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EAN : SIE169827_100
Fayard (30/11/-1)
4.14/5   37 notes
Résumé :
Fils d'évangélistes errants, Clyde Griffiths vit mal la mendicité dévote de ses parents. Devenu jeune homme, il trouve un emploi dans un hôtel de luxe, où la richesse des autres l'éblouit. Mêlé par insouciance à une sinistre affaire, il fuit la ville et se réfugie auprès d'un oncle fortuné, propriétaire d'une usine. Faible, vaniteux, ignorant, sensuel, attiré par le fruit défendu, Clyde séduit une petite ouvrière, Roberte Alden, qui le croit sincèrement amoureux d'e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Une saga époustouflante que ce roman social !
Un pavé de 920 pages, d'un hyperréalisme glaçant qui, sous forme de polar, va disséquer la société américaine du XXème siècle, écartelée entre puritanisme et désir d'émancipation .
Theodore Dreiser, journaliste engagé, décortique minutieusement ( très minutieusement parfois ! ) cette société qui, bien que sacralisant le mythe du "self-made-man", interdit férocement et sans pitié toute transgression : chacun doit garder son rang social,chacun doit jouer le rôle préalablement défini par son éducation...

Le style surprend un peu de nos jours, parfois empreint d'emphase et de lyrisme.
Surprise aussi par le nombre de répétitions, créant ainsi, selon les passages, un effet lancinant, obsédant pour, sans doute, mieux plonger le lecteur dans la tragédie, dans la tête même de Clyde, le héros .
On assiste aussi à une minutieuse analyse de la religion et de ses conséquences, de la conjoncture économique, analyse du monde du travail et de ses lois, et bien sûr, analyse du monde judiciaire. Tout cela en" allumant le projecteur "sur les différentes couches de la société.

Cette lecture m'a laissée "pantelante",presque épuisée tant je l'ai dévorée !
Bien d'accord avec sa réputation d'oeuvre majeure , puissante, et qui dérange aussi.

Mais, terminant à regret, cette éblouissante saga, je me promets de voir l'adaptation ciné "Une place au soleil" avec Elisabeth Taylor et Montgomery Clift.
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UNE TRAGÉDIE AMÉRICAINE de THÉODORE DREISER
Clyde Griffiths vit au milieu de ses frères et soeurs dans une famille entièrement tournée vers la religion. Son père prêche dans la rue et toute la famille chante des cantiques pour l'accompagner. Mal à l'aise dans ce milieu, il va découvrir par son travail dans un Hotel classé un autre aspect de la vie fait de sorties, d'amusements, de fréquentation des bars et des filles. Un jour où il partage une sortie avec des copains en voiture, un accident, dont il n'est pas responsable, l'incite à se cacher et quitter la ville. Sachant qu'un de ses oncles est très riche il va le contacter et se faire embaucher tout en bas de l'échelle de la société. En effet le fils de son oncle déteste Clyde, qui physiquement lui ressemble, dès la première rencontre et fera tout pour le garder dans des postes subalternes. Néanmoins, Clyde, plutôt beau garçon et travailleur va lier relation avec une fille qui travaille dans son service et avoir avec elle, Roberte, une relation sérieuse. On parle même mariage jusqu'à ce que par hasard, Clyde fasse la connaissance de Sondra, fille très riche et proche de son oncle. Cette rencontre avec la haute société locale va changer ses perpectives et lui laisser entrevoir un avenir auquel il n'avait pas rêvé. Mais Roberte tombe enceinte, alors il lui faut trouver une solution. Peu préparé à ce type de problème, Clyde va opter pour la plus improbable et la plus radicale des solutions…
Paru au début du 20 ème siècle ce livre fit l'effet d'une bombe tant il attaque frontalement la religion et l'impréparation à la vie pratique des jeunes gens et les jeunes filles de l'époque. La naïveté de Clyde traverse ce roman et on souffre avec lui.
Une tragédie américaine est considéré comme un des plus grands romans de langue anglaise, DREISER né en 1871 mort en 1975 est perçu par certains critiques comme le père de la littérature moderne américaine.
Un beau pavé de 950 pages, bien écrit et facile à lire.
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Une très grosse déception!

Je me réjouissais de découvrir ce livre jugé comme l'un des grands romans américains du XXe siècle et l'un des meilleurs de son auteur. Las, habitué, dans le domaine américain, à des écrivains complexes comme Melville, James ou encore Faulkner, je ne pensais pas me retrouver face à tant de lourdeur et de platitude.

