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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 978B0851NMWVZ
192 pages
Christian Bourgois Editeur (28/05/2020)
3.78/5   79 notes
Résumé :
Jungle au vert intense, fleuve boueux et langueur tropicale : nous sommes dans la ville de San Cristobál en 1993. Là, le pittoresque côtoie la noirceur, comme le découvre notre narrateur : jeune fonctionnaire aux affaires sociales, il doit y mettre en place un programme d’intégration des communautés indigènes de la région. Très vite, la torpeur locale est perturbée par l’arrivée d’enfants, inconnus et presque sauvages, qui pillent les rues. Mais d’où sortent tous ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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En 1993, dans une ville en bordure d'une jungle sud-américaine et d'un fleuve boueux de 4 kilomètres de large, la torpeur tropicale est troublée par l'apparition d'une trentaine d'enfants, âgés de 9 à 13 ans. Qui sont-ils, d'où viennent-ils, quelles sont leurs intentions ? Leur arrivée au compte-goutte passe d'abord relativement inaperçue, juste quelques mendiants de plus aux carrefours. Mais peu à peu, la cohésion de leur groupe, sans hiérarchie claire, interpelle les habitants, qui ne tardent pas à s'apercevoir que ces enfants parlent un langage incompréhensible. Après l'étonnement vient l'inquiétude, en même temps que les premiers pillages et agressions, avant le choc de la tragédie. Car on sait dès le départ que cela finira mal, la première phrase du roman indiquant que les 32 enfants vont mourir.

Le narrateur de cette catastrophe annoncée est un fonctionnaire des services sociaux de la ville, qui nous raconte, 20 ans après, le fil des événements. Jeune bureaucrate à l'époque, aux premières loges du drame de par son travail, il revient non seulement sur les faits eux-mêmes, mais aussi sur les interprétations et les théorisations qui en ont été faites, sur le ressenti des différents protagonistes (y compris le sien), sur la gestion politique des événements et le battage médiatique qui les a entourés, sur le traumatisme durable qu'ils ont créé dans la région. Il s'interroge aussi sur le trouble et le malaise provoqués par l'apparition soudaine de ces enfants sauvages, qui ne correspondent pas à l'image de l'innocence qu'on associe généralement à l'enfance, sur l'influence qu'ils ont pu avoir sur les enfants de la ville et sur le regard que les adultes portent désormais sur eux.

Tendu inconfortablement entre innocence et perversité, entre civilisation et état de nature, "Une république lumineuse" est l'histoire d'une tentative vaine et tragique de sécession d'un groupe d'enfants qui refusent d'entrer dans le monde des adultes, créant une sorte de communauté instinctive, pour le pire plutôt que pour le meilleur, dès lors que la confrontation de ces deux conceptions de la vie est inévitable.

Pioché presque au hasard (mais y a-t-il un hasard?) sur une table de librairie, cette fable cruelle et émouvante est une très belle découverte. Porté par une écriture puissante et remarquable, ce texte, entre chaos originel et ordre établi, interroge sur l'enfance et ses symboles.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Un très bon livre !
L'enfant est-il innocent par nature ? Voilà le dilemme auquel est confrontée la petite ville de San Cristobál où trente-deux gamins ont saccagé un supermarché, tuant deux grandes personnes par la même occasion. Répondre oui, c'est semer le trouble dans les consciences, remettre en question une éducation qui voit dans l'enfant un être pur à modeler. Répondre non, c'est en faire des adultes, s'autoriser les pires extrémités et perdre ainsi son humanité. Ignorant la réponse, les protagonistes de cette histoire sont incapables d'imaginer la réacton la plus adaptée. Avec cette tragédie, Andrés Barba revisite l'affrontement nature-culture, convoque en ordre dispersé Rousseau, Voltaire et tous ceux (Golding, Defoe, Tournier, Kipling, Burroughs) qui se sont demandé ce que l'homme deviendrait s'il n'était pas élevé par ses semblables, sans repères, livré à lui-même, n'ayant pour référent qu'un environnement vierge de civilisation. Andrés Barba interroge aussi : « l'homme a humanisé systématiquement ce qu'il ne pouvait pas comprendre, des planètes jusqu'aux atomes ».
Tout aussi intéressants, les états d'âme du narrateur, le jeune fonctionnaire qui se retrouve en première ligne. La chienne errante qu'il manque d'écraser au début du roman, la fille de sa compagne qui se dérobe à son empathie, le monstre invisible de ses peurs et de ses fantasmes… tout le ramène au perturbant mystère de ces gosses indomptés, si déterminés dans leur désir de liberté qu'ils ébaucheront leur propre société (avec sa langue et ses codes).
À lire d'urgence. Une fois de plus, le salut du roman vient de l'étranger.
Bilan : 🌹🌹🌹
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Je suis ébahie.

