai beaucoup aimé que l'auteur s'appuie sur un fait réel, l'accident d'avion, parle de politique, de la situation de la France dans le monde, etc... et qu'en même temps, il pose sa fiction de l'enquête parmi tout cela, sur fond de trafic d'art et de tensions entre les pays européens. Moi qui aime L Histoire avec un grand H, j'ai été servie. J'adore particulièrement quand j'apprends des choses réelles dans mes lectures, j'aime être divertie par une fiction et en même temps apprendre et réfléchir sur des faits réels. Je trouve cela tellement enrichissant.

La lecture s'est faite sans aucune difficultés. le livre est prenant dès les premières pages, l'attention est toujours maintenue le long des pages, que je n'ai pas vu défiler. Les révélations arrivent, de nouveaux faits se passent, le danger rôde, et les questionnements sont multiples, rendant ainsi la lecture très addictive et passionnante. J'ai passé un excellent moment, tout cela agrémenté de personnages très intéressants et très bien travaillés par l'auteur, donnant de la vitalité au récit. Les lieux sont également très bien dépeints, les décors intérieurs ou extérieurs, le rythme de vie. J'ai trouvé que l'auteur avait une écriture très visuelle, j'arrivais très bien à m'imaginer les scènes comme si je les regardais à la télévision. Bien sûr, le style et la plume de l'auteur sont très fluides, les chapitres ne sont pas très longs, eux-mêmes souvent découpés en plusieurs parties. 

Je suis très contente de cette découverte. Depuis, j'ai réussi à me procurer en occasion, le tome 3 des enquêtes de Salvignac, "Tuer est un art". Et j'ai également le septième qui vient de paraitre en grand format, que je vais lire très prochainement. le titre pique ma curiosité : "Les démons de l'inspecteur Lerouet". Comme Jules a quelques soucis dans celui-ci, je me demande ce qu'il peut bien lui arriver. Tout cela pour dire que ce roman ci m'a tellement plu, que je compte bien lire toutes les autres enquêtes de l'antiquaire. Je suis ravie de cette lecture. Je ne peux que vous la recommander surtout si vous aimez les enquêtes, le Paris de 1900 et L Histoire. L'auteur est historien et est spécialiste des 19èmes et 20èmes siècles, et cela se sent, car il est très pointu dans ce qu'il décrit, rien n'est laissé au hasard. Et en même temps, il n'a pas ce ton rébarbatif des livres d'histoire que l'on avait à l'école. Il la simplifie et la rend accessible à tous, et c'est aussi ce que j'aime avec ce genre de livres. Donc si vous aimez tout cela, lisez les enquêtes de cet antiquaire. Et vous pouvez commencer par n'importe quel tome. 

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Je remercie Babelio et les éditions De Borée, collection Vents d'Histoire, pour l'envoi de ce livre. Je ne connais ni l'auteur ni la maison d'éditions. Je l'ai sélectionné uniquement au résumé intrigant et aux critiques positives déjà présentes sur sa fiche Babelio.

Dès le départ, j'ai eu beaucoup de mal avec tous les détails historiques. L'histoire est noyée dessous. Je me suis donc mise à lire certains passages en diagonale. En fait, je m'aperçois que j'ai des difficultés avec ce genre de romans où l'enquête policière n'est qu'un prétexte à faire une histoire. Je préfère encore la série du boyard Artem où nous découvrons un pays et une époque différente par l'entremise de l'enquête et des personnages. La partie historique nous sert de fond, alors qu'avec Hippolyte, c'est plutôt l'inverse. du coup, avec moi, l'alchimie et l'immersion ne se sont pas réalisées. En prime, je n'accroche pas au style de l'auteur ; j'ai pourtant essayé d'atteindre cette fameuse enquête. Je l'ai donc abandonné au bout de 50p soporifiques où le principal sujet de conversation est la politique du pays en cours de changement à cause d'un accident malheureux d'aéroplane. Sachant que de base, ce n'est déjà pas mon sujet favori, mon intérêt pour cette histoire s'est vite transformé en désintérêt…

Comme vous l'aurez compris, la bonne découverte n'a pas été au rendez-vous de ce roman et je passe donc mon chemin pour l'intégralité de la bibliographie de cet auteur, historien de surcroît. Je vous conseille néanmoins de découvrir cette série par le début (ce roman étant le 6ème tome), surtout si vous êtes amateurs de la Belle Époque. Pour ma part, il faut vraiment que je fasse plus attention aux résumés…

