AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782877064279
240 pages
Editions de Fallois (12/02/2002)
3.93/5   7 notes
Résumé :
Tarquin Hall relate une expédition entreprise avec un chasseur professionnel engagé par l'Etat indien pour abattre un éléphant qui a déjà tué trente-huit personnes. Il découvre un monde riche, complexe avec ses rites, sa sagesse ancestrale et ses contradictions. Ses légendes aussi, comment celle du cimetière des éléphants, qui hantera l'auteur.
Que lire après Vers le cimetière des éléphantsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Elle est coquette, tourne un peu du cul qu'elle sait conséquent, fait des manières, coquine, les yeux marrons et de longs cils noirs dont elle use avec un art consommé. Et c'est une grosse gourmande. de sucre. Elle s'appelle Jasmine.
Son compagnon, une force de la nature, ne voit rien qui bouge qui ne l'intéresse pas, ou pour le dire plus clair: un baiseur. Il s'appelle Raja.

Ce sont les deux éléphants du roman de Tarquin Hall, « Vers le cimetière des éléphants », domestiqués tous les deux, et enrôlés dans la poursuite d'un éléphant tueur.
Comment ça , tueur, se dit Tarquin, un journaliste anglais basé à Delhi ?

Sûrement , dit il ,on peut le réadapter, le calmer, lui faire entendre raison, le mettre dans un zoo, ou dans une réserve naturelle et puis sans doute un paysan s'est plaint de la dévastation de ses récoltes pour cacher sa volonté de déboiser. Les éléphants sont généralement doux et pacifiques, ce ne sont pas des tueurs.

Avec une distance ironique d'occidental qui connaît suffisamment bien la société sur laquelle il enquête, et qui se réserve en même temps un décalage entre les croyances animistes en lesquelles il ne croit pas, et ses propres croyances en la ré éducation d'un éléphant solitaire et agressif, sans devenir un fanatique de la protection de l'environnement, puisqu'il n'est pas chez lui et ne connaît ni la langue, ni les coutumes, Tarquin Hall nous emmène en Assam, à l'extrême Est de l'Inde.
Chemin faisant, nous approchons les caractères des éléphants : ils sont intelligents, ça, on le savait, ce sont les seuls animaux dont le cerveau se développe au cours de leur vie, ce qui les rend curieux et aptes à apprendre.
Ils devinent ou ressentent les pensées de ceux qui les aiment.
Ils réagissent parfois à des phrases entières, et non pas seulement à des mots clés.
Certains peignent.
Ils communiquent entre eux à basse fréquence à une dizaine de kilomètres de distance.

Intelligents, intuitifs et rancuniers, émotifs et sentimentaux.

Mais ils ont été chassés et ont dû renoncer à leurs routes traditionnelles, par le déboisement, la culture du thé, et la construction de nouvelles villes, chemin de fer, routes et fossés. Ils ont dû réinventer leur passage, abattant des arbres pour en faire des ponts, jetant de l'eau avec leur trompe sur les barbelés électriques, et les troupes sauvages bien que décimées, survivent.
En Assam, une superstition veut que tuer un éléphant rende maudit. Entre les éléphants domestiqués et le mahout (cornac) il y a une affinité particulière ; on a vu des mahouts mourant de chagrin après le trépas de leur éléphant. Et les éléphants entre eux ont une claire conscience de la mort, ils enterrent leurs défunts.
Voilà pourquoi on parle du cimetière des éléphants, et que de nombreux mythes se sont développés à leur sujet.

Alors, un éléphant tueur ? Il a tué 38 personnes, c'en est trop, il est solitaire, comme tous ceux qui se font mettre à l'écart de la troupe par les grand mères car trop violents.

Roman à rebondissements, loin du parti pris pro occidental ou pro indien, très proche de la vérité d'un peuple pas très aimé de la capitale, longtemps anglais grâce à la culture du meilleur thé du monde, pauvre : « les mahouts « ressemblaient plus à des videurs de bar louche qu'à des conducteurs d'éléphants », rempli de superstitions, de fausse sainteté : « le saint homme ajoutait que la solution consistait à lui acheter un de ses charmes qui nous permettrait de voir l'animal », crasseux : « le cuisinier entassait à grands coups de louche les têtes de poisson frites dans des assiettes en plastique sans doute rachetées lors de la mise en liquidation d'une prison voisine », et aussi sentimental que les éléphants qu'il défend.

Cet humour anglais aère le propos, car il est quand même question des braconniers, cherchant l'ivoire et les cornes de rhinocéros aux effets aphrodisiaques (est ce bien utile maintenant que le viagra existe ?), ainsi que de la traque d'un éléphant détraqué, retors, irrémédiablement et sciemment assassin, dont nous comprendrons l'histoire pathétique à la fin.