Il y a longtemps que je n'ai pas lu un roman comme "Une république lumineuse".

L'auteur en est Andrés Barba, et il a été édité en langue originale (espagnol) en 2017.

Sa traduction en français par François Gaudry est parue en 2020.

On peut le lire comme un récit d'aventures ou l'allégorie d'une utopie politique ; il est parsemé de considérations sur la formation des langues, l'univers de l'enfance, sur la vie des municipalités, sur le rôle du déni dans la cohésion sociale.

Parmi les questions fondamentales qui reviennent comme des leitmotivs, il en est une, lancinante : qu'est-ce que l'innocence ? A-t-elle des liens avec la cruauté ? La question de la conscience morale est abordée en filigrane dans toute l'oeuvre : peut-on trahir ses idéaux pour la survie d'une communauté ?

Et de temps à autres surgit une révélation comme celle-ci : " Je compris que le désir d'intimité des enfants s'apparente à un appel au secours".
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Tout commence à San Cristobal, une ville tropicale d'Amérique latine de deux cent mille habitants bordée par un fleuve de quatre kilomètres de large et administrée par un maire populiste.

Le narrateur est le directeur attaché aux affaires sociales de la ville (le choix de sa profession n'est pas un hasard et rend l'histoire plus percutante encore). Il assiste avec toute la population locale, à l'apparition dans les rues d'enfants livrés à eux-mêmes, parlant une langue inconnue et ne semblant obéir à aucune hiérarchie. Ces enfants vivent de mendicité et de rapines et se livrent à des actes de déprédation de plus en plus violents, jusqu'à attenter à la vie des habitants.

La terreur monte, la paix sociale est en danger. Il faut agir.

Ce récit ménage une belle surprise, dont je ne parlerai pas, mais qui m'a émerveillée.

Il est triste aussi.

Mais il est génial (mot dont d'habitude je n'abuse pas, mais là, vraiment...)

L'auteur est né en 1975 à Madrid. Il est également scénariste et photographe. Il est couvert de prix et excelle, selon le journal le Monde "à dépeindre le flou des frontières entre innocence et perversité".

Je me mets en quête d'autres livres d'Andrés Barba.

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Le narrateur d'Une République lumineuse, jeune fonctionnaire des services sociaux qui travaille à l'intégration des communautés indigènes, fraîchement promu et marié, arrive dans la ville de San Cristobál avec sa femme et la fille de celle-ci pour y prendre le poste de directeur des services sociaux.

Ville à l'ambiance humide et étouffante située au bord du Río Eré, fleuve de quatre kilomètres de large, et d'une forêt impénétrable, San Cristobál pourrait être argentine ou brésilienne si elle n'était imaginaire. La routine de cette ville provinciale de deux cent mille habitants va se dérégler avec l'arrivée d'un groupe de trente-deux enfants âgés aux origines inconnues, s'exprimant dans une langue incompréhensible. Leur comportement indomptable va rapidement devenir dangereux. Et pourtant la violence de ces enfants âgés de neuf à treize ans, bientôt meurtrière, apparaît comme naturelle, loin de la sauvagerie froide des enfants chez J. G. Ballard, et leur bande sans hiérarchie ni morale semble guidée avant tout par le plaisir instinctif de vivre et de jouer.

Enfants volés, enfants évadés ? Certains affirment qu'ils ont « surgi » du fleuve ; ils apparaissent et disparaissent avec la rapidité d'un vol d'étourneaux. L'épaisseur insondable de la forêt et le flux incontrôlable du Río Eré sont aussi la métaphore d'un sens qui échappe, celui des agissements des enfants.

« Les discours sont une chose, les faits en sont une autre. Deux jours plus tard, j'ai assisté à la première des nombreuses agressions. J'étais sorti me promener avec Maia et nous les avons rencontrés en traversant le petit parc de la colline. Ils étaient six, la plus âgée devait avoir une douzaine d'années. Assis à côté d'elle sur un banc, deux garçons qui se ressemblaient, peut-être des jumeaux, de dix ou onze ans, et deux filles assises par terre qui paraissaient jouer à tuer des fourmis. Tous avaient cette saleté qu'ont parfois les enfants indigents des grandes villes. La même attitude aussi. Ils semblaient distraits, mais en réalité ils étaient aux aguets. Je me souviens que l'aînée portait une robe ocre brodée de dessins sur la poitrine – des arbres ou des fleurs – et qu'elle me jeta un regard méprisant.
À une trentaine de mètres, une femme d'une cinquantaine d'années traversait le parc avec des sacs à provisions. Un instant tout parut immobile. Je me rendis compte que Maia et moi tentions d'affronter mentalement la sensation que quelque chose d'inévitable allait se produire. L'aînée des filles se leva. Malgré sa tenue dépenaillée, elle avait une espèce de fluidité féline et cette grâce que le corps ne dégage qu'avant l'adolescence. Elle fit signe aux enfants autour d'elle et, sans un mot, ils s'approchèrent rapidement de la femme. »

