Les mères poules sont toutes absolument extra ordinaires, les fils trentenaires célibataires sont totalement fabuleux !
Bien sur, c'est quand même très caricatural, mais tout de même !
Si l'écriture n'est pas franchement un plaisir absolu, l'histoire, elle, est terriblement géniale.
J'avoue, si j'ai aimé ce roman, c'est parce que je me suis un peu identifiée à ces mères.
Facile. Je suis une mère, j'ai un fils. Un jour il partira de la maison, un jour il me quittera et vivra sa vie sans moi (espèce de sale ingrat), un jour il aura 30 ans (et moi 63 HO MANDIEU !).
Du coup, j'ai très facilement réussi à me mettre dans la peau de Gilian, Carol ou Helen
(Bah ouais, j'imagine aussi que peut-être mon fils est homo et qu'il osera pas me le dire, sait-on jamais ! Parfois j'imagine même qu'il finit meurtrier et en prison alors tu vois...)
Ces trois hommes vivent seuls (ou du moins ils ne vivent plus avec leurs parents), et sont très heureux sans leur mère, libres, tranquilles, sans comptes à rendre.
Teu teu teu !
Ce qui désespère ces femmes, c'est justement le célibat et la non-vie de famille de leurs fils (enfin, ce qui gêne Carol c'est aussi que son bambin vive dans un ancien entrepôt transformé en super loft. D'ailleurs ça donne une petite scène très rigolote). Elles veulent remettre de l'ordre dans tout ce vide sentimental.
Et puis, de scène cocasse en situation gênante, une mère apprend à connaitre son fils, et un homme apprend à connaitre sa mère. Et ça ♥
Si vous êtes mère de famille, et à fortiori d'un garçon, si vous êtes un homme et que votre mère vous étouffe, ce livre pourrait vous plaire.
Si vous êtes totalement extérieur à ce genre de situation, c'est sur que c'est difficile à imaginer et donc de rentrer dans l'histoire.
Le style n'est pas folichon, ça peut même être barbant par moment. Il y a certains passages assez inutiles ou exagérés, mais l'histoire est vraiment pas mal.
Tous ces personnages sont extra ordinaires, plein de vie, de piquant, de charme.
Vraiment un très très bon moment ♥
Commenter  J’apprécie         10
Au départ, on se dit que c'est un livre banal, sans structure puis, on se laisse prendre au jeu au fur et à mesure que l'on découvre les personnages. Ces mères veulent renouer des liens distendus avec leurs fils. Maladroitement, chacune va approcher son fils pour le pousser dans ses retranchements, ce qui va permettre la libération de la parole et changer la vie de chacun.
Commenter  J’apprécie         20
‘What’s happened?’
‘Just thought I’d pop in.’
Matt stared at his mother, aghast. He couldn’t think of a single thing that might have prompted her to turn up, here, at his flat, on a weekday evening, uninvited, without even giving him a warning. There was no precedent for this behaviour, and he immediately assumed that something terrible must have happened, something too awful to discuss over the phone – an event to be spoken of in hushed voices, with a chair at the ready and hot, sweet tea to hand.
At the very least, someone must have died.
‘What’s wrong.’
‘Nothing’s wrong.’
‘Is everyone OK?’
‘Everyone’s fine,’ she said.
They stared at one another across the threshold, both at a loss as to what to do next, like hikers suddenly realising they are lost.
‘Aren’t you going to invite me in?’ said Carol eventually.
‘Yes, yes,’ said Matt. ‘Come in. I’ll make some tea. Sorry, I’m just a bit surprised to see you. Are you sure you’re OK?’
‘Yes, I’m fine.’
Hearing his mother say those words, with that particular high, clipped intonation, took him back twenty years, to his adolescence, when the word ‘fine’ had been a key weapon, in his mother’s emotional arsenal. This one word had a huge variety of meanings, depending on various faint nuances of tone, as if the word was not English but Chinese. ‘I’m fine’ could mean ‘I’m tense’, or ‘I’m upset’, or ‘I’m angry’, or ‘Why does no one ever listen to me?’, or even’ Look, I’m clearing away the breakfast things that you said you’d clear away but never did.’ The statement, in fact, had a near infinite range of meanings, all of which had only one thing in common. They all meant, in essence, ‘I’m not fine.’
« Je peux vous poser une question? demanda Helen. Vous étiez très proche de votre mère. Je me demandais à quel moment vous avez fait votre coming-out.
— Oh, jamais. Ça l’aurait tuée.
— Mais ça l’a tuée, dit Luke. Il l’a liquidée en lui montrant une photo de lui en train de se faire fist…
— Luke! Ferme là! lança Miles »
Qu'est-ce qui cloche chez toi ? Tu as abandonné ? Trente-quatre ans, ce n'est pas la fleur de l'âge, mais ce n'est pas la sénilité non plus. Il est trop tôt pour renoncer. Tu ne crois pas ? Dis-moi que tu n'a pas renoncé. (...)Je veux savoir pourquoi tu reste enfermé comme un retraité alors que tu devrais être dehors à te chercher une gentille fille pour me donner des petits-enfants
Tu pourra dire tout ce que tu veux, ça ne changera rien, maman. Le harcèlement ne pousse pas à se reproduire !
Allez tenter d’expliquer à votre mère ce qu’est une soirée de lancement d’un nouveau produit:
- C’est une fête. Un truc de com. Quand un nouveau produit sort, on fait une soirée de promo où on invite la presse.
- Pourquoi?
- Pour faire de la publicité. Maman, je suis occupé. Je n’ai pas le temps de t’expliquer le XXIè siècle tout de suite.
Que Matt change ou pas, cela ne la regardait pas finalement. Il était adulte, il avait le droit de vivre comme il l'entendait, et elle devait accepter son choix quel qu'il soit. Elle devait l'aimer, qu'elle l'apprécie ou pas. C'était cela la tâche d'une mère.
Bande annonce du film Nos vies après eux, adaptation du roman de William Sutcliffe, paru en français sous le titre Une semaine avec ma mère.