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EAN : 9782743647384
200 pages
Payot et Rivages (03/04/2019)
3.43/5   15 notes
Résumé :
Bernard Quiriny déploie une nouvelle fois sa fantaisie et ses talents inimitables de conteur dans ce recueil de nouvelles, où le quotidien et l'intimes mêlent avec brio à l’insolite et à l’étrange. Une course forcenée organisée par la fantasque association des sédentaires de Paris, un couple de retraités qui découvre la notion toute relative de propriété privée sur les îles paradisiaques de Tihamotu, une exposition sans œuvre d’art, une femme qui rajeunit puis vieil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
22, v'là Quiriny !
Ne pas fuir. Au contraire, je me suis offert le menu « Dégustation » proposé par ce recueil. Comme dans beaucoup de restaurants étoilés, il n'y a pas grand-chose dans l'assiette mais la finesse des 22 nouvelles proposées rassasiera bien des appétits.
Bernard Quiriny n'a aucun lien de parenté avec Marcel Aymé mais nul besoin d'un test ADN pour valider une descendance littéraire.
Pas de passe-muraille entre chaque histoire, ni de risque d'électrocution dans la recherche d'un fil conducteur, chaque nouvelle tient à son indépendance. Il faut lâcher la prise, lâcher prise et accepter comme une évidence ce village dont les habitants ont cessé de mourir, ce bouleversement mondial qui pousse les humains à regagner leur lieu de naissance à l'approche de la mort ou ces cinq enfants sosies échappés d'un roman de Stephen King qui terrorisent une école.
Dans un autre registre, je ne me suis pas interdit de ressentir une sincère pitié pour cet homme qui se réveille chaque jour avec une nouvelle maladie et de la tendresse pour ce pauvre bougre qui répond toujours à côte des questions qui lui sont posées. Des réponses à contre-temps qui prennent la forme d'une poésie inconsciente.
Bernard Quiriny ne donne aucune explication aux phénomènes surnaturels qu'il introduit dans ses textes. Il ne décrit que les conséquences rationnelles du déraillement d'une loi physique sur un individu, un pays ou une société.
Et quand l'auteur ne franchit pas les frontières du fantastique, il nous fait voyager dans l'absurde.
L'association des sédentaires de Paris organise une course gagnée par celui qui s'éloignera la plus de la Capitale sans crise de panique.
Bienvenue aussi en Poménie, où deux ethnies partagent une Capitale sans jamais se croiser, même dans les escaliers. La nouvelle s'intitule Vivre-ensemble...
Dans Usus, Fructus, un couple achète une maison dans une île paradisiaque avant de découvrir que l'hospitalité y prime sur la propriété.
Quelques textes interrogent enfin la création littéraire. Que penser de ce livre dont le succès de la préface ombrage le roman qu'elle introduit ou de cet écrivain qui n'a rien publié de son vivant et planifie sa carrière posthume ?
Si les idées originales de Bernard Quiriny s'essoufflent parfois un peu dans ses romans ( « Les assoiffées » et « le village évanoui ») après une centaine de pages, et que certains textes du recueil sont oubliables et oubliés aussi vite qu'ils sont lus, je trouve que son imagination foisonnante est taillée sur mesure pour les nouvelles.
En somme, plus une dégustation d'idées lumineuses qu'un gueuleton inoubliable.
« Vies conjugales », titre pluriel qui célèbre le mariage de l'absurde et du surnaturel avec le consentement lointain de Borges.

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Charmante découverte, grâce à la bibliographie que le magazine L'Incorrect a publiée, pour préparer la remise de ses trois prix littéraires le 14 novembre 2019 : Jourde ("Le voyage du canapé-lit") concourt pour le Grand Prix, d'autres ouvrages pour le prix du Kamikaze, et ce recueil de Bernard Quiriny pour le prix de l'Ivresse (avec d'autres livres). Chaque lauréat recevra une caisse de champagne.

Alors, encore un humoriste ? Hélas oui, encore un. Mais celui-ci est d'une autre classe de Pierre Jourde. Il ne se met pas lourdement en scène, il ne fait pas admirer sa distance sceptique, il ne campe pas sur son Humour pour poser à faire la leçon. Bernard Quiriny a l'humilité de reconnaître que l'humour n'est pas profond, n'est pas une preuve d'intelligence supérieure ni de vertu politique et morale (c'est pareil). L'humour produit de petites choses sans prétention, des proses brèves, des récits fantastiques discrets, des sourires. Une des rares fois où il frôle dangereusement '"l'engagement", c'est dans le conte "Vivre-ensemble" où deux populations se partagent harmonieusement la même ville, en évitant de se rencontrer. Pour un auteur qui contribue au Magazine Littéraire, voilà une audace qui pourrait lui coûter sa place.