L'histoire est intéressante en soi, et pourrait être passionnante. L'évocation d'une époque et de différents milieux (notamment celui de ces évangélistes miséreux auquel appartient le personnage principal) est réussie; tel épisode, comme les mois où Clyde travaille comme groom dans un hôtel de luxe, nous plonge admirablement dans une certaine ambiance. On ne peut être que touché par le destin du personnage central, et les dernières pages laissent une forte impression. le livre suscite un réel questionnement sur une certaine manière de vivre sa religion, sur l'éducation, sur la société américaine et certaines de ses tendances (le titre oriente vers ce dernier thème).

Malheureusement, de gros défauts gâchent le roman, que je trouve manqué au total. Theodore Dreiser, en bon tâcheron naturaliste, veut TOUT expliquer, TOUT raconter, sans laisser la moindre place à l'implicite: chaque épisode est relaté dans les détails, chaque relation de cause à effet est soulignée, chaque sentiment ou réaction est décrit, non sans répétitions. On ne s'étonne pas, dans ces conditions, d'aboutir à un pavé de plus de neuf cents pages, mais on se dit en soupirant qu'un autre auteur aurait fait mieux en trois cents. le summum est atteint lors du procès (car procès il y a): Dreiser nous inflige sur des dizaines et des dizaines de pages plaidoirie, réquisitoire, interrogatoires, sans que ces torrents de discours judiciaires sonnent autrement que comme un exercice de style ou de bravoure, car l'auteur fait alors à peine plus qu'offrir la retranscription des différents moments du procès quasi sans commentaire, sans analyse. Avis aux amateurs, mais pour ma part, j'ai dépassé la fascination adolescente pour les procès d'assises américains et aurais préféré un vrai regard sur ces longues journées d'audience (comme chez Faulkner, dans "Sanctuaire", ou même chez Lee, dans "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur").

Le lecteur a donc dans l'ensemble tellement de matériel entre les mains qu'il se retrouve en pur "liseur", totalement passif, sans rien à reconstruire ou à réellement imaginer. Autant regarder un film...

Tous les personnages secondaires, à part peut-être Roberte et la mère de Clyde Griffiths, sont négligés; Sondra, notamment, mériterait un traitement plus fin pour que le lecteur voie autre chose en elle qu'une espèce de péronnelle sans relief.

Pour couronner le tout, le style de l'auteur, tel du moins qu'il transparaît de la traduction de Victor Llona revue par Victor Loupan, est soit insignifiant, soit lourd: les commentaires pesants (et outrageusement moralisateurs) que Dreiser livre sur son antihéros sont souvent faits de périodes mal construites, le reste du roman étant composé de phrases plutôt simples, inintéressantes car dépourvues de toute "patte" stylistique - tout au plus un style de lycéen appliqué. Un critique contemporain de la parution du livre (1925) appela d'ailleurs celui-ci "the worst-written great novel in the world" - on aura compris que je souscris (ô combien!) à la seule première partie de ce jugement (cité dans l'article de l'Encyclopaedia Britannica sur le livre).

Un dernier élément m'a achevé: le travail d'édition lamentable fait pour cette réédition de 2015 (à partir d'un scan de l'ancienne édition?) aboutit à un livre à la composition typographique plus que négligée: caractères voire mots entiers omis, fautes de ponctuation, dialogues donnés pour du récit et l'inverse, fautes d'orthographe, etc. Il arrive qu'une virgule en trop crée un contresens et nous force à supputer une coquille... Fâcheux, car tout cela dessert le roman.

En résumé: hélas, je ne recommande absolument pas "Une tragédie américaine", à moins que vous ne soyez vraiment dingue de littérature américaine - ou de romans de gare. Quant à moi, je vais faire de ce pas une petite cure d'un alcool plus corsé (Thomas Wolfe? John Dos Passos?) pour oublier ces longues semaines de liqueur fadasse.

