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EAN : 9782754803427
64 pages
Futuropolis (10/03/2011)
3.62/5   20 notes
Résumé :
L'un est connu pour La Grippe coloniale, avec le dessinateur réunionnais Huo-Chao-Si, et L'Île de Bourbon, avec Lewis Trondheim ; l'autre pour ses Passe-Murailles, avec Cornette, et Capsule Cosmique, dont il fut l'un des fondateurs.
C'est grâce à feu ce mensuel de BD jeunesse qu Appollo et Oiry se sont liés d'amitié, après s'être connus à distance lors des débuts d'Internet et d'un newsgroup qui regroupait une poignée de passionnés de BD. Pauline et les loups... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Demain, Mathieu change de vie, il quitte Nantes et part à Paris pour ses études. Pas question d'aller se coucher pour dormir : "Une dernière nuit, il fallait marquer l'événement". Il ne sait pas ce qu'il va faire au juste, rien ne l'attire vraiment, il traîne dans un troquet avec deux copains un peu losers. Ensemble ils traversent la ville, la découvrent différemment, croisent des prostituées, agacent des gamins, attirent des flics. Ils sont à la recherche de Noémie que Mathieu aime en secret depuis trois ans et qui lui a vaguement donné rendez-vous dans une fête.

Il ne se passe pas grand chose cette nuit-là mais elle est importante pour Mathieu, il y prend conscience que les adultes ne sont pas tellement différents de lui, adolescent de dix-huit ans, ça le fait flipper et ça rend le départ vers sa nouvelle vie à la fois moins vertigineux et moins exaltant.

Le dessin minutieux, les teintes sombres et le texte dense immergent le lecteur dans cette ambiance un peu angoissante de "point final" ou "veille de". Moment où l'on sent que tout peut arriver, où l'on se croit maître de son destin. Sur le fil, sur un pont, sur un mur, tout est à écrire sur une page blanche ou au contraire sans rupture, dans la continuité de ce qui précède.
Les personnages sont particulièrement réalistes, et même les plus lourds s'avèrent attachants.
J'ai d'autant plus apprécié cet album que je me suis imaginée en balade nocturne l'été dans ces rues que je connais.

• extrait :
- Tu vois, Barjot, quand on était en 3e, je te trouvais lourd, en fait.
- Ah ouais ?
- [...] Mais cette année, je sais pas, je t'ai vu sous un autre jour.
- C'est-à-dire ?
- Ben, je trouve que t'as une super personnalité en fait. Tu es dans ton trip, t'en as rien à foutre de ce que pensent les autres. Je trouve ça plutôt cool.
- Ça veut dire qu'on va pouvoir baiser ensemble ?
- T'es con !
- Bah, j'essaie, hein ?
- Pourquoi vous êtes cons comme ça, les mecs, parfois ?
- Je sais pas pour les autres, mais moi ça me permet de ne pas me foutre en l'air.
- Hein, comment ça ?
- La vie c'est une saloperie, et il n'y a qu'un moyen de lutter contre cette pute, c'est d'être con.
(p. 48-49)
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La fin de l'adolescence et le passage à l'âge adulte est un grand classique de la bande-dessinée. À croire que les auteurs sont de grands ados qui ont toujours eu beaucoup de mal à faire leur deuil de cette époque. « Une vie sans Barjot » raconte la dernière nuit de Mathieu dans sa ville natale avant son départ pour les études à la capitale. le tout pèse une soixantaine de pages et est paru chez Futuropolis.

La soirée commence par un concert dans un bar. Tout le monde semble plus ou moins se connaître. Bienvenue en province, symbole de la banlieue dans le livre. En effet, Mathieu vient d'avoir son bac et son passage à l'âge adulte sera la montée à la capitale. Il va donc perdre ses amis et… Noémie, la fille dont il est secrètement amoureux depuis des années.