Ses récits brefs ont l'avantage de ne pas fatiguer le lecteur pressé, et le charment avec leurs villages français, leurs couples mariés en pleine tribulation, leurs auteurs farfelus et leurs utopies surprenantes. Une série de petits métiers se rencontre : vendeur de cartes postales, valet-infirmier de richissime handicapé (heureusement Quiriny évite de mettre le pied dans "Intouchables"), notaire, prostituée à retraite précaire, etc ... Cet univers fantaisiste épargné par le Contemporain repose. C'est du vrai "feel-good" sans sermon, un plaisir nostalgique.
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Il est toujours délicieux ce moment où l'on ouvre un recueil de nouvelles de Bernard Quiriny. Il n'y a guère d'équivalent, dans l'univers francophone, à cet écrivain d'origine belge, docteur en droit par ailleurs, ce qui explique peut-être l'une de ses grandes forces en tant qu'auteur, à savoir créer des microcosmes imaginaires avec un sérieux de pape et une logique infaillible, quel que soit le degré de fantaisie et d'incongruité de ses trouvailles. Quiriny est un artiste de l'absurde, un virtuose du burlesque, un maître du fantastique, un as de l'extravagant. Ses idées sont dingues mais les petites histoires qu'il en tire sont cohérentes dans leur développement et leur chute. Un maître de la nouvelle, donc, ses romans étant plutôt décevants dans l'ensemble, et qui s'est notamment surpassé dans Contes carnivores. Son nouveau recueil, Vies conjugales, est souvent jubilatoire mais il y a cette fois quelques baisses de régime dans certains des 22 textes proposés, dont la taille est variable, de 2 à une quinzaine de pages. C'est difficile à expliquer mais on trouve dans Vies conjugales un peu moins de verve et de douces divagations qu'à l'accoutumée. le plaisir est moindre mais il n'est pas absent du tout, bien heureusement. Bernard Quiriny reste un auteur précieux et assez unique en son genre, qui mériterait davantage de succès dans les librairies.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Un club d'irréductibles sédentaires, des gens qui reviennent sur leur lieu de naissance pour mieux y mourir, des maisons ouvertes aux quatre vents d'une législation légère… Bernard Quiriny est de retour ! L'auteur belge revient avec Vies conjugales publié chez Rivages. Un recueil de nouvelles qui, une fois encore, est un pur régal !

# La bande-annonce

Une course forcenée organisée par la fantasque association des sédentaires de Paris. Un couple de retraités qui découvre la notion toute relative de propriété privée sur les îles paradisiaques de Tihamotu. Une exposition sans oeuvre d'art. Cinq petits sosies machiavéliques qui terrorisent le personnel et les autres élèves de leur école communale. Un grand romancier qui réalise des interviews posthumes. Des objets inanimés qui prennent vie. Un village entier dont la population a mystérieusement cessé de mourir. Un exode massif et inexpliqué d'individus regagnant leur lieu de naissance pour y rendre l'âme...

En une vingtaine de textes grinçants, burlesques ou fantastiques, les vies se conjuguent et les amours se déclinent.

Dans Vies conjugales, on retrouve avec délectation l'humour et la virtuosité qui ont fait la réputation de Bernard Quiriny. Les amateurs de livres imaginaires trouveront aussi quelques spécimens pour leur collection, dans la tradition borgésienne si chère à l'auteur.

# L'avis de Lettres it be

De nombreux prix glanés depuis 2005 et son tout premier livre, l'héritage bien assumé des Marcel Aymé, Borges et consorts… Bernard Quiriny est, à chaque livre, un peu plus incontournable. le natif de Bastogne en Belgique s'est imposé au fil du temps comme l'un des leaders dans le peloton de la nouvelle francophone. Et le voilà qui enfonce le clou avec Vies conjugales, une nouvelle série de 22 textes. de quoi prolonger le plaisir, encore et encore !

De 2 à 15 pages environ, Bernard Quiriny multiplie les saltos, les figures improvisées et les prises de vitesse. Se renouvelant chaque fois avec un incroyable allant, la plume de Quiriny est pleine de surprises. On passe d'une nouvelle franchement drôle à une autre plus profonde, poétique et enlevée. Et c'est à chaque fois le même homme derrière le stylo. Quelle imagination, quelle force ! Et quel plaisir à lire cela !

« Attendu que… Attendu que ». Bernard Quiriny aurait pu rythmer ses nouvelles de la sorte. Tout est tellement bien calibré, mesuré et logique. Chaque phrase découle de la précédente, et ainsi de suite. Dans sa pleine maîtrise du rythme et du déroulé, Bernard Quiriny ferme une à une les portes de sorte à nous laisser face à cette autoroute du burlesque, cette voie royale de l'absurde. Tout semble si vrai, si drôlement vrai, si cruellement vrai. Absurdement vrai !

Le nouveau boss de la nouvelle est de retour ! Après L'affaire Mayerling qui nous avait montré qu'il excellait sur tous les terrains y compris celui du roman, Bernard Quiriny revient à la nouvelle. Sans grande surprise, on retrouve toute sa maîtrise, tout son talent pour nous pondre des histoires venues de nulle part et qui nous amène partout. Parce qu'il y a précisément cela sous la plume de Bernard Quiriny : cette capacité à habiller l'absurde des habits passe-partout du réel.

