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EAN : 9782756423852
816 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (31/10/2018)
3.5/5   27 notes
Résumé :
Tout le monde aime les vauriens. Opportunistes, sans scrupules, sans foi ni loi... Ils nous fascinent et nous séduisent.
Comme dans Dangerous Women, George R.R. Martin et Gardner Dozois ont choisi une thématique universelle.
Cette anthologie comprend vingt-et-une nouvelles inédites d'auteurs de best-sellers parmi lesquels : Gillian Flynn, Neil Gaiman, Joe Abercrombie, Scott Lynch, Cherie Priest et Connie Willis.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois n'est pas coutume, G. R. R. Martin et Gardner Dozois proposent à nouveau de rassembler certaines des plus belles plumes du moment autour d'un seul et même thème. Après les femmes dangereuses (« Dangerous Women » publié en 2016 chez J'ai lu), c'est au tour du vaurien de se retrouver sur le devant de la scène. Ils sont vingt-et-un auteurs à avoir été inspirés par le sujet : des auteurs de fantasy, de fantastique, de polar, ou encore de récit historique. Parmi les noms les plus prestigieux, on peut notamment citer ceux de Joe Abercrombie, Scott Lynch, Connie Willis, Neil Gaiman, ou encore G. R. R. Martin lui-même, mais l'anthologie regroupe aussi des textes d'auteurs peut-être moins connus en France, et ce en dépit de leur impressionnante biographie outre-atlantique. le niveau est bien sûr très fluctuant en fonction des textes : certains promettent de très bonnes découvertes, tandis que d'autres sont moins marquante, aussitôt lus aussitôt oubliés. Proposer une chronique générale de l'anthologie me semblant compliqué compte tenu du grand nombre de nouvelles, aussi préfère-je vous proposer à la place un petit avis sur chacune d'entre elles.

Joe Abercrombie – Les temps sont rudes pour tout le monde
On commence avec un texte de fantasy signé Joe Abercrombie qui a déjà été publié en français en 2017 dans le recueil « Double tranchant » édité par Bragelonne. L'action prend place dans la peu ragoutante ville de Sipani où un mystérieux paquet passe de main en main, au fur et à mesure que le voleur devient le volé. L'auteur réutilise ici l'un de ses procédés narratifs fétiches (qu'on retrouvait déjà avec une maîtrise remarquable sur le champ de bataille du roman « Héros »), changeant de point de vue et donc de narrateur au fur et à mesure des rencontres effectuées par celui-ci. Une trouvaille brillamment exploitée, dont la saveur est ici renforcée par l'identité des voleurs croisés puisqu'ils font référence à des personnages mis en scène dans divers romans de l'auteur (le placide Cordial, le duo Abysses et Hautfond...).

Gillian Flynn – Qu'est ce que vous faites dans la vie ?
Une jeune fille a l'opportunité de quitter le milieu de la prostitution pour se lancer dans l'escroquerie surnaturelle : on lui demande de désenvoûter une maison. Convaincue de pouvoir ainsi récupérer une coquette somme d'argent sans trop d'efforts, elle accepte la demande d'une femme qui semble véritablement désespérée. Depuis qu'elle et son mari ont déménagé, son beau-fils devient de plus en plus étrange, au point de littéralement terroriser toute la famille. Notre experte en herbe n'y croit pas une seule seconde, mais bientôt des événements troublants la poussent à revoir sa position. On a affaire ici à un récit fantastique bien ficelé dans lequel la tension va crescendo jusqu'à mettre le lecteur franchement mal à l'aise. La chute est d'autant plus excellente qu'elle laisse le personnage comme le lecteur libres de choisir l'interprétation qui leur semble la plus cohérente (ou la moins effrayante). Sans doute l'une des meilleures nouvelles de l'anthologie.

Matthew Hugues – L'auberge des sept bénédictions
Je suis beaucoup plus mitigée sur la nouvelle suivante qui relève à nouveau de la fantasy. Une fantasy très classique, avec des magiciens, un pauvre hère perdu dans une forêt et des divinités plus ou moins puissantes qui considèrent les mortels comme de simples jouets. On a affaire à une aventure qui n'a rien de bien originale, avec des personnages qui ne sont pas particulièrement attachants ou étoffés et une chute qu'on voit venir d'assez loin. Dispensable.

Joe R. Lansdale – Brindille tordue
Le texte suivant met en scène deux héros apparemment célèbres de Joe R. Lansdale, Hap et Léonard, qui vont se lancer à la recherche d'une jeune fille disparue et très certainement en danger de mort. J'ai également eu du mal à adhérer à l'histoire : d'abord parce que l'enquête n'est pas franchement passionnante, et surtout parce que l'auteur a tendance à faire dans le trash, multipliant les détails sordides sans que cela ne serve véritablement l'intrigue (surtout en ce qui concerne les sévisses subis par la fameuse disparue). le fait que les deux héros me soient totalement inconnus n'a cela dit certainement pas dû jouer en faveur du texte.