N. B. Ayant incriminé les coquilles du livre, je précise, concernant la présente critique, que les minuscules en début de ligne (au lieu de majuscules) ne sont pas mon fait mais viennent d'un défaut de ce site, pas toujours très maniable. Impossible de les corriger.
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Un pavé , comme le dit mon libraire en me le donnant! Mais facile à lire, car le premier chapitre consacré à l'enfance et à l'adolescence du héros nous entraîne vite à savoir la suite du destin de ce jeune homme en proie à la frustration et au désir de se hisser dans une catégorie sociale plus élevée que celle de ses pauvres parents totalement dévoués à une religion sectaire et puritaine.
Ce roman social, naturaliste, dépeint la société américaine dans toutes ses composantes: les villes et les quartiers, les classes sociales, leurs valeurs, les rapports hommes/femmes, la famille, le travail des enfants, l'argent, les loisirs des riches, la police, le système judiciaire... Tout est décrit dans les paysages de plusieurs états pour finir dans les Adirondacks et ses lacs.
Les points de vue sur le crime survenu sont l'occasion de croiser tous les sentiments et émotions des différents personnages de cette tragédie . le film , vu avant, m'a laissé une mémorable impression, il est très fidèle au roman et permettra aux moins courageux de se dispenser des 925 pages. Je n'ai pas réussi à remettre en vue la très belle couverture avec la photo d'Elizabeth Taylor et de Montgomery Clift sur mon édition.





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Quelle découverte ! remarqué pour son épaisseur sur la table de mon libraire, je ne me doutais pas de la rencontre que j'allais faire... c'est l'histoire de Clyde fils d'un couple de prédicateurs ambulants qui veut s'extraire de son milieu fauché et religieux. Il travaille comme groom dans un hôtel de luxe, côtoie alors le monde des riches et veut y accéder. Après un épisode malheureux, il fuit sa ville et se fait embaucher dans l'usine de son oncle richissime. Là il rencontre Roberte, jeune et pauvre ouvrière qu'il séduit mais il séduit aussi par la suite Sondra, riche héritière dont il tombe amoureux et par qui il se voit pouvoir changer de classe en l'épousant. Malheureusement Roberte est enceinte. Après avoir tenté de la faire avorter sans succès, il se met en devoir de l'éliminer purement et simplement...

Il y a tout dans ce bouquin :

D'abord un style fluide sous la forme interrogative qui vous happe dès les premières lignes et vous emmène illico dans l'Amérique des années 50. La fresque sociale, le puritanisme, le déterminisme social, le poids de la morale, de la religion, le système judiciaire américain, tout est parfaitement dépeint et de quelle façon....
On dit que ce roman compte parmi les 100 plus grands roman américains, et qu'après Théodore Dreiser, on n'a plus jamais écrit comme avant. Je veux bien le croire, il émane une force incroyable de ce roman.

