Vent contraire

Histoire de me refaire de temps à autre un shoot nostalgique, je ne manque jamais de piocher dans les productions éditoriales normandes, gardant toujours un oeil attentif et curieux sur les nouveautés locales.

C'est ce qui explique l'arrivée entre mes mains de Vent contraire de Jean-François Fournel, ex-auteur de polars au Masque désormais à la tête de Cerf et Mer, maison d'édition havraise née il y a peu.

Posant opportunément son histoire au coeur du projet phare du moment – la construction en cours du parc d'éoliennes en mer au large de Fécamp – Fournel y déroule une histoire de vols de câbles sur le chantier de raccordement, de magouilles autour du consortium constructeur au passé entaché et de mystérieux cadavre retrouvé entravé.

Si Linda et Stéphane - duo d'enquêtrices déjà mises en scène dans un précédent opus – peinent à convaincre, l'essentiel du livre est ailleurs : dans cette balade nostalgique le long de cette magnifique Côté d'Albâtre, entre porte Océane et cité des Terre Neuvas.

Fournel réussit pleinement à décrire le charme de ces terres à l'identité si forte, où sur les traces d'une histoire injustement oubliée de Maigret, il promène son lecteur et le laisse agréablement se perdre, un cocktail de Bénédictine à la main.

Un polar d'ici donc qui sent bon l'air marin, parenthèse locale idéale entre deux autres lectures.