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EAN : 9782265116412
408 pages
Fleuve Editions (09/11/2017)
3.98/5   56 notes
Résumé :
"Fais tout de même attention. C'est quand on baisse la garde que les chiens attaquent."
Le temps où Marie se rêvait en justicière insoumise appartient au passé. Arrachée à sa campagne natale, condamnée aux artères viciées de la ville qui accueille la Brigade des jeunes victimes, où elle officie en tant que lieutenant, la jeune provinciale avale des couleuvres. Car sur le terrain, la justice est un concept. Suicides, harcèlements, disparitions, viols... Et com... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Gipsy Palladini nous prévient en exergue de la première partie de Vices. Une enquête qui va nous faire frémir. Prière de bien accrocher son coeur. Elle nous conseille également d'écouter sa playlist en lisant le roman.
Massive Attack & Ghostpoet pour commencer suivi de Arctic Monkeys, Do I Wanna Know ? « Is there anyone who cares ? » Five Finger Death Punch, « Coming Down ».

Bienvenue à la BJV – Brigade des jeunes victimes – royaume de policiers peu conventionnels. Une création obtenue de haute lutte il y a 7 ans, par le commandant Louis Tala «(...) silhouette filiforme dans un élégant costume dont la couleur bordeaux accentue la noirceur de la peau.»
Vous y rencontrerez :
Myriam la quinquagénaire citant Sénèque, « La vie n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie. »
Marie Lafontaine, la justicière maniant le couteau, «Le gnome blêmit quand l'arme s'enfonce entre ses côtes. Il est projeté contre le mur et s'affale, laissant derrière lui une longue traînée de sang.»
Zolan Stanić, le motard, «(...)une masse de cheveux qui se déploie jusqu'au milieu du dos (...) jean clair et t-shirt blanc. de nombreux tatouages (...) le long de ses bras.».
Son chef Marcus toujours à le réprimander «Ça suffit ! Tu crois que tu ne traînes pas assez de casseroles comme ça ?»
Bia, fan de K-Pop, des écouteurs en forme de panda collés sur les oreilles :
«— Oups. Sorry, les amis, dit-elle en les retirant. C'est le nouveau clip de Girls' Generation. Elles sont pas au top, sérieux ? Ma prèf, c'est Yuri… elle a joué dans Attack on the Pin-Up Boys. Trois étoiles au Michelin du ciné. Une histoire sur des flower boys victimes d'attaques fécales.»

L'affaire qui les mobilise démarre par la disparition d'une adolescente :
« Amélie Perrault » disparait. La BVJ découvre qu'elle se fait passer pour « Pierre Malleaut » sur les réseaux sociaux. Une anagramme que «même un gosse de 7 ans l'aurait deviné» dit Bia.
 

La BVJ est confrontée à l'indicible. le harcèlement entre adolescents, au collège ou sur les réseaux sociaux. Les adultes se rejettent la responsabilité, les parents attendent tout de l'école, l'école attend des moyens de l'Etat, l'Etat se défausse sur ses fonctionnaires et la police est souvent chargée de démêler la pelote, dans une ambiance où le «pas de vagues» est la règle.
«— Vous savez quel est le crime d'Amélie ? le délit de faiblesse. C'est le même pour toutes les victimes. Dans une société nombriliste où on avance à coups de griffes, les victimes sont pointées du doigt. Vous savez pourquoi ? Parce qu'on n'aime pas qu'on nous renvoie notre propre vulnérabilité.»



La proviseur du collège d'Amélie, «...élégante femme dont le port de tête lui donne des airs de reine à l'affût» ne joue pas vraiment le jeu, mobilisé par la réputation de son établissement, autant dire la sienne :
«— Enzo Bogato, alias Voldemort, ça vous dit quelque chose ?
Roselyne Bergeaux se tapote les joues pour leur redonner de la couleur.
— Le cancer de l'établissement. Depuis le collège que je me coltine ce petit con, si vous me pardonnez l'expression. Ses parents ont cinq entreprises en France et dix à l'étranger. Plus de huit mille employés dans le monde. Intouchables.»