"Sister Carrie" m'avait un peu laissée sur ma faim, trop long, trop touffu, un poil désuet. Ici que nenni, vous embarquez dans un grand souffle qui vous tiendra en haleine sur 920 pages. Privilégiez une semaine de vacances, le seul inconvénient de ce bouquin c'est son poids.... trop lourd pour le trimballer dans les transports en commun.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Vraiment, elle était très amaigrie et très pâle! Par contraste avec Sondra, comme elle était fagotée dans le costume de voyage bleu et le petit chapeau brun dont elle s'était munie pour l'occasion, promesse vivante d'une vie minable et difficile par opposition à celle qu'offrait Sondra! Et dire qu'elle songeait à l'obliger à renoncer à Sondra pour l'épouser, union dont il ne réussirait peut-être à se dépêtrer que lorsque Sondra et tout ce qu'elle représentait ne serait plus qu'un souvenir pour lui. Quelle différence dans l'attitude de ces deux filles : Sondra, qui, ayant tout, lui offrait tout, ne lui demandant rien en échange ; Roberte qui, n'ayant rien, lui demandait tout.
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Et voilà pourtant qu'il était planté au coin d'une rue, dans l'ombre, entouré par les lueurs des enseignes électriques et des réverbères, tandis que par centaines se hâtaient de toutes parts les piétons dont un grand nombre montraient sur leur visage qu'ils savouraient par avance la volupté d'un rendez-vous galant, et lui, lui seul, il faudrait peut-être qu'il aille ailleurs tout à l'heure pour manger seul, aller au théâtre seul, rentrer seul chez lui et retourner au travail le lendemain matin. Il venait de se dire qu'il n'était qu'un raté, quand, à une courte distance de l'endroit où il se tenait, se détachèrent de la foule le visage et la silhouette d'Hortense.
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Le groupe ne faisait pas mine de partir, et Clyde, abandonné à lui-même, songeait à l'existence aisée, aux délices d'un monde comme celui-ci, la société locale. Car apparemment ces gens-ci n'avaient aucun souci, ni les uns ni les autres. Leur conversation concernait exclusivement les maisons qu'ils faisaient construire, les chevaux qu'ils montaient, les amis qu'ils avaient rencontrés, les endroits qu'ils fréquentaient, les choses qu'ils allaient faire.
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Videos de Theodore Dreiser (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Theodore Dreiser
Avant et après la chute de Richard Bausch et Stéphanie Levet aux éditions Gallimard
Quand Natasha Barrett et Michael Faulk se rencontrent, chacun voit en l'autre la lumière inespérée venue éclairer sa nuit. Elle, la trentaine, rêve d'être peintre mais s'est perdue dans une vie qui ne lui ressemble pas. Lui, à l'approche de la cinquantaine, quitte la prêtrise après des années de sacerdoce. Quelques semaines avant leur mariage, Natasha part en Jamaïque avec une amie tandis que Michael se rend à New York. Surviennent alors les attentats du 11 septembre. Natasha croit avoir perdu Michael pour toujours et vit sur la plage un autre drame dont elle ne veut ni ne peut parler. Leur rêve de bonheur vacille ; de nouveau réunis, tous deux s'enferment dans un silence et une incompréhension de plus en plus profonds. Richard Bausch décrit les ravages que produisent ces quelques jours - avant, pendant et après le 11 septembre - sur la destinée d'un couple rongé par les malentendus. Dans ce vaste roman où s'imbriquent l'intime et le collectif, il explore avec beaucoup de finesse les méandres du repli sur soi, les zones d'ombre de l'existence et les sentiments contradictoires qui nous animent.
Une tragédie américaine de Theodore Dreiser aux éditions ACE
Fils d évangélistes errants, Clyde Griffiths vit mal la mendicité dévote de ses parents. Devenu jeune homme, il trouve un emploi dans un hôtel de luxe, où la richesse des autres l éblouit. Mêlé par insouciance à une sinistre affaire, il fuit la ville et se réfugie auprès d un oncle fortuné, propriétaire d une usine. Faible, vaniteux, ignorant, sensuel, attiré par le fruit défendu, Clyde séduit une petite ouvrière, Roberte Alden, qui le croit sincèrement amoureux d elle. Mais lors d une soirée chez son oncle, il est remarqué par la belle Sondra, une hautaine héritière qui s éprend follement de lui. Clyde se voit déjà riche. Mais Roberte est enceinte. Blessée par son infidélité, elle le menace de scandale. Il décide de s en débarrasser. Tels sont les ingrédients de ce roman policier et social, inspiré d une affaire criminelle réelle. Son titre indique la portée que Theodore Dreiser lui attribue. le cas Griffiths est pour l auteur caractéristique d un état des choses propre à l Amérique, à la fois immorale et puritaine. Considéré aux États-Unis comme l un des 100 plus grands romans jamais écrits en anglais, Une tragédie américaine a fait l objet d adaptations cinématographiques, dont le très célèbre film de George Stevens Une place au soleil, avec Elisabeth Taylor et Montgomery Clift.
Fable d'amour de Antonio Moresco et Laurent Lombard aux éditions Verdier
Le récit commence, se construit, et s'achève comme une fable : un vieux clochard, arrivé au plus bas de la déchéance sociale et physique, entre cartons souillés et sacs en plastique, dont le seul ami est un fidèle pigeon, fait la rencontre de la "jeune fille merveilleuse" qui le sauve par amour. Comme dans une fable, il instaure avec le lecteur un échange qui ressemble à celui du conteur et de son public et, loin de se complaire dans l'analyse psychologique des personnages, il s'appuie sur les passions fondamentales, moteurs muets des belles actions. Mais dans cette fable, rien de mièvre ni d'enfantin, rien de gratuit ni de mécanique. Rien de prévisible non plus, mais une ouverture qui surprend et suscite stupeur et émerveillement. Dans une scène qui a la pureté des grands récits fondateurs, la jeune fille merveilleuse sort ce personnage, comme venu des poubelles de Beckett, de ses cartons, prend un soin infini à le laver, à l'épouiller, à le remettre sur pied. Mais l'amour le plus pur et le plus mystérieux peut-il être plus fort que la vie ? a-t-il vocation à durer ? Si l'amour est sans pourquoi, doit-on chercher plus d'explications à ce qui le tue qu'à ce qui le fait naître ? Moresco écrit à propos de Fable d'amour : "Dans ce roman sont présents la cruauté et la douceur, la désolation et l'enchantement, la réalité et le rêve, la vie et la mort, qu'on ne peut séparer si l'on veut parler vé
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