Michael Swanwick – Tawny Petticoats
C'est également ce qui s'est passé avec la nouvelle de Michael Swanwick, qui recycle lui aussi deux de ses personnages fétiches : Darger et Surplus. le décor est cela dit plus immersif que dans le texte précédent puisqu'on a affaire à une ville de Nouvelle-Orléans uchronique, dans laquelle humains et créatures surnaturelles cohabitent en plus ou moins bonne entente. C'est dans ce contexte que nos deux escrocs vont faire la rencontre d'une jeune femme pleine de ressources qui leur propose de les aider à mener à bien leur prochaine arnaque. Mais quand on cherche à tromper une patronne de bordel, un pirate et un dresseur de zombies, il faut s'attendre à quelques pépins… Sans être ennuyeux, le texte pâtit d'une intrigue dont la complexité et la construction laissent à désirer. Même chose pour les personnages qui auraient mérité d'être davantage étoffés.

David W. Ball – Provenance
Le texte suivant nous entraîne dans les méandres de la Seconde Guerre mondiale par le biais de la documentation d'un expert en peinture qui cherche à retracer le parcours d'un tableau très recherché attribué au Caravage. On suit ainsi les différents possesseurs de l'oeuvre, à commencer par un officier SS coupable des pires crimes et qui parvient pourtant à fuir après la guerre pour trouver refuge dans divers pays d'Amérique du sud. L'enquête est intéressante, et permet de mettre l'accent sur un épisode peu reluisant de la fin de la Seconde guerre mondiale : la protection accordée à certains officiers nazis. La chute de la nouvelle vaut à elle seule le détour et ne manquera pas de surprendre le lecteur. Documenté et bien construit : à lire !

Carrie Vaughn – Les années folles
Carrie Vaughn opte pour sa part pour de l'urban-fantasy et met en scène deux héroïnes de caractère : M et Pauline, sa garde du corps. Je ne sais pas s'il s'agit de deux personnages déjà exploités par l'auteur, mais j'ai encore une fois eu l'impression d'avoir loupé quelque chose et de ne pas tout saisir aux allusions du récit, comme s'il me manquait des éléments pour bien appréhender le texte. L'histoire en elle-même n'a rien de fracassante, mais l'ambiance cabaret et le climat particulier de la prohibition ne sont pas sans lui donner un certain charme.

Scott Lynch – Un an et un jour à Theradane-la-Vieille
Après Joe Abercrombie, on retrouve ici une autre figure familière de la fantasy en la personne de Scott Lynch qui mise comme son confrère sur le registre de l'humour. Amarelle est une voleuse à la retraite qui boit plus que de raison et supporte de plus en plus mal les dommages collatéraux des combats que se livrent les grands sorciers de la ville. N'y voyez là aucune grandeur d'âme, c'est juste que l'ancienne arnaqueuse n'apprécie pas qu'on interrompe ses soirées beuveries ou ses parties de cartes. Bien décidée à dire deux mots à la magicienne à l'origine de ce barouf, la voilà qui se retrouve engagée malgré elle dans une mission pour le moins atypique : voler à la barbe du mage ennemi la rue dont il tire son pouvoir. Oui oui, vous avez bien lu : le défi consiste à voler une rue… L'histoire est drôle, bien construite, et les diverses tentatives entreprises par l'héroïne et sa troupe pour s'emparer de la dite rue sont pour le moins truculentes. Les dialogues sont pour leur part percutants et plein d'humour, à l'image de qu'on pouvait trouver dans « Les salauds gentilshommes ». Une nouvelle de bonne facture qu'on s'amuse beaucoup à lire.

Bradley Denton – Durs à cuivre
Le texte suivant est nettement mois enthousiasmant : il met en scène un professeur remplaçant dans un petit lycée tranquille et expert en l'art de repérer les mauvais coups. Pas pour les arrêter, attention, mais plutôt pour prendre une petite commission au passage. Quand il entend parler de quelques uns de ses élèves qui se livreraient à du trafic d'instruments de musique, il décide donc naturellement de creuser un peu la question. Sauf que l'affaire à l'air plus compliquée que prévue… le texte souffre d'une intrigue peu captivante et d'un gros manque de suspens et surtout d'enjeux : on pense au début qu'il s'agit d'une histoire sans intérêt… et la conclusion nous conforte dans cette hypothèse plutôt que de nous détromper. le personnage pourrait pour sa part être intéressant, mais il se cantonne pendant les trois-quart du récit au rôle de simple spectateur, n'intervenant véritablement qu'à la toute fin. Bof.

Cherie Priest – Métaux lourds
Une jeune étudiante envoyée sur le site d'une ancienne mine au fin fond des États-Unis voit ses deux camarades mourir coup sur coup à quelques semaines d'écart. La cause de la mort : ils se sont noyés, entraînés au fond du lac par une créature à l'origine inconnue. Et ça tombe bien, parce que Kilgore Jones, ancien bras-droit d'un pasteur renommé, s'y connaît en problème de ce type. Une nouvelle plus courte que les autres et qui intrigue au début mais ne décolle jamais vraiment.

Daniel Abraham – le sens de l'amour
On replonge dans la fantasy avec la nouvelle suivante qui nous entraîne dans une cité franche à la réputation douteuse et qui met en scène un duo plutôt inattendu : une jeune femme débrouillarde, habituée à arpenter les quartiers mal famés de la Rive nord, et l'héritier de la couronne, pourchassé par sa belle-mère qui refuse de lui laisser le trône. C'est dans ce contexte que le jeune homme va s'éprendre d'une belle inconnue qui, manque de chance, vient d'être vendue en esclavage. Heureusement qu'il peut compter sur l'ingéniosité de son amie qui met alors au point un plan alambiqué pour réunir les deux tourtereaux. le récit commence bien : le décor est plutôt immersif et le personnage d'Asa est intéressant. le problème, c'est l'intrigue : chaque fois que l'on croit que l'auteur va nous surprendre avec un retournement de situation qui trancherait avec la mièvrerie du projet du prince, on finit par être déçu. Dommage.

Paul Cornell – Une meilleure façon de mourir
Changement de registre avec Paul Cornell qui nous plonge dans un récit de science-fiction mettant en scène l'un de ses personnages phares : l'espion Jonathan Hamilton. Honnêtement je n'en garde pas un énorme souvenir : le récit peine à démarrer et le personnage n'est pas particulièrement attachant.

Steven Saylor – Mal vu à Tyr
Steven Saylor choisit pour sa part d'aborder le thème du vaurien par le biais du récit historique : nous sommes à Tyr, au Ier siècle avant J.-C., au côté du poète grec Antipatros de Sidon et de son jeune disciple. C'est là que le vieil homme est abordé par un étrange marchand qui lui propose d'acquérir pour une coquette somme « les livres de la sagesse », de vieux textes recensant des centaines de formules et potions magiques. Mais si le poète s'affirme comblé par l'échange, son disciple, lui, semble douter de la bonne fois du marchand… L'intrigue en elle-même n'a rien de captivante, le principal intérêt du texte venant des références appuyées à un classique de la fantasy et aux célèbres héros de Fritz Leiber : Fafhrd et le Souricier.

Garth Nix – Une cargaison d'ivoires
Garth Nix rejoint le camp des auteurs qui réutilisent d'anciens héros puisqu'il met à nouveau en scène ici le duo Sir Hereward / Monsieur Fitz. Dans cette nouvelle, il est question de cambriolage, de dieux endormis, de pantins enchantés, et de statuettes en ivoire. Rien de bien folichon : l'histoire se suit sans ennui mais sans grand intérêt non plus. Certainement pas une des nouvelles les plus marquantes du recueil.

Walter Jon Williams – Diamants tequila
Un acteur sur le retour accepte de tourner dans un film d'action au Mexique, histoire de relancer sa carrière. le problème, c'est que sa partenaire est retrouvée un matin dans sa loge avec une balle dans la tête. Et avec ses antécédents, notre héros se doute bien que l'affaire ne va pas tarder à lui retomber dessus. On a clairement affaire ici à un thriller qui reprend lui aussi un personnage déjà exploité auparavant par l'auteur. Pas passionnant non plus…

Phyllis Eisentein – La caravane vers nulle part
Phyllis Eisentein nous fournit également l'occasion de nous familiariser avec son principal héros : Alaric, un ménestrel doté du pouvoir de se téléporter. Dans cette nouvelle, on suit le périple du jeune homme au sein d'un groupe de marchands du désert dont il a intégré la caravane. Mais très vite, l'attitude étrange du fils du chef et les tensions qu'elle fait naître au sein de la troupe va bouleverser les plans de tout le monde. le texte est sympathique, bien rythmé, et (pour une fois) le fait qu'on ne connaisse pas le protagoniste n'a pas trop d'incidence sur l'intérêt que l'on porte au texte.

Lisa Tuttle – L'étrange affaire des épouses mortes
On arrive enfin avec la nouvelle de Lisa Tuttle à la partie de l'anthologie que j'étais la plus impatiente de découvrir étant donné la réputation des auteurs chargés de clôturer l'ouvrage et, effectivement, le niveau augmente de manière significative. L'auteur s'inspire ici du duo Sherlock / Watson et nous offre une enquête évoluant à la frontière du fantastique : une jeune fille croit un jour reconnaître sa soeur, morte de manière étrange quelques semaines plus tôt et enterrée dans un cimetière géré par un homme lui aussi bien étrange. Alors, histoire de fantômes ou simple subterfuge ? La construction du récit est bien maîtrisée, et on se prend vite au jeu de cette enquête qui ne manque pas de titiller notre curiosité. Une réussite.

Neil Gaiman – Comment le marquis a récupéré son manteau
On continue avec une autre très bonne nouvelle dans laquelle Neil Gaiman (qu'on ne présente plus) remet en scène la fameuse Londres d'En-Bas ainsi que l'une de ses figures les plus emblématiques : le marquis de Carabas. Un marquis en difficulté depuis la disparition de son précieux manteau et qui va se voir confronté à de vieux ennemis à la rancune tenace. On retrouve ici les mêmes qualités qui ont fait le succès de « Neverwhere » : de l'humour décalé, des personnages pleins de panache, et surtout une atmosphère à nulle autre pareille qui nous permet de découvrir la capitale anglaise sous un tout autre aspect. Savoureux.