Écartelés entre leur perception de l'innocence de l'enfance et la sauvagerie grandissante des actes, la familiarité et l'étrangeté cohabitant chez les membres de cette bande qui finit par influer sur le comportement de leurs propres enfants, les adultes de San Cristobál sont hésitants, paralysés ou bien tentés immédiatement de recourir à la force pour rétablir l'ordre – raisonnements et éthique des adultes qui interrogent souterrainement le mythe de l'innocence des enfants comme l'ambiguïté des réactions face à la violence dans nos sociétés.

La forêt épaisse qui borde la ville apparaît comme le lieu du cauchemar des origines où s'engendrent les monstres. L'atmosphère inquiétante de puissance végétale et aquatique qui entoure San Cristobál, familière aux lecteurs de Wilson Harris ou de Juan José Saer, la narration a posteriori puisque les faits évoqués par le narrateur se sont déroulés vingt-deux ans auparavant, en 1993, établissent d'emblée un rapport de mystère et d'incompréhension, d'une histoire qui ne pourra être saisie que de manière parcellaire par le narrateur et par le lecteur. Ce mystère est accentué par la forme du récit, où les rumeurs et les faits précis – date des faits de mendicité infantile et des premières agressions commises par les enfants, de l'attaque du supermarché Dakota, références détaillées aux articles, essais et films consacrés ultérieurement à cette histoire – semblent se heurter au mur des gestes et des mots indéchiffrables de la bande des trente-deux.

« Une des choses les plus tragiques des agressions est qu'elles ont laissé très peu de traces acoustiques. On peut entendre les voix dans quelques enregistrements de l'attaque du supermarché Dakota. On dirait des trilles d'oiseaux inintelligibles, comme le bourdonnement dans la forêt, mais il suffit de fermer les yeux pour percevoir que la musique de leurs échanges compose ce qui pourrait être la conversation d'enfants ordinaires : la cadence des exclamations succède à celle des plaintes, les affirmations catégoriques aux acclamations, les questions alambiquées aux réponses. Et la joie, comme si ces enfants avaient trouvé un secret de la joie qu'ils avaient du mal à trouver chez les enfants normaux. En écoutant ces rires, on a la sensation que le monde a été compensé par quelque chose, juste par la vertu de ce son. Mais nous ne comprenions pas un seul mot. »

La fin tragique de ce roman symbolique et déstabilisant publié en 2017, le septième livre de l'écrivain madrilène traduit en français par François Gaudry, à paraître prochainement chez Christian Bourgois éditeur, laisse une trace profonde, comme une fable sous tension dont l'écho contemporain résonnera longtemps chez la lectrice et le lecteur.

Retrouvez cette note de lecture et beaucoup d'autres sur le blog de la librairie Charybde :
https://charybde2.wordpress.com/2020/04/05/note-de-lecture-une-republique-lumineuse-andres-barba/
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San Cristobál petite ville d'Amérique latine, écrasée par la chaleur, bordée par la jungle d'un côté et un fleuve de l'autre (dont la légende dit que c'est la terre qui s'est mise en mouvement).
L'auteur jeune fonctionnaire, alors fraichement arrivé, se souvient.
Des enfants sont apparus en ville.
Au début, on n'y prête guère attention.
De pauvres indigènes venus probablement de la forêt…
Mais petit à petit, on les remarque : leurs jeux, leur origine, leur langue (on ne les comprend pas).
Qui sont-ils ?

Petit à petit, les évènements échappent aux adultes de la ville jusqu'au drame.
Dans cette atmosphère poisseuse, la vie perd de sa rationalité.
Fascination, incompréhension, répulsion, attraction, se mêlent dans un écheveaux qui devient inextricable.

Un thème parcourt tout le court roman : l'innocence.
Pourquoi des jeunes enfants (ils ont entre 8 et 13 ans) innocents, vierges se couperaient-ils de la société ?
Pour fonder autre chose ?
Et les adultes si organisés, rationnels, le sont-ils vraiment, innocents ?

Il flotte dans l'atmosphère humide comme un parfum de folie, de déraillement.
Tous les mystères ne seront pas révélés. Il restera quelque chose d'insaisissable, d'étranger, de pur, de libre.
Et la liberté au fond terrifie la vie bien rangée de cette petite ville.

En conclusion

Un fascinant et mystérieux roman à l'atmosphère humide et chaude.
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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critiques presse (1)
LeMonde
25 juin 2020
Andrés Barba poursuit son exploration des territoires de la jeunesse. Le romancier espagnol excelle à dépeindre le flou des frontières entre innocence et perversité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Bien des années auparavant, j'avais trouvé dans la lecture d'un livre peu mémorable une image qui changea complètement mon idée de la réalité. L'auteur décrivait un personnage qui regarde la mer et comprend subitement que le mot "mer" n'a jamais correspondu dans son imagination avec la véritable mer, que chaque fois qu'il a dit "mer" il pensait en réalité à une caricaturale étendue turquoise ourlée d'écume, jamais à ce qu'est véritablement la mer : une masse abyssale pleine de poissons, de courants mystérieux et - surtout- d'obscurité. La mer est la véritable règne des ténèbres. Le jour où les enfants ont disparu, nous autres à San Cristobal avons senti quelque chose de semblable en regardant la forêt. Subitement nous eûmes l'impression d'avoir confondu l'apparence avec la substance. Dans leur fuite vers le secret de ces profondeurs, les enfants nous avaient emmené comme dans un bathyscaphe. Nous avions cessé de les voir, mais nous étions plus près que jamais dans les profondeurs de leur regard, au centre de leur peur.
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Bien des années auparavant, j'avais trouvé dans la lecture d'un livre peu mémorable une image qui changea complètement mon idée de la réalité. L'auteur décrivait un personnage qui regarde la mer et comprend subitement que le mot "mer" n'a jamais correspondu dans son imagination avec la véritable me, que chaque fois qu'il a dit "mer" il pensait en réalité à une caricaturale étendue turquoise ourlée d'écume, jamais à ce qu'est véritablement la mer : une masse abyssale pleine de poissons, de courants mystérieux et - surtout - d'obscurité. La mer est le véritable règne des ténèbres. Le jour où les enfants ont disparu, nous autres à San Cristobál avons senti quelque chose de semblable en regardant la forêt. Subitement nous eûmes l'impression d'avoir confondu l'apparence avec la substance. Dans leur fuite vers le secret de ces profondeurs, les enfants nous avaient emmenés comme dans un bathyscaphe. Nous avions cessé de les voir, mais nous étions plus près que jamais dans les profondeurs de leur regard, au centre de leur peur.
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Bien des années auparavant, j’avais trouvé dans la lecture d’un livre peu mémorable une image qui changea complètement mon idée de la réalité. L’auteur décrivait un personnage qui regarde la mer et comprend subitement que le mot « mer » n’a jamais correspondu dans son imagination avec la véritable mer, que chaque fois qu’il a dit « mer » il pensait en réalité à une caricaturale étendue turquoise ourlée d’écume, jamais à ce qu’est véritablement la mer : une masse abyssale pleine de poissons, de courants mystérieux et – surtout – d’obscurité. La mer est le véritable règne des ténèbres
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Peut-être que les morts nous trahissent en nous abandonnant, mais nous les trahissons aussi pour continuer à vivre.
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Lorsqu'ils entrent dans le supermarché, il est 15 h 02, selon le chronomètre de la caméra. Le vigile s'interpose à la porte, repousse les premiers enfants, mais il est aussitôt submergé par la petite foule. Le chien blanc qui accompagne toujours un des groupes aboie sur les employés et mord le vigile. Les couteaux apparaissent, certains pris directement dans le rayon de quincaillerie du supermarché, d'autres à la boucherie et à la poissonnerie. On a souvent dit que les enfants tueurs ,'était qu'un groupe réduit, que ceux qui avaient commis les meurtres ,'étaient que cinq ou six et que les autres avaient gardé une attitude enfantine, une thèse qui pourrait être corroborée par les caméras de surveillance. Les mouvements chaotiques et de regroupement, de désordre et d'ordre, pourraient se comparer à l'assaut initial et au rassemblement de n'importe quel groupe d'enfants auxquels on annoncerait qu'ils sont libres de détruire tout ce qu'ils veulent autour d'eux. Ceux-là paraissent déconcertés par cette soudaine liberté et se regardent les uns les autres. Le premier élan est joyeux. Devant les produits laitiers, trois gamins déposent par terre des cartons de lait et les font exploser en sautant dessus, un autre vide un paquet de farine sur la tête d'une fillette qui fond en larmes. Un petit solitaire ouvre une boîte de céréales et la verse dans sa bouche ouverte tandis que deux autres renversent des bouteilles de vin à coups de manches à balai. Si tout en était resté là, on n'aurait pas pu regarder ces images sans sourire, elles reproduisent fidèlement le rêve infantile par excellence : le soulèvement et la révolte des enfants contre l'organisation des adultes. Mais à cet instant, le sourire se fige. La boucherie commence.
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