Valentin Brieuc de Henri Lacombe c'est le récit d'une épopée familiale. Tout se joue en 5 parties sur cinq générations. On suit l'évolution d'une même famille de paysans.
La rencontre a lieu au milieu du XIX siècle avec des personnes simples et aimantes, des hommes et des femmes attachés à leur terre, à une époque où la vie savait se montrer rude, centrée sur le travail plus que sur le plaisir. On fait la connaissance de personnages authentiques et crédibles.
Le malheur a vite fait de s'abattre sur les gens sans que le temps ne se prête aux questionnements. Ce qui arrive devait arriver et l'on continue à avancer malgré la douleur et les difficultés.
Même dans les moments compliqués, les individus que l'on rencontre et qui devraient nous aider ne se montrent pas toujours honnêtes. Il arrive de croiser des gens prêts à profiter de la crédulité et de la naïveté des autres.
Et de génération en génération, cette famille va vivre bien des malheurs. Entre décès prématurés, mort en couches, trahisons, escroqueries, tromperies, manipulations ou cupidité, leur destin est émaillé de difficultés. Un peu comme dans toutes les familles en fait. Nulle n'est exempte de son lot de douleurs, de déceptions ou de mauvaises rencontres.
Mais il y a aussi les gens bien, prêts à venir en aide, ceux sur qui l'on peut compter sans qu'ils n'attendent rien en retour, les vrais amis, certains membres de la famille, ou, parfois même, des rencontres fortuites.
Certains possèdent l'amour de leur métier, la passion de ce qu'ils créent ou produisent. On sent que la terre coule dans leurs veines. Cet héritage représente bien plus à leurs yeux que toutes les plus belles choses au monde. La terre, c'est leur vie. Sans elle, ils n'existent pas, n'ont aucun intérêt pour rien. Ils la connaissent sur le bout des doigts, la font fructifier avec affection comme leurs ancêtres avant eux et ne demandent rien de plus, ne voient aucune raison de changer leur façon de travailler.
C'est ce qu'on pourrait appeler des gens simples, heureux de ce qu'ils détiennent par leur travail et qui ne convoitent pas ce qui appartient à leur voisin.
D'autres ne voient dans la terre qu'un moyen de s'enrichir, de pouvoir à terme briller en société. La terre pour eux, c'est rétrograde. Il n'est pas question d'y mettre les mains, ce ne sont que de basses besognes qu'ils laissent bien volontiers aux premiers pendant qu'ils pensent, magouillent pour encore plus de productivité, de profit. Car moderniser la production ne représente pas pour eux une amélioration dans les conditions de travail, mais bel et bien un gain supplémentaire d'argent. C'est le début de l'ère de la production de masse.
Cupidité se croise avec désir de pouvoir, besoin de reconnaissance, impression de se sentir supérieur aux autres.
Voilà comment on peut en arriver à déposséder les siens de leur bien pour toujours plus s'enrichir, allant jusqu'à les rejeter, ces êtres bien trop basiques, trop « bouseux » pour côtoyer notre monde si cultivé et raffiné.
À ce jeu-là, on finit par se renier, prendre le risque d'y perdre plus qu'on y gagnera. Ce qu'on y trouve en argent et notoriété, on le perd en ce qui concerne la famille, les relations humaines pures et sincères pour vivre une vie solitaire et d'apparence.
Comme souvent, tout finit par se savoir. Les manigances se retrouvent en plein jour, les uns obtiennent un pardon en tentant de se racheter, les autres se trouvent pris dans les filets de la vengeance.
Les gens issus d'une même famille peuvent s'avérer très différents et poursuivre des objectifs forts éloignés. Les parents peuvent être les mêmes, l'éducation identique, chacun suivra le chemin qui est le sien, prendra ses propres décisions. Au combien les voies empruntées peuvent se montrer variées. L'éducation ne fait pas tout, la personnalité joue pour beaucoup dans ce qu'on devient. Les gens ne sont pas tous bon de nature.
Valentin Brieuc est un des derniers maillons de cette famille. C'est celui qui aura à coeur de lui rendre l'humanité que certains se seront évertués à lui faire perdre.
C'est une belle leçon de vie. Rien n'est inéluctable. Ce n'est pas parce que notre voie semble être tracée qu'on ne peut pas enclancher un changement de cap si le coeur nous en dit. Si les hommes ne sont pas tous bon, ils ne sont pas tous mauvais non plus, il existe de belles personnes au coeur pur qu'on est ravi de rencontrer même si ce n'est qu'au travers de quelques pages.
« Si je devais recommencer ma vie, je donnerais plus, je vivrais plus aussi, parce que la vie est un trésor qu'il ne faut jamais garder pour soi. »
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"Valentin Brieuc" d'Henri Lacombe Auteur . Un livre qui rejoint mes coups de coeur - Lecture . Dès les premières pages j'ai été captivée par cette sublime histoire familiale riche en rebondissements ,au fil des mots j'ai rencontré des personnages si authentiques qui m'ont parus si crédibles par leurs traits de caractères propres à chacun avec un témoignage final qui m'a particulièrement ému .... Je remercie Henri Lacombe pour la générosité de ses mots , pour ces moments lectures dignes d'un excellent conteur ... et je terminerai en conseillant sans réserve la lecture de ce livre à la fois poignant et attachant .
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