Du côté des adolescents interrogés, la compassion n'est pas la règle non plus :

— Elle était tellement cheum qu'on avait juste envie de lui cracher à la gueule.
— Elle avait un petit ami ? enchaîne Marie.Les gausseries reprennent de plus belle.
— Qui voudrait se taper un truc pareil ?
— Faut crever la dalle !
— … et aimer le boudin !»

Mais derrière la provocation et les bravades, se cachent les émois amoureux et la peur d'être différent des autres. de ce point de vue le récit restitue tout à fait l'univers adolscent tel qu'il demeure depuis des lustres, en dépit des réseaux sociaux et des scandales que l'on voudrait y associer.

Question horreurs, le roman se montre à la hauteur des avertissements de l'auteur. Il navigue dans un monde que le lecteur a du mal à imaginer. Moi en tous les cas. Les policiers sont parfois des adolescents attardés et sont souvent plus proches des adolescents au milieu desquels ils mènent leurs investigations que des parents de ceux-ci.

Pas de portée moralisatrice ou démonstratrice de la part de l'auteur. Les faits sont rapportés bruts de décoffrage. J'ai parfois regretté ce côté « c'est comme cela on n'y peut rien », d'autant que le chute est à rebours de ce que laisse entendre le récit. Pas une déception de ma part, mais de l'étonnement.

La découverte de Gipsy Palladini a été une révélation.
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Avez-vous déjà essayer de boire une bouteille de bière au goulot sans s'arrêter jusqu'à ce que vous lampiez les dernières gouttes puis d'en saisir les effets infusant et enivrant dans votre corps puis vrillant votre tête ?

Cette sensation du vide laissé, le coeur à vif, l'estomac noué, le cerveau en ébullition, Gipsy Paladini m'a emporté dans cette quête désespérée et jouissive de creuser toujours plus la vérité au sein de la matrice humaine, de me faire goûter à cette saveur décuplée en pénétrant au sein de ses personnages, à comprendre les mécanismes qui régulent ou tourmentent les êtres, qu'ils soient de la BJV, une Brigade des Jeunes Victimes censée résoudre des affaires touchant principalement les jeunes victimes, qu'ils évoluent dans des cités oubliées comme celle des 608, une chose est sûre, plus jamais vous ne lirez les polars autrement qu'en cherchant ... les vices !

Après l'avoir découverte avec deux romans "Coup de poing !", d'abord avec Sang pour sang (2009, 2015) puis J'endends le bruit des ailes qui tombent (2015), quand l'émotion brute de décoffrage supplante le décor urbain et désintégré d'un New York sur le fil du rasoir avec des enquêtes époustouflantes dans la tête d'un flic borderline, al Seriani, au bord du chaos pour tenter d'éradiquer le mal sévissant dans la faune d'une ville qui ne dort jamais, cette croisade qui a déjà entamé le peu d'humanité restant encore dans les âmes de tous les personnages en lutte contre les démons mais surtout contre eux-mêmes.

Trois petits singes

En amorçant cette série intitulée sobrement Vices et prévue pour 8 épisodes, érigée comme une série télévisée avec une piqûre de rappel à partir du 3ème en résumant brièvement l'essentiel à retenir ainsi que les personnages principaux, cet ambitieux projet littéraire se décline à toutes les surfaces pour transcender un genre largement reconnu pour exploiter les miroirs d'une société en proie à ses doutes existentiels comme dans les crevasses d'hommes et de femmes qui se liguent pour le meilleurs et surtout ... le pire à venir, la preuve une fois de plus que le polar se marie merveilleusement avec les drames sociétaux et contemporains en vue d'aspirer le venin, d'en comprendre un tant soit peu les tenants et les aboutissants, d'approcher un peu plus ce qui différencie et sème la confusion dans les esprits, cette danse langoureuse et machiavélique entre le bien et le mal, une frontière mince et paradoxalement exaltante à en saisir des concepts, des prémices d'une ère nouvelle pour considérer autrement le destin tourmenté des personnages, leurs désirs enfouis, le poids du passé qui les plombe mais jamais ne semble disposer à les-en lester, qui d'un chagrin, qui d'une souffrance infini, l'auteure propose sa version opéra rock'n'roll du quotidien d'une jeune brigade policière spécialisée dans la défense et la cause perdue des jeunes, une galerie épatante de personnages aux antipodes l'un l'autre insufflant une énergie contagieuse au rythme du récit, telle une chevauchée sauvage qui cadrerait de près chacun, de l'ombre à la lumière, au fil des pages, chacun se dévoilera ou laissera apparaître des fissures, des zones d'ombre imprimant cette curiosité mordante au lecteur de tourner les pages afin d'en repousser les murs plus avant, à vos risques et périls pour la suite.

Zabulu

Le noir peut se déflorer et conter à toutes les sauces, du noir profond et presque opaque à la grisaille d'une urbanisation galopante, la nature des personnages révèlent des blessures secrètes et constamment au bord du précipice, les apparences trompeuses toquent à la porte, les mots de l'auteur résonnent longtemps et ricochent dans les salles à la lumière tamisée jusqu'aux bas-fonds de la ville, au bord de la nausée ou de la décrépitude, Vices est une oeuvre exigeante pour oser s'aventurer dans des zones inhabituelles et tenter le diable, de caresser d'autres frontières, de la déchéance inéluctable à la rédemption, la culpabilité qui ronge les âmes pour l'assoiffer jusqu'à ce que mort s'ensuive, sentir les effluves de la fin avec ses nécroses et parfums morbides, il est des passages difficiles à encaisser pour mieux en ressentir les répercussions inaliénables, l'ambiance explosive peut coltiner des instants de poésie éphémère mais d'une beauté suffisante à combler le coeur que tout reste encore possible à drainer, à espérer des jours et des lendemains meilleurs, c'est cette humanité-là qu'attirent les charognards et les prédateurs de tous les horizons qui participent à rendre les romans de Gipsy Paladini tellement ... vraie, à force de gratter sous le vernis désincarné et délabré, vous ne serez pas au bout de vos surprises, quand le polar se mêle avec le réalisme, Vices devient rapidement addictif, vous le lisez plus, vous finissez par vous confondre non pas avec un seul mais plusieurs personnages-clés, c'est ce qui rend un style unique et atypique, la patte de l'auteure est comme des griffes propres à faire grincer les tympans et vous rendre accro, des enquêtes de disparitions aux effets dévastateurs de drogues touchant l'innocence, au-delà des mots et des cicatrices, l'âme meurtrie des contemporains laissent des sillons et des bouches béantes, vous n'en sortirez pas indemne.

Cette conviction profonde de toucher aux organes sensibles, de capter le bruit des ailes des papillons, dans le tumulte des actions ne manquant pas de panache et de toucher aux fibres de chacun, la mort n'est jamais loin, mettre un point d'honneur à repérer le point de bascule, cet instant suspendu dans le clair-obscur, votre coeur pourrait rater un battement que vous vous surprendriez à vous faire oublier pour vous immerger plus loin dans ces contrées inconnues et salvatrice, une batterie d'émotions surgissent au coin des pages que vous vous demanderez encore comment l'auteure a réussi ce tour de passe-passe, c'est la magie évanescente des mots qui s'aligne, cette fragrance entêtante qui ne vous quitte pas, cette nuit qui n'en finit plus d'éloigner le jour suivant de poindre son nez, défendre l'irrécupérable pour lui laisser une deuxième chance, loin de traverser les zones de turbulence qui menacent d'ébranler jusqu'aux fondations de la BJV, les histoires d'amour se suivent mais ne se ressemblent pas, de l'opéra rock à la chevauchée des cabossés de la vie, dans le deuil ou la raison d'être, Vices propulse un monde jamais figé dans ses veines, une représentation haute en couleur d'un microcosme à l'échelle de la société, des fulgurances viennent happer et remettre en cause tous les acquis, une plume percutante dans le but de dresser des tableaux criants de vérité, des aspects étouffés et défenestrés en même temps, l'air peut combiner des relents nauséabonds et des fraises Tagada, c'est toute l'ironie cruelle d'une société cherchant inlassablement un nouveau souffle, de détruire à petits feux pour renaître de ses cendres, un jour ...