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Aussitôt acquis, aussitôt lu, ce qui est assez rare pour être signalé.
De ces deux enquêteurs, je n'avais lu jusqu'à présent qu'une seule enquête, le tome 4 de leurs aventures, mais je l'avais apprécié, aussi me suis-je plongée dans ce qui s'avère être le sixième et dernier tome à ce jour de leurs tribulations.
Nous sommes en 1911, et nous sommes dans une période de crise politique. Il faut dire que la mort accidentelle du ministre de la guerre n'est pas faite pour accentuer la sérénité ambiante. On l'oublie, mais un meeting aérien n'était pas, à l'époque, l'endroit le plus sûr du monde (voir le nombre de pilotes morts recensés dans ce roman) et un accident, même s'il n'est qu'un accident, a toujours des conséquences funestes.
Au même moment, un marchand d'art de confession juive disparaît : sa femme contacte Salvignac. Pourquoi lui ? Il ne travaille plus qu'occasionnellement dans le monde de l'art, et n'avait pas eu de contact avec cet homme depuis plusieurs années. de plus, il n'est pas le seul à avoir disparu, un de ses employés aussi : l'une comme l'autre famille ne veulent pas se rendre à la police, non qu'ils aient quelque chose à cacher, mais de mauvais souvenirs, liés aux systèmes répressifs de leurs pays d'origine respectifs, font qu'ils n'ont guère envie d'accomplir les démarches nécessaires pour retrouver leurs proches au plus vite. Salvignac enquêtera donc, et son ami l'inspecteur Jules Lerouet aussi.
Celui-ci se retrouve en fâcheuse posture, à cause, en partie, de remaniement politique, de manoeuvres politiques devrais-je dire, qui le mettent sur un siège éjectable, ou encore risque de le conduire dans un joli placard. Moralité : la guerre des polices ne date pas d'aujourd'hui.
J'ai pris plaisir à suivre leurs parcours, même si, bien sûr, se retrouver face à des disparitions, des meurtres, des actes de torture aussi est tout sauf réjouissants. J'ai aimé les personnages féminins hors-normes, qui ont pris leur destin en main, comme Léopoldine, la compagne de Salvignac, ou qui sont en passe de le faire.
Il est fort probable que je chronique rapidement d'autres enquêtes de cet auteur.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Les Noyés du Bord de Marne, sixième enquête d'Hippolyte Salvignac, a été publié par les éditions De Borée en 2023. le style de l'auteur est riche, soigné, enlevé, un véritable plaisir pour les lecteurs exigeants: "C'était une aquarelle qu'il avait récemment acquise. Elle représentait le port de la Vallette sur l'île de Malte. Au premier plan, une goélette, toutes voiles dehors, sortait de la rade cernée par les hautes murailles ocre. Il aimait particulièrement cette vue aux couleurs chaudes, comme une promesse d'Orient, alors que l'île était toujours restée un avant-poste de la chrétienté ancrée en Méditerranée." (Page 11)..."Pas d'esclandre chez Mme Madeleine, telle aurait pu être la nouvelle devise de la maison. Un fermier en fit l'amère expérience. Ayant trop forcé sur le cidre et autres boissons fermentées ou non, il s'était étalé de tout son long sur la piste de danse improvisée après avoir voulu montrer comment on dansait le cancan dans les cabarets parisiens." (Page 163).
Fil rouge: nombreuses allusions aux enquêtes précédentes, intégrées dans le récit auquel elles donnent de l'épaisseur, soit sous forme de souvenirs, soit sur présentation d'un personnage y ayant joué un rôle, soit par des précisions d'Hippolyte concernant le démantèlement d'un réseau de trafiquants d'art, établissant des liens directs avec son enquête en cours.

Printemps 1911. A cours du départ de la course aérienne Paris-Madrid organisée par le Petit Parisien, un avion s'écrase, tuant le ministre de la guerre Maurice Berteaux. Accident d'autant plus tragique qui s'inscrit dans une crise diplomatique qui oppose la France à l'Allemagne sur la question marocaine.
Néanmoins, il semble que les choses ne soient pas si simples et que "l'accident" qui a tué le ministre ne soit qu'un attentat déguisé, ayant pour cible le gouvernement français. C'est en tout cas l'opinion de Clémenceau. L'enquête en cours n'avait décelé aucune trace de sabotage et le pilote avait été mis hors de cause.
Pourtant, l'enjeu est de taille: l'aviation comme future arme de guerre, qui éviterait à la France d'être dominée dans les airs si un conflit éclatait. Evidence que ne partagent pas tous les membres de l'Etat-Major. S'agirait-il d'une vaste opération de déstabilisation de l'armée française orchestrée par l'Allemagne?
Conséquence politique de la mort de Berteaux, qui constituait l'un des piliers du gouvernement Monis, avec Joseph Caillaux, est de savoir qui serait à même de le remplacer efficacement, dans ce contexte explosif?
Clémenceau, isolé depuis la chute de son gouvernement, demande à Salvignac de convaincre Jules, chargé de l'enquête visant à déterminer si l'accident pouvait être un attentat, de travailler pour lui. c'est-à-dire de jouer les espions au sein de la sûreté. Mais Jules, d'emblée peu enclin à satisfaire les exigences du Tigre, est sur la sellette depuis qu'il a été pris en flagrant délit d'une enquête privée, ayant entraîné la mort de l'homme qu'il filait.
Sur ces entrefaites, madame Luzzati signale à Hippolyte la mystérieuse disparition de son mari, un antiquaire spécialisé dans les tapis orientaux. Pourquoi le vieil homme avait-il désigné Salvignac comme possible recours en cas de malheur? Quelles menaces pesaient sur lui? Luzzati aurait-il été victime d'un crime crapuleux en rapport avec son commerce d'antiquités? Avec la disparition de son commis, le lendemain.
C'est alors qu'un cadavre sans tête est retrouvé dans une malle en osier à moitié immergée dans la Marne, non loin du château de Vincennes...