Connie Willias – A l'affiche ce soir
Dans un futur proche, aller au cinéma n'aura pas tout à fait la même signification que maintenant. Imaginez plutôt une sorte de parc d'attraction géant façon Disney avec, certes, des salles de cinéma, mais surtout des manèges, des restaurants ou encore des magasins estampillés « La reine des neiges », « Transformers » ou je ne sais quel autre film à succès. C'est dans ce contexte qu'une jeune fille passionnée de cinéma retombe sur le garçon dont elle est amoureuse et qui a soudainement disparu de la circulation. Son excuse : il est en train d'enquêter sur ces fameux « cinémas » qu'il soupçonne de proposer des centaines de films par jour… mais de ne pas en diffuser certains, s'arrangeant pour que les spectateurs voulant les voir ratent leur séance et se rabattent plutôt sur les bons vieux blockbusters. Véritable complot, ou délire paranoïaque : Lindsay ne sait pas trop quoi penser, jusqu'à ce qu'elle échoue séance après séance à obtenir des places pour le film qu'elle souhaite voir. Encore une fois la plume de Connie Willis fait merveille si bien qu'on se prend à dévorer cette petite nouvelle pleine de suspens qui pullule de références cinématographiques et dénonce l'uniformisation et la marchandisation de tout ce qui tourne autour des films. Une réussite, comme tous les textes de l'auteur que j'ai pu lire jusqu'à présent.

Patrick Rothfuss – L'arbre-éclair
Cela fait maintenant des années que l'on attend avec impatience le troisième tome de « Chronique du tueur de roi » de Patrick Rothfuss qui ne semble toujours pas près d'écrire la suite. Heureusement, cette nouvelle située dans le même univers propose d'atténuer un peu la frustration du lecteur en nous en apprenant davantage sur l'un des personnages de la série : Bast, garçon de course du mystérieux aubergiste de la Pierre Levée. On va suivre le déroulement de toute une journée du protagoniste, entre ses batifolages avec les belles villageoises du coin, ou encore ses conseils aux enfants cherchant à échapper à une correction ou à régler un quelconque problème. On prend plaisir à suivre ce héros roublard et épicurien dont les actions nous paraissent au départ totalement fortuites, jusqu'à ce qu'un chemin complexe mais logique finisse par se dessiner. C'est bien écrit, bien construit, intriguant et souvent drôle : une réussite.

Georges R. R. Martin – le prince vaurien ou le frère d'un roi
Georges Martin revient lui aussi à un univers connu puisque sa nouvelle met en scène les préludes d'une des périodes les plus troublées de Westeros : la danse des dragons. le récit met en scène une multitude de personnages, à commencer par les membres de l'entourage du roi Viserys Ier entre lesquels les tensions ne cessent de s'exacerber. Il y a d'abord son frère, Daemon Targaryen, un vrai vaurien qui ne tient pas en place et dont les ambitions ne cessent d'être contrecarrées. Et puis il y a surtout sa fille, la princesse Rhaenyra, et son épouse, la reine Alicent, qui rivalisent de ruses et d'influences pour faire valoir leurs droits ou ceux de leur progéniture sur Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Tout le monde aime les vauriens, nous déclare George R.R. Martin dans sa préface, « même si nous finissons parfois par le regretter ». Dans cette anthologie de 800 pages, Martin et Dozois ont fait appel à une excellente brochette d'auteurs pour nous concocter 21 nouvelles, où il est donc question de vaurien - et de vaurienne - au sens large du terme. Qu'il s'agisse de voleurs, de profiteurs, d'acteurs un peu has been, voire de sorciers ou d'enquêteurs du paranormal, toutes et tous ont un point commun dans cette anthologie, le fait de savoir user des circonstances pour leur profit personnel. Pas toujours pour le mieux, certes, mais avec cette extraordinaire faculté de retomber sur leurs pattes à la façon d'un chat.
Résumer un tel ouvrage de façon concise s'avère impossible, chaque auteur ayant décidé de traiter la nouvelle par le biais du domaine qui lui est propre et familier. Contrairement à ce que la couverture pourrait nous faire croire, il n'y a donc pas seulement de l'Heroïc-Fantasy, mais également du fantastique, du polar, et toujours de l'humour. Chaque auteur a droit en guise d'introduction à un petit rappel biographique, puis une petite explication de la nouvelle qui va suivre. Comme toujours dans un tel recueil qui frise l'excellence, il y a du bon et du moins bon, pas en matière de qualité, ce serait bien immodeste de ma part de me permettre ce jugement, mais plutôt parce que certains univers me restent relativement hermétiques malgré mes tentatives. Je vous en dirai davantage plus le long de ce résumé.
•Les temps sont rudes pour tout le Monde de Joe Abercrombie: une nouvelle dans le style Fantasy, où il est question de voleur volé, d'un colis dont on ne saura pas le contenu, jusqu'au retour à la case départ. Rythmée et plaisante, sans aucun temps mort.
•Que faites-vous dans la vie? de Gillian Flynn: un thriller bien troussé, où la narratrice, travailleuse du sexe tarifée habituée à procurer du plaisir manuel à ses clients, est rattrapée par son passé et par un gamin particulièrement cruel et intelligent.
•l'Auberge des sept bénédictions de Matthiew Hugues: nouvelle encore sur le thème de la fantasy, où il est question d'un vol de divinités enfermées dans un cylindre. Amusante car écrite sur un ton léger.
•Brindille tordue, de Joe R. Lansdale: une de mes nouvelles préférées. Un duo de héros improbables, Hap et Leonard, vient à aide à la fille junkie de l'amie de Hap. Entre truands d'une autre époque et réparties savoureuses, cette nouvelle est une perle d'humour noir et de violence.
•Tawny Petticoats, de Michael Swanwick: Une nouvelle entre uchronie et fantastique. Dans une Nouvelle Orléans peuplée de zombies, d'hommes animaux et de personnages tout aussi impossibles, deux vauriens cherchent à s'enrichir en truandant les personnalités richissimes de la ville. Mais comme dit l'adage, à voleur, voleur et demi…
•Provenance, de David W. Ball: sans doute la nouvelle la plus empreinte de réalisme de tout le recueil, poignante, prenant place au décours de la seconde guerre et des pillages des nazis. À mon avis, une des plus réussies. L'histoire d'une mystérieuse toile du Caravage dérobée et ayant une fâcheuse tendance à changer de propriétaire.
•Les Années Folles, de Carrie Vaughn: un bar mystérieux, le Blue Moon, un duo de femmes mystérieuses empreintes de sorcellerie, une descente de police, une affaire de famille. Originale sans être passionnante.
•Un an et un jour à Théradane-la-vieille, de Scott Lynch: une des nouvelles les plus barrées du recueil. pour avoir manqué de respect à une grande sorcière, l'héroïne de l'histoire doit, en compagnie de ses amis, accomplir une tâche apparemment insurmontable, voler une rue. le tout sur fond de Fantasy là encore.
•Dur à Cuivre, de Bradley Denton: une histoire comme je les aime. Marx, le héros, professeur remplaçant, qui passe sa vie à truander son prochain pour espérer s'enrichir, se retrouve au centre d'une affaire de vol d'instrument de musiques. Sans scrupule mais pas sans morale. Une excellente histoire
•Métaux Lourds de Cherie Priest: une histoire que ne renierait pas le grand King lui-même. Kilgore Jones, le protagoniste, est une sorte d'exorciste chargé de libérer certains lieux de mauvais esprits. Même si l'histoire est totalement différente, elle m'a fait penser dans le ton à Revival.
•Le sens de l'amour de Daniel Abraham: Nouvelle de fantasy. Quand un prince déchu tombe amoureux d'une jeune fille de condition modeste, promise à la vente pour esclavage, il peut compter sur une amie chère pour tout faire pour l'aider. Quitte à taire l'amour qu'elle ressent pour le prince… Par amour que ne ferait-on pas?
•Une meilleure façon de mourir de Paul Cornell: héros récurrent de l'auteur, Jonathan Hamilton, sorte de James Bond (le nom du personnage est à lui seul une évocation de 007) se trouve dans la situation la plus improbable de son existence: il doit affronter son double en plus jeune, issu d'un monde parallèle. Il y a un côté « Looper » dans cette histoire, les clins d'oeil à Bond sont assez nombreux, malheureusement le récit a tendance à se diluer pour perdre de son punch. Dommage.
•Mal vu à Tyr, de Steven Saylor: en s'inspirant de deux personnages de Fritz Leiber, l'auteur nous narre les aventures de son personnage fétiche, Gordien, accompagné de l'aède Antipatros. Ce dernier est à la recherche de parchemins de formules magiques qu'il est prêt à acheter à prix d'or. Je ne suis jamais parvenu à entrer dans l'histoire, une déception pour moi donc.
•Une cargaison d'Ivoire, de Garth Nicks: autre nouvelle assez Fantasy, elle décrit les aventures de Sir Hereward, un chevalier errant, et de Monsieur Fitz, un pantin enchanté, chargé de dérober des statuettes d'ivoire enchantées. Amusante et agréable à lire.
•Diamants Tequila de Walter John Williams: ma préférée avec dur à cuivre. Sean Makin, acteur moyen affublé d'un physique peu avenant et d'un égocentrisme surdéveloppé, va tout faire pour que son premier film en tant que superproduction réussisse, malgré les nombreux obstacles sur sa route. Quitte à marchander avec la pègre mexicaine. Une perle d'humour noir.
•La caravane vers nulle part, de Phyllis Eisenstein: Une nouvelle à part encore dans cette anthologie, entre Aladin et Simbad le marin. le personnage principal de l'auteur, Alaric le ménestrel affublé du don particulier de téléportation, accompagne une caravane aux confins du désert. Magnifique.
•L'étrange affaire des épouses mortes de Lisa Tuttle: Une nouvelle plaisante, dans l'esprit de Sherlock Holmes, avec un duo excentrique, le « docteur Watson » étant ici une jeune femme dans le plus pur esprit victorienne et son compagnon une sorte de Sherlock sans le sou vivant aux crochets de sa mère. Une vraie réussite.
•Comment le marquis a récupéré son manteau, de Neil Gaman: petite histoire amusante où il est question du vol d'un manteau bien particulier, que ledit marquis fera tout pour récupérer, allant juste à s'acquitter d'une tâche périlleuse en se faisant le messager d'un courrier empoisonné.
•À l'affiche ce soir, de Connie Willis: une nouvelle totalement folle. un ticket de cinéma et un film qui n'est pas censé exister, et un pamphlet sur la consommation de masse; C'est drôle et enjoué.
•L'arbre-éclair, de Patrick Rothfuss: une nouvelle tournant autour d'un jeune garçon bien mystérieux, Bast, prodiguant ses conseils et ses aides sous un tronc d'arbre brûlé à la façon d'un Saint Louis sous son chêne. Une histoire très réussie.
•Le prince vaurien ou le frère du Roi, de George R.R. Martin: À tout seigneur tout honneur, c'est au concepteur de cette anthologie que revient le mot de la fin, après une biographie un peu plus imposante que celles des autres auteurs, une nouvelle reprenant certains personnages de sa saga du Trône de Fer, les fans reconnaitront en particulier la famille Targaryen… Que dire… Étant d'un hermétisme absolu à ce genre d'histoire, je m'y suis ennuyé à lire les pages d'une biographie imaginaire de personnages qui ne me touchent guère…

Au total, sur cette anthologie de 21 nouvelles, 10 m'ont absolument convaincues, de veritables pépites tout genre confondu, 7 sont plaisantes mais me laissent un petit goût d'inachevé, et 4 ne m'ont absolument pas séduites: les années folles, mal vu à Tyr, comment le marquis a récupéré son manteau, et le Prince Vaurien. Mais c'est là tout l'art délicat de la nouvelle, bien souvent plus compliquée à rédiger et à mener à son terme qu'un roman.
Je remercie infiniment les Éditions Pygmalion pour leur confiance, ainsi que Fanny Villiers
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George Martin et Gardner Dozois ont collaboré ensemble à la direction de plusieurs anthologies, dont voici à ma connaissance la plus volumineuse. Intitulée Vauriens, elle met à l'honneur voleurs et malfrats, des personnages que Martin lui-même qualifie souvent de "gris" bien davantage que tout blancs ou noirs comme on pourrait le penser. Dans tous les cas, il met en avant le fait qu'il s'agisse bien souvent de personnages populaires ayant facilement la faveur des lecteurs, et le fait est que l'on ne peut que lui donner raison.

Cette anthologie réunit de grands noms de la fantasy, tout comme d'autres qui m'ont été moins connus. On trouvera, outre les textes d'imaginaire, des enquêtes, thrillers ou même des textes plus orientés vers L Histoire. Même si tous ne m'ont pas séduite, nous avons là un bel ensemble qui permet sans doute à de nombreux lecteurs de trouver quelque chose à leur goût, et qui rend bien hommage au thème.

Pour ma part, mes faveurs vont aux textes de Joe Abercrombie, Scott Lynch, Phyllis Eisenstein, Neil Gaiman, Patrick Rothfuss et George Martin, pour ne citer que ceux qui m'ont le plus séduite. Revenir sur tous les textes de l'anthologie serait trop long, je vais donc simplement placer un petit mot sur les textes cités.

Tout d'abord, Joe Abercrombie signe un texte très agréable avec Les Temps sont durs pour tout le monde. de retour dans la ville de Sipani, dans l'univers de sa saga La Première Loi et des textes qui y sont rattachés, il y est question d'un précieux paquet dont on ne connaît pas le contenu, au demeurant fort petit, qui va se retrouver volé successivement en passant de main en main. le procédé est déjà connu dans les oeuvres de l'auteur, et rend à mon sens un effet très cinématographique, où l'on suit successivement les possesseurs du paquet comme la caméra pourrait passer d'un protagoniste à l'autre pour le suivre. le texte est des plus agréables à lire, et je n'ai pas boudé mon plaisir.

Scott Lynch était une autre plume que je connaissais, appréciant beaucoup sa saga des Salauds Gentilshommes. Dans son texte nommé Un an et un jour à Theradane-la-Vieille, on suit une bande de voleurs aux prises avec les querelles et manigances de puissants magiciens qui se font la guerre pour le contrôle de la ville. Tous les ingrédients présents dans Les Salauds Gentilshommes sont également de la partie, et c'est un véritable plaisir de retrouver la plume de l'auteur et les caractères bien trempés des personnages, des canailles que l'on apprend très vite à apprécier et admirer.

Je ne connaissais pas Phyllis Eisenstein, mais j'ai beaucoup apprécié son texte La Caravane vers nulle part. Je ne sais pas si cela fait référence aux autres oeuvres de l'auteur, mais l'on se retrouve à suivre Alaric, poète doté de pouvoirs magiques, dans une épopée à travers un désert peuplé de mirages et d'une ville fantôme, alors qu'il accompagne une caravane de marchands. Je me suis facilement laissée emporter par le périple aux accents d'aventure, et cela m'a clairement donné envie d'en avoir plus.