La chance n'est pas réservé seulement aux privilégiés, la roue du destin peut embrayer et dérailler à tout instant, l'impermanence des choses est propre à la vie, rien ne laisse transpirer un long fleuve tranquille, les dérives et échappatoires appartiennent à la colère des flots, si la nature est dotée d'une empreinte génétique, les êtres humains ne sont pas en reste avec leur fragilité camouflée, leur égo démesuré, Vices pose des questions essentielles sur les rapports entre la loi et les hommes, les envies flirtent avec les mystères que chaque personnage recèle, du premier épisode à Kuyashii, l'écriture de Gipsy Paladini gagne en intensité, de l'introduction des protagonistes à la peinture progressive des fêlures, de l'absence de lumière à la sagacité de Marie pourtant chargée d'un passé nébuleux, Zolan traîne sa silhouette alourdie de spectres avec sa moto au milieu de la nuit, le commandant Tala et son lourd fardeau, la désinvolture de Bia, Marcus pourrait s'ériger comme un roc si seulement, les confidences sur Myriam dans le 4ème épisode, les choix de Sophie, Amir et sa vie familial compliquée, tout le socle de l'édifice de la BJV est comme un château de cartes, un seul être vous manque et tout l'air semble différent, d'autres personnages ne manquent pas de piment pour réserver le meilleur à venir, dans les motivations et attentes, l'auteure prouve une nouvelle fois sa capacité à sonder l'âme de l'humanité dans tous ses recoins et instabilités affectives, la violence n'est pas en reste avec certaines séquences choc pour rappeler que l'être humain est aussi le pire prédateur sur la Terre, à l'égard des autres espèces mais surtout à ses semblables.

Plus qu'une saga littéraire en cours et dont chaque épisode peut se lire indépendamment les uns les autres, le talent de Gipsy Paladini avec un style original alliant le polar et le drame humain, exercice délicat entre équilibre des intrigues et volonté de s'affranchir des codes du genre, d'oser pénétrer au coeur de territoires dangereux tant géométrique que sur le plan psychologique, l'art de l'auteure réside dans cette capacité à éviter les pièges du pathos et du voyeurisme, de surenchérir dans la violence pour mieux encore la faire ressentir et palpiter au creux des tripes, bien après la dernière page tournée, cette humanité qui oscille entre la lumière et la noirceur de l'âme, toujours plus près, toujours plus loin dans les abysses ...

Le vices dans la peau, quand tu nous tiens ...

A noter, à l'instar d'auteurs comme James Osmont et sa trilogie psychiatrique, Maxime Chattam, l'auteure invite le lecteur à écouter les clips ou morceaux de musique (et les paroles certes en anglais mais collant à l'ambiance et la pertinence de Vices dans ses propos) disponibles sur Youtube.

De la fiction à la réalité, j'ai pris mon temps pour coller et adhérer au plus près de l'univers de Vices, ces 4 épisodes inauguraient, déboussolaient, déchiraient, révélaient et une chose demeure, pour conclure, hâte de lire la suite des péripéties et du devenir des protagonistes, l'histoire d'une Brigade policière pas comme les autres, singulière pour conjuguer le meilleur du polar et de l'humanité sous toutes ses couleurs.