C'est un récit sur l'adolescence qui nous est proposé. Mathieu et ses copains sont suffisamment attachants pour nous tenir en haleine, eux qui écument les fins de soirée pour retrouver Noémie. Au final, « Une vie sans Barjot » ne raconte pas grand-chose et fait fonctionner pas mal de clichés. Mais cette ambiance de déambulation nocturne ne laisse pas indifférent. La fin casse d'ailleurs un peu cette sensation de fin d'époque.

La narration est ainsi purement chronologique et son rythme adopte celui des héros. Peu d'ellipses, tout se suit et forme un tout. le découpage en quatre bandes des planches renforce cette impression de temporalité. On marche avec les personnages, on attend avec eux… En cela, « Une vie sans Barjot » forme un tout parfaitement cohérent avec son sujet !

Le dessin de Stéphane Oiry est parfaitement adapté. Je ne connaissais pas ce dessinateur, mais son trait m'a conquis. Son dessin tout en noirs est parfaitement mis en valeur par une colorisation en bichromie qui permet un découpage des scènes. Beaucoup sont bleues (pour l'extérieur) et les changements vers le jaune ou le rouge apportent un contraste intéressant.

« Une vie sans Barjot » est une bande-dessinée sympa. Loin d'être révolutionnaire dans son propos ou dans son ambition, elle fait le travail. Elle rappellera certains souvenirs aux nostalgiques qui regrettent encore cette fille à qui ils n'ont pas su déclarer leur flamme…
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C'est le genre de roman graphique que je n'aime pas vraiment. En effet, on va suivre la nuit chaotique de deux jeunes branleurs au gré de leurs humeurs comme une espèce de road-movie urbain et nocturne. Bref, c'est du sans intérêt en ce qui me concerne. Je ne suis pas du tout arrivé à m'intéresser à ces personnages qui sont encore à l'âge bête et qui se cherchent un but ou une raison de vivre un rêve pour passer à l'âge adulte.

C'est surtout les scènes scatologiques qui me font fuir. L'insouciance de la jeunesse est l'un des thèmes traités. La superficialité ne m'attire pas du tout. Est-ce une critique à peine voilée d'une certaine jeunesse ? On peut se poser la question. En tout cas, je n'ai pas l'impression que le récit décolle à un moment ou l'autre. Même le personnage principal qui doit vivre sa dernière nuit avant un départ pour la capitale me semble d'une fadeur sans nom. Cela manque de dynamisme et d'énergie. Un comble pour une histoire de jeunes !

J'aime beaucoup ce que fait actuellement Futuropolis. Cependant, ce titre semble être un raté de cette collection car le fond et la forme ne m'ont guère attiré.
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D'Appollo, je connais "Biotope" (avec Brüno) et "Fantômes blancs" (avec Li-An), deux appréciables divertissements en deux tomes, non dénués de profondeur et de réflexion sur l'espèce humaine. Ici l'auteur s'attelle aux tourments adolescents. Et comme toujours, la qualité est au rendez-vous.

Le récit de base est ici classique : le bac en poche, un jeune homme compte prendre son envol dès la rentrée. Dès demain, les amitiés de lycée vont cheminer loin des autres. Certains partent à l'étranger, s'engagent dans des filières atypiques, le narrateur, lui, monte sur Paris. Mathieu engage la dernière nuit de son ancienne vie.

Références littéraires, racisme esquissé, prostitution dépeinte, les réalités sociales et politiques résonnent ici dans de petites scènes en apparence gratuites. Il y a un fond certain dans ces pages, des sujets soulevés mais camouflés, jamais appuyés ni lourds, qui élèvent avec brio et sans prétention le récit. La conscience est là, sans pesanteur. C'est bien ficelé, file à grand train, divertit, avec une vérité de ton qui fait plaisir à lire. Nous sommes cette jeunesse crédible, dans ses emportements et ses contradictions, désireux de fouler le Congo à minuit et de finalement rentrer se coucher à deux heures du mat', parce que finalement, la fatigue l'emporte et que le Congo peut bien attendre...