Neil Gaiman m'était davantage connu, bien que je n'aie que peu lu ses ouvrages. Ses univers me sont cependant familiers à travers le cinéma et la télévision, avec les nombreuses adaptations de ses oeuvres. Son texte, Comment le marquis a récupéré son manteau, est extrêmement plaisant à vivre. Son personnage, l'autoproclamé Marquis de Carabas, se retrouve pris dans le monde souterrain du Londres d'En-Bas, peuplé de créatures magiques, à la recherche de son formidable et emblématique manteau. Si ce texte est rattaché à un roman de l'auteur, ne pas en avoir connaissance ne m'a pas empêchée de savourer ma lecture, avec un personnage principal haut en couleur qui donne clairement envie d'être davantage connu grâce à l'oeuvre d'origine.

Patrick Rothfuss nous propose quant à lui de suivre Bast, un personnage bien connu de sa saga le Nom du Vent. Puisque nul ne sait si ni quand la suite de cette saga verra le jour, il m'a été plus qu'agréable de pouvoir à nouveau m'y plonger un peu, dans l'espoir de voir peut-être de bonnes nouvelles poindre prochainement à l'horizon (l'espoir fait vivre !).

Pour finir, George Martin nous propose un nouveau texte dans l'univers de Feu et Sang, sa chronique sur les Targaryens durant la Danse des Dragons, événement sanglant survenu bien longtemps avant le Trône de Fer. Cette fois, le sujet est davantage centré sur le charismatique prince Daemon, très difficile à qualifier entre héros et vaurien. Là encore, comme pour le texte proposé dans Dangerous Women, les lecteurs qui auront vu la série House of the Dragon se retrouveront en terrain connu, tout en pouvant constater les légères différences entre l'oeuvre de base et son adaptation télévisuelle. Dans tous les cas, c'est toujours un grand plaisir de retrouver Westeros.

Cette anthologie vaut donc clairement le coup à mes yeux, car de nombreux textes de qualité s'y trouvent. A condition bien sûr de ne pas craindre les plus de mille pages de cette belle brique !
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L'ouvrage est constitué de nouvelles de genres littéraires variés (fantastique, fantasy, historique, polar, science-fiction…) mais toutes centrées sur des vauriens. Une collection de 21 histoires originales rédigées par une liste de différents auteurs, y compris une nouvelle histoire du trône de fer de George R. R Martin.

Dans l'ensemble le livre est agréable à lire je pensais au début lire que du fantastique, mais c'est un mélange de tous genres, ce qui rend les histoires intéressantes.
Malheureusement le livre se termine avec le récit de George R.R Martin qui je trouve s'essouffle et n'arrive plus à sortir la tête de l'ampleur du succès du trône de fer.
La dernière histoire est donc "Le Prince vaurien" par George R. R. Martin
Presque 200 ans avant "le Trône de fer", ce récit relate les événements s'étant déroulés durant les deux années précédant La Princesse et la Reine, et notamment le rôle qu'a joué le prince Daemon Targaryen.

Dans l'ensemble c'est un très bon livre que je recommande de lire.
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"Encore" une anthologie sur une thématique donnée. Bon. Pourquoi pas.
Le problème des anthologies c'est l'inégalité des nouvelles proposées. Ici, en plus, la diversité des auteurs (voulue) implique une diversité des styles (bon, logique), mais aussi une diversité des genres littéraires... Et là, bon... Sauf si vous aimez vraiment tout, il y a de fortes chances que certaines nouvelles vous laissent de marbre.

En ce qui me concerne, j'ai été agréablement surpris par une ou deux d'entre elles, il y en a une que je n'ai pas réussi à finir tellement elle était naze, et les autres, ma foi, sont dans la moyenne sans se démarquer en bien ni en mal.
Au final une anthologie médiocre. Une belle leçon de vie néanmoins : ce n'est pas parce qu'il y a marqué Georges R. R. Martin sur la couverture qu'il faut se ruer sur l'ouvrage...
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critiques presse (2)
eMaginarock
17 février 2020
L’anthologie Vauriens ne présente aucun intérêt si l’on souhaite des nouvelles avec un style littéraire marqué. 1152 pages c’est bien long pour un enchaînement de textes plus ou moins vulgaires qui malheureusement mettent mal en avant la fantasy.
Lire la critique sur le site : eMaginarock
Elbakin.net
06 décembre 2018
Une anthologie à picorer de préférence, qui ne trompe pas son lecteur sur la marchandise et qui permet de faire le plein de découvertes. De là à vous la recommander quand on voit tout ce qui sort, c’est une autre histoire…
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
-C’est le bordel. Le bordel ! Sharplin, toi qui es plus ou moins sobre, combien de cartes dans un jeu standard ?
-Soixante, chef.
-Et combien de cartes actuellement visibles dans nos mains ou sur la table ?
-Soixante-dix-huit.
-C’est ridicule, commenta Amarelle. Qui ne triche pas ? On devrait en être à quatre-vingt-dix au moins ! Qui ne triche pas ?! 
(Scott Lynch, Un an et un jour à Theradane-la-Vieille)
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Patrick Rothfuss
L'arbre-éclair