Coup de coeur pour Vices ❤️

Vices de Gipsy Paladini Auteur est une pépite littéraire à découvrir et à lire sans modération, dans l'ivresse de la nuit, dans les bas-fonds de la ville et de votre esprit, partout où le vice existe ...
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Vices c'est noir, glaçant, puissant et dynamique.

Un thriller de deux épisodes au cours desquels nous faisons connaissance avec l'équipe de la BJV (Brigade des Jeunes Mineurs), composée de personnalités fortes, déterminées et un peu barrées.
Et il faut l'être pour conduire les enquêtes auxquelles ils se trouvent confrontés.
Harcèlement scolaire, influence et emprise de l'entourage et des réseaux sociaux sont au coeur du premier épisode, Trois petits singes.
Changement de décor pour le deuxième épisode, Zabulu. Ici, place à la vie des cités, aux populations venues trouver refuge en France, et leurs croyances, plus particulièrement les croyances africaines.

Vraie série littéraire, avec des thèmes forts, des personnages fouillés, pas toujours attachants, des failles.
J'adore et j'adhère totalement à ce style de construction, cette écriture incisive, ce rythme enlevé.
Une seule remarque : Mme Paladini, une fin pareille est cruelle pour le lecteur.
Je ne connaissais pas votre univers avant la lecture de ce très bon thriller. Je vais rectifier ça au plus vite.
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"Vices" de Gipsy Paladini - La chronique qui a le tourne-vices !
Gipsy Paladini est une auteure à l'oeuvre particulière. Ses aventures du détective new-yorkais al Seriani avait enchanté notre TLJ (temps de lecture jouissive), notamment son roman majeur sorti en 2015 "J'entends le bruit des ailes qui tombent" (l'inénarrable chronique ici !) qu'il vous faut absolument vous procurer.
Gipsy possède un univers atypique, âpre et sombre. Sa plume est aiguisée, tranchante et énergique. Son écriture transpire la rage mais possède une étonnante chaleur. Il suffit de voir l'amour qu'elle porte à ses personnages pour s'en convaincre.
Fraîchement signée chez Fleuve Noir, ce n'est pas avec un simple roman qu'elle débarque mais avec un concept : Gipsy ambitionne de vous rendre aussi addict à "Vices" que vous pourriez l'être avec votre série TV favorite. C'est donc sous un format cut et percutant qu'elle nous présente son livre à la manière d'une série TV du meilleur cru. de manière cohérente, ici on ne parlera pas de "Partie 1, Partie 2" ou "acte 1, acte 2". Non c'est en épisodes que Gipsy découpe son livre. Étonnant et original donc !
Composé en deux épisodes, "Vices" suit les tribulations de la BJV (Brigade des Jeunes Victimes), son quotidien et ses enquêtes. du coup bonus pour toi ami lecteur, ce sont deux histoires qui te seront contées ici, deux enquêtes indépendantes l'une de l'autre ; l'évolution des personnages et de leurs rapports sera le VRAI fil conducteur.
Marie, Zolan, Marcus, Amir, Ben, Youssif, Bia, Sophie, Tala... la galerie de personnages est variée et impressionnante. 9 entailles dans ton coeur de lecteurs, 9 balles dans ton barillet de lectrices d'élite.
Chacun d'entre eux possède sa part d'ombre, ses secrets, ses failles, ses mystères. Avec nos ongles de lecteurs, on a envie de creuser la terre meuble qui les compose pour fouiller au plus profond de leur entrailles et les obliger à nous les révéler. Oui, onse doute que Gipsy Paladini en garde sous le coude pour les prochains épisodes et l'idée est délicieuse... frustrante ?... délicieuse... frustrante ?... délicieuse...
Je précise au cas, légitime, où vous vous poseriez la question, chaque enquête trouve son aboutissement à la fin de son épisode. Donc pas de risques d'attendre le prochain volume pour assister à la résolution de l'enquête.
D'ailleurs, si on s'attarde sur le contenu des enquêtes, on verra à quel point Gipsy appuie là où ça fait mal en choisissant de traiter de sujets de société brûlants et dérangeants.
Harcèlement à l'école amplifié par la loupe grossissante que sont les réseaux sociaux pour le premier épisode ; les cités et ses dangers empreints d'un parfum de croyances ancestrales africaines pour le second. Ses sujets sont d'une actualité criante à la fois bouleversant et criant de vérité. Ce ne sont pas tant les enquêtes qui comptent, c'est l'état du monde qui effraie et les personnages qui vont vous fasciner.
Et ça marche ! Dès la fin du premier épisode on est hooké pour la suite ! Ça tombe bien il y en a un deuxième, même si on enragera d'avoir à attendre un an pour retrouver nos nouveaux compagnons d'aventure favoris !!!
Je te suggère chère lectrice, cher lecteur de récompenser l'audace et l'envie de raconter des histoires autrement. Je t'enjoins de plébisciter une auteure qui tente de nouveaux formats.
Allez, aide-moi ! Faisons de Gipsy Paladini la grande gagnante de littérature policière du XXIeme siècle !

Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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J'ai aimé découvrir l'écriture de Gipsy Paladini, celle-ci est rythmée et très agréable à suivre

Ce livre contient les deux premiers épisodes ou enquête, la première concernant le harcèlement scolaire et les nouvelles technologies comme les réseaux sociaux ou toutes les réputations peuvent se faire et se défaire très rapidement. L'effet de groupe ou d'appartenance à une bande et également plus qu'importante à l'adolescence.

La seconde enquête est plus axée sur la vie en cité, sur certaines croyances, sur la recherche d'une vie meilleure.

J'ai aimé également suivre Zolan et Marie lors de ces enquêtes, mais également les personnages secondaires.

J'ai tout de même un petit bémol sur ce livre car je n'y ai pas trouvé de fin pour chacune de ces enquêtes à proprement parlé, peut-être cela figure t-il dans les autres épisodes.

J'ai en tout découvert une nouvelle auteur dont j'aime beaucoup la plume.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Il fait nuit. Une nuit aussi noire que le cœur de Larry, son petit ami, qui vient de la plaquer et de l’abandonner à la merci de ces chiens. Terrée derrière des cartons dans une impasse humide, elle scrute les environs. Dans sa course, l’un de ses talons s’est cassé et sa jupe s’est fendue jusqu’à l’orée des fesses. Le bruit sourd d’une poubelle qui se renverse lui arrache un cri. La vue brouillée par la sueur, elle distingue un chat, le dos rond et les orbites vides. Lorsqu’elle se retourne, il est là. Le grand Noir, avec son affreux bec-de-lièvre.
— Temps de faire dodo, poupée.
Puis il lui fiche un violent coup de tête.
Elle bascule dans le vide, rattrapée de justesse par son complice, le gnome aux dents dorées. Aussitôt les deux ombres fondent sur elle. L’un fouille dans son sac tandis que l’autre s’acharne sur le diamant à son annulaire. Soudain, ils se figent. Aucun bruit n’a éveillé leur attention, mais quelque chose dans l’air a changé. Ils se redressent, les sens en alerte. Entre les volutes de fumée qui émergent des égouts et camoufle les angles de la ruelle, une silhouette se dessine. Jambes écartées, mains sur les hanches et lunettes aviateur sur le nez.
— T’es qui, toi ?
Le brouillard se dissipe, dévoilant une femme en pantalon et veste en cuir noir. À sa ceinture, un tonfa et un Smith & Wesson Model 29.
— Votre pire cauchemar.
Les deux hommes se jettent un regard dubitatif, puis ricanent.
— Tu sais quoi, Blondie, c’est une belle soirée, non ? Pourquoi tu ne viendrais pas tâter nos gourdins, dit le grand Noir en se caressant l’entrejambe. Le mien est saveur café, le sien, chocolat blanc.
— J’ai une meilleure idée. Venez goûter au mien, les invite-t-elle en faisant claquer une matraque télescopique le long de ses hanches. (Elle la porte à ses narines.) Je sens déjà l’odeur de votre chair broyée.
L’image qui s’impose aux hommes ne leur plaît guère. Ils s’avancent, à l’affût.
— Tu vas regretter d’être née, Blondie.
— Et d’avoir raté l’immense privilège de rencontrer les deux beaux gosses que vous êtes… Si vous connaissez une prière, récitez-la maintenant. Quand je vous aurai pété les dents, ce sera moins évident.
