Véra sait à peine courir quand elle va un jour se promener dans un bois avec son papa. C'est là qu'une feuille toute brune et fripée tombe à ses pieds. Son papa lui explique alors que si cette feuille est tombée, c'est qu'elle est morte. Oui, mais Véra veut savoir : « qu'est-ce que c'est morte ? ». Et les premières explications de papa amèneront d'autres questions qui arriveront au fil du temps, liées à d'autres événements… parce que pour Véra, la mort, ce n'est pas la vie, comme le disent les grands, et qu'elle a besoin de comprendre…
Mon avis : Ce court roman d'environ soixante-dix pages aborde avec sensibilité et douceur tous les questionnements des jeunes enfants à propos de la mort. La découverte de ce phénomène inéluctable se fait tout doucement, avec la tombée d'une feuille, et Véra se met à observer autour d'elle les fleurs qui fanent, les mouches qui succombent sous l'effet d'un produit, les animaux percutés par une voiture sur la route des vacances… parfois elle ne ressent rien de particulier, parfois elle se sent triste. Mais quand elle retrouve Titi, son petit canari, couché sans mouvement dans le fond de sa cage, les questions se font plus insistantes, elle découvre le chagrin et le sentiment de révolte qui l'accompagne. Petit à petit, au fil des mois, ce long cheminement va la mener au moment où il lui faudra affronter le décès de son grand-père… Cet ouvrage me semble utile car il peut vraiment guider les adultes que nous sommes, presque toujours démunis face aux questions d'un enfant qui veut essayer de comprendre ce qu'est la mort. En revanche, son propos n'est pas d'offrir des pistes pour surmonter un deuil douloureux, il me semble important de le préciser. Son bémol, une première de couverture à l'illustration en noir et blanc fort peu attrayante, ce qui explique probablement que mes jeunes lecteurs le laissent sur son étagère sans s'y intéresser...
Public : à partir de sept – huit ans même s'il peut faire l'objet d'une lecture accompagnée avec un enfant de cinq – six ans.
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" (…) et c'est pour ça aussi qu'on dit, chaque fois que quelqu'un meurt, que c'est la vie."
Un joli livre pour enfant qui nous laisse un sentiment agréable parce qu'il nous explique que la vie reste au-delà de la perte dans tout ce que les disparus nous ont laissé, bien après eux. C'est la vie ! La vie qui est plus forte.
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[à l'annonce du décès de son grand-père] de sorte que quand papa a dit maladroitement, en haussant les épaules : " C'est la vie ", j'ai explosé.
- J'en ai marre à la fin, de vos " C'est la vie ! ". C'est pas la vie, ça ! C'est la mort ! La vie, elle est belle ! gaie ! rigolote ! Et c'est pas juste, pas juste, pas juste... !
Je disais n'importe quoi, j'étais tellement furieuse, tellement indignée que la mort existe et qu'elle fasse si mal à maman.
Dans ma tête je discutais avec lui [son grand-père qui vient de mourir], lui demandant quel effet ça faisait de mourir, et il me répondait en souriant : " C'est comme rentrer chez soi, Véra. Comme si toute la vie ne formait qu'une seule aventure très longue, et à la fin on a tant vu et fait de choses qu'on est fatigués, et contents de rentrer. " Je pouvais presque entendre sa voix grave et douce me dire ces mots...
Ensuite à l'école, je me suis empressée de raconter à mes copines la mort de mon canari.
Plusieurs d'entre elles connaissaient Titi, mais ça n'a pas eu l'air de les affliger plus que ça. J'ai décidé qu'elles ne seraient plus mes copines, tant pis pour elles, jusqu'à la fin de la semaine.