Découvrez la critique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Je ne cite pas toutes les nouvelles, ou textes, qui composent ce recueil que j'ai pris un plaisir évident à lire. J'aime me laisser embarquer par l'imagination décalée et érudite de Bernard Quiriny. J'aime croire à l'existence de ces lieux qu'il invente, de ces hommes et femmes qu'il crée. J'y repense parfois, le regard dans le vague. Merci pour ces moments, M. Quiriny.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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critiques presse (2)
LeSoir
23 avril 2019
L’écrivain belge nous offre un florilège de nouvelles drôles, cocasses, cruelles et pénétrantes.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeFigaro
22 mars 2019
Des nouvelles burlesques où l’imagination est ciselée par la langue, la concision et la précision. Un bonheur.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les écrivains parfois ont mis en scène des sédentaires, et certains le furent eux-mêmes. Henri de Régnier, par exemple, resta longtemps collé à son quartier parisien. Il suivait avec une fascination mêlée de dégoût les expéditions de son ami Gide en Afrique ; pendant que le futur auteur de Paludes escaladait les dunes au Maroc, lui se contentait d'arpenter prudemment les abords de Paris, son plus grand exploit consistant en une excursion d'une demi-journée en forêt de Saint-Germain. "J'aurais volontiers poussé plus loin, écrit-il, mais je suis revenu avec la nuit. Je suis un pauvre voyageur."

p. 8
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B. caressait le projet d'une somme philosophique en quinze tomes, qui passerait en revue toute l'histoire de la pensée depuis Parménide. Hélas, il n'eut jamais le courage de s'atteler à ce traité ; il mijota des plans, écrivit des passages, mais ce fut tout. L'ampleur de la tâche le paralysait. Il eut alors l'idée, par dérision, de n'écrire que les préfaces des quinze volumes, qu'il publia sous le titre : "Préfaces à mes oeuvres inexistantes". Petit livre de cent cinquante pages, en lieu et place des milliers du traité. Ce petit livre imposa B. comme un maître des formes brèves, lui qui n'avait rêvé que d'encyclopédies monumentales et de cathédrales de papier.

p. 103
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(Margin, éditeur créatif)

La collection "Suisse/Suicide", elle, ne comprenait que des écrivains suisses suicidés (il y en a).

... J'ai listé ci-dessous quelques-unes des grandes inventions de Margin.

"Parité" (1967-1980), visionnaire. Cette collection rassemble des relectures modernisées des classiques, où les rôles masculins et féminins sont inversés. Douze titres : Monsieur Bovary, Julienne Sorel, La Mère Goriot, etc ...

... "Noms communs" (1968-1984). Collection réservée à des écrivains au nom très commun - Dubois, Dupont, Durand, Petit, Legrand, Bonnet etc.On y trouve pas moins de huit Martin : Emile, Jean, Maxime, Gisèle, Jean, Archibald, Aurélien et Just !

p. 68
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Les livres de Béguin étaient incompréhensibles. Il se croyait pourtant très clair, et enrageait de lire tant de contresens chez ses commentateurs. Pour leur mâcher le travail, il eut l'idée de faire précéder ses ouvrages d'une préface attribuée à un écrivain imaginaire, Marcellus, qui baliserait le chemin des interprètes. Ce stratagème fonctionna : les préfaces, rédigées à dessein dans un style enfantin, permirent aux exégètes de produire des analyses enfin fidèles à la pensée de Béguin. Pour donner le change et faire croire à l'existence de Marcellus, il publia aussi des livres sous ce nom, qui obtinrent du succès. Béguin mena désormais de front la carrière à succès de son double et la sienne, riant jaune quand les gloseurs se plaignaient que ses livres soient moins bons que ceux de Marcellus.
("Préfaces")
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Videos de Bernard Quiriny (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Quiriny
En une fable contemporaine irrésistible de brio littéraire et philosophique, l'écrivain Bernard Quiriny raconte la pensée libérale, ses fondements, ses développements, son histoire, à travers les débats d'un club imaginaire dont on rêverait de pousser les portes.
Ils aiment la liberté, la propriété privée, l'égalité des droits. Ils se méfient de l'État, du pouvoir, des impôts. Ils détestent qu'on leur dise quoi penser ou comment mener leur vie. Ils ne sont pas d'accord sur tout mais se retrouvent sur l'essentiel. Constant, Stuart Mill, Smith, Say, Tocqueville, Sieyès ou Hayek : ce sont les libéraux, ces penseurs parfois présentés comme des épouvantails, sans qu'on prenne toujours la peine de les lire.
Avec style et humour, Bernard Quiriny explore les oeuvres des grands auteurs et montre comment les débats d'hier continuent d'influencer ceux d'aujourd'hui. Un panorama complet, accessible à tous. Une grande fresque qui se déploie avec élégance. Un éloge de cette denrée fragile et précieuse, la liberté.
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