Le grand Noir pousse une exclamation guerrière et se rue sur elle. Blondie pivote et lui enfonce la matraque dans le bide. Elle le décolle du sol et le projette à trois mètres. Dans l’action, l’objet lui échappe. Le petit Blanc en profite pour bondir à son tour et la bloque contre le mur. La main autour de sa gorge, il claque son dentier jaune devant son nez.
— Alors, Blondie, tu fais moins la maligne, hein ?
— Blondie, c’est pour les midinettes. Moi, c’est Marie. Marie Lafontaine. Et j’ai un message pour Satan quand t’arriveras en enfer.
Le gnome blêmit quand l’arme s’enfonce entre ses côtes. Il est projeté contre le mur et s’affale, laissant derrière lui une longue traînée de sang.
— C’est cadeau !
Elle souffle sur le bout de son arme, la rengaine d’un mouvement preste et admire son œuvre.
— Hé ! Oh !
Une voix féminine.
Marie se retourne, sur ses gardes. Les deux types gisent sur le sol. La victime aussi… mais…
— Hé ! Oh !
C’est bien elle qui parle… sauf qu’à la place du visage tuméfié apparaît une tête ronde au nez moucheté de taches de rousseur.
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- Oh ! et la vie étant absurde, autant en faire un big circus, hein ? Je n'ai jamais apprécié Camus. La vie ne vaut pas la peine d'être vécue puisqu'on sait comment elle se termine, blablabla. Trop alambiqué et négatif. Vous saviez ce que Shakespeare, lui, prétendait ? Que c'était la fin qui rendait le début intéressant. Prenez l'exemple des vampires. Ils sont mélancoliques, désabusés, déprimés parce qu'ils ont perdu le privilège de mourir. Alors qu'être conscient d'avoir un temps limité pour accomplir ce que l'on souhaite rend le challenge excitant.
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Quand il avait été en âge de voyager seul, il avait parcouru des terres étrangères, sanglantes et torturées, espérant trouver l'endroit où il se sentirait chez lui, en sécurité.
Puis il avait rencontré Marie et compris que l'important n'est pas l'endroit où l'on est, mais la personne dans les bras de laquelle on se réveille.
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Lorsque l’ambulance était venue les chercher, elles avaient cru que leur cauchemar était terminé. Or, le pire était à venir: le regard des autres, celui qui vous suit dans la rue, vous guette par les fenêtres, vous traque jusque dans vos nuits.
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Vous savez quel est le crime d'Amélie ? Le délit de faiblesse. C'est le même pour toutes les victimes. Dans une société nombriliste où on avance à coups de griffes, les victimes sont pointées du doigt. Vous savez pourquoi ? Parce qu'on n'aime pas qu'on nous renvoie notre propre vulnérabilité.
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Vidéo de Gipsy Paladini
New York, 1969. Au milieu des bouleversements sociaux et politiques qui ensanglantent cette fi n de décennie, une poignée de meurtres ne pèse pas lourd dans une ville comme New York. Mais lorsque de jeunes enfants sont retrouvés assassinés dans des mises en scène macabres, la terreur s’installe. L’inspecteur Al Seriani, rongé par la culpabilité depuis la mort de son coéquipier, est mis sur l’affaire.
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