Il est surtout question de la découverte, au delà des croyances des uns et des autres, de la profonde connaissance rare du chasseur professionnel auquel se joint Tarquin : il connaît les pachydermes, leur donne leur chance et les respecte.
Commenter  J’apprécie          286
Tarquin Hall a accompagné un chasseur professionnel pour tenter d'abattre un éléphant qui avait fait 38 victimes.
L'auteur, écrivain et journaliste, nous raconte donc leur quotidien, consistant à traquer cet éléphant. Ses longues discussions avec le chasseur lui ont appris énormément de choses sur ces animaux fascinants, sur leur mode de vie, sur leur habitat, sur leur comportement entre eux et avec les humains et il nous fait partager ici cette expérience hors du commun. On y découvre le sort de ces animaux qui sont tués pour leur viande, pour leur ivoire, qui sont utilisés pour travailler ou pour éveiller la pitié des touristes, qui sont souvent affamés et maltraités...
Il nous révèle également le mystère de ces célèbres cimetières d'éléphants, ces lieux où les éléphants viendraient mourir...
Cet ouvrage est bien sûr dur à lire dans le sens où le thème n'y est pas réjouissant du tout, surtout au vu des conditions de vie actuelles des derniers éléphants vivants en liberté, mais il m'a énormément intéressé car l'auteur nous fait partager sa passion et cela se ressent.
Commenter  J’apprécie          240
C'est en lisant les journaux au bureau de l'Associated Press à New Delhi que Tarquin Hall décida de se rendre dans l'État indien de l'Assam afin de rencontrer un chasseur professionnel accrédité à tuer un éléphant solitaire dangereux.
Mr Chaudhury, le chasseur, accepte que Tarquin Hall l'accompagne à traquer l'éléphant solitaire, le mettant en garde du danger auquel il s'expose. C'est ainsi que tout deux, accompagné d'hommes du Service Forestiers, de deux mahouts et de leurs éléphants, que l'équipe sont à la recherche de l'éléphant. Un éléphant qui laisse sur son passage, bien plus que des simples traces de pas, l'éléphant continue à semer la terreur sur son passage.

"Vers le cimetière des éléphants" nous permet d'aller à l'aventure et découvrir ainsi l'Assam. Mais ce que l'on retiendra de ce roman, c'est que Tarquin Hall, journaliste dans la vraie vie, nous fait prendre conscience de la menace qui pèse sur la sauvegarde des éléphants sauvages et sur l'écosystème de l'Assam. Tarquin Hall nous transmet les raisons pour lesquelles les éléphants s'en prennent aux habitants de ces contrées. "Vers le cimetière des éléphants" est un livre à découvrir.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et, tout à coup. Le troupeau entier tourna les talons et partit dans la direction opposée, en une fuite éperdue vers la forêt. Les queues et les volumineux postérieurs ne tardèrent pas à disparaître dans un nuage de poussière, tandis que des barrissements affolés emplissaient l’air. Les éléphanteaux couraient aussi vite que leurs courtes jambes le leur permettaient, s’efforçant désespérément de se maintenir auprès de leurs mères

Mais, comme nous descendions sur la terre ferme afin de nous dégourdir les jambes, je me pris à me demander combien de temps encore cet ultime bastion de la nature resterait intact, avant que les paysans, armés de leurs scies, de leurs haches et de leurs charrues, s’y attaquent, privant définitivement les éléphants de leur espace vital.
Commenter  J’apprécie          40
Laisse moi deviner, fis-je. L’éléphant est revenu sur ses pas pour faire disparaître les preuves de son crime, avant de se déguiser et de fuir le pays avec un faux passeport ?
Commenter  J’apprécie          140
Jusqu'à une époque encore relativement récente, l'ensemble de l'Assam avait été recouvert d'une semblable jungle, qui s'étendait jusqu'à la Birmanie et au-delà. Selon le légendaire local, les éléphants avaient, à travers cet océan de verdure, leur route secrète - un tunnel, disaient même certains - leur permettant d'aller jusqu'en Malaisie sans être vus de l'homme. On prétendait qu'une fois tous les cent ans, des milliers de hordes sauvages empruntaient cet itinéraire pour gagner un lieu de réunion secret, en Haut-Assam. Et que là, un conseil présidé par le mythique éléphant blanc à quatre défenses Airavata organisait des cérémonies rituelles, réglait les différents et désignait les nouvelles éléphantes mères des troupeaux.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Tarquin Hall (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tarquin Hall
THE CASE OF THE DEADLY BUTTER CHICKEN, Tarquin Hall
autres livres classés : éléphantsVoir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
149 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *}