Nous sommes à Barcelone dans les années 30 du vingtième siècle. Nous suivons quelques personnages, et surtout ceux de la famille de Lloberola dans leurs vies. Cette famille aristocratique traverse des moments difficiles. le père de famille, Thomas de Lloberola a perdu progressivement la fortune familiale et toute la tribut survit chichement, tout en maintenant une prétention de grands seigneurs. C'est le cas du fils aîné de Thomas, Frédéric. Sous la menace d'une traite, il s'apprête à demander de l'argent à son père, avec qui les relations sont difficiles. Pour se donner du courage, il renoue avec une ancienne maîtresse. de nombreux personnages vont petit à petit composer sur plusieurs années le tableau de la Barcelone d'entre les deux guerres. Celle des gens riches, ou qui ont des prétentions à faire parti du beau monde.
Ce livre semble être considéré comme une sorte de classique de la littérature catalane. Ecrit en deux mois par
Josep Maria de Sagarra, écrivain très prolifique, qui semble avoir abordé tous les genres (poésie, théâtre, romans, mémorialiste, chroniqueur…), ce livre paraît être son seul ouvrage disponible en français.
Je n'ai pas réellement été convaincue par ce roman. La peinture de la haute société de Barcelone est trop systématiquement négative et ironique. Tous les personnages semblent des fantoches, égoïstes, veules, cruels s'ils en ont les moyens, mesquins, sans aucune ambition ni idéal. Leurs vies semblent vides et inutiles, sans plaisir et sans joie. Il est difficile de s'attacher à aucun d'entre eux. le tableau des vices de ce beau monde, même s'il devait sans doute paraître choquant à l'époque où le roman a été écrit, semble surtout maintenant terriblement trivial et pathétique. le livre est incontestablement efficace, l'auteur a une grande imagination pour créer des situations, pour passer d'un personnage à un autre, pour trouver un fil qui relit les uns aux autres alors qu'on ne s'y attendait pas. Mais le style est relativement approximatif ( il faut dire que plus de 500 pages écrites en deux mois ne laissent pas le temps de fignoler), et j'avoue que le devenir des personnages m'indifférait de plus en plus au fur et à mesure de ma lecture.
Vraiment pas indispensable.