«
Veuillez me lire »
Mais oui Madame
Céline Theeuws et plutôt deux fois qu'une !!!
Vous déclinez des mots, des phrases et un style qui vont à l'essentiel.
« Une pluie fine de mots se mit à jaillir des pages. Pas de ces averses qui vous prennent par surprise, non, plutôt une bruine qui me caressa délicatement la peau puis s'insinua en moi bien plus imperceptiblement qu'une brutale ondée somme toute très éphémère. »
Puis vous nous invitez à faire des voyages de par le monde, dans le temps et à découvrir des personnages réels ou imaginaires. On vous suit sans contrainte, sans regret et sans effort. Vos intrigues nous interpellent, vos scènes de violence ou d'amour nous bousculent ou nous touchent, votre poésie comme votre prose nous parlent car nous sommes vos lecteurs et que vous en êtes l'auteur, l'auteur de ce livre, de notre livre, de leur livre.
« le livre. Un objet de consommation maltraité, corné, tacheté, ouvert sur la tranche, passé de main en main comme une fille de joie. Prêté. Bien souvent séquestré. Si difficile à rendre. Volé. »
Et puis vous nous expliquez les affres de l'écrivain qui remet si souvent son métier sur l'ouvrage pour essayer d'atteindre cette perfection qu'il visera à défaut de l'obtenir.
« Il alla jusqu'à se taillader les poignets avec les pages contondantes de son manuscrit en guise d'ultime sacrifice, pour nous offrir l'encre qui coulait dans ses veines, le sang que personne ne verrait. Jamais. Sa sève. Ses tripes. »
Vous nous dévoilez l'osmose qui existe entre le romancier et ses liseurs. Vous nous permettez aussi d'en apprendre un peu plus sur l'intimité de l'écrivain au travers de ses personnages. Mais vous nous expliquez également le plaisir qu'on éprouve en vous lisant. du héros de roman qui nous sort des tracas de la vie aux personnages secondaires qui nous tiennent compagnie. Et puis les dernières pages arrivent avec leur point final et la tristesse de refermer un univers qui nous était si familier.
« La dernière page apparut bien trop vite. Boule dans le ventre. La sentence allait être prononcée. le point final. Une envie d'encore planait dans la pièce. Les pages avaient comme un goût de reviens-y. La tristesse ne fut que fugace, la possibilité d'un jour relire ce livre et d'en retomber amoureuse une échappatoire à la mélancolie, la vue d'une bibliothèque bien remplie une perspective plaisante. »
En seulement 24 pages vous nous montrez qui nous sommes, nous les bouquineurs et aussi pourquoi un site comme Babelio existe et rien que pour cela Madame
Céline Theeuws je vous dis : --- Oui, on va vous lire…
« Ne pas gagner de temps, mais au contraire en perdre. Se perdre soi-même. Se laisser porter. Rencontrer un auteur. Lire. Simplement pour le plaisir. »