Une intrigue policière fictive si bien ancrée dans la réalité historique que l'on oublierait presque qu'il ne s'agit, justement, que d'une fiction. En partant d'un événement réel, le tragique départ de la course aérienne Paris-Madrid du 21 mai 1911, Philippe Grandcoing imagine un roman policier intelligent et ambitieux, dans lequel il analyse les rivalités politiques, les enjeux militaires et les antagonismes au sein de la police. Eléments qui tissent la trame de l'enquête menée par Hippolyte Salvignac et son ami Jules Lerouet et lui donnent la dimension, la profondeur et la richesse qui font les oeuvres littéraires appelées à marquer leur génération.
Les Noyés du Bord de Marne propose une fine analyse de la société de l'époque, ce qui anime les foules, fait rêver les gens, stimule les écrivains et les journalistes, sans oublier l'approche politique et sociale. Se plonger dans une passionnante enquête criminelle tout en s'instruisant, voilà le défi que Philippe Grandcoing relève haut la main à chacune des aventures d'Hippolyte Salvignac, son sympathique antiquaire, de son ami policier, Jules Lerouet, sans oublier Léopoldine, sa délicieuse compagne artiste peintre. Un enrichissant divertissement de qualité, tant dans sa conception que dans son expression ...
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ils s'étaient régalés : un pâté truffé du Périgord, un clin d'oeil à leur escapade un an plus tôt dans la vallée de la Vézère, en entrée, suivi du gratin accompagné d'une salade et, pour finir, une solide portion de saint-nectaire, le tout arrosé d'un gaillac plutôt corsé.
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À midi, ce serait une tourte aux anguilles accompagnée simplement d'une salade, puisqu'il fallait parer au plus pressé. En revanche, pour le soir, il aurait davantage le temps de cuisiner. En conséquence, il avait acheté un jarret de porc qu'il comptait laisser mijoter avec des oignons, des carottes et des lentilles.
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C'est quoi le style 1900 ? Des courbes, des volutes, des sinuosités, des spirales. On veut masquer la technique sous l'apparence de la nature qui n'est que rondeur, souplesse, irrégularités apparentes. Or la science, l'industrie sont basées sur le calcul, la matière dure, cassante, coupante. Tout n'est qu'assemblage. A priori, qu'est-ce qu'un atome ? Une structure géométrique. Notre XXème siècle sera marqué par la confrontation de l'homme avec la matière. Un choc dur, violent, terrible. Il faut nous y préparer. Arrêtons de nous bercer d'illusions avec nos courbes molles et notre style nouille. C'est nous mettre la tête sous un gros oreiller pour ne pas regarder la réalité en face. L'homme doit se penser comme matière dure, brute, comme ingénieur, comme chimiste, qui comprend et maîtrise cette matière...
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Il décida de passer le temps en préparant le jarret de porc acheté le matin. Il commença à cuire la viande dans une marmite. Puis il pela et decoupa l'oignon et les carottes. Quand l'eau commença à bouillir, il la retira du feu, rinça le jarret et nettoya la marmite. Puis il la remit sur le feu. Il fît revenir oignon et carottes dans un peu de saindoux, rajouta les lentilles et la viande, sala et recouvrit d'eau le tout. Il n' y avait plus qu'à attendre trois quarts d'heure environ, en surveillant de temps en temps la cuisson.
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D'aucuns pensent que notre régime conduit inexorablement à un affaissement moral de la nation, soi-disant parce que la démocratie véhiculeraient des idées incompatibles avec l'ordre, la discipline, la hiérarchie, l'esprit de sacrifice dont auraient besoin nos armées. Ce sont des imbéciles. Napoléon III avait instauré une dictature. Son armée s'est battre à plate couture en 1870 !
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