On y croît, tout bonnement. On y est, s'y retrouve. Une bonne lecture, assez universelle pour porter longtemps son écho.
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Voilà un album qui se lit d'une traite, tranquillement, et qui est tout à la fois simple, marrant et profond.

J'ai trouvé les dialogues "vrais" ( ça sonne vrai: les vannes, les échanges, etc ça ne fait pas plaqué... ) et les situations, bien que sans surprises, passent bien . On suit Mathieu dans sa "dernière" nuit avant de partir faire ses études ailleurs, il traîne avec ses potes ( "Barjot" et les autres ), et je ne sais pas mais ... sans que ce soit non plus une BD absolument exceptionnelle elle "touche" , ça nous "parle".

Le genre de BD qu'on lit quand on a déjà passé cette étape-là dans notre vie, et qui, sans nous rendre nostalgique, ravive les émotions d'alors... Bref :-) ( la suite +extraits à lire ici : http://blabliblo.canalblog.com/archives/2012/05/12/24246389.html )
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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critiques presse (1)
BulledEncre
28 juin 2011
On a tous un Barjot dans notre cercle d’ami, cet album nous rappelle à quel point il peut avoir un rôle important….
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Quand même, il y avait un truc un peu flippant à voir ces types dont le crâne commençait à se dégarnir se comporter comme n'importe quel ado de mon bahut. Est-ce qu'à partir de 18 ans, l'idée qu'on se fait de la fête ne bouge plus pour le restant de notre vie ? Boire pour se dézinguer la gueule, essayer de choper une fille pour la baiser, écouter du rock à fond comme si on allait tout foutre en l'air, on y croit aussi bien à 18 ans qu'à 40 ? Merde, ça me foutait plutôt la nausée. Je veux dire, une fête, c'est censé être un moment où on oublie un peu tout. Où on s'amuse sans arrière-pensée, en mettant de côté les problèmes de la vie de tous les jours. Et là, voir tous ces cons qui y croyaient, 30 ans après leurs premiers boutons, ça avait tendance à me foutre en rogne.
Merde ! D'une certaine manière, ces cons me piquaient mon avenir : ils avaient bloqué le compteur sur mon âge, et faisaient semblant de pas se rendre compte que pour eux, c'était fini. (p. 36)
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- Tu vois, Barjot, quand on était en 3e, je te trouvais lourd, en fait.
- Ah ouais ?
- [...] Mais cette année, je sais pas, je t'ai vu sous un autre jour.
- C'est-à-dire ?
- Ben, je trouve que t'as une super personnalité en fait. Tu es dans ton trip, t'en as rien à foutre de ce que pensent les autres. Je trouve ça plutôt cool.
- Ça veut dire qu'on va pouvoir baiser ensemble ?
- T'es con !
- Bah, j'essaie, hein ?
- Pourquoi vous êtes cons comme ça, les mecs, parfois ?
- Je sais pas pour les autres, mais moi ça me permet de ne pas me foutre en l'air.
- Hein, comment ça ?
- La vie c'est une saloperie, et il n'y a qu'un moyen de lutter contre cette pute, c'est d'être con.
(p. 48-49)
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Merde ! d'une certaine manière, ces cons me piquaient mon avenir : ils avaient bloqué le compteur sur mon âge, et faisaient semblant de pas se rendre compte que pour eux c'était fini.

Iggy Pop, mon cul ! va crever Iggy Pop, vieux débris !
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La vie est triste quand on est seul, elle est bien plus agréable quand on est deux.
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"(...) La vie c'est une saloperie et il n'y a qu'un moyen de lutter contre cette pute. C'est d'être con. (...)"
APPOLLO & OIRY, Une vie sans Barjot, 2011, Futuropolis (p. 49).
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