p.740.
" Alors, lui lança-t-il tandis qu'ils étaient assis près du cours d'eau. Qu'est-ce que tu veux, au juste ? Tu veux le tuer, ou juste le voir disparaître ?
- S'il disparaissait simplement, je fermerais plus jamais l'œil, de crainte de le voir revenir ", répondit Rike, avant de se plonger dans un silence songeur. " Il a disparu un bon moment une fois. " Il se fendit d'un léger sourire. " C'était une bonne période, juste ma mère et moi. J'avais l'impression que c'était mon anniversaire tous les jours, quand je me réveillais et qu'il était pas là. J'avais encore jamais entendu ma mère chanter... "
Le garçon se tut de nouveau.  " Je pensais qu'il s'était une fois de plus écroulé à cause de l'alcool, et qu'il s'était enfin brisé le cou. Il s'avère qu'il avait juste échangé une année de fourrures pour se rincer le gosier. Il est resté dans sa cabane de chasse, ivre mort pendant la moitié d'un mois, à moins de deux kilomètres de la maison. "
Le garçon secoua fermement la tête. " Non, s'il part, il finira par revenir.
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-Dans ce cas, nous pouvons convenir d’un accord, suggéra la voleuse. Je m’appelle Tira, voleuse du Septième Cercle de la Guilde des Voleurs de Kwakrosh, Lesemb et Navilanaganishom. Et vous, qui êtes-vous?
- Je suis Sir Hereward, répondit le chevalier, sans toutefois relâcher la pression de son genou ni de sa dague. Mon compagnon se fait appeler Monsieur Fitz.
(…)
-Je ne suis pas une dame, rétorqua Tira, tout en aidant Sir Hereward à soulever la barre du portail. Je suis une voleuse du Sixième cercle de la Guilde des Voleurs de Kwakrosh, Lesemb et Navilanaganishom.
-Je croyais que c’était du Septième Cercle? Fit remarquer Sir Hereward.
-Quand je reviendrai avec les ivoires, expliqua Tira. J’ai juste anticipé ma promotion. En réalité, je ne m’attendais pas aux complications liées à cette histoires de divinités…
(…)
-Vous n’êtes pas des agents d’Assurance, intervient Tira. Sa capuche était légèrement retombée en arrière durant leur course échevelée, révélant un peu plus son visage. Elle paraissait encore plus jeune que précédemment.
- Vous pourriez estimer que si, répliqua Monsieur Fitz. D’une certaine manière.
- Quoi qu’il en soit, vous aurez votre part des ivoires, ajouta Hereward, pensant avoir correctement interprété l’expression qui avait poussé Tira à plisser les paupières et pincer les lèvres.
-Si toutefois nous survivons.
(…)
-Tira, préférez-vous le côté bâbord, ou tribord?
-Ni l’un ni l’autre, répondit la voleuse. Mais maintenant qu’on en est là, et après avoir attendu un an l’épreuve de mon Cinquième Cercle…
-Votre Cinquième Cercle? Répéta Sir Hereward. À ce rythme, on va finir par découvrir que vous n’avez commencé votre initiation qu’hier.
(…)
-Vous n’êtes vraiment qu’une apprentie, pas vrai? L’interrogea subitement le chevalier. Quel âge avez-vous?
Tira haussa les épaules, avant de hocher la tête une fois de plus.
-Quinze ans, chuchota-t-elle. Et demi.
- Que Dieu nous protège, marmonna Sir Hereward, avec toute la hauteur de son quart de siècle.

(Une cargaison d’ivoires, nouvelle écrite par Garth Nix)
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À d’autres endroits, ou peut-être en d’autres époques, il n’aurait pas été nécessaire à Sir Hereward et Monsieur Fitz de grimper sur les toits pour pénétrer dans la demeure de Montaul par un conduit de cheminé protégé par des sorts de mort. Mais la cité de Kwakrosh se trouvait loin de tous les alliés traditionnels du Conseil susceptibles d’exercer la moindre influence ou d’envoyer des troupes. (…)
D’où le besoin de grimper sur le toit malgré l’averse et de descendre par la cheminé. (…)
- Étant donné la quantité de vin d’alastran que tu as bue hier soir, je crois qu’il vaudrait mieux qu’on prenne le temps de passer notre plan en revue, lui suggéra doucement Monsieur Fitz. (…)
- Un basilic et un moklek pygmée albinos ne faisaient clairement pas partie du plan initial, lui signala Sir Hereward.

(Une cargaison d’ivoires, nouvelle écrite par Garth Nix)
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Bordel,qu'elle haïssait Sipani.
Ces foutus brouillards aveuglants, le foutu clapotement de la flotte,et cette foutue puanteur écœurante.ces foutues soirées, ces foutus bals costumés,ces foutues festivités.S'amuser , tout le monde s'amusait foutrement, ou faisait au moins mine de s'amuser.Cette foutue population était ce qu'il y avait de pire .Tous des vauriens ,,chaque homme, chaque femme et chaque enfant.des menteurs et des imbéciles , tous autant qu'ils étaient.
Carcolf haïssait Sipani.Et pourtant , elle y était revenue.Une fois de plus. A se demander qui était l'imbécile.
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George RR Martin à la librairie Grangier le 3 